Étrangement ce célèbre compositeur semble ne pas disposer de son fil de discussion, réparons-donc l'outrage. Car Rota c'est tout de même Fellini (une des plus célèbres collaborations réalisateur/compositeur) et Le Parrain, entre autres plaisirs. Rien que pour ça il restera dans l’histoire cinématographique... Rota n'ayant pas fait partie de mes cibles de "jeune amateur de BO" (un autre temps, quoi ! ), j'ai dû me rattraper plus tard. Sur mes étagères : The godfather, Romeo e Giulietta (original et Prague), Plein soleil, Amarcord, la compil dirigée par Muti, celle de Savina (Fellini/Rota), et l'album Orchestral works dirigé par Grazioli... Plus, en attente de réception, les nouvelles rééditions du Guépard (trop de valses à mon goût mais la musique dramatique est très belle) et du Casanova - lesquelles sont sans doute répétitives, mais comme elles incluent les albums originaux, l'occasion fait le larron.

Rota incarne à l'évidence la fraicheur et la fantaisie italienne, sans oublier le lyrisme hérité de la chanson populaire et de l'opéra. J'aime beaucoup tous ses disques en ma possession, mais il me manque peut-être quelques indispensables...

Dadid a écrit :les nouvelles rééditions du Léopard

Ne m'en veux pas, camarade, mais aux foulées du léopard qu'englue un brin de paresse, je préfère sans discussion l'explosive vélocité du guépard.

Il y a quelques jours j’ai découvert Le boulanger de Valorgue de Henri Verneuil.
Et c’est la que j’ai vu que Rota en avait composé la musique. C’est vrai que j’ai des lacunes au niveau de sa filmographie. Mais le film étant une coproduction franco- italienne ce n’est pas vraiment une surprise non plus.

Lee Van Cleef a écrit :

Dadid a écrit :les nouvelles rééditions du Léopard

Ne m'en veux pas, camarade, mais aux foulées du léopard qu'englue un brin de paresse, je préfère sans discussion l'explosive vélocité du guépard.

Diantre, j'ai mélangé avec le titre original ! Faut pas se tromper de matou sinon Darkcat va faire la tête...

je vais corriger...

Ce disque est très bien aussi :



Il permet notamment de découvrir une facette plus expérimentale du compositeur. (Satyricon notamment)

Dadid a écrit :Étrangement ce célèbre compositeur semble ne pas disposer de son fil de discussion

Et pour cause : tout le monde s'en tamponne ! Je ne parle pas (que) du petit peuple d'UnderScores, mais de la postérité, sacrément feignasse à l'égard du compositeur malgré de flatteuses apparences, et des labels all'italiana, GDM, Beat Records et compagnie, dont les volumineux catalogues ont déjà fait honneur à tous les maîtres petits ou grands de Cinecittà... tous, oui, hormis Rota. C'est un peu comme si le monsieur pouvait s'estimer heureux et comblé d'être le mélodiste de The Godfather et d'une tripotée de classiques "felliniens" (il y a du vrai là-dedans, bien sûr), et que les innombrables compilations vampirisées par ces deux charnières prépondérantes justifiaient tranquillement la froide et rocailleuse hamada dans laquelle vagabondent, sans espoir tangible d'en réchapper jamais, les dizaines d'autres partitions d'il signore Nino.

C'est un peu ce que je me disais en énumérant ses travaux en ma possession. Hormis les compositions purement musicales mises en avant dans l'album Orchestral works (merci au label Decca), je reste sur la partie émergée de l'iceberg. Quand on le compare avec un compositeur comme Morricone dont bien des partitions totalement obscures ont été éditées, ça fait un peu pitié. Il faut dire aussi qu'Ennio est bien plus proche de nous (sa baguette s'agite encore, et en public), il reste une référence moderne et dispose d'un grand panel de fans (dont un faiseur d'opinion comme Tarantino), tandis que Rota est depuis longtemps classé au rayon Préhistoire du Cinéma. Même son intemporel Roméo et Juliette et son thème magnifique ont plus ou moins sombré dans l'oubli, le film lui-même n'étant pas un classique très apprécié de nos jours. Je crois que Rota est bien considéré sur la planète classique, mais ça reste une planète dans l'univers du disque, et commercialement ce n'est pas forcément bon signe ! Bref, il resterait beaucoup à faire, mais j'imagine qu'en plus le matériau disponible est rare.

Dadid a écrit : Même son intemporel Roméo et Juliette et son thème magnifique ont plus ou moins sombré dans l'oubli

Je ne crois pas ! Au contraire c’est même très connu grâce notamment à André Rieu (Après on peut penser ce qu’on veut de ce gars là mais là n’est pas le sujet). Le problème c’est que peu de gens savent qui a composé ce morceau.

Ah oui, il le joue ? Il a aussi interprété une version grand format de la Parade Of the Charioteers, d'ailleurs, et d'autres excellentes choses. Je n'ai rien contre ce monsieur qui fait plaisir à un large public (même s'il est un peu irritant quand ils joue les grands violonistes alors qu'on ne l'entend pas), mais par contre, par sûr qu'il soit un bon relais vers les jeunes générations.

Merci, là au moins, il joue. Peut être trop doux et pas assez passionné compte-tenu du sujet, mais hop, dans le top ten romantique !

Il existe aussi une version lyric de Pavarotti et Natasha Marsh ! Bref le morceau est loin d'être tombé dans l'oubli

Et bien tant mieux, j'attends les nouveaux Rota de pied ferme.

Sans retard j'ai reçu mes Rota, et réitère : grand crû.

Surtout Casanova (version album et bonus pour l'instant) dont la panoplie de charmes, de chants et d'évocations mécaniques m'a emporté sans relâche durant 30 mn. Une source d'inspiration pour le Munchausen de Kamen ? J'ose le supposer. Le classicisme du Guépard m'a moins séduit dans l'ensemble, à cause de l'abondance de danses bien imitées mais pas très inspirées (ressortir direct le concert Kleiber du nouvel an 1989, c'est tellement plus vivifiant!) Ici, les extraits dramatiques étant très beaux, la version film pourrait s'avérer supérieure. Content !

Et les fans du Elfman des débuts feraient bien d'écouter Casanova, ils seront en terrain connus !! Ceci-dit, il ne s'en est jamais caché.

Oui surtout pour ceux qui connaissent bien Pee Wee qui piochait un peu partout côté Rota et effectivement du côté de la chouette magique de Casanova.

Sinon, comme d'habitude une superbe édition de la part de MBR. Je suis très content d'avoir enfin le score car il y avait beaucoup d'arrangements très particuliers dans le film qu'on ne retrouvaient pas dans le disque (et vice versa comme cette superbe version lyrique orchestrale de Pin Penim qui était seulement réservée pour la BO)

Un air qui a fait le tour du monde...

Je ne savais pas que HURRICANE sortait très bientôt chez Varèse ! Le dernier travail de Rota m'a l'air joliment intimiste avec ses touches d'exotisme, je pense que ce titre (court) va venir alimenter ma collection vite fait.

https://www.varesesarabande.com/products/hurricane

Arte vient de diffuser un concert, avec du Nino Rota !

"Le maestro Riccardo Chailly et le violoniste Nikolaj Znaider investissent la place du Dôme de Milan pour un concert exceptionnel en plein air. Au programme : le "Concerto pour violon en ré majeur, op. 35" de Tchaïkovski, suivi par des extraits des partitions de Nino Rota composées pour les films de Fellini.

Devant quelque quarante mille spectateurs, en juin 2017, ce concert événement sur la place du Dôme, à Milan, s’est ouvert avec le Concerto pour violon en ré majeur, op. 35 de Tchaïkovski, interprété par le virtuose israélo-danois Nikolaj Znaider. Dans la seconde partie du spectacle, le chef italien Riccardo Chailly, à la tête de l’Orchestre philharmonique de la Scala, a rendu hommage à la musique de son pays en s’emparant des partitions expressives de Nino Rota composées pour les films de Fellini."

Tout le monde a déjà entendu parler de Nino l'artiste de cirque, toujours partant pour pirouetter et cabrioler en entraînant ses musiciens à sa suite. Avec The Taming of the Shrew, c'est au tour du Rota troubadour de s'élancer toute exubérance dehors sur la piste aux étoiles. Et il caracole, le bougre, il s'accroche à tous les lustres et tournoie comme une toupie, de peur, peut-être, de s'abîmer dans le piège d'un pastiche aride des musiques de la Renaissance. Qu'il se rassure, sous les fanfreluches et les nuages de poudre de riz, sa personnalité ne se laisse jamais asphyxier, luisant d'une bonne humeur souvent contagieuse, parfois éreintante à force d'élastiques contorsions. Mais, non loin de la farce hédoniste, rôde en tapinois une mélancolie qui sait plier à sa volonté jusqu'aux protubérances les plus enjouées des thèmes du compositeur.

Le coffret Frémeaux reprend l'intégralité de la musique du LP "Guerre et paix" de l'époque (1956). Le même enregistrement a connu deux éditions CD par le passé, chez Varèse et chez Cherry Red Records (Label anglais que je ne connais pas et jamais vu)
Une musique qui mériterait un petit rafraichissement, genre réenregistrement, parce que le son est limite mais qui fait parti de son charme.
Un petit chef-d'œuvre méconnu aujourd'hui quoique le film existe en DVD et dans sa version longue.

Le son du Varèse est mauvais à mon oreille , il est regrettable qu'un enregistrement correct de ce score n'existe pas .

Malheureusement il n'existe aucune autre source que celle du LP. Donc le son est le même sur toutes les éditions. Et c'est encore le cas du coffret. Le point positif c'est que le son du disque 2 et 3 est largement meilleur. Et permet de mieux apprécier le travail de Rota dans sa version originale.

Écoute du Parrain version LLL, je ne regrette pas l'achat. Son très amélioré par rapport à l'album, écoute du score enfin complet - plus des inédits et versions alternatives -, sans avoir à zapper de chansons ou danses, l'album étant présenté en sus. Parfait, quoi. Oui, c'est quelque peu répétitif en écoute globale, mais rien que les trois mélodies principales du scores sont si marquantes que je ne m'en lasse pas.

Il est sur ma liste mais ça devra attendre un peu. J'ai pas mal dépensé en ce mois de décembre. En plus il est limité à 5000 exemplaires. Je serais étonné qu'ils épuisent le stock rapidement.