Le pauvre Justin n'avait pas son topic dedié, c'est chose faite!

Ceci dit, il n'a que 4 scores à son actif et uniquement pour Chazelle. Je pensais qu'il avait quand même fait autre chose. Du coup, je n'ai encore rien écouté de lui. Mais First Man m'intéresse.

Sur IMDB, on peut voir qu'il est aussi scénariste pour la télé dont 1 épisode pour les Simpsons et une dizaine pour Curb Your Enthusiasm. C'est pas commun ça.

J'ai écouté First Man, et si le thème principal est vraiment très beau, l'album contient un peu trop de pistes athmosphériques très courtes, ou de variantes trop répétitives des thèmes. Pour moi, les deux pistes sorties plus tôt, The Landing et Quarantine, sont amplement suffisantes. Mais mon avis changera peut-être après avoir vu le film.
Bon et puis quand même, il y a beaucoup de thérémine et j'adore cet instrument, alors j'y jetterai de nouveau une oreille plus tard !

La piste "Docking Waltz" resemble vraiment beaucoup au theme de La La land

Il m'étonnerait fort que personne d'autre que moi ne s'en soit aperçu. La chose m'a littéralement harponné l'oreille, et d'une manière tout sauf agréable, croyez-moi, tandis que je goûtais pour la seconde fois au charme anachronique de La La Land, ze mouvie. Contrairement à la première, un peu de compagnie (pas du tout galante, au cas où cette idée farfelue vous traverserait l'esprit) avait rendu obligatoire le choix de la version française. Et là, patatras ! Parvenu au final de la surboum chébran qu'illustre Someone in the Crowd, la coda lancée à toute vapeur par Justin Hurwitz se trouvait soudain amputée de sa dimension chorale pour laisser place aux "Yahou !", "Geronimo !" et autres "Yippee-ki-yai motherfucker !" glapis par les olibrius qui se jettent tout habillés dans la piscine. J'ignore ce qui a bien pu passer par la tête du gars en charge de la VF, mais ce flagrant délit d'indélicatesse ne joue guère en faveur du sieur Justin, dont les orchestrations assez pauvrettes en cet instant précis ne peuvent même plus compter sur le refrain chanté pour leur servir d'écran de fumée.

Justin Hurwitz revient pour le nouveau Chazelle, Babylon, je suis assez curieux de voir ce que ça peut donner dans le film. Au terme d'une première écoute de l'album, l'amour du tandem pour le jazz est une fois de plus évident. Il y a un travail thématique qui ressort très rapidement. Le compositeur élargit un peu ses horizons, lorgnant parfois vers le tango ou même le boléro, ou autre. Quelques morceaux un peu pastiches pour kinétoscope (que l'on devine intradiégétiques) fleurent bon un certain sens de l'humour. Malgré une cohérence acoustique générale, aucun ennui ne se fait ressentir, ça reste varié. J'aurai envie d'y revenir c'est certain.

On passe du coq à l’âne. Bon après il y a des morceaux sympas et d'autres que j'aime moins. Amazon annonce un cd mais comme pour beaucoup de titres "Temporairement en rupture de stock". Ce qui en gros veut dire qu'ils l'auront ou pas.

Alors on passe du coq à l'âne, oui sans doute, mais le côté foutraque prend tout son sens à la vision du film (que j'ai vu hier soir), qui est un joyeux bordel débridé qui ne fait pas dans la demi-mesure. Et comme je le supposais dans mon post précédent, pas mal de musique intra-diégétique. Mon premier avis favorable se trouve renforcé par le film lui-même qui met réellement la musique au premier plan (comme très souvent avec Chazelle). Donc pour moi, une franche réussite !

Julien a écrit :Je me joins aussi aux louanges concernant la musique de Babylon de Justin Hurwitz. C'est assez habile parce qu'il revisite la musique des années 30 mais sans vraiment la pasticher. On est dans une sorte d'entre-deux entre le rétro et la musique moderne. Il y a par exemple un passage assez étonnant où on entend un thérémin sur une rythmique techno. L'instrument n'était d'ailleurs pas encore utilisé dans le cinéma hollywoodien des années 20/30. On le trouvait seulement chez les soviétiques. Mais bon je pense que le film n'est pas à un anachronisme près.

L'un de ces menus arrangements avec les repères chronologiques illustres du cinématographe étant l'enthousiaste reprise de Singin' in the Rain, qui tombe avec deux ou trois décades d'avance si l'on considère l'époque à laquelle est supposé se dérouler Babylon — à moins que ce rusé madré de Chazelle ne se soit amusé à éventrer en cours de récit le continuum espace-temps. Mais il ne s'agit là que d'une simple foucade, quand le thème principal de Justin Hurwitz, qui touille les beaux restes de son La La Land, vampirise l'essentiel de la scène, au vif désarroi m'a-t-il semblé d'un Grand Sachem saoulé des rafales presque égrillardes de la trompette et du saxophone. Le réalisateur n'y est pas allé avec le dos de la cuillère à confiture pour dépeindre la faune hollywoodienne en proie à la fièvre des années folles (en tout cas, c'est ce qui se raconte), et son alter ego musicien n'a pas hésité à lui emboîter gaillardement le pas. Lorsque les bacchanales s'éteignent de leur belle mort et que les liquides de variétés plurielles (alcoolisés, séminaux, urinaires — toujours d'après ce que je me suis laissé dire) cessent enfin de gicler en toutes directions, Hurwitz paraît même s'amuser à coller sur les gueules de bois qui font rage un piano bastringue à l'agonie, blême reflet des orgiaques outrances de son thème archi-présent. À tout prendre, voici un précipité non dépourvu d'éloquence des états par lesquels m'a fait passer la musique de Babylon, entre l'euphorie engendrée par ce métissage explosif qui se contrefiche de suivre les passages cloutés, et un scepticisme coi face à une telle gabegie souvent débordée par ses propres turbulences.

Lee Van Cleef a écrit : ↑lun. 30 janv. 2023 19:49 et un scepticisme coi face à une telle gabegie souvent débordée par ses propres turbulences.

Merci Lee. C'est tout pour moi sur ce coup-là.

Le film n'est pas un doc et n'a pas volonté de raconter fidèlement une époque. Donc l'esprit y est (j'étais pas encore né mais j'imagine...) mais aussi bien dans les décors, costumes, dialogues ou musique, il y a des anachronismes. Mais comme pour Once Upon a Time in Holywood (qui annonçait mieux la couleur : Once Upon a Time...), ça passe très bien et ça renforce le film.

En tout cas, et même si je n'ai pas encore vu et écouter La-La Land, encore une très belle et forte collaboration entre Chazelle et Hurwitz. Bravo !

(Coïncidence, j'ai vu quelques jours avant Le Jour du Fléau - Day of the Locust, très bon film de Schelsinger sur le même sujet et avec le même angle : Holywood, ça fait rêver mais c'est un royaume bien pourri.)

Que vois je ? Que lis je ?
Tu n'as pas encore vu et écouter Lalaland? Mais vas y fonce les yeux fermés ! Le plaisir visuel et musical y est encore plus direct que pour Babylon.
Justin Hurwitz est décidément un homme à suivre avec grand intérêt.

C'est con à dire mais la campagne massive de pub m'a totalement dissuadé de le voir un jour. Notamment à cause de cette affiche que je voyais tous les jours, partout dans le métro :

Et je n'avais pas encore vu Whiplash. Et ni First Man et Babylon bien sûr.

Bon, en même temps, si ça se trouve il était sorti en janvier, le film

Moi j'ai vu Lalaland, et ok c'est pas mal mais pour moi c'est comme les films de Tarentino: bel hommage certes mais rien de plus que ça. Je préfère nettement Les demoiselles de Rochefort, car là c'était novateur. Ou alors l'épisode "Once more with feeling" de Buffy !

Et j'ai l'impression que Babylon est pareil: des films sur les fastes et la décadence du vieil Hollywood, j'ai l'impression qu'on a déjà filmé ça mille fois… justement par Tarentino, comme dit plus haut

Indiana a écrit : ↑mar. 7 févr. 2023 17:23Mais vas y fonce les yeux fermés !

Pour ma part, je n'ai vraiment pas aimé le film... qui, pour moi, n'est pas un hommage aux musicals de la grande époque, mais juste une tentative maladroite de justifier ça comme un hommage.
Quant à la musique, j'en garde un bon souvenir (j'ai même acheté les CD), même si, là encore, on est loin de la qualité d'écriture des compositeurs de l'âge d'or du genre.
Et sinon, j'ai vraiment adoré "Whiplash".

Et bien je reste un amoureux absolu de la musique de Lalaland qui m'a littéralement chopé dès la première écoute sans même voir le film. J'ai beaucoup aimé ce dernier car au delà de l'hommage c'est un véritable bon et beau film. Je ne l'ai pas vu comme un hommage mais comme un musical à part entière.

Mon amour pour cette musique ne s'explique pas. Je l'ai vécu à fond et j'ai toujours des frissons en l'écoutant.

Vu "Babylon" et je reste sur ma position en ce qui concerne l'album. C'est juste pas possible. Ma note de l'UnderScorama ne bougera pas d'un iota.
MAIS c'est justement pour ça que la musique semble faite, en particulier cet insupportable gimmick musical que je n'arrive pas à m’ôter de la tête.
En l'état l'album de 97mn est vraiment mal foutu, trop redondant, trop énervant. C'est fort dommage car finalement il y a des passages très beaux dans le film.
Et sinon j'ai trouvé le film vraiment brillant et magnifique. Effectivement après Tarantino et avant le sublime Spielberg, Hollywood n'en fini pas d'inspirer.

Mais cette musique, ce petit thème, c'est trop chia** ! (mais impec avec la trame de l'histoire)
Y'a pas de raison, je partage histoire de vous flinguer les neurones !

Alors, le film ?
Hé bien....
Comment vous dire ?...
Ah bah si. C'est DE LA MERDE.
(et c'est pas un clin d'oeil complice à ceux qui l'auront vu).
Non, vraiment. C'est pathétique de bout en bout. D'une prétention sans équivalent (enfin, peut-être Tarantino pourrait lui ravir le titre, encore que, Chazelle rassemble tout ce qu'on peut faire de pire au cinéma pour "dénoncer" un sujet). Grotesque dans sa façon de prendre le spectateur à témoin. Et surtout, j'ai détesté la méthode et l'alibi du film : "vous avez aimé LALALAND ? Bien. Parce que là j'ai voulu faire exactement le contraire." Ah bah c'est sur. La démonstration Nitschéenne de Chazelle (en gros la dénonciation "à coups de marteau") est écœurante de "mauvais goût complice" surtout que, comme il prend le spectateur pour un débile, il faut-bien-lui-expliquer-que-ce-film-est-une-dénonciation-d'un-hollywood-encore-actuel-qui-sent-pas-bon en commençant par un éléphant qui largue 75 kg de merde sur la caméra (et pas que).
Adeptes de la "subtilité tout en sous-texte et non dit" de LALALAND, passez votre chemin ! Parce qu'ici on vous explique tout (oui, on a compris, Damien, tu veux faire l'inverse de LALALAND, je te jure, on a compris), en long en large, en travers, et plusieurs fois. Et le plus fun, c'est cette descente aux enfers( au sens propre, comme au figuré, mais bon c'est tellement évident que cela en devient stupide) dans les caves de la propriété d'un Tobey McGuire complètement défoncé (à quoi, on saura pas) et accroc à la violence ultime et au "wahahahaha comme c'est dégueu, j'adore".....
La musique, complètement horripilante avec ce "mini-thème" qui ne va nulle part mais qui vous mange le cerveau (c'était voulu, donc bravo, bien joué sur ce plan), reste supérieure au film (mais c'était pas bien difficile).