Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
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Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Je suis sorti bouleversé de ce nouveau Sam Mendes, probablement son meilleur (bien que je n'ai pas vu JARHEAD). Quelle claque !!
Tout y est juste, subtil, avec un mélange détonnant de classicisme et de lucidité, cette alternance de moments suspendus et de scène de violence déchirantes, et surtout cette mélancolie, ce désenchantement... Les comédiens sont ahurissants de justesse, la mise en scène qu'une intelligence extrême, la photo splendide (merci Roger Deakins) et le score de Thomas Newman toujours juste là où il faut...
Un film du niveau d'une Palme d'Or ou d'un Oscar mais qui mérite encore mieux que ça : que vous alliez le voir !
Tout y est juste, subtil, avec un mélange détonnant de classicisme et de lucidité, cette alternance de moments suspendus et de scène de violence déchirantes, et surtout cette mélancolie, ce désenchantement... Les comédiens sont ahurissants de justesse, la mise en scène qu'une intelligence extrême, la photo splendide (merci Roger Deakins) et le score de Thomas Newman toujours juste là où il faut...
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Ben ça doit pas être si bien que ça, alors !Lepithec a écrit :Un film du niveau d'une Palme d'Or ou d'un Oscar
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Hellboy a écrit :Ben ça doit pas être si bien que ça, alors !Lepithec a écrit :Un film du niveau d'une Palme d'Or ou d'un Oscar
quand c'est Apocalypse Now, le Retour du Roi ou encore Kaghemusha (et encore je me limite à 3 titres !) je ne vois pas le problème !
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Pour ces titres-là, moi non plus ! Mais c'est quand je pense à la plupart des autres que je crains le pire, surtout pour les Palmes d'Or...Gizmo a écrit :Hellboy a écrit :Ben ça doit pas être si bien que ça, alors !Lepithec a écrit :Un film du niveau d'une Palme d'Or ou d'un Oscar
quand c'est Apocalypse Now, le Retour du Roi ou encore Kaghemusha (et encore je me limite à 3 titres !) je ne vois pas le problème !
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
beuh, une vraie Palme d'Or bien de chez nous aujourd'hui, c'est Entre les Murs tout de même !!! Du bon ciné réaliste socialiste tout comme il faut !!! , même les ricains nous le foutent aux Oscars.... c'est fini les Kagemusha, Mission, Apocalypse now, tous ces trucs artistiques bien mis en scène, chiadés de très haut niveau et tout, allons...Hellboy a écrit :Pour ces titres-là, moi non plus ! Mais c'est quand je pense à la plupart des autres que je crains le pire, surtout pour les Palmes d'Or...Gizmo a écrit :Hellboy a écrit :Ben ça doit pas être si bien que ça, alors !Lepithec a écrit :Un film du niveau d'une Palme d'Or ou d'un Oscar
quand c'est Apocalypse Now, le Retour du Roi ou encore Kaghemusha (et encore je me limite à 3 titres !) je ne vois pas le problème !
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
MISSION... il serait temps de réévaluer ce très beau film, conspué à sa sortie par Starfix, j'me rappelle... Ils avaient aussi plombé SILVERADO...
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Il est vrai que Sam Mendes filme ce couple qui se déchire avec beaucoup de sobriété, le jeu des acteurs est juste sans trop d'effets de style. Kate Winslet à l'écran dégage un érotisme époustouflant, j'ai adoré ces longs plans ou seul sur le péron de sa maison elle réfléchit au sens de sa vie...elle illumine la scène. Un peu déçu par le thème de Thomas Newman, pas encore écouté le CD qui devrait contenir plus de zik que dans le montage final.
La scène où Michael Shannon reflète la vie du couple dans ces moindres détails est un régal, il "tient" parfaitement son role.
La scène où Michael Shannon reflète la vie du couple dans ces moindres détails est un régal, il "tient" parfaitement son role.
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Ben oui... on peut émouvoir et intéresser sans artifices Je ne vois donc pas ce qu'il y a d'attristant à ce qu'Entre les Murs soit primé. C'est et ce serait mérité.beuh, une vraie Palme d'Or bien de chez nous aujourd'hui, c'est Entre les Murs tout de même !!! Du bon ciné réaliste socialiste tout comme il faut !!! , même les ricains nous le foutent aux Oscars.... c'est fini les Kagemusha, Mission, Apocalypse now, tous ces trucs artistiques bien mis en scène, chiadés de très haut niveau et tout, allons...
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Effectivement c'est Enôoorme... ça mérite bien les palmes et le tubaBarryTheBest a écrit :Kate Winslet à l'écran dégage un érotisme époustouflant, j'ai adoré ces longs plans ou seul sur le péron de sa maison elle réfléchit au sens de sa vie...elle illumine la scène.
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
sinon qu'est ce que tu penses du film ??? ...Callahan a écrit :Effectivement c'est Enôoorme... ça mérite bien les palmes et le tubaBarryTheBest a écrit :Kate Winslet à l'écran dégage un érotisme époustouflant, j'ai adoré ces longs plans ou seul sur le péron de sa maison elle réfléchit au sens de sa vie...elle illumine la scène.
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
sinon à part lever les yeux au ciel qu'est ce que tu penses du film ??? ...BarryTheBest a écrit :Callahan a écrit :Effectivement c'est Enôoorme... ça mérite bien les palmes et le tubaBarryTheBest a écrit :Kate Winslet à l'écran dégage un érotisme époustouflant, j'ai adoré ces longs plans ou seul sur le péron de sa maison elle réfléchit au sens de sa vie...elle illumine la scène.
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Rien ! et comme tu me le demandes deux fois, re-Rien !BarryTheBest a écrit : sinon à part lever les yeux au ciel qu'est ce que tu penses du film ??? ...
Aucun soucis avec Mendes bien au contraire, notamment pour American Beauty et Road to Perdition mais je suis loin d'être fan du couple Di Caprio et Kate Winslet ( elle m'indiffère au mieux ), donc ce ne sera vraiment pas une priorité... en séance de rattrapage maybe pour Mendes
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
comme si le naturalisme ou le pseudo-réalisme n'étaient pas des artifices ...ça ne veut pas dire que ce n'est pas intéressantYuHirà a écrit :Ben oui... on peut émouvoir et intéresser sans artifices Je ne vois donc pas ce qu'il y a d'attristant à ce qu'Entre les Murs soit primé. C'est et ce serait mérité.beuh, une vraie Palme d'Or bien de chez nous aujourd'hui, c'est Entre les Murs tout de même !!! Du bon ciné réaliste socialiste tout comme il faut !!! , même les ricains nous le foutent aux Oscars.... c'est fini les Kagemusha, Mission, Apocalypse now, tous ces trucs artistiques bien mis en scène, chiadés de très haut niveau et tout, allons...
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Enfin moi ce que j'en dis, c'est qu'on ne parle pas beaucoup de cinéma, ici.
Dès que ça sort du cinéma de genre (que par ailleurs j'adore), y'a pas beaucoup de commentaires...
Signé Lepithec, le seul type connu à être abonné à Mad Movies et à Télérama en même temps !
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Mad Movies, c'est plus ce que c'était, et Télérama, ça n'a jamais été grand-chose... Tu ne veux par nous rajouter Studio Ciné Live, tant qu'à faire ?Lepithec a écrit :Enfin moi ce que j'en dis, c'est qu'on ne parle pas beaucoup de cinéma, ici.
Dès que ça sort du cinéma de genre (que par ailleurs j'adore), y'a pas beaucoup de commentaires...
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Ah non pas ça ! Faut pas exagérer non plus !
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Ce n'est pas en comparant ce film à tout bout de champ à American Beauty que la presse cinéma risque de faire monter mon enthousiasme. A l'époque, déjà, on nous avait vanté ad nauseam un monument de subversion, frondeur et iconoclaste, tirant à boulets rouges sur les institutions sacrées de cette chère Amérique. Ma déception n'en a été que plus grande lorsque j'ai découvert, sous le séduisant vernis de la soit-disant charge contestataire, un produit moralisateur et bien-pensant (Kevin Spacey passe l'essentiel du métrage à fantasmer sur une affriolante étudiante, mais renonce au sinistre projet de se la dégringoler en réalisant qu'elle n'est qu'une douce oie blanche... et vierge). N'importe quel épisode des Simpson est autrement plus méchant et corrosif que ce pétard mouillé. Alors si Revolutionnary Road est fait de la même étoffe, j'aime autant vous dire, les gars, que ce sera sans moi.
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Cher Lee, n'allez pas croire que je cherche à tout prix à goûter de votre katana mais là il me semble que vous êtes un peu passé à côté du sujet d'American Beauty.
Pour moi AMERICAN BEAUTY est un sacrément bon film et une analyse assez juste de l'éternelle insatisfaction humaine.
J'irai voir ce REVOLUTIONARY ROAD parce que Sam Mendes sait raconter des histoires sans avoir recours à l'esbroufe, à l'ancienne quoi.
Oui c'est exact mais ce n'est nullement par un sursaut moralisateur qu'il renonce à son entreprise. Lorsqu'il constate que sa conquête est vierge, il réalise surtout à quel point il s'est menti à lui même, à quel point sa vie est le contraire de ce qu'il fantasmait vis-à-vis de cette fille et que la futilité de l'entreprise est à l'image de sa vie râtée. Ce qui est ne le satisfait pas alors il s'invente autre chose. Et cet "autre chose" se révèle alors bien pire que la réalité qu'il fuit.Kevin Spacey passe l'essentiel du métrage à fantasmer sur une affriolante étudiante, mais renonce au sinistre projet de se la dégringoler en réalisant qu'elle n'est qu'une douce oie blanche... et vierge
Pour moi AMERICAN BEAUTY est un sacrément bon film et une analyse assez juste de l'éternelle insatisfaction humaine.
J'irai voir ce REVOLUTIONARY ROAD parce que Sam Mendes sait raconter des histoires sans avoir recours à l'esbroufe, à l'ancienne quoi.
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Cela n'a rien à voir. Hormis la petite banlieue et les voisins frustrés...Alors si Revolutionnary Road est fait de la même étoffe, j'aime autant vous dire, les gars, que ce sera sans moi.
REVOLUTIONNARY ROAD est tout simplement un film sur le désanchantement, et là où Sam Mendes étonne, c'est qu'il se contente de cela, finalement. Et du coup il le fait bien. En ce sens c'est assez différent d'AMERICAIN BEAUTY qui avait, c'est vrai, ce côté un peu branchouille et prétentieux. Ici, rien de cela. C'est sobre et classique. En apparence, du moins.
Bon sang, plus j'y repense, plus j'adore.
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Le problème, mon pauvre Sam si crédule, le gros méchant problème avec American Beauty, c'est que Mendes s'ingénie durant presque tout le récit à dresser un portrait censément acerbe de l'American Way of Life (et il le fait avec un certain talent, témoin la scène du repas familial où règne une ambiance des plus réfrigérantes), avant de changer son fusil d'épaule dans les dernières bobines pour se complaire dans l'émotion bon marché et nier avec aplomb tout ce qui a précédé. La fin tragique de Kevin Spacey n'apparait plus dès lors que comme une tentative roublarde de nous faire oublier qu'un instant auparavant, il s'abîmait dans la contemplation extatique d'une photo de sa famille en soupirant, des trémolos pleins la voix : " Mon Dieu, c'est tellement beau ! "Sam Lowry a écrit : mais ce n'est nullement par un sursaut moralisateur qu'il renonce à son entreprise. Lorsqu'il constate que sa conquête est vierge, il réalise surtout à quel point il s'est menti à lui même, à quel point sa vie est le contraire de ce qu'il fantasmait vis-à-vis de cette fille et que la futilité de l'entreprise est à l'image de sa vie râtée.
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
Point de vue intéressant Monsieur Van Cleef . Le mien diverge car il me semble qu'il ne faut pas perdre de vue un aspect essentiel du récit : la voix off n'est pas neutre, elle est celle du personnage principal, ce qui conditionne absolument tout le reste et n'offre selon moi aucune ambiguïté. Ce que le réalisateur nous propose n'est pas sa vision des choses mais celle de son personnage central.
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
je ne suis pas sorti bouleversé de ce très bon film, mais je ne serais pas avare sur ses qualités !
J'ai pensé à un mélodrame à la Douglas Sirk déformée par le miroir sans tain de Sam Mendes.
Désenchantement du couple, critique du modèle idyllique de la société américaine des années 50, celle que nos parents (pour certains d'entre nous) ont vu à la télé ou au cinéma dans les réclames dans les années 60, ces familles modèles...Monsieur avec son costard et sa clope, sa belle bagnole, son super boulot, sûr de lui, viril, conquérant, attentionné, avec sa dame repue au ménage, à la vaisselle, émerveillée par ces nouveaux outils que sont le lave-vaisselle, l’aspirateur, prête à élever une ribambelle de gamins...on connaît les images...
Le film se différencie de FAR FROM HEAVEN de Todd Haynes, qui retenait de son modèle l'iconographie, les couleurs, la musique (Elmer le retour). Alors que Sam Mendes le fait passer par une sorte de calvaire, dans sa mise en scène, sa lumière clinique, ses couleurs pâles, la musique non-sentimentale de Thomas Newman.
Les interprètes sont tout simplement prodigieux, Leo et Kate....Haaaaa....Je n’ai pu m’empêcher de penser à cette entorse que l’on fait dans ce film au couple idéal qui a fait rêver autant d’adolescent(es, surtout) dans TITANIC (Kathy Bates participant également à cette conspiration !). REVOLUTIONNARY ROAD = TITANIC 2 ? ? ?
Il est évident que, rétrospectivement, l’image du mélo spectaculaire de Cameron joue un rôle finalement très important dans l’appréciation que l'on a du film ! Les cinéastes s'amusent parfois avec les icônes populaires...Kubrick l'avait fait avec le couple Cruise-Kidman dans EYES WIDE SHUT
On a demandé à Michael Shannon de jouer une nouvelle fois le rôle d’un taré magnifique (après le superbe BUGS de Friedkin, ou dans une moindre mesure le WORLD TRADE CENTER de Stone), il est vrai qu’il y a dans le visage de Shannon quelque chose qui peut exprimer la folie....En même temps, le génie de ce personnage inoubliable, c’est le rôle de « choeur grec » qu’on lui donne, il est la voix de la Raison pure et dure, analytique (et une certaine compassion pour le personnage de Kate), sous l’apparence de la folie, alors que le couple tant admiré par le voisinage côtoie la folie et l’absurdité sous l'apparence de la normalité sociale...la transmutation des valeurs est accomplie ! Shannon, c’est un peu notre voix de spectateur
Ce n’est pas tant l’émotion qui ressort de ce film, il me semble que l’intention de Mendes est ailleurs : plutôt dans toutes les implications philosophiques que le film propose sur la pertinence du modèle bourgeois de cette famille faussement idéale, image d’Epinal de la société américaine dans ce qu’elle voulait projeter au monde, tout comme l’URSS voulait projeter l’image tout aussi fausse de la société idéale et harmonieuse
Dès le premier plan, le ton est donné : image aérienne et nocturne de la métropole, ballade des fifties...Lieu et époque (je ne me lasse pas d’admirer cette capacité du cinéma américain à exprimer en si peu de temps, et aussi simplement – image et musique – les prémices du film que l’on va voir)
Le récit ne s’attarde pas sur les deux enfants du couple, mais il s’adresse directement à nous sur le problème de la maternité non désirée, en ce sens le film est fondamentalement féministe, Kate Winslet incarne une femme rêvant d’émancipation, désirant échapper à ce rôle imposée, pré-programmée de femme au foyer aimante et soumise, de mère de famille épanouie. Sans cesse elle s’efforce de se conformer à ce modèle, mais jamais elle n’y trouve le bonheur, alors que le mâle dominant, le père de famille (le chef, référant absolu du modèle américain) est celui qui incarne la raison, l’ordre, l’équilibre, l’accomplissement par le travail...Poussé à bout, il se résoud à conseiller à son épouse....d'aller voir le psy.....bel exemple du mâle déléguant à la société le soin de "réparer" cette femme désirante qui ne répond pas au modèle dominant !
Ce modèle est sans cesse contrarié et le film nous faire ressentir la puissance dyonisiaque de liberté de Kate, aussi destructrice et folle soit-elle (en apparence), elle qui veut vivre comme une femme libre et autonome, tout simplement, qui ne veut pas jouer ce rôle atone (paradoxe pour une femme qui rêvait de devenir comédienne, de jouer des rôles en toute liberté...et qui a du sacrifier ce rêve à la conformité).
Cette folie d’aller vivre à Paris pour échapper au purgatoire, ce rêve romantique, fait aussi partie de l’imaginaire de l'époque (on pense à tous ces artistes partis étudier à Paris - avec Nadia Boulanger, amis mélomanes ! - , ou aux black-listés en exil), aujourd’hui, il serait différent, peut-être s’agirait-il d’une île des Caraïbes, ou d’une villa en Espagne...
Petit mot sur Thomas Newman : je ne sais pas ce que vaut le score sur disque, mais dans le film, on peut apprécier l’intelligence de cette approche. Le thème est exposé entièrement au générique (retardé dans le film) comme matrice musicale : piano, cordes, synthé. C’est un Thomas Newman simple et direct que j’adore, piano synthétique, quintes, registre grave, celui de WHITE OLEANDER. Ce thème est un motif répété, qui ne cherche pas à s’émanciper. Dans le film, il subit certes quelques variations de ton et d’orchestration, mais fondamentalement il n’évolue pas, ou il évolue au rythme des personnages, ce couple rêvant d’un ailleurs qui n’arrive jamais...C’est toute l’essence de la tragédie d’être le témoin conscient de personnages subissant le destin, le fatum, sans échappatoire.
En ce sens, le compositeur n’essaie pas d’être plus malin que le film, que les personnages, il accompagne avec sa finesse et sa délicatesse coutumière le cœur de l’histoire avec ses notes et ses nappes musicales qui restent en suspens, ce thème qui imprègne le film, qui revient, ne peut décoller, qui est un peu le destin implacable du couple
Thomas Newman est une présence discrète mais indispensable à ce film, il est l'intelligence d'une certaine approche de la musique au cinéma
J'ai pensé à un mélodrame à la Douglas Sirk déformée par le miroir sans tain de Sam Mendes.
Désenchantement du couple, critique du modèle idyllique de la société américaine des années 50, celle que nos parents (pour certains d'entre nous) ont vu à la télé ou au cinéma dans les réclames dans les années 60, ces familles modèles...Monsieur avec son costard et sa clope, sa belle bagnole, son super boulot, sûr de lui, viril, conquérant, attentionné, avec sa dame repue au ménage, à la vaisselle, émerveillée par ces nouveaux outils que sont le lave-vaisselle, l’aspirateur, prête à élever une ribambelle de gamins...on connaît les images...
Le film se différencie de FAR FROM HEAVEN de Todd Haynes, qui retenait de son modèle l'iconographie, les couleurs, la musique (Elmer le retour). Alors que Sam Mendes le fait passer par une sorte de calvaire, dans sa mise en scène, sa lumière clinique, ses couleurs pâles, la musique non-sentimentale de Thomas Newman.
Les interprètes sont tout simplement prodigieux, Leo et Kate....Haaaaa....Je n’ai pu m’empêcher de penser à cette entorse que l’on fait dans ce film au couple idéal qui a fait rêver autant d’adolescent(es, surtout) dans TITANIC (Kathy Bates participant également à cette conspiration !). REVOLUTIONNARY ROAD = TITANIC 2 ? ? ?
Il est évident que, rétrospectivement, l’image du mélo spectaculaire de Cameron joue un rôle finalement très important dans l’appréciation que l'on a du film ! Les cinéastes s'amusent parfois avec les icônes populaires...Kubrick l'avait fait avec le couple Cruise-Kidman dans EYES WIDE SHUT
On a demandé à Michael Shannon de jouer une nouvelle fois le rôle d’un taré magnifique (après le superbe BUGS de Friedkin, ou dans une moindre mesure le WORLD TRADE CENTER de Stone), il est vrai qu’il y a dans le visage de Shannon quelque chose qui peut exprimer la folie....En même temps, le génie de ce personnage inoubliable, c’est le rôle de « choeur grec » qu’on lui donne, il est la voix de la Raison pure et dure, analytique (et une certaine compassion pour le personnage de Kate), sous l’apparence de la folie, alors que le couple tant admiré par le voisinage côtoie la folie et l’absurdité sous l'apparence de la normalité sociale...la transmutation des valeurs est accomplie ! Shannon, c’est un peu notre voix de spectateur
Ce n’est pas tant l’émotion qui ressort de ce film, il me semble que l’intention de Mendes est ailleurs : plutôt dans toutes les implications philosophiques que le film propose sur la pertinence du modèle bourgeois de cette famille faussement idéale, image d’Epinal de la société américaine dans ce qu’elle voulait projeter au monde, tout comme l’URSS voulait projeter l’image tout aussi fausse de la société idéale et harmonieuse
Dès le premier plan, le ton est donné : image aérienne et nocturne de la métropole, ballade des fifties...Lieu et époque (je ne me lasse pas d’admirer cette capacité du cinéma américain à exprimer en si peu de temps, et aussi simplement – image et musique – les prémices du film que l’on va voir)
Le récit ne s’attarde pas sur les deux enfants du couple, mais il s’adresse directement à nous sur le problème de la maternité non désirée, en ce sens le film est fondamentalement féministe, Kate Winslet incarne une femme rêvant d’émancipation, désirant échapper à ce rôle imposée, pré-programmée de femme au foyer aimante et soumise, de mère de famille épanouie. Sans cesse elle s’efforce de se conformer à ce modèle, mais jamais elle n’y trouve le bonheur, alors que le mâle dominant, le père de famille (le chef, référant absolu du modèle américain) est celui qui incarne la raison, l’ordre, l’équilibre, l’accomplissement par le travail...Poussé à bout, il se résoud à conseiller à son épouse....d'aller voir le psy.....bel exemple du mâle déléguant à la société le soin de "réparer" cette femme désirante qui ne répond pas au modèle dominant !
Ce modèle est sans cesse contrarié et le film nous faire ressentir la puissance dyonisiaque de liberté de Kate, aussi destructrice et folle soit-elle (en apparence), elle qui veut vivre comme une femme libre et autonome, tout simplement, qui ne veut pas jouer ce rôle atone (paradoxe pour une femme qui rêvait de devenir comédienne, de jouer des rôles en toute liberté...et qui a du sacrifier ce rêve à la conformité).
Cette folie d’aller vivre à Paris pour échapper au purgatoire, ce rêve romantique, fait aussi partie de l’imaginaire de l'époque (on pense à tous ces artistes partis étudier à Paris - avec Nadia Boulanger, amis mélomanes ! - , ou aux black-listés en exil), aujourd’hui, il serait différent, peut-être s’agirait-il d’une île des Caraïbes, ou d’une villa en Espagne...
Petit mot sur Thomas Newman : je ne sais pas ce que vaut le score sur disque, mais dans le film, on peut apprécier l’intelligence de cette approche. Le thème est exposé entièrement au générique (retardé dans le film) comme matrice musicale : piano, cordes, synthé. C’est un Thomas Newman simple et direct que j’adore, piano synthétique, quintes, registre grave, celui de WHITE OLEANDER. Ce thème est un motif répété, qui ne cherche pas à s’émanciper. Dans le film, il subit certes quelques variations de ton et d’orchestration, mais fondamentalement il n’évolue pas, ou il évolue au rythme des personnages, ce couple rêvant d’un ailleurs qui n’arrive jamais...C’est toute l’essence de la tragédie d’être le témoin conscient de personnages subissant le destin, le fatum, sans échappatoire.
En ce sens, le compositeur n’essaie pas d’être plus malin que le film, que les personnages, il accompagne avec sa finesse et sa délicatesse coutumière le cœur de l’histoire avec ses notes et ses nappes musicales qui restent en suspens, ce thème qui imprègne le film, qui revient, ne peut décoller, qui est un peu le destin implacable du couple
Thomas Newman est une présence discrète mais indispensable à ce film, il est l'intelligence d'une certaine approche de la musique au cinéma
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Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
C'est génial...Petit mot sur Thomas Newman : je ne sais pas ce que vaut le score sur disque,
Quoi, je ne suis pas objectif?
Et je suis d'accord avec Lee sur American Beauty, j'étais déçu aussi... j'ai trouvé cela vide et aseptisé.
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
C'est vrai que la France selon Sarkozy ne fait pas rêver du tout ! Finalement, le purgatoire est ici, en France !Cette folie d’aller vivre à Paris pour échapper au purgatoire, ce rêve romantique, fait aussi partie de l’imaginaire de l'époque (on pense à tous ces artistes partis étudier à Paris - avec Nadia Boulanger, amis mélomanes ! - , ou aux black-listés en exil), aujourd’hui, il serait différent
coming soon...
Re: Revolutionnary Road (Les Noces Rebelles)
journalists call me Sarkozy the American, let me tell you one thing, I am proud of it !
Attention : cette phrase est à prononcer en phonétique comme si vous découvriez pour la première fois la langue de Walt Whitman, Emerson, Thoreau, Kerouac, Woodie Guthrie et Bob Dylan, afin de restranscrire fidèlement la pensée de l'omniprésident français
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Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)