Possession (Andrzej Korzynski)

Day Of The Tentacle

La décade prodigieuse • Publié le 24/01/2019 par

PossessionPOSSESSION (1981)
POSSESSION
Compositeur :
Andrzej Korzynski 
Durée : 29:33 | 27 pistes
Éditeur : Finders Keepers Records (2012)

 

4 out of 5 stars

 

Au pied du mur – d’abord au sens figuré, lorsque les autorités polonaises court-circuitèrent l’étrange projet de science-fiction d’Andrzej Zulawski, puis littéralement, quand le cinéaste martyr, contraint de s’expatrier, traîna son amertume et sa caméra péristaltique dans le Berlin balafré du début des 80’s. Tels étaient la situation, et surtout l’état d’esprit délétère de Zulawski à l’heure de réaliser Possession. Inutile de dire que l’entreprise ne saurait être résumée que par des yeux turgides à une tentative européenne d’ero guro, avec tentacules libidineux fouaillant l’intimité de nymphettes hurlantes et tutti quanti. La singularité du film va très au-delà de ce vernis spongieux, et Andrzej Korzynski est le premier à le clamer en engluant le générique, déprimant panorama des cicatrices berlinoises, de trilles fantomatiques. Ici, metteur en scène et compositeur sont des amis de longue date, qui usèrent leurs fonds de culotte sur les mêmes bancs estudiantins. A l’adresse du second, le premier n’a qu’un seul mot d’ordre : « Surprends-moi ». Korzynski en fait son mantra, son cheval de bataille, délaissant les routines de l’illustration chronomètre en main pour mieux user d’un stimulant contre-pied (du disco qui tombe de nulle part) et d’expérimentations électroniques entêtantes. La créature phallique bricolée par Carlo Rambaldi ne fait aucunement figure de point d’orgue. Seuls les personnages captivent le musicien, qui s’obstine à embrasser vaille que vaille leur axe mental tordu, chaudron d’une révolte hystérique et démente face à la laideur d’une ville écartelée.

 Aaaaaadjaniiiiii

Benjamin Josse
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