Oscars 2014 : double mise pour Desplat

Deux nouvelles nominations à l'Oscar pour le compositeur

News • Publié le 19/01/2015 par

 

Voilà donc, non pas une, mais deux nouvelles nominations à l’Oscar de la meilleure partition qui viennent de tomber dans l’escarcelle d’Alexandre Desplat : l’une pour sa contribution au film de Morten Tyldum, The Imitation Game, l’autre pour sa troisième collaboration avec le réalisateur Wes Anderson, The Grand Budapest Hotel. Il s’agit ainsi de ses septième et huitième nominations, après The Queen en 2006, The Curious Case Of Benjamin Button (L’Etrange Histoire de Benjamin Button) en 2008, Fantastic Mr. Fox en 2009, The King’s Speech (Le Discours d’un Roi) en 2010, Argo en 2012 et Philomena l’année passée. Si le compositeur doit donc légitimement goûter la situation avec une certaine satisfaction, il n’est par contre pas certain que cela lui porte bonheur.

 

Par le passé en effet, quelques grands noms de la musique au cinéma ont déjà connu un tel privilège… sans pour autant repartir avec la statuette tant convoitée ! En 1951, Alex North repart ainsi bredouille d’une cérémonie où figurent pourtant ses premières partitions emblématiques pour Death Of A Salesman (Mort d’un Commis Voyageur) et surtout A Streetcar Named Desire (Un Tramway Nommé Désir). Six ans plus tard, c’est au tour d’Hugo Friedhofer de connaître pareille mésaventure avec Boy On A Dolphin (Ombres sous la Mer) et An Affair To Remember (Elle et Lui). En 1976 également, c’est cette fois à titre posthume que Bernard Herrmann concourt avec ses deux dernières partitions pour Obsession et Taxi Driver. Plus près de nous, Thomas Newman en 1994 avec Little Women (Les Quatre Filles du Docteur March) et The Shawshank Redemption (Les Evadés) puis James Horner en 1995 avec Apollo 13 et Braveheart ont eux aussi vu leurs chances doubler, en vain.

 

Mais à ce petit jeu, c’est bien encore une fois l’inévitable John Williams qui détient haut la main la palme de la double nomination dans une même catégorie, en 1972, 1977, 1984, 1987, 1989, 2001, 2005 et 2011 ! Normal, dira-t-on d’ailleurs volontiers, pour un compositeur qui affiche la bagatelle de 46 nominations au compteur à ce jour. Et malgré tout, sur ces huit rendez-vous singuliers, un seul lui rapportera le précieux Oscar lorsque sa petite contribution à un obscur Star Wars l’emportera devant, notamment, Close Encounters Of The Third Kind (Rencontres du Troisième Type).

 

Quoi qu’il en soit, on souhaite donc bien de la chance à Alexandre Desplat pour que l’une ou l’autre de ses partitions fassent mentir les statistiques, d’autant qu’elles vont devoir affronter Interstellar, du chouchou de ces demoiselles, Hans Zimmer (ceux qui ont encore en tête la conférence parisienne de 2012 comprendront l’allusion), Mr. Turner de l’inattendu Gary Yershon, et The Theory Of Everything (Une Merveilleuse Histoire du Temps) du déjà primé Johan Johannsson, qui n’a pas forcément envie de s’arrêter en si bon chemin alors qu’il vient tout juste d’empocher le Golden Globe.

 

A vos pronostics donc ! Le résultat des courses est attendu le 22 février prochain au Dolby Theatre de Los Angeles, lors d’une 87ème cérémonie des Academy Awards dont la direction musicale a été confiée cette année pour la première fois à un arrangeur et orchestrateur issu de Broadway, Stephen Oremus.

Florent Groult
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