Alors voilà... je me suis dit... nous avons tous des à prioris concernant certains compositeurs... mais lâcher les dans des univers qui ne leurs sont pas "étiquettés" ou "labelisés" comme leur couleur musicale et vous êtes un peu décontenancés voire même surpris...

Noël arrivant, j'arrive avec un des épisodes de films à suite, d'un comédien qui a réussi uniquement avec ce rôle... Ernest...
Bon, le rôle est joué par Jim Varney, un Gaston Lagaffe sur patte... et là il doit sauver Noël...

Le film date de 1988... et bien avant de percer sur la série des X-Files, Mark Snow est approché pour faire la musique de ce "Père Noël est en prison"...
Comédie à petit budget, Mark Snow associé aux synthés, mais c'est sans oublié l'influence que son ami Michael Kamen a sur lui.
Effectivement... il fait parti du groupe fondé par le compositeur à mèches folles immortalisé dans un épisode de Columbo... le New York Rock & Roll Ensemble !
Mark Snow viendra à l'aide Michael Kamen pour terminer la partition de What Dreams May Comes...

Alors la musique fait très parade de Disneyland... mais pour un film à petit budget... il y a eu de la fougue et de la joie !


A vous de jouer...

John Morris, compagnon à l'écran des humoristes et stars que sont Mel Brooks, Gene Wilder et Marty Feldman a réussi à sortir de la musique de comédie avec deux pépites... l'une qui est restée dans l'oreille même des nons béophiles car l'oeuvre incorporait un John Hurt, inévitablement méconnaissable, un Anthony Hopkins barbu et timide ainsi qu'un David Lynch se cachant encore derrière un noir et blanc (qu'il avait déjà utilisé sur son premier film expérimental) en hommage aux premières productions "horrifiques" d'Universal... Elephant Man sorti en 1980... mais on oublie... l'autre opus...

Le docteur et les assassins (The doctor and the devils), réalisé en 1985 par Freddie Francis, le film a pour casting Timothy Dalton, Jonathan Pryce, Stephen Rea, Twiggy, Julian Sands, Patrick Stewart... bref que des inconnus...
Un mélange de suspense à la docteur Frankenstein... et de douleur à la Vincent Price... et une musique qui est loin des sautillements burlesques qu'il nous proposait avant...

Cosma, qui s'aventure dans le registre de l'angoisse avec Mort un dimanche de Pluie

Partition assez médiocre dans l'ensemble mais quelques ambiances électroniques intéressantes comme ce morceau là

David Arnold... une touche d'Eastwick Williamesque, des choeurs Elfmanesques, une valse Shaimanisante Family... voici ce que nous donne un compositeur libéré de Roland Emmerich... sublime... quoique dans les cordes ont peu retrouvé le côté patriotique de Stargate (La chèvre de l'étoile dans un patois wallon) ou d'ID4...

Clin d'oeil à Joel McNeely qui n'a pas fait que le café dans les coulisses...

Pour ma part, je me souviens de la surprise que j'ai eue en entendant (il y a si longtemps!) les premières mesures de The River de Williams. Je me suis dit: Mais ce n'est pas possible? Ce n'est pas lui? Et cette impression a duré jusqu'à Rain Clouds Gather… Je connaissais à l'époque ses Star Wars, Jaws, CE3K, ET, Jane Eyre, Monsignor, 1941,etc… mais là, j'ai vraiment été pris de court!

Moi, où il m'a le plus déconcerté, c'est à l'écoute de The Deer Hunter. Avant de découvrir que je m'étais fait berner !

Envie de dire Red 2 de Alan Silvestri
Mais c'est une de ses plus mauvaises BO quoi
On ne retrouve quasiment rien de lui dans cette musique techno (j'ai l'impression d'être en boite de nuit 3/4 du temps) à part dans quelques incursions jazz pas désagréables.



EN vrai j'ai pas mal de BO de compositeurs qui ne sont plus dans leur style habituel qui sont mauvaises, je vais essayer de réfléchir à des BO qui sont réussies.

Hans Zimmer, Danny Elfman, John Williams… tous ont parfois changé de style pour un film.

Il est bien difficile de briser son "style" lorsqu'on est un grand compositeur, et même s'il me revient des scores un peu excentrés ("excentriques" donc) des habitudes de certains noms prestigieux, toujours se repèrent des marques propres de fabrique. À mon sens, un score qui serait véritablement séparable du reste de l'oeuvre traduirait un compositeur qui n'a pas la maîtrise de son identité musicale, et qui ne serait donc pas, à proprement parler, un "grand" compositeur.

Dadid a écrit : ↑jeu. 6 nov. 2025 20:14 Moi, où il m'a le plus déconcerté, c'est à l'écoute de The Deer Hunter. Avant de découvrir que je m'étais fait berner !

Gustave33 a écrit : ↑jeu. 6 nov. 2025 20:36 Hans Zimmer, Danny Elfman, John Williams… tous ont parfois changé de style pour un film.

La distance qu'il y a entre Chihiro et l'Eté de Kikujiro est ahurissante, je trouve, par exemple. Hisaishi change vraiment de style quand il change de réalisateur (il le dit lui-même dans la récente interview chez Classical FM)

Howard Shore et Mrs. Doubtfire... étrange... plus que flippant... encore plus que ne l'était Videodrome, The fly ou Dogma... quoique Dogma... là on atteint des sommets de... comment faire une musique de comédie de façon sérieuse ?! Allons... bon... Big est un chef d'oeuvre, autant on peut se demander ce qu'il allait faire dans cette galère notre futur compositeur à l'anneau bien trempé !? Hyper froide, sans un thème qui se démarque... on se demande si le travestissement est plus dérangeant que les délires de Cronenberg... cela manque de peps...on critique souvent l'attitude d'un JNH, Debney ou David Newman sur des comédies... mais franchement qui a le CD Mr. Doubtfire dans sa collection ?

Mrs. Doubtfire... un ovni musical...

Il fait du John Williams. C'est sûrement le type de musique qu'on a dû lui demander de faire. C'est vrai que Shore a eu quelques errements. A mon avis ça devait pas être le compositeur pressenti à l'origine. Il devait être juste disponible et dans le coin à ce moment là. Ca arrive assez souvent dans le métier

Denshaotoko a écrit : ↑jeu. 6 nov. 2025 22:57 La distance qu'il y a entre Chihiro et l'Eté de Kikujiro est ahurissante, je trouve, par exemple. Hisaishi change vraiment de style quand il change de réalisateur (il le dit lui-même dans la récente interview chez Classical FM)

En même temps, globalement, il a plus ou moins deux styles : disons "minimaliste" d'un côté (que ce soit pour l'écriture ou l'effectif, éventuellement concentré sur son piano), qui serait selon lui son langage naturel, celui des albums de ses débuts, et qu'il veut explorer différemment au concert. Et de l'autre, le post-romantisme orchestral qui a fait son succès. C'est un peu comme Williams, en fait.

En parlant de JW, ça me fait penser au morceau de Hook (Banning back home) où il calque véritablement le style de Grusing, dans une reprise de Temp Track assumée. Parmi les "pastiches" que Williams a pu faire, c'est peut-être celui qui répond le plus au sujet (même en tenant compte de son travail de pianiste), mais bon c'est juste un morceau, pas un film.

On est très loin de son style habituel

Haricolin a écrit : ↑jeu. 6 nov. 2025 20:23 On ne retrouve quasiment rien de lui dans cette musique techno (j'ai l'impression d'être en boite de nuit 3/4 du temps) à part dans quelques incursions jazz pas désagréables.

Quand on connaît bien son passé disco/synthé, ce mauvais Red 2 n'est pas si surprenant

Julien a écrit : ↑mer. 5 nov. 2025 22:58 Cosma, qui s'aventure dans le registre de l'angoisse avec Mort un dimanche de Pluie

Partition assez médiocre dans l'ensemble mais quelques ambiances électroniques intéressantes

Atypique également, mille fois plus estimable surtout, est La Vouivre, recroquevillé en position foetale aux confins des étendues d'eau croupie où les effrois superstitieux s'épanouissent telles des fougères délétères. Cosma l'Entarteur muselle ses réflexes populaires et regarde les marais ne faire qu'une bouchée de son accoutumé bien-dire mélodique avec la jubilation de celui qui, résolument, décide de s'engager sur les layons buissonniers.

Mortimer a écrit : ↑sam. 8 nov. 2025 12:11 On est très loin de son style habituel

J'hésitais à le citer, Heartbeeps, car malgré les synthés l'écriture de Williams est souvent très reconnaissable. Mais ça peut choquer, c'est vrai !

Lee Van Cleef a écrit : ↑sam. 8 nov. 2025 20:29 Atypique également, mille fois plus estimable surtout, est La Vouivre

Un poil aidé par le petit Johann Sebastian B., mais oui : j'aime beaucoup, Cosma s'y trouve aussi à l'aise que la Vouivre dans son étang.