Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

[Dadid]

Vous devriez au contraire être heureux : l'auteur de l'article, désireux de valoriser la "modernité" de la compositrice via une comparaison certes facile mais qui parle à un public généraliste, a eu le bon goût de choisir un compositeur effectivement tourné vers la modernité (bien que d'un genre très différent), et qui a traversé plusieurs générations. Car, mes enfants, il ne fait aucun doute que sous la plume d'auteurs se voulant à la mode (une mode déjà dépassée ?), cet "honneur" aurait échu au compositeur teuton dont personne n'ignore le nom. cette comparaison aurait moins choqué, c'est vrai, mais citer Morricone en tant que référence a au moins le mérite d'être de bon goût.

[Mortimer]

Je suis plus sous le charme d'Annette Flocks dont j'écoute actuellement le volume deux du CD Alhambra Film Music Collection que Hildur Machinchose. Je ne dis pas qu'elle est exceptionnelle, mais au moins, c'est de la musique qui me touche et que j'aime écouter. À moins de faire un gros succès allemand qui arriverait aux portes des Oscars elle est condamnée à rester dans l'ombre des magazines soi-disant spécialisés. D'ailleurs, j'entends déjà la rédaction de Premiere s'exclamant de concert ; c'est qui ça ? En tout cas avec ses mélodies simples, elle éclaire au moins ma platine.

[Misquamacus]

Je ne sais pas si on en a parlé, et comme il est dimanche soir et que j'ai la flemme de chercher parmi les 122 pages du topic Morricone, j'ai découvert et beaucoup apprécié cet album de reprises. Un piano, un violoncelle, et il y en a pour tous les goûts.

[Dadid]

à l'écoute ! Attention, jus de crâne pour les néophytes comme moi. La deuxième partie, qui suit l'analyse purement musicale, risque de parler à plus d'un, au delà du sujet Morricone !

[Bmcready]

Toujours très intéressant à écouter le père Etienne Guéreau
Vers 43mn30, il évoque le cas Zimmer

[Misquamacus]

Absolument passionnant. Et qui me conforte : J'adore ce film, j'adore cette musique.

[Scorebob]

Une des bofs les plus sublimes du maestro, le grand final de la révélation Martienne vous emporte dans un chœur triomphant a couper le souffle. Pour moi le film par contre manque du souffle que tente de lui instiller la musique d'Ennio mais il a ses bons moments comme par exemple le sacrifice d'un héros dont la trompette majestueuse vous arrachera des larmes.

[Dadid]

Question aux friands d'Il Maestro, avez-vous écouté cet album (Cinema Rarities for Violin and String Orchestra) ? Pour ma part je viens de le commander, après avoir découvert au détour d'une balade qu'il faisait suite à un premier volume, Cinema Suites For Violin And Orchestra (achat à venir ?)

Avec la formule violon/cordes, le programme de ce volume 2 m'a plus particulièrement attiré.

[Ballanmire]

J'ai commencé l'écoute et me suis arrêté au bout de 2 morceaux trouvant les arrangements d'une grande pauvreté... mais comme je ne suis pas allé au bout cette première impression n'est peut être pas la bonne

[Dadid]

Ah ! Au pire, ça me servira de Morricone d'ambiance !

[PatrickB]

J'ai commencé l'écoute et me suis arrêté au bout de 2 morceaux trouvant les arrangements d'une grande pauvreté... mais comme je ne suis pas allé au bout cette première impression n'est peut être pas la bonne

Oui, je crois que, comme le premier Serino-Morricone (Cinema Suites), ce CD 2 n'est pas à balayer d'un rapide revers de main.
D'abord parce qu'on a des relectures par le compositeur lui-même entre 2005 et 2020, avec quand même 8 inédits dont des morceaux ou suites totalement inconnus.
Les morceaux arrangés par Serino sont moins convaincants car très loin de l'esprit des films ou musiques de base.

Voici des extraits de mes commentaires qui seront dans notre nouveau numéro (25) de Maestro, en novembre :
"(...) Les deux thèmes principaux de La califfa ouvrent le CD dans une finesse caractéristique du soliste, et surtout, se prêtent bien à l'instrument par leur nature lyrique et émouvante. Ce début semble annoncer un CD prometteur ; de plus ces thèmes n'ont surtout été révisés qu'en chansons, sauf chez Yo-Yo Ma. Suit un ensemble de morceaux consacrés à Bolognini, lui aussi inconnu (sauf pour Per le antiche scale, inclus dans le premier CD). Mais la première partie, d'introduction, n'est pas liée à l'un de ses films, un brouillard de cordes que vient percer des traits durs de violon, Serino évoque une parenté qu'il remarque avec la pièce de concert Se questo è un uomo d'après Primo Levi. En s'achevant par le très beau thème Ricordo d'amore (de L'érédità Ferramonti) qui a les éloges du soliste, la suite est désormais complète. (...)
« Quattro adagi » est plus connu, mais comme « Tre adagi »...Comprenant Deborahs' Theme, Addio Monti (de I promessi sposi) et Vatel's Theme, la suite a été jouée en concert de 2006 à 2010 mais beaucoup plus rarement que de nombreuses autres suites. De plus, elle n'a été que très peu et partiellement publiée. Et il ne faut pas la confondre avec une suite dénommée aussi « Tre adagi », uniquement orchestrale, certainement la base permettant d'ajouter le soliste, très jouée et souvent publiée. Ces morceaux, déjà superbes en versions originales, sont magnifiés par le violon qui leur donne une épaisseur et une fragilité très humaine. Deborah's Theme pour violon n'a été publié que dans le CD japonais de 2009 du violoniste Taro Hakase (My Favourite Songs). L'interprétation de Serino est un peu plus courte car un peu plus rapide. Addio Monti a aussi été enregistré par Hakase en 2007 pour le CD We All Love EM, et on peut parier qu'il s'agissait bien de cette partie de Tre adagi, dénommée ici Addio ai Monti (Farewell to the Mounts). Nous avons donc affaire à des publications dispersées et pour l'une, rare, ce qui donne une valeur spéciale à cet enregistrement. Et Vatel était totalement inédit sous cette forme, Morricone réservant probablement l'ensemble à Serino. (...)
Un duo de morceaux est consacré aux frères Taviani : Allonsanfan et Il prato. Pour une fois, le désormais très connu Rabbia e tarantella est délaissé au profit d'un thème moins connu, plus secondaire et discret : Il ritorno. Disons immédiatement que la version au violon, très réussie, convient parfaitement à ce beau thème méditatif et sentimental, lui apporte une richesse supplémentaire. Même appréciation pour Il prato dans le quel la flûte est remplacée avec bonheur. (...)"

Donc un CD inégal mais très intéressant pour certaines parties. Pour ma part j'aime beaucoup les morceaux de La califfa, la suite Bolognini et les Taviani (je connaissais Tre adagi avec Deborah's theme qui cite au début le concerto pour violon de Beethoven). Il plaira plus aux personnes appréciant un style plus doux et sentimental que le premier.
Il est plus adapté aux des auditeurs hors musique de films (soit de classique, soit public pour découvrir qq aspects de Morricone, un peu à côté).
bref, une idée cadeau...
J'espère que ça vous éclaire un peu...

[Dadid]

Merci ! Je l'ai reçu ce midi et partiellement écouté. Comme tant d'albums quasi cross over centrés sur le violon et d'autres instruments solistes, il s'agit en effet d'une approche classique privilégiant la mélodie et un esprit nostalgique feel good, éloignée des incursions de Morricone dans l’expérimentation ou la musique dite contemporaine. Mais après tout lui-même ne faisait pas autre chose dans son album avec Ma ou même ses concerts de musique de film (qui pour l'essentiel se concentraient sur ses compositions appréciées du plus grand public). J'ai aussi apprécié l'arrangement de Chi Mai, qui certes s'éloigne quelque peu du style d'Ennio, mais j'ai trouvé plaisant de redécouvrir ce thème presque trop fameux chez nous avec de nouveaux contours. Bref, une découverte positive dans le registre adopté par cet album.

[Scorebob]

J'écoute en ce moment HUNDRA du maestro Ennio tout en me demandant pourquoi Red Sonja est si proche côté composition avec des moyens certes plus considérables qu'un film d'héroic fantasy transalpin qui semblait déjà une variation de Red Sonja du pauvre, la thématique est tres semblable ansi que les instruments et la partie chorale sonne comme une variation de Hundra en Red Sonja . L'enregistrement est hélas de qualité moindre et mériterait de mon point de vue une reprise par le COPO mais avec la fin de Tadlow c'est fort peu probable.

[Dadid]

Le cas rare d'un compositeur italien qui a mis en musique la "copie" italienne et aussi mais avant le film américain à plus gros budget !

Bon, Hundra n'est pas une copie de l'autre et Red Sonja a un producteur italien, mais vous voyez l'idée !

[Scorebob]

Red Sonja c'est en 1985
Hundra en 1983
Pour moi Hundra est la première mouture musicale du Red Sonja plus tardif, les thèmes et accords sont là mais en plus sobres.

[Dadid]

C'est bien pourquoi je disais que la "copie" (Hundra) datait d'avant ! Bon, c'est un film Espagne-US et pas italien, mais l'esprit y est.

[Scorebob]

Mal lu

[DarkCat]

Je viens de finir un fort beau petit doublé "typé jazz" et signé par le maestro.

Comme je n'avais pas l'édition de 2007, je n'ai pas hésité à prendre cette réédition de fin 2023, avec "Baroud à Beyrouth" ("La trappola scatta a Beirut") de 1966 et "Le Succès" ("Il Successo") de 1963.

[évhemère]

Exactement mon avis ! Rien de passionnant... Par contre j'aimerais bien savoir de quel (DVD?) concert venaient les extraits "propres" (pas ceux tremblotants, mais ceux en 4/3 comme "le bon la brute et le truand"), qui m'ont paru particulièrement bons dans l'interprétation. Si vous le savez je suis preneur! J'ai déjà plusieurs concerts mais celui-ci ne me dit rien...

Merci pour ces avis. Effectivement, ces docs sont souvent décevants ! Il sont toujours un problème de dimensionnement : le domaine est spécialisé, les collectionneurs veulent de la matière mais ils font un produit grand public qui n'apporte rien ... Qu'ils fassent un produit dimensionné au public visé, bon sang !
Un correspondant qui a vu le doc m'a signalé que Lerouge lui-même a fait une erreur en indiquant que la guimbarde dans les films de Morricone (Le clan des Siciliens, mais d'autres comme La moglie più bella ou Un bellissimo novembre) avait sa source dans le folklore irlandais. Elle vient en tout cas de la Sicile (marranzano), peut-être pas exclusivement.

Pour le concert avec "le bon la brute et le truand" particulièrement bien interprété, peut-être s'agit-il du concert allemand (2006) ou de Peace Notes/Notes pour la paix/Note di pace ?

Ce n'est pas la seule erreur de Lerouge. Toujours au sujet du Clan des Siciliens, il raconte que le thème de suspense a été imaginé par Ennio à partir d'une sirène de police entendue dans le film. Jolie anecdote sauf que le morceau est une reprise d'un titre de Svegliati e uccidi (sorti trois ans plus tôt).

M'enfin, la passion de Lerouge fait tout passer.

J’ai entendu la même chose a propos du Marginal et de Frantic . Ce qui est admirable chez Morricone c’est cette faculté de transformer quelques notes entendues quelque part et d’en faire des thèmes aussi somptueusement travaillé et décliné.

Parfois, un score dans son intégralité est composé sur deux ou trois accords ou un simple motif, c’est tout ce qu’il met autour qui fait que la magie opère, mais c’est parfois très redondant .

Concernant « Svegliati e uccidi » outre le clan des siciliens c’est surtout plusieurs recyclage futur qui apparaissent dans cette partition comme celle là par exemple :



sur citta violenta :



Mais pas seulement ! il y a du « Un uomo da rispettare » et d’autres…..Un foisonnement d’idées, de thématiques aussi diverses que variés dont il se resservira sur d’autres compositions pour faire du neuf avec du vieux de façon totalement linéaire.

Rien ne se perd chez Morricone !

Cette faculté est surtout dû au fait que Morricone, au delà d’être un excellent compositeur était aussi un arrangeur de génie, c’est cela qui selon moi fait toute la différence.

[Scorebob]

J'ai lu sur le forum FSM que Varese Sarabande va editer en vinyle l'album ORCA , a mon souvenir il ne l'avait été qu'au Japon a l'époque du coup je suis tres curieux du contenu et de la présentation que Varese va nous proposer en espérant quelques chose de moins moche (de mon point de vue) que celle de Starship troopers.

[Haricolin]

Pas vu Orca encore, même si j'ai accès au film assez facilement. La BO est bien ? (Et le film est bien aussi au passage ?)

[Ballanmire]

Pas vu Orca encore, même si j'ai accès au film assez facilement. La BO est bien ? (Et le film est bien aussi au passage ?)

Le film est dur. Sombre. L'homme dans ce qu'il a de plus abject dans sa nature destructrice en prend plein la tête. Morricone livre une partition déchirante d'une grande mélancolie. La BO n'est pas bien. Elle est grandiose.

[Scorebob]

Pas mieux, une des plus merveilleuse mélodie du maestro.

[Haricolin]

Ok donc il faut sérieusement que j'y jette un coup d'oeil.

[Scorebob]

On fête le 50 -ème anniversaire d 'Il était une fois dans l'Ouest ?:

https://www.musicbox-records.com/fr/cd- ... ition.html

Bon, il n'y a pas vraiment de bonus a cette édition anniversaire si ce n'est d'après les éditeurs une remasterisation qui corrige tous les défauts présent dans la précédente et qui sait la suivante corrigera peut-être ceux de celle-ci
Mais bon c'est l'œuvre majeure pour un film majeur d'un compositeur majeur ....Aloooooors .