Certes, la façon de filmer à un goût de mode du moment (bcp de caméra à l'épaule qui cerne les corps et l'action, et ce style pseudo-réaliste, avec son grain et ses couleurs si particulières...), mais réussir à tenir en haleine jusqu'au bout, en s'appuyant sur des modèles forts (plutôt Pakula ou Greengrass mais sans l'hystérie de ce dernier, ou de manière plus lointaine des citations d'Hitchcock), un casting de rêve, je serais tenté d'encourager le sieur Saada à explorer ses envies de cinéma, s'il le peut financièrement
il y a dans son film un côté version romantique de SECRET DEFENSE (actualité ciné oblige, sauf que là c'est l'ex-DST - maintenant DCRI - plutôt que la DGSE !

la musique de Cliff Martinez fait ce que l'on attend de lui, elle est envoûtante et sobre (hello Mr Soderbergh !), mais le plus beau moment du film, celui qui vaut vraiment la peine, intervient tout à la fin....
Sur le superbe "moonlight" des "4 sea Interludes" de Benjamin Britten, la scène finale.....Après un dénouement très agité....Guillaume Canet cherche et voit la belle Géraldine Pailhas (d'une justesse à couper le souffle dans ce film !) à travers une vitre, à l'aéroport....le regard de l'actrice est extraordinaire...pas de gros plan, mais un plan d'ensemble où l'on voit ses yeux exprimer tant de choses à travers la vitre....et tout ça avec la musique de Britten, qui conclue le film....Rien que pour ce moment là, bravo Monsieur Saada...