Erich Wolfgang Korngold, l'aigle des mers

[Leary]

Mais c'est surtout que Robin Hood est joué à vitesse météorique (version originale et réenregistrement Naxos) ou "simplement" vite (l'excellente version Varèse), et du coup quand j’écoute ma version de Sursum Corda j'ai l'impression que ça se traine !

Je vois. Sans ce changement de rythme, Errol Flynn eût semblé moins véloce à l'écran.

[Lee Van Cleef]

Où l'on reparle, avec moult sanglots émus, de l'éternellement pleuré FSM... Des deux mets de choix proposés ici, le majestueux Kings Row est sans doute le plus "korngoldien", et donc le plus à même d'étancher la soif d'aventure des béophiles pour qui le nom du compositeur est d'abord synonyme d'évasion tonitruante. Chemin faisant, on s'amusera à repérer ici ou là les croustillants prémices des Star Wars et Superman de Williams, grand admirateur de son illustre collègue, est-il nécessaire de le rappeler. Quant à The Sea Wolf, contrairement à ce que pourraient laisser croire son titre et la présence de Korngold à la barre, il n'a pas grand-chose d'un swashbuckler, hormis ce navire pour cadre principal, qui appelle de toute façon moins à un abordage sourire aux lèvres qu'à une profusion délétère de suspense en vase clos. D'où une partition essentiellement "psychologique", schématisera-t-on, même si elle ne s'interdit pas les chamarrures caractéristiques de son auteur.

[Dadid]

J'ai fait mes devoirs en réécoutant divers passages et franchement, pour moi, question plaisir il n'y a pas photo, le gagnant est :



Moins complet bien sûr, mais 45 mn tout de même, et de pur plaisir : une sélection parfaite, un enregistrement qui, par son éclat, écrase le Naxos dont certains passages comme le final m'ont paru bien en dessous - pour ne pas dire très mous en comparaison. Même le chœur d'hommes me parait supérieur, car capté d'assez près, on a bien le sentiment d'une bande de marins qui chantent. Bref, avec le Naxos on a une reconstruction intégrale et sans doute précise, mais avec le Varèse on n'intellectualise pas : on est au cinéma.

Tous comptes faits, c'est LE disque que je conseille pour découvrir cette BO.

[Fabthelaw]

Merci Dadid, c'est le chemin que je prends en tout cas, j'ai commandé le CD. On verra par la suite pour les autres enregistrements !

[Dadid]

De rien, et pour conclure provisoirement, ceux qui seraient passés à côté feraient bien de visionner cette vidéo de Robin Hood, dans une exécution expressive et enlevée - la classe.

[Nameless1138]

Ce score étant mon favoris de Korngold, merci beaucoup pour ce lien Dadid !
Je n'en suis qu'au début, mais rien que la marche déjà est magnifiquement interprétée !

[Jibé]

De rien, et pour conclure provisoirement, ceux qui seraient passés à côté feraient bien de visionner cette vidéo de Robin Hood, dans une exécution expressive et enlevée - la classe.

Justement, quelle version de Robin Hood conseilleriez-vous ? Wyatt parle en bien de celle de Naxos, mais j'aimerais avoir des avis et/ou d'éventuelles comparaisons.

Le CD choisi par Julien est aussi à mon avis la meilleure version. Et en plus, on la trouve à pas cher.
Idem pour THE ADVENTURES OF ROBIN HOOD chez le même éditeur.

[Nameless1138]

Pour ma part j'ai le Varese et le Naxos, et j'aurais tendance à faire le même genre de réponse que Dadid pour The Sea Hawk, à savoir que les deux se complètent bien, et sont suffisamment différents dans leur interprétation et leur son global pour qu'il soit intéressant de posséder les deux. Le Naxos est plus proche de la version originale ceci dit, surtout en terme de Tempo (il est un peu plus rapide sur les passages d'action notamment). et j'ajouterais que dans le cas de Robin Hood, je trouve l'écoute du score complet plus facile d'une traite que celle de The Sea Hawk, que j'ai généralement tendance à écouter en deux fois dans sa version intégrale, mais c'est un avis tout à fait personnel.

[Dadid]

Pour moi c'est comme pour THE SEA HAWK : le Naxos est complet avec des tempi calquant ceux du film, on ne peux que le conseiller dans l'absolu à ceux qui veulent l'intégrale. Le Varèse est un remarquable résumé au son plus spectaculaire, "cinématographique", pour moi c'est le disque le plus plaisant.

EDIT : Nameless1138 vient de très bien résumer mon avis !

[Jibé]

Merci à vous deux pour vos avis... Du coup, je vais vraisemblablement prendre les deux

[Docteur Zaïus]

De rien, et pour conclure provisoirement, ceux qui seraient passés à côté feraient bien de visionner cette vidéo de Robin Hood, dans une exécution expressive et enlevée - la classe.

Merci pour ce lien. J'adore cette musique depuis le passage du film dans la dernière séance il y a de cela fort longtemps. Voir une telle exécution, très bien filmée ce qui ne gâte rien, me réjouit.

J'ignorais qu'il y avait une version complète de la musique de ce film, le Varese me semblait déjà tellement bien fourni. Mais ça titille ma curiosité du coup

[Lee Van Cleef]

A propos de ces grandes pompes aventureuses que Korngold a métamorphosées pour toujours, se trouve-t-il, parmi nous, de hardis flibustiers qui auraient écouté Captain Blood tel qu'il fut présenté quinze ans auparavant par Tsunami ? Pour autant que je sache, nul autre que le très controversé label ne s'est attaqué à l'intégrale de ce tumultueux classique, qui témoigne partout ailleurs d'une ascèse éditoriale quelque peu frustrante.

[Walden]

Vaste et grand sujet que celui de l’œuvre du génie précoce Erich Wolfgang Korngold, admiré par Mahler et Richard Strauss. Bien sûr rien à ajouter à l'admiration de mes camarades pour ses belles et jouissives partitions pour le grand écran !

j'ai une affection particulière pour sa symphonie sublime, et son opéra de jeunesse l'Anneau de Polycrates. C'est une œuvre que je compte approfondir à l'avenir, à travers notamment ses chefs-d’œuvre La Ville Morte ou Violanta, deux opéras riches et de très très haute valeur. Un croisement sublime entre Richard Strauss et Puccini


Erich Wolfgang Korngold - Symphony in F-sharp major, Op.40 (1953)

[DarkCat]

Cela ne va pas faire avancer le Schmilblick, mais j'ai récemment acheté "Anthony Adverse" chez nos amis de Colosseum.
Il va de soi que je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter et qu'il traîne au milieu d'une pile de CD... Pour ceux qui connaissent ce titre, vous en pensez quoi ?

Et sinon, je ne sais plus, s'il a été cité, mais pour la découverte, il y aussi le coffret "The Warner Bros. Years", édité par Rhino/TCM.

[Dadid]

Cela ne va pas faire avancer le Schmilblick, mais j'ai récemment acheté "Anthony Adverse" chez nos amis de Colosseum.
Il va de soi que je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter et qu'il traîne au milieu d'une pile de CD... Pour ceux qui connaissent ce titre, vous en pensez quoi ?

Si, ça le fait avancer, parce que je crois que ce réenregistrement n'est pas très bon, mais je confonds peut-être avec The Private Lives of Elizabeth and Essex par Carl davis - à vérifier, je ne les ai pas écoutés depuis longtemps.

Sinon, comme Lee évoquait King's Row avec sa coutumière (et parfois, mais pas ici, tranchante) lucidité, n'oublions pas cet autre réenregistrement du duo Gerhardt/Korngold édité en CD chez Varèse, dans une stéréo somptueuse.

[Lee Van Cleef]

Cela ne va pas faire avancer le Schmilblick, mais j'ai récemment acheté "Anthony Adverse" chez nos amis de Colosseum.
Il va de soi que je n'ai pas encore eu le temps de l'écouter et qu'il traîne au milieu d'une pile de CD... Pour ceux qui connaissent ce titre, vous en pensez quoi ?

Si, ça le fait avancer, parce que je crois que ce réenregistrement n'est pas très bon, mais je confonds peut-être avec The Private Lives of Elizabeth and Essex par Carl davis - à vérifier, je ne les ai pas écoutés depuis longtemps.

De mon côté, je ne le connais que par ouï-dire... Et j'aime autant prévenir DarkCat que rien de très encourageant n'en a jamais transpiré. La réputation de ce réenregistrement est tout simplement catastrophique, John Scott lui-même, qui tenait les rênes du Berlin Radio Symphony Orchestra, ne faisant nul mystère d'un désaveu amer à son encontre. Mieux vaudrait donc, a priori, en rester au score original paru chez Tsunami (tiens, encore eux), guère performant d'un point de vue sonore et, je crois, plus très bon marché par les temps qui courent, mais qu'on ne saurait accuser de trahir l'esprit et la vigueur du "son" Korngold.

Quant à savoir si l'oeuvre elle-même est susceptible de plaire à mon vieux chat du Cheshire... De sombres doutes me taraudent. A plus forte raison si mon félin camarade s'attend à se prendre en pleine poire un frère jumeau de Robin Hood.

[Dadid]

C'est donc bien ça. Je ne connais pas ce CD que par ouï-dire, mais en ce qui concerne l’ouïe tout court, ce n'est pas la fête en effet... il ne m'a jamais passionné, j'en ai peur, et c'est sans doute en grande partie la faute d'une lecture plate comme une plage du nord.

[DarkCat]

Ah ouais, c'est à ce point !?!
Je ne connais pas ce score... mais je partais confiant à la simple lecture des noms Korngold-Scott. Comme quoi... on peut toujours se tromper (voir topic voisin ) !

[Dadid]

A ce point, je ne sais plus, tu feras ton expérience !

[Leary]

Si, ça le fait avancer, parce que je crois que ce réenregistrement n'est pas très bon, mais je confonds peut-être avec The Private Lives of Elizabeth and Essex par Carl davis - à vérifier, je ne les ai pas écoutés depuis longtemps.

Je ne sais pas pour Anthony Adverse, mais en tout cas, de cet enregistrement de The Private Lives of Elizabeth and Essex par Carl Davis, j'ai un très bon souvenir. Il est organisé sous forme de plusieurs suites. Je crois que c'est une de mes musiques de Korngold préférée. Entre les incontournables marches et fanfares, elle y dépeint surtout des sentiments complexes d'un romantisme tragique. Par ailleurs, un des thèmes secondaires a été repris par le compositeur sous une forme différente pour la séquence de la jungle dans The Sea Hawk.

[Dadid]

Tu as raison ! C'est bien le bel Anthony qui pose problème, je compte d'ailleurs réécouter The Private Lives of Elizabeth and Essex très vite.

[Leary]

C'est ce que j'avais cru comprendre sans en avoir fait l'expérience, mais à l'écoute de cet album, j'ai confirmation qu'il est sans doute difficile d'aimer les musiques de film de Korngold sans apprécier tout autant ses œuvres pour concert, et vice versa. Dans le livret d'un CD cité plus haut sur ce fil de discussion, Previn expliquait : "Ce n'est pas Korngold qui sonnait façon "Hollywood", mais une grande partie de la musique de film qui commençait à sonner comme du Korngold. [...] Si l'on écoute ses opéras, ses œuvres symphoniques, son concerto pour violon, ou ses mélodies, on se rend vite compte que son langage n'est pas vraiment différent." Effectivement, la frontière est mince. Si sur la forme, son Concerto pour violon, codifié selon l'usage, s'éloigne évidemment de la rhétorique pour le cinéma, il en reprend pourtant les thèmes comme évoqué plus haut, notamment ceux du Prince et le pauvre, dans le joyeux et sautillant final. Quant à sa Symphonie en Fa majeur, à l'aveugle, j'aurais franchement pu penser qu'elle était issue d'un de ses films, même si les mélodies y sont peut-être moins franches, plus alambiquées. A l'écoute du Scherzo, je défie quiconque de ne pas imaginer Errol Flynn faisant virevolter son épée, le danger auquel il serait confronté dans le sombre et tourmenté 1er mouvement, et sa romance contrariée dans l'Adagio (dérivé à la fois de La vie privée d'Elisabeth d'Angleterre - thème d'Essex si je ne m'abuse, mais aussi du Love theme de Capitaine Blood - sans grand effort d'imagination c'est donc sous les traits d' Olivia de Havilland que m'apparaît la bien-aimée ). Est-ce un défaut ? Pas pour moi ! Prochain objectif : sa Sérénade Symphonique.

[Fabthelaw]

Sur les conseils de Dadid notamment, je me suis procuré le ré-enregistrement de The Sea Hawk à la sauce Kojian. Halalalalala... ça dépote mes amis ! Quelle énergie, quelle passion ! C'est un régal de bout en bout, je ne regrette pas de m'être procuré cette édition pour entrer dans l'univers de Korngold. D'ailleurs, pour ceux que ça intéresserait, elle est encore dispo chez Vascocine en ce moment.

[Dadid]

Je suis content de ce retour, ça fait plaisir. Cette édition (et le Robin Hood), c'est 100% de plaisir livré en galette argenté !

[Leary]

Ouais ça fait plaisir. C'est une belle entrée en matière ! Et il y a encore de belles choses à explorer...
Pour ma part j'ai commandé celui-ci :

Pour la Sérénade symphonique, et par la même occasion, pour la musique du film Between two worlds, que je ne connais qu'à travers les suites de Charles Gerhardt. Peut-être quelqu'un ici pourra nous parler de cet enregistrement. Sinon j'essaierai de revenir une fois que je l'aurai écouté...