Un Treno per Durango (Carlo Rustichelli)

La bataille du rail

La décade prodigieuse • Publié le 08/01/2019 par

Un Treno per DurangoUN TRENO PER DURANGO (1968)
UN TRAIN POUR DURANGO
Compositeur :
Carlo Rustichelli
Durée : 59:40 | 24 pistes
Éditeur : GDM Music (2010)

 

3.5 out of 5 stars

 

Nul n’est prophète en son pays – à tout le moins, sûrement pas Mario Caiano, modeste ouvrier du bis transalpin auquel un réflexe pavlovien attribue pour seule grande réussite le sublime Amanti d’Oltretomba (Les Amants d’Outre-Tombe). Aujourd’hui pourtant, la fièvre de la subculture pas loin d’être éteinte et les salles de quartier toutes mises au rebut, l’on découvre avec stupeur que le réalisateur n’avait manqué que d’un vrai succès populaire pour couper l’herbe sous le pied du facétieux Trinita. Trois ans avant l’avènement fatal du western potache, il rasait de près Anthony Steffen, l’extirpait de la meute alors triomphante des Eastwood du pauvre et le précipitait dans une rocambolesque chasse au trésor. Logiquement, les canons de beauté « morriconiens », servilement ressassés par un bon millier d’épigones, furent eux aussi bannis pour laisser place à la fantaisie n’appartenant qu’à lui de Carlo Rustichelli. A l’instar de Caiano, le compositeur chevauche en riant à gorge déployée la parodie de bon aloi : en l’écoutant malaxer avec bonheur la célébrissime ouverture du Guillaume Tell de Rossini, la pensée nous vient des antiques cavalcades en noir et blanc du Lone Ranger, mais cette fois ventilées par un bâton de dynamite. Ailleurs, le basson de Paul Dukas, plus chaloupé que jamais, nargue les infortunes d’un tandem de sympathiques bandidos. Bref, on s’amuse, on rit sous cape, on fredonne des hits familiers jusqu’à ce que Rustichelli les catapulte plaisamment hors de leur itinéraire de toujours.

  Le jeu du plus gros pistolet ?

 

Benjamin Josse
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