UnderScores National Anthem

[Lee Van Cleef]

Nous avons pour nous lier tous en un souple ruban centipède cet amour dévastateur envers la musique de film ; nous avons un logo artistement fuselé, dont le diablotin écarlate, méphistophélique cachottier s'il en est, fait fabriquer par les petites mains du Bangladesh des tee-shirts qu'il monnaye ensuite à prix d'or aux quatre coins du globe — et jusqu'aux philistins de Cinezik, c'est vous dire ! Mais, en dépit de quinze fructueuses années d'existence, synonyme de monticules de caviar partant à l'assaut des solives et de Kidibul coulant à flots, jamais nous n'avons songé à nous doter d'un hymne rassembleur. Quelque chose de fougueux et d'entraînant que chacun d'entre nous, avant de griffonner le moindre mot dans l'enceinte sacrée d'UnderScores, se ferait un devoir de fredonner ou d'entonner ou de siffloter, la main plaquée sur le cœur, les yeux humides d'émotion, à l'instar des prolétaires japonais pour qui ces choses-là sont loin de n'être que roupie de sansonnet.

Il m'apparaît dont grand temps de remédier à ce manque indigne. Et justement, pour rebondir sur l'échine courbée des salary men abrutis de fatigue de l'Archipel, je propose que l'estampille musicale de notre flamboyante maison devienne le cantique au goût de miel ci-dessous. À moins, très honorables gentlemen, que vous pensiez avoir plus gouleyant à proposer...

[Alcibiade]

L'idée est géniale ! Il m'est avis cependant (humble avis) qu'un air rassembleur doit être compréhensible et entonnable à l'unisson (comme la Marseillaise) donc de langue française ! Qu'il y ait fédéralisme entre nous dans l'esprit d'une conquête vers cette vérité que nul art ne surpassera jamais la bande originale de films malgré l'adversité des intrusions parasitaires de la censure et du mauvais goût m'oblige donc à mon tour à choisir, et à préférer ce chant patriotique au chant susnommé :

[Lee Van Cleef]

Il m'est avis cependant (humble avis) qu'un air rassembleur doit être compréhensible et entonnable à l'unisson (comme la Marseillaise) donc de langue française !

"Laissez-moi préciser, cher monsieur Alcibiade, et à mon regret le plus mortifiant, que votre vision rétrograde et bassement
franco-française des choses ne représente en rien les valeurs de la République que j'entends défendre jusqu'à mon ultime soupir."

[Lee Van Cleef]

Ceci étant, camarades, j'ai également à vous soumettre un autre de mes fétiches extrême-orientaux depuis une ribambelle d'éons, lequel, outre son caractère foncièrement engageant, même auprès d'une horde de béophiles dont les yeux seraient englués de sommeil, présente le second mérite de rendre illico caduque la problématique linguistique soulevée par le tatillon Alcie :

[Scorebob]

J'ai mieux et beaucoup plus fédérateur:

[Mortimer]

Si déjà c'est un site français, pourquoi mettre un Italien ou un Chinois proche du régime de Pékin, restons français.

[Ratatouille]

Voici ma proposition...

[Ratatouille]

Si déjà c'est un site français, pourquoi mettre un Italien ou un Chinois proche du régime de Pékin, restons français.

Alors si il faut rester français... faisons un mix...

[Sam Lowry]

Il y a quelques compositeurs chevronnés et amateurs qui trainent par ici. Et ici on leur demandait, gracieusement bien sûr (Underscores c'est underpayed ), de nous proposer un logo qui tabasse (sans infra-basses, merci d'avance) d'une trentaine de secondes ?

[Ratatouille]

Qui aurait un contact avec Alexandre Desplat ou Philippe Sarde ??? Voir même Vladimir Cosma ?!

[Dadid]

J'aime bien celui-ci ! C'est du bridé, certes, mais notre site n'use-t-il pas d'un nom en langue internationale ?

J'y entends toute la joie enfantine et le dynamisme de l'underscorien allant d'un bon pied à la Poste pour payer sa taxe et retirer, enfin, le CD de ses rêves qu'il remplacera deux ans plus tard par une édition encore plus complète !

Une fois écouté, ce thème me ronge la tête.

[Denshaotoko]

mais notre site n'use-t-il pas d'un nom en langue internationale ?

Nos amis québécois seraient très tentés de rebaptiser notre site "SousPartitions" !

[Lee Van Cleef]

Si déjà c'est un site français, pourquoi mettre un Italien ou un Chinois proche du régime de Pékin, restons français.

Après le chauvinisme décomplexé dont Alcie faisait déjà l'étalage quelques étages plus haut, voilà maintenant que déboule à retentissant fracas môssieur Morty, tançant des mots péremptoires dont il séquestre la recette toute tentative d'exotisme. Lui vivant, les Macaronis au débit-mitraillette et la racaille communiste ne passeront pas ! Très bien, l'ami. C'est du bien d'chez nous, du cousu main avec la marque de l'ourlet, que tu exiges pour fouetter les motivations "underScoriennes" vacillantes ? Le vieux Van Cleef va t'en donner pour ton pécule !

[Alcibiade]

Une proposition moins rustique

[Denshaotoko]

Ma contribution:

[Lee Van Cleef]

Lors de sa sortie en salles, quarante ans et des brouettes en arrière, d'aucuns parmi l'intelligentsia critique vilipendèrent à l'envi Le Prix du Danger, lui reprochant de grossir le trait sans un gramme de finesse, au point de discréditer son propos caustique en le faisant choir dans les abysses de la caricature — un grief dont Yves Boisset fut coutumier toute sa carrière, me ferez-vous remarquer. Mais, à revoir le film aujourd'hui, sa diatribe au vitriol contre la télévision-spectacle, prête à sacrifier toute forme de morale sur l'autel sacré de l'audimat, et la plèbe ravie applaudissant le jeu de massacre à tout rompre, brille toujours autant par une froide pertinence plutôt que par la soi-disant complaisance digne d'une série Z. Sur le plateau du Monsieur Loyal Michel Piccoli, passé maître dans les effets de manche théâtraux, en tout cas, l'ambiance est à la noce. On rit, on s'amuse, on encourage les malheureux bougres condamnés à mort sous l'oeil complice des caméras, et Vladimir Cosma, retrouvant là une atmosphère qui lui est moins étrangère que ce décor d'anticipation où s'entasse une humanité exsangue, trousse illico un générique guilleret dont UnderScores devrait pouvoir faire son casse-croûte.



Maintenant, gentlemen, si vous préférez doter notre maison-mère d'un hymne plus carnassier, du genre à promettre souffrances écarlates et damnation à la cantonade, le thème de Thunderlips, qui s'avance vers le ring avec le projet bien arrêté de faire gober tout rond son propre mors à un certain étalon, paraît des mieux appropriés.

[Dadid]

Le Prix du Danger (...) un générique guilleret dont UnderScores devrait pouvoir faire son casse-croûte.

Magnifique ! Le résultat laisse entrevoir assez clairement le cheminement mental de notre Vladimir national, sommé de composer cet hymne. ça devait être quelque chose cosma : "Bon, voyons, un hymne clinquant, une fanfare... La télé pourrie et le mauvais goût c'est d'abord les ricains, l'esprit ricain c'est d'abord Superman, et Superman c'est d'abord une fanfare qui chante en trois notes le nom de son héros... Faisons pareil, mais comme en France on aime la chanson, autant laisser les mots sur les notes..."