Le nom de Bud Shank (1926-2009) sonne sans doute plus familièrement aux oreilles des jazzophiles qu'à celles des béophiles. Néanmoins, le saxo-alto - et flûtiste - de légende a prêté la main à quelques bandes originales dont certaines justifient qu'il lui soit – modestement – rendu hommage ici.

On retiendra en premier lieu sa participation au côté de Gerry Mulligan à la formidable partition que Johnny Mandel écrivit pour le classique de Robert Wise, I Want to Live. L'une des musiques phares du cinéma des années cinquante et l'une des références du jazz sur grand écran.


Shank figure en bonne place parmi les interprètes de la musique du documentaire co-dirigé par Robert Altman, The James Dean Story, et les enregistrements de The Thomas Crown Affair, The Sandpiper et Summer of 42 jalonnent sa carrière de musicien de studio.


Finalement, dans les années soixante-dix, on le retrouve au générique de Some Call It Loving; une déclinaison étrange de La Belle au Bois Dormant, réalisée par l'ancien producteur de Stanley Kubrick, James B. Harris.


Il avait lui-même signé quelques musiques originales aux alentours de 1960, dont celle de War Hunt (1962); film remarqué en son temps et dans lequel débutaient Sydney Pollack et Robert Redford.


Gerry Mulligan et Bud Shank au début de I Want to Live
La bande-annonce de Against the Tide, un documentaire consacré au musicien.

En effet, la partition de I Want to Live (superbe drame carcéral de Robert Wise, avec la magnifique Susan Hayward) demeure un régal jazzy, que je ne saurais trop recommander à mes compagnons d'UnderScores. Merci en tout cas, Emissary, pour la justesse et la sobriété de cet hommage que Shank méritait incontestablement.