J'avoue avoir nourri quelques soupçons au début. Maintenant que l'album repose au creux de mes mains fissurées, il n'y a plus lieu de douter : la version Budd de The Phantom of the Opera n'a pas été éditée ces derniers mois, comme j'avais pu le penser, mais il y a déjà trois ans. Dans l'indifférence la plus absolue, faut-il le préciser, car hormis Starfe l'Omniscient, dont une vérification rapide de ses foisonnantes archives m'a appris qu'il l'avait répertoriée en temps et en heure (et dire que je n'ai rien vu ! Nom d'un katana en guimauve coulante !), cette musique n'a pas drainé l'attention de grand-monde. Ni des fidèles d'UnderScores, qui n'en ont manifestement jamais fait mention avant Bobby-Boy ces jours derniers, ni même des courageuses fourmis ouvrières de l'UnderScorama. Ce qui eût dû sonner comme un évènement majuscule n'a donc pas occasionné plus de retentissement qu'une boisson gazeuse éventée, tout du moins de ce côté-ci de la Voie lactée... Que l'opprobre nous tasse tous en accordéon sur nos misérables os !

Car il est inutile de tergiverser plus longtemps : The Phantom of the Opera représente le testament rien moins que flamboyant de Budd, une merveille de romantisme torturé qui l'autorise, dans ses plus fiévreux acmés, à regarder Miklos Rozsa himself dans le blanc des yeux. Lui qu'un antique réflexe rarement combattu met systématiquement à la colle avec l'exubérance groovy des Get Carter et autres Diamonds, gratifie là d'une noblesse infinie et cependant pochée de noir le pathétique maître des catacombes parisiennes. Partant de ce rostre sublime, la partition se roule en soulevant mille éclaboussures iridescentes dans une mer de voluptés comme notre charbonneuse époque ne nous en offrira jamais plus. Peu importe le prix qu'il vous en coûtera, gentlemen : vous devez acquérir par tous les moyens ce trésor.

Merci l'ami de parler un peu de Roy Budd
Pour ceux qui voudraient acquérir The Phantom of the Opera allez directement sur Amazon UK. Le cd revient à quelques 16 euros contrairement à Amazon France ou il est vendu 50

Entre la première lame qui fait référence à Rozsa et la seconde lame qui dégotte le CD à prix décent, c'est pire que Gilette G2, vous étiez sûrs de me raser de près!

Un petit Budd pour cet automne, donc !

Heu................ comment dire ?................. Merci Danny Elfman et Bernard Herrmann.......... Sacré coquin ce Roy Budd !
Bon, ceci dit, je l'ai commandé. Merci Lee. Oui, et les autres aussi

Avoir sur ses épaules deux têtes dont l'éternelle promiscuité soulève charivariques chamailleries et sons de cloche disparates n'a rien d'une sinécure. Prenez donc l'ami Sam pour accablant exemple : à l'évocation de The Phantom of the Opera, sa caboche gauche fronce illico de suspicieux sourcils et avance l'air de rien, pléthore de points de suspension à l'appui, un aréopage d'influences dont on pourrait penser qu'elle furent fatales à l'inspiration de Roy Budd. Mais voilà que dans la nanoseconde qui suit, la caboche droite contre-attaque dans l'allégresse, parlant d'une commande effectuée à la vitesse de l'éclair. Laquelle, a priori, laisse à penser que Sam le boute-en-train n'aurait en réalité pas écouté un traître accord de la partition qu'il vient tout juste d'ironiquement chatouiller sous les bras. Quid ? Quando ? Cher vieux Sam, j'exige des explications !

Dadid a écrit :
Un petit Budd pour cet automne, donc !

Peut être même 2 si la prochaine sortie de Wild Geese II t’intéresse ! Les cd’s Caldera Records ne sont pas très chers chez Music Box où ce dernier titre est maintenant en précommande

Lee Van Cleef a écrit :Quid ? Quando ? Cher vieux Sam, j'exige des explications !

Oh mais je m'en vais te les donner tout de go, ami Lee ! Les "influences" des uns sur les autres (et vice-versa ) ne m'ont jamais freiné outre-mesure (à quatre temps). Donc, oui, j'ai bien écouté les quelques malheureux extraits qui s'offraient à mes oreilles trépignantes. Et si le score s'annonce délicieux avec un côté sombrement lyrique que j'affectionne, je reste bien sur conscient des "influences"... Voilà, voilà.

Force m'est d'admettre que la pochette de Wild Geese II ne m'emballait pas franchement, au départ. Cent fois, mille fois, j'eusse préféré y voir resplendir la silhouette de panthère et le sourire rehaussé de généreuses pommettes de la splendide Barbara Carrera, flanquée pour l'occasion de la gueule en vieux cuir tanné de l'impavide Scott Glenn. Le tout, ça allait de soi, sur fond de pyrotechnie folle et de flingues luisants. Mais tout bien réfléchi, les feux de la rampe auréolant d'étoiles et de satin Roy Budd lui-même, en smoking et noeud papillon devant son piano, font autant l'affaire qu'une débauche de spectacle over the top. Car Wild Geese II, en fin de compte, c'est ça : une musique d'action sur son trente-et-un, explosive et percutante mais jamais balourde, qui écarte d'une chiquenaude les effets de manche grossiers pour s'en remettre de bout en bout à un style aussi racé qu'efficace. Une main boucanée et couturée de cicatrices, mais élégamment gantée de velours, en quelque sorte. Pour le vieux Van Cleef, voilà l'euphorie musicale du moment !

Je l’ai reçu aujourd’hui même, commandé chez MBR avec d’autres trésors dont les coffrets Wonder Woman et The Wild Wild West (enfin). Bien sur je n’ai pas encore trouvé le temps d’écouter tout ça. Mais je connais très bien la partition de Budd. Cette musique me servait dans un passé pas très lointain à franchir quelques cols enneigés

Holy Shit
https://www.cherryred.co.uk/product/get ... k-edition/

Ah oui, effectivement, je n'aurais pas dit mieux !

L'indéracinable circonspection innée aux assassins de l'ombre, dont le vieux Van Cleef demeure le membre le plus éminent, semble au contraire de rigueur. Avec un premier disque ne faisant que reprendre le contenu d'un album que Budd n'avait de toute manière jamais noyé de notes, un second apparemment voué à la plus superfétatoire des périphrases éditoriales et un troisième compilant des thèmes à vue de nez tous connus de mes services, le noir sentiment m'assaille déjà d'être en présence d'un programme affublé d'un triple menton flasque et non d'un incontournable en bonne et due forme.

J'en conviens mais il faut garder à l'esprit que les bacs et autres linéaires numériques ne débordent pas de galettes Buddiennes et qu'une réédition est toujours bonne à prendre.
Ce Get Garter est une excellente entrée en matière pour découvrir le travail de ce jazzman trop souvent mal connu.. je reste malgré tout attentif au livret qui pourrait justifier l'achat, le reste n'offrant effectivement que peu d'intérêt par rapport à ce qui compose ma collection.

Pauvre Morty, honni par la mauvaise fortune qui s'échine à lui jouer encore et toujours le même coup de Trafalgar ! A vrai dire, j'ignore complètement si le triple album dernièrement dévolu à Get Carter, l'imputrescible titre de gloire de Roy Budd, figure ou non sur ta petite liste de commissions. Mais pour l'avoir tenu entre mes mains (sans pousser jusqu'à l'achat : le programme du premier CD m'est déjà familier, les redites et remix peu engageants semblent pléthoriques sur le second, et les bonus hors-sujet du troisième n'ont pour moi pas grand-chose d'inconnu) lors de mon passage deux jours auparavant chez Gibert, je crois pouvoir te certifier que son écrin seul, qui n'a rien d'un simple boîtier cristal, devrait t'arracher moult imprécations impies. La bête se présente comme un livre en miniature, luxurieusement relié de ce qui m'a paru être, au travers du cellophane que je n'ai pas osé violenter, un cuir souple et rembourré, et sans doute les disques reposent-ils au creux de "pages" faisant office de pochettes. En somme, un objet des plus séduisants... à tout le moins, pour celles et ceux dont le dandysme esthétique de certains labels ne constitue pas un frein à leur voracité mélomane.

J’ai vu l’objet en question sur le lien de Ballanmire. Et ce n’est pas la présentation qui m’aurait freiné. Simplement pour le moment il ne figure pas dans ma liste de course. J’ai l’édition Cinephile qui me convient parfaitement.

A ma connaissance, je n’ai pas vu passer l’info donc je la donne ici : le score de THE INTERNECINE PROJECT (Le Manipulateur, 1974) - tant attendu des fans de Roy Budd - est disponible en téléchargement depuis fin 2019 sur certaines plates-formes (Deezer, Spotify.....) et en vinyle depuis mars via le label JHP – Jambo Records. Il s’agit de la version la plus complète à ce jour (soit plus de 41 mn de musique)
L’occasion pour moi de dire que j’adore cette BO, quintessence du style du compositeur où il s'en donne à cœur joie dans le genre thriller en mélangeant jazz, cymbalum, rythme trépidant (énorme travail sur la batterie)
Pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille sur ce morceau : 5 Minutes Left To Live
Que du bonheur
En espérant voir un jour un label rééditer sur CD cette formidable musique (peut-être CASTLE MUSIC / CINEPHILE qui en avait édité quelques morceaux en 2000)

Je connais peu Roy Budd. Merci pour le partage, morceau virtuose ! J'ai beaucoup aimé, et ça donne envie d'en écouter plus.

Je ne connaissais pas, j'aime beaucoup ! Fan du jeu de batterie de cette période, quoi qu'il arrive...

Bmcready a écrit :A ma connaissance, je n’ai pas vu passer l’info donc je la donne ici : le score de THE INTERNECINE PROJECT (Le Manipulateur, 1974) - tant attendu des fans de Roy Budd - est disponible en téléchargement depuis fin 2019 sur certaines plates-formes (Deezer, Spotify.....) et en vinyle depuis mars via le label JHP – Jambo Records. Il s’agit de la version la plus complète à ce jour (soit plus de 41 mn de musique)
L’occasion pour moi de dire que j’adore cette BO, quintessence du style du compositeur où il s'en donne à cœur joie dans le genre thriller en mélangeant jazz, cymbalum, rythme trépidant (énorme travail sur la batterie)
Pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille sur ce morceau : 5 Minutes Left To Live
Que du bonheur
En espérant voir un jour un label rééditer sur CD cette formidable musique (peut-être CASTLE MUSIC / CINEPHILE qui en avait édité quelques morceaux en 2000)

Un énorme merci pour cette news qui est passée totalement inaperçue sur les plateformes. Je suis un grand inconditionnel de Budd alors pour moi c'est de l'or ! Acheté direct
J'espère qu'un jour une édition CD sera d'actualité.... Budd est un grand oublié par les labels et c'est bien dommage...

Mon dieu que ce complet est énorme "Alright Alex" ou "Room 716" sont monstrueux.... je suis joie

Bmcready a écrit :Pour s'en convaincre, il suffit de jeter une oreille sur ce morceau : 5 Minutes Left To Live

Le rythme tatoué avec force arabesques impétueuses sur un biceps proéminent et l'inventivité (des timbres, des percussions, des subits revirements d'humeur...) jaillissant du papier à musique avec autant d'énergie que de la baguette tourbillonnante de Lalo Schifrin en personne : pas de doute, l'ami Roy est dans la place ! Faute d'un disque à jeter en luxueuse pâture à mon lecteur toujours affamé, il va me falloir opter pour un moyen de substitution certes moins glorieux, mais salvateur pour les aficionados d'un Budd hélas trop souvent tenu pour denrée négligeable — nonobstant deux ou trois classiques increvables, quand même.

Ballanmire a écrit :Un énorme merci pour cette news qui est passée totalement inaperçue sur les plateformes. Je suis un grand inconditionnel de Budd alors pour moi c'est de l'or ! Acheté direct
J'espère qu'un jour une édition CD sera d'actualité.... Budd est un grand oublié par les labels et c'est bien dommage...

Merci pour l'info, Bmc !

Bmcready a écrit :A ma connaissance, je n’ai pas vu passer l’info donc je la donne ici : le score de THE INTERNECINE PROJECT (Le Manipulateur, 1974) - tant attendu des fans de Roy Budd

Écouté. Et effectivement, c'est très bon ! Merci pour le tuyau.

Roy Budd à l'honneur chez Caldera avec Man At The Top. Je ne connais ni le film ni la musique, surement inédit en France.