et voilà que Jonathan revient avec un film "indé" labellisé Sony Classics
on craignait le pire dans les premières minutes, arrgh, film ricain indé...générique "amateur", avec zique "indé", je m'attendais à voir de suite la dv portée qui gigote, hé ben bingo !....Anne Hathaway, coiffée bizarre, qui clope comme un pompier, ben voilà on est bien dans le film "indé" branchouille qui va bien, avec son côté liberal bon teint....
et voilà que, passées les irritations d'usage....Ce film faussement modeste révèle ses vraies qualités cinématographiques....un sens du récit, un équilibre dans les émotions, un montage diablement efficace, des interprètes superbement dirigées, une musique qui nous hante et nous émeut, utilisée à la fois comme musique dans le film, et subtilement comme musique des émotions du film, avec la présence superbement utilisée de la musique de Neil Young....
Après The Wrestler, c'est mon deuxième délice d'émotions de ce début d'année !
Rachel se marie, mais Rachel ce n'est pas la petite Hathaway (l'affiche est trompeuse), c'est sa soeur...La fille modèle qui se marie avec le gendre idéal...Alors que Anne, qui joue le rôle de sa sœur Kym, est le personnage central du film, sortie d'une cure de désintox, responsable accidentellement de la mort du petit frère, elle est le vilain canard de la famille...Et voilà qu'elle se pointe pour le mariage de sa grande sœur, au milieu d'une famille recomposée et de l'adorable belle-famille...Ouch, tout cela pue les emmerdes, les drames familiaux, et tout le bardam lacrymal...mais c'est si bien maîtrisé, si bien joué que l'on se n'ennuie pas une minute, et que l'émotion gagne en puissance pour nous prendre peu à peu à la gorge....
on sort ravi de ce moment de cinoche qui sait viser juste la corde sensible sans jamais nous imposer de moments cinématographiques pénibles...Des scènes d'une apparente banalité deviennent d'un coup d'une puissance dramatique rare, celle de la compétition joyeuse entre le beau père et le gendre sur quelle est la meilleure façon de ranger la vaisselle dans le lave-vaisselle est exemplaire...
et puis, merde, on retrouve Debra Winger tout de même...la sublime brune de Black Widow, Sheltering Sky et de Shadowlands, qui certes porte ses bientôt 54 ans, mais ravive de beaux souvenirs...
donc le grand retour de Jonathan Demme ? Ben, p'têt ben, mon n'veu !
