Afterwards / Et Après...

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Walden
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Afterwards / Et Après...

Message non lu par Walden »

Difficile de réussir l'adaptation d'un bouquin parlant d'un sujet aussi universel et casse-gueule que....la mort....

avec élégance, en usant de quelques ficelles du thriller surnaturel, mais en évitant tous les clichés de l'entertainment gratuit et vulgaire, le film est une méditation métaphysique belle à voir

Pour ceux qui ont découvert Gilles Bourdos avec Inquiétudes comme moi, vous retrouverez toutes les qualités du metteur en scène : très grand sens plastique (son goût pour l'art contemporain façonne ses envies de décor et de couleurs), sens de l'atmosphère, obsession du blanc, couleur de la pureté alors que le sujet se prête à une certaine noirceur...

sans ses défauts : Inquiétudes était aussi une forme d'auto-complaisance auteuriste qui aurait nécessité, comme le demandait son producteur, de sérieuses coupes au montage, afin d'éviter quelques plis abscons...

Dans Afterwards, Bourdos n'oublie pas son public, le film est lumineux (belle photo), le montage réussit à capter notre attention jusqu'au bout, les interprètes jouent parfaitement dans cette ambiance étrange

je retiens le visage d' Evangéline Lilly (héroïne de LOST, ce n'est sûrement pas un hasard), celui de Romain Duris, personnage pérplexe en quête de sens, la voix de maître Malkovitch, Messager patient et passeur de l'étrange monde au delà du Stix

Alexandre Desplat a trouvé là un cinéaste idéal pour son style discret et la clarté de ses timbres, la différence avec Inquiétudes : un peu plus de musiques de suspens, plus rythmées, mais tout comme dans ce film précédent, le compositeur trouve là un champ d'expression qui lui convient comme un gant

Enfin, la philosophie du film, alors qu'Inquiétudes ne laissait aucune lumière percer (thriller implacable), celui-ci est au contraire nimbé d'une lumière et d'un discours qui peut paraître simple mais reste intemporel, accepter sa mortalité, sans se poser la question arrogante et futile de l'immortalité de l'âme, c'est faire de sa vie un merveilleux moment d'humanité

le titre français, ET APRES, serait alors à prendre dans les deux sens : comme une question "qu'y a -t-il après?" et comme comme une réponse style "après tout..."
BRAINSTORM main title (James Horner)
http://www.youtube.com/watch?v=HMj_80T6cyg
Film composer great Elmer Bernstein (Magnificent Seven, To Kill A Mockingbird) once said to me, “The dirty little secret is that we’re not musicians – we’re dramatists.”(Michael E Levine)
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