Maciste contro il Vampiro (Angelo Francesco Lavagnino)

Un seul deviendra invincible

La décade prodigieuse • Publié le 17/01/2019 par

Maciste contro il VampiroMACISTE CONTRO IL VAMPIRO (1961)
MACISTE CONTRE LE FANTÔME
Compositeur :
Angelo Francesco Lavagnino
Durée : 55:37 | 22 pistes
Éditeur : Alhambra Records (2016)

 

3.5 out of 5 stars

 

Juste avant que la relecture parricide et mortifère du western hollywoodien par Cinecittà ne sacre superstars les peu commodes Django, Sartana et autres Sabata, les héros du cinéma italien se nommaient Hercule, Samson ou Ursus. Leur affaire à eux n’était pas le plomb mais plutôt des choses de préférence lourdes, troncs d’arbre foudroyés, ennemis saisis à bras-le-corps, sans bien sûr oublier les indispensables rochers, qu’ils projetaient en grognant d’effort. Lâchés au beau milieu de drôles de pandémoniums mythologiques tels des éléphants huilés dans un magasin de porcelaine, ils vivaient d’abracadabrantes aventures. Logique, sous cet éclairage, qu’à l’inverse des ombrageux rois de la gâchette, les Messieurs Muscles du péplum surent comment aguicher la verve chantante et colorée d’Angelo Francesco Lavagnino. Au sortir d’une rafale de documentaires à l’exotisme bon teint, qu’il ensoleilla sans retenue d’un impressionnisme naïf, le compositeur était paré pour des péripéties aussi trépidantes que celles narrées par Maciste Contro il Vampiro. L’esthétique de serial, qui cloître le charismatique Gordon Scott dans des souterrains truffés de chausse-trappes et un macabre laboratoire, menace parfois Lavagnino de la routine torpide d’un Carlo Savina, mais le grand air fouettant un récit d’obédience orientale vivifie également ses désirs symphoniques d’évasion. Horreur mais-pas-trop et veine épique font ainsi heureux ménage, pour l’incommensurable joie des yeux et des oreilles.

 

« Bien le bonjour, M'sieurs-Dames ! Je vous met ça où ? »

Benjamin Josse
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