de Misquamacus le Mer 13 Nov 2019 17:58
"Doctor Sleep" : Une très belle réussite, et elle est double, ce qui est un sacré tour de force de la part de Flanagan. Tout d'abord très beau traitement du roman de Stephen King. Même si le protagoniste est Danny Torrance, on est sur une histoire bien différente, à base de Shining. Et l'adaptation est remarquable. Rien d'étonnant puisque le réalisateur avait déjà réussi "Jessie", le livre jugé le plus inadaptable de King. J'avais beaucoup aimé l'histoire de cette "suite" et elle est ici traitée avec déférence, même si la fin diffère un peu, ce qui est logique et j'en viens à la deuxième réussite... Spielberg nous avait ramené de manière ludique à l'Overlook il y a quelques mois, Flanagan prend son temps pour nous y reconduire, mais là pas pour rigoler du tout ! Le decorum et l'ambiance souhaités par Kubrick sont ici totalement assumés et c'est une réussite éclatante ! On y est. à nouveau. En dur. pas en images de synthèse. Pour "de vrai". Et la scène du bar, tétanisante, est là pour nous le rappeler. C'est virtuose. Si on ajoute à ça une interprétation au top, avec en tête un Ewan McGregor tout en finesse et en émotion, et des seconds rôles solides et tous formidables (mention à Rose, Abra, Billy, Corbeau, enfin mention à tout le monde en fait !), une mise en scène qui ne tente JAMAIS de copier Kubrick mais qui trouve son propre chemin grâce à des idées visuelles très bien vues, aucune concession à l'horreur - cette scène du "Base-ball Boy" ! - un scénario qui prend son temps et des références jubilatoires à l'univers de King, notamment de son Graal "La Tour Noir" (oui on y parle de "Ka" qui est une roue, oui il y a un chiffre 19 très important, des industries "Lamerck" et... Charly le Tchou-tchou !) on obtient une réussite marquante dans les adaptations du Maître de Bangor. Et un sacré moment teinté de magie noire, de larmes, de terreur sourde et de rédemption. Bravo.
Le "Sound design" des Newton brothers est insupportable sur CD, et très perturbant avec les images. Il est heureusement rehaussé par des chansons qui apportent une vraie respiration. Et de belles chansons en plus...
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »