L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Denshaotoko
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Dadid a écrit :En compositeur allemand, il y a aussi le p'tit jeune, là, Hans Zimmer. Peu connu, mais c'est peut-être l'homme de demain...

EDIT : on me souffle à l'oreille qu'il a troqué la saucisse et la bière contre le burger et le Cola. Dommage !
Oui, ainsi que Frederik Wiedman, Klaus Badelt ou Ramin Djawadi (qui est cité sur Wikipedia comme allemand :shock: )
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Julien
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Taboulez a écrit :Du temps de l'âge d'or (couvrant des années 20 jusqu'aux années 50), les meilleurs compositeurs germaniques n'ont, là encore, rien à envier à leurs homologues français, anglo-saxons, italiens ou japonais.
Sans surprise, le genre dominant à l'époque donne dans la grande partition romantique straussienne aux orchestrations flamboyantes et perfectionnistes d'une splendeur incroyable.
Notons particulièrement des figures telles que:

- Gottfried Huppertz (avec par exemple Metropolis qui est son grand chef d’œuvre, ou bien encore la version de Fritz Lang du fameux mythe Die Nibelungen )

- Georg Haentzschel (Robinson soll nicht Sterben, musique incroyable dans un genre assez proche du Boy on a Dolphin de Friedhofer, ou bien encore son Münchausen aux orchestrations magnifiques)

- Franz Grothe (Illusion qui est sans doute son chef d'oeuvre et qui présente là encore des orchestrations colorées à se pâmer de bonheur, ou bien encore Verrat an Deutschland)

- Walter Jurmann (Melodie der Liebe)
On peut aussi noter l'ambitieuse partition d'Edmund Meisel (disparu hélas trop vite !) pour le documentaire urbain de Walter Ruttmann : Berlin Symphonie d'une Grande Ville.
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Mortimer
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Une occasion de parler de cette coproduction allemande, suisse et autrichienne Duel au sommet (Nordwand). Si vous avez l’occasion de le voir je vous le conseille, il n’est pas mal.
Le compositeur Christian Kolonovits est autrichien mais vu la maigre production autrichienne au niveau film autant le mettre ici. D’autant que les deux pays parlent la même langue. Le CD est édité par Milan

Plus on est nombreux à penser la même chose,
moins il vient à l'idée qu'on pourrait tous avoir tort.
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Dadid
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Ne passons pas sur Ernst Reijseger et sa magnifique, mystérieuse et parfois aride partition pour La Grotte Des Rêves Perdus [love]

petit extrait live :
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DarkCat
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Mortimer a écrit :D’autant que les deux pays parlent la même langue.
Étrange que personne n'ait jamais pensé à les réunir en un seul pays... :mrgreen:
Mortimer a écrit :Duel au sommet (Nordwand). Si vous avez l’occasion de le voir je vous le conseille, il n’est pas mal.
Les titres ne m'évoquaient rien du tout... mais la lecture du scénario m'a aidé à me rappelé que je l'ai vu... il y a pas mal de temps. Par contre, je n'ai gardé aucun souvenir de la musique. Je vais chercher des extraits.
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Janus
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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L'Allemagne reste effectivement un pays fort intéressant, aussi bien dans le domaine de la musique pour le concert que pour l'image, et encore plus lorsqu'un compositeur arrive à faire une excellente synthèse des deux. Je vais donc élargir mon champs d'intérêt à l'Autriche en mentionnant prioritairement le Maestro germano-autrichien Hanns Eisler qui fut d'ailleurs une influence non négligeable pour d'autres créateurs tels que bien sûr Hans Werner Henze, Peer Raben, Heiner Goebbels et probablement Michaël Mantler dont il me faut découvrir la partie musico-cinématographique de son oeuvre. Je ne suis pas toujours très sensible à la "forme" symphonique germanique, parfois pompeuse et nous servant du "Wagner" mal digéré à toutes les sauces, loin s'en faut, mais chez Hanns Eisler elle a quelque chose qui la différencie du lot, qui lui est propre, inventive, subtile, puissante et pleine de fragilité à la fois, poétique...elle se distingue sur le plan harmonique, rythmique, avec ses combinaisons instrumentales assez recherchées et aérées, etc...Je voue un culte à ses "Orchesterwerke" par le "Deutsches Symphonie-Orchester Berlin" sous la direction de Hans E. Zimmer, cinq suites pour orchestre que je viens de réécouter ce matin-même pour la énième fois. Voilà d'ailleurs ce qui en est dit à juste titre:

<<Les oeuvres pour orchestre de Hanns Eisler présentées ici,témoignent de sa conception d'une "musique appliquée". Sous ce terme,le compositeur,depuis le milieu des années 20,comprend tout d'abord l'alliance à d'autres formes artistiques (poésie,théâtre, danse) et ensuite la nouvelle fonction en relation avec les techniques médiatiques dont l'essor est irrésistible (radio,film,disque), techniques qui permettent désormais la reproduction de masse de la musique. Parallèlement,la salle de concert perd sa place dominante dans le monde culturel musical. Bien que Eisler,à partir de 1926, comptât parmi les pionniers allemands de la musique de film,de radio et de scène,loin de lui l'idée que la musique sous forme de concerts dût ne plus avoir cours. Mais cette pratique musicale devait évoluer,du fait de la mutation du style de concert en utilisant des formes de la "musique appliquée" dans les salles de concert. Toutes les oeuvres mentionnées ci-dessus sont des exemples de la façon dont Eisler a réalisé son concept,visant à une synthèse du progrès technique et musical. Bien que tous les titres des oeuvres semblent indiquer de la musique de concert "pure",celles-ci sont pourtant des musiques de film et de scène -- de même que ses "Suites pour orchestres" écrites entre 1930 et 1934 et qui,chacune,transportèrent une musique de film en salle de concert.>> Jürgen Schebera

Donc, comme vous l'aurez compris, Hanns Eisler occupe une position-phare dans ma perception et appréciation de la musique germanique, appliquée ou absolue. Sur le cinéma muet, deux partitions ont plus particulièrement retenu mon attention. Il s'agit tout d'abord de Das Cabinet des Dr. Caligari de Giuseppe Becce (1877-1973) qui emploie un effectif orchestral peu massif mais qui articule sa musique autour d'un thème fort et mystérieux. Chez lui, les combinaisons instrumentales m'évoquent déjà Hanns Eisler et même, avec anticipation, Peer Raben. Sinon, avec un nom pareil, on ne pense pas d'emblée à un compositeur d'Outre-Rhin. Il est évidemment de naissance italienne mais a consacré la majeure partie de son énergie créatrice pour le cinéma allemand. Il a aussi mis en musique le film muet Wagner et bien que la partition existe en cd, je ne sais encore rien du contenu. J'éprouve à vrai dire quelques réticences...

Une autre musique pour film muet m'impressionne. Elle fut composée par le compositeur franco-autrichien Max Deutsch pour le cinéma de G.W. Pabst; der Schatz. Parmi les oeuvres que j'ai pu écouter, celle-ci m'a vraiment comblé. On notera une influence française, une musique d'essence germanique qui subit une influence française, à l'inverse d'Arthur Honegger. Voilà d'ailleurs ce qui en est dit:

<<Pour la première du film, qui eut lieu le 26 février 1923 au PrinzeBtheater de Dresde, l'élève de Schönberg, Max Deutsch, avait écrit, en étroite collaboration avec le réalisateur G.W. Pabst, une symphonie en cinq mouvements, qui fut la première symphonie du genre composée expressément pour le cinéma. Au début des années 1980, peu avant la mort du compositeur, la partition originale fut remise au "Deutsches Filmmuseum" de Francfort, ce qui constitua une aubaine extraordinaire, car il s'agit d'une des rares musiques de film originales qui aient été conservées, et en même temps de l'une des musiques de film les plus remarquables de l'époque du cinéma muet. Lorsqu'elle fut présentée au public avec le film après sa restauration, à la fin des années 1990, elle trouva un très grand écho au niveau international. Max Deutsch, compositeur malheureusement fort méconnu, s'affranchit de manière étonnante des conventions de la musique de film. Sa "symphonie cinématographique", la première du genre, nourrissait la prétention d'être une véritable musique d'art autonome. Volker Scherliess commente dans la "Neue zeitschrift für Musik" (1984) à propos de la composition très originale de Max Deutsch: <<Comme dans l'architecture du film, la musique reste neutre durant de longs moments. Elle ne peut ni ne veut reproduire chaque détail, mais se développe la plupart du temps en toute autonomie, les images musicales étant inspirées par des moments du déroulement bien caractéristiques (...) Par endroits, la musique se lance dans la psychologie sans pour autant se perdre dans les détails; elle est unifiée par un entrelacs aéré de leitmotive attribués à une personne ou à une atmosphère particulières. Il en résulte, surtout là où plusieurs thèmes se combinent, une densité d'écriture digne de la musique symphonique autonome.>> Ainsi, par sa technique du leitmotiv, la symphonie filmée met en lumière les subtilités de l'action, comme l'explique encore Scherliess: <<la musique de Max Deutsch ne suit pas seulement le déroulement du film en l'accompagnant, mais elle le commente et rehausse le langage de l'image; elle ne se contente pas de donner un fond musical, mais elle peint elle-même, et l'orchestre (flûte, hautbois, clarinette, trompette, trombone, percussion, harmonium, piano et cordes) crée des couleurs tantôt puissantes, tantôt subtiles.>> Comme le film lui-même, la "symphonie cinématographique" est subdivisée en cinq parties selon le modèle classique. Ces cinq parties forment chacune un tout homogène. A l'époque de la composition de cette oeuvre, Max Deutsch était en contact étroit avec Ferruccio Busoni. Ce dernier s'intéressait énormément à l'évolution de la musique de film, et il participa au processus de création de la musique de "der Schatz" en donnant à Max Deutsch son point de vue lors de nombreuses et intenses discussions sur le sujet.>> Nina Goslar & Frank Strobel.

Le compositeur contemporain allemand (de la seconde moitié du vingtième siècle) le plus important d'après moi est Hans Werner Henze. Muriel, Un Amour de Swan, L'Amour à mort sont d'excellentes musiques de films, même si j'aime encore plus ce compositeur pour son oeuvre de concert. Il y a aussi des choses audacieuses et fascinantes de ce côté-là! Moins jubilatoire à mon oreille, Rolf Wilhelm est cependant un compositeur que j'avais déjà découvert à l'époque du 33tours avec des titres tels que Tonio Kröger et Doktor Faustus, puis après Rosamunde, Die Weisse Stadt, Zahnschmerzen, Kennwort: Reiher. J'ai un petit faible, me semble-t-il pour Rosamunde et aimerais découvrir ce qu'il a fait sur Via Mala. Sinon, je suis déjà plus sensible et, par ce fait, connaisseur de l'approche musico-filmique de Peer Raben, que ce soit par le biais de la petite et moyenne formation ou par le biais de l'orchestre symphonique, l'étonnant Bismarck, musicien singulier et inclassable, définitivement associé au cinéma de Fassbinder. Puis, je n'oublierai pas Jürgen Knieper et sa sublime musique pour Les Ailes du Désir, entre autres, Norbert Jürgen Schneider (Stalingrad/Wildfeuer), Burkhard Pesch (Der Wunderapostel) où on trouve un style un peu angelique et onirique à la "Knieper", Karl-Heinz Schäfer (Polar), une partition sombre et tourmentée avec harmonica solo. J'aime beaucoup aussi le thème principal qu'il a composé pour Extérieur, Nuit.

Dans un registre plus swinguant et plus léger, j'apprécie principalement Peter Thomas, son Jerry Cotton étant un must du genre à mon humble avis. J'ai aussi tenté Martin Böttcher mais il m'intéresse déjà moins.
Dadid a écrit :Ne passons pas sur Ernst Reijseger et sa magnifique, mystérieuse et parfois aride partition pour La Grotte Des Rêves Perdus
Ce serait une erreur car cette musique est très intéressante à plusieurs égards - le violoncelle, pour ne citer que cet élément, y est magique - ainsi que My son, my son, what have ye done du même auteur (natif des Pays-Bas). Le tout dernier extrait est exquis.
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Dadid
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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De mémoire, il me semble que la partition du Excalibur de Boorman fut principalement écrite par deux compositeurs allemands un peu oubliés, mais pas manchots... Richard Orff et Carl Wagner, me semble-t-il. :mrgreen:
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Julien
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Janus a écrit :Sur le cinéma muet, deux partitions ont plus particulièrement retenu mon attention. Il s'agit tout d'abord de Das Cabinet des Dr. Caligari de Giuseppe Becce (1877-1973) qui emploie un effectif orchestral peu massif mais qui articule sa musique autour d'un thème fort et mystérieux.
Assez rare à trouver cette musique originale non ? Parce qu'en général le film est diffusé avec des musiques plus récentes.
Janus a écrit :Dans un registre plus swinguant et plus léger, j'apprécie principalement Peter Thomas, son Jerry Cotton étant un must du genre à mon humble avis.
Moi c'est surtout son fameux Rampatrouille qui m'avait impressionné. Quel formidable mélange des genres ; entre pop, jazz, lounge et électro. Dans les années 90, le groupe Pulp avait même samplé l'un des titres. C'est comme ça d'ailleurs que j'avais découvert l'existence de cette bo. (Composé pour une série allemande de science-fiction des années 60)

Pour la curiosité, on peut aussi mentionner le nom d'Oskar Sala, l'un des créateurs du Mixtur-trautonium, que l'on peut entendre dans le film allemand : Der Würger von Schloss Blackmoor. Il s'agit d'une modernisation du trautonium, qui permet de créer des sons beaucoup plus diversifiés et expressifs. (Comme par exemple des micro-intervalles) C'est aussi lui qui a crée à l'aide de cet instrument, et à la demande d'Hitchcock, les bruitages électroniques des oiseaux que l'on entend dans The Birds.

Un extrait de la "musique" peut être entendue dans ce trailer :



Par chance, il existe un enregistrement cd, disponible sur le cd : Subharmonische Mixturen.

Il a fait d'autres musiques de films mais je ne les connais pas, et ne sont pas édités à ma connaissance.
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Julien a écrit :Moi c'est surtout son fameux Rampatrouille qui m'avait impressionné. Quel formidable mélange des genres ; entre pop, jazz, lounge et électro. Dans les années 90, le groupe Pulp avait même samplé l'un des titres. C'est comme ça d'ailleurs que j'avais découvert l'existence de cette bo. (Composé pour une série allemande de science-fiction des années 60)
C'est l'opus par lequel j'ai découvert ce compositeur et j'aurais très bien pu aussi citer celui-là, effectivement. ;)
Julien a écrit :Pour la curiosité, on peut aussi mentionner le nom d'Oskar Sala, l'un des créateurs du Mixtur-trautonium, que l'on peut entendre dans le film allemand : Der Würger von Schloss Blackmoor. Il s'agit d'une modernisation du trautonium, qui permet de créer des sons beaucoup plus diversifiés et expressifs. (Comme par exemple des micro-intervalles) C'est aussi lui qui a crée à l'aide de cet instrument, et à la demande d'Hitchcock, les bruitages électroniques des oiseaux que l'on entend dans The Birds.
Je ne connaissais pas. Pour en savoir plus sur le trautonium: https://fr.wikipedia.org/wiki/Trautonium

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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Rork a écrit :Il a donc aussi fait ça :

http://www.dailymotion.com/video/xqe8tk ... shortfilms
...entre autres... ainsi que certains épisodes de "Derrick", parmi les premiers, je pense..."Winnetou", Martin Böttcher s'y est également collé. Pour en revenir à Peter Thomas, son "Winnetou" n'est pas ce que je préfère. Outre les deux fameux titres cités, j'ai un faible pour Erinnerungen an die Zukunft que je trouve trucculent et poétique sous certains aspects.
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Janus a écrit :
Julien a écrit :Moi c'est surtout son fameux Rampatrouille qui m'avait impressionné. Quel formidable mélange des genres ; entre pop, jazz, lounge et électro. Dans les années 90, le groupe Pulp avait même samplé l'un des titres. C'est comme ça d'ailleurs que j'avais découvert l'existence de cette bo. (Composé pour une série allemande de science-fiction des années 60)
C'est l'opus par lequel j'ai découvert ce compositeur et j'aurais très bien pu aussi citer celui-là, effectivement. ;)
A propos de "Rampatrouille" qui m'avait complètement soufflé à l'époque et que je continue d'écouter aujourd'hui avec le même enthousiasme, fort stimulé par cette trouvaille, je me suis laissé tenter par la musique que le compositeur allemand Berry Lipman composa pour la série TV anglo-germanique de science-fiction "Star Maidens", mais il faut bien reconnaître que je n'y ai pas trouvé la trucculence ni la fantaisie d'un Peter Thomas. Ce n'est pas grave, il fallait bien essayer et puis, de toute façon, je ne déteste pas... :mrgreen:
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DarkCat
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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En parlant de saucisses ( :arrow: et :oops: ), je viens d'écouter la compile consacrée à Gerhard Heinz, qui semble avoir beaucoup (principalement ?) composé pour des films érotiques ou des comédies grivoises. Je crois n'avoir jamais vu autant de tétons teutons dans un livret de CD. :lol:
Finalement, si le CD reste très agréable à écouter, je préfère ses musiques pour des films non érotiques, comme le film de trappeurs "Der Schrei der schwarzen Wölfe" (désolé, je n'ai rien trouvé de mieux comme extraits musicaux).
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Lee Van Cleef
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Janus a écrit :Une autre musique pour film muet m'impressionne. Elle fut composée par le compositeur franco-autrichien Max Deutsch pour le cinéma de G.W. Pabst; der Schatz. Parmi les oeuvres que j'ai pu écouter, celle-ci m'a vraiment comblé. On notera une influence française, une musique d'essence germanique qui subit une influence française, à l'inverse d'Arthur Honegger. Voilà d'ailleurs ce qui en est dit:

<<Pour la première du film, qui eut lieu le 26 février 1923 au PrinzeBtheater de Dresde, l'élève de Schönberg, Max Deutsch, avait écrit, en étroite collaboration avec le réalisateur G.W. Pabst, une symphonie en cinq mouvements, qui fut la première symphonie du genre composée expressément pour le cinéma. Au début des années 1980, peu avant la mort du compositeur, la partition originale fut remise au "Deutsches Filmmuseum" de Francfort, ce qui constitua une aubaine extraordinaire, car il s'agit d'une des rares musiques de film originales qui aient été conservées, et en même temps de l'une des musiques de film les plus remarquables de l'époque du cinéma muet. Lorsqu'elle fut présentée au public avec le film après sa restauration, à la fin des années 1990, elle trouva un très grand écho au niveau international. Max Deutsch, compositeur malheureusement fort méconnu, s'affranchit de manière étonnante des conventions de la musique de film. Sa "symphonie cinématographique", la première du genre, nourrissait la prétention d'être une véritable musique d'art autonome. Volker Scherliess commente dans la "Neue zeitschrift für Musik" (1984) à propos de la composition très originale de Max Deutsch: <<Comme dans l'architecture du film, la musique reste neutre durant de longs moments. Elle ne peut ni ne veut reproduire chaque détail, mais se développe la plupart du temps en toute autonomie, les images musicales étant inspirées par des moments du déroulement bien caractéristiques (...) Par endroits, la musique se lance dans la psychologie sans pour autant se perdre dans les détails; elle est unifiée par un entrelacs aéré de leitmotive attribués à une personne ou à une atmosphère particulières. Il en résulte, surtout là où plusieurs thèmes se combinent, une densité d'écriture digne de la musique symphonique autonome.>> Ainsi, par sa technique du leitmotiv, la symphonie filmée met en lumière les subtilités de l'action, comme l'explique encore Scherliess: <<la musique de Max Deutsch ne suit pas seulement le déroulement du film en l'accompagnant, mais elle le commente et rehausse le langage de l'image; elle ne se contente pas de donner un fond musical, mais elle peint elle-même, et l'orchestre (flûte, hautbois, clarinette, trompette, trombone, percussion, harmonium, piano et cordes) crée des couleurs tantôt puissantes, tantôt subtiles.>> Comme le film lui-même, la "symphonie cinématographique" est subdivisée en cinq parties selon le modèle classique. Ces cinq parties forment chacune un tout homogène. A l'époque de la composition de cette oeuvre, Max Deutsch était en contact étroit avec Ferruccio Busoni. Ce dernier s'intéressait énormément à l'évolution de la musique de film, et il participa au processus de création de la musique de "der Schatz" en donnant à Max Deutsch son point de vue lors de nombreuses et intenses discussions sur le sujet.>> Nina Goslar & Frank Strobel.
En règle générale, à la question de savoir quel score a donné à la musique de film sa pleine légitimité, le béophile flemmard (j'en suis un moi-même, à mon grand dam) ne cherchera pas midi à quatorze heures et abattra sans sourciller la carte King Kong. Mais il y a bel et bien eu une vie avant Max Steiner, et la partition merveilleusement ample de Max Deutsch le prouve tout au long de ses cinq actes bardés de flamboiements. Le petit hameau d'UnderScores disposant en nombre conséquent de férus d'oeuvres symphoniques généreuses, je profite de l'occasion pour recommander à ces derniers de tenter l'expérience au plus tôt.
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Mortimer
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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En plus on trouve le cd ici pour pas très cher.
Plus on est nombreux à penser la même chose,
moins il vient à l'idée qu'on pourrait tous avoir tort.
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Lee Van Cleef a écrit :...Mais il y a bel et bien eu une vie avant Max Steiner,
Avant et après! Heureusement pour moi car je n'ai jamais pu encaisser sa musique, désolé! King Kong, j'adore le film car il est rigolo, mais la musique seule m'est littéralement indigeste. :oops: Der Schatz de Max Deutsch, lorsque je me le suis procuré à prix très clément, j'avoue que j'étais un peu perplexe avant l'écoute, car je devinais aisément l'approche et le style, ce qui n'est pas le genre de musique de film vers lequel je penche "naturellement", par prédilection. Pourtant, lorsque je l'ai découverte, je fus transporté comme avec une symphonie de Mahler (à part la première)...Belle surprise jamais démentie depuis.
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Denshaotoko
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Je viens de recevoir Der Schatz der weissen Falken, de Marcel Barsotti (qui coûte une bouchée de pain sur Amazon.de!), et c'est, pour mes humbles oreilles, excellent! C'est la musique d'un petit film pour enfants et c'est mis en musique avec le même sérieux que le ferait un Broughton. Les thèmes sont bien écrits et très finement interprétés par l'Orchestre National de Slovaquie. Je ne saurais donc que conseiller l'achat de ce score!
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Denshaotoko a écrit :Je viens de recevoir Der Schatz der weissen Falken, de Marcel Barsotti (qui coûte une bouchée de pain sur Amazon.de!), et c'est, pour mes humbles oreilles, excellent! C'est la musique d'un petit film pour enfants et c'est mis en musique avec le même sérieux que le ferait un Broughton. Les thèmes sont bien écrits et très finement interprétés par l'Orchestre National de Slovaquie. Je ne saurais donc que conseiller l'achat de ce score!
Merci pour les liens. J'ai aussi écouté ce que j'ai pu glaner sur Youtube afin de me faire une idée...Globalement, ce n'est pas une musique déplaisante et plutôt agréable, mais disons que c'est trop plan-plan à mon oreille. Ca manque de personnalité et même de caractère...inoffensif et peu marquant, les idées thématiques y sont faibles...en tout cas pour moi. Je dois reconnaître que ça ne m'apporte rien. Ceci étant dit, l'essentiel est que tu y trouves ton bonheur. ;)
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Janus a écrit :
Julien a écrit :Pour la curiosité, on peut aussi mentionner le nom d'Oskar Sala, l'un des créateurs du Mixtur-trautonium, que l'on peut entendre dans le film allemand : Der Würger von Schloss Blackmoor. Il s'agit d'une modernisation du trautonium, qui permet de créer des sons beaucoup plus diversifiés et expressifs. (Comme par exemple des micro-intervalles) C'est aussi lui qui a crée à l'aide de cet instrument, et à la demande d'Hitchcock, les bruitages électroniques des oiseaux que l'on entend dans The Birds.
Je ne connaissais pas. Pour en savoir plus sur le trautonium: https://fr.wikipedia.org/wiki/Trautonium

Et rien ne vaut une petite démonstration:
Cela dit, au niveau du son c'est quand même beaucoup moins harmonieux que les Ondes Martenot ! C'est sutout intéressant en fait pour générer des sonorités bizarroïdes. C'est moins spectaculaire lorsqu'il s'agit de jouer des thèmes musicaux plus classiques. Hitchcock l'avait très bien compris j'ai l'impression.
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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J'écouterais bien quand même le concerto pour trautonium et orchestre de Harald Genzmer. Il me semble aussi que Paul Hindemith a composé pour cet instrument, une sorte de quintette...En tout cas, Peer Raben l'emploie sous les doigts de Wolfgang Müller dans son opéra radiophonique Tot in New York que j'ai découvert récemment, mais avec parcimonie et sans forcément exploiter les sonorités les plus bizarroïdes. Il se mêle assez bien à l'orgue de théâtre dans un environnement jazzy.
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Un film de 2014 qui vaut le coup qu’on s’y attarde "Im Labyrinth des Schweigens". L’histoire raconte les premières traques allemandes contre les anciens bourreaux d’Auswitch a la fin des années 50
Beaucoup de musique dans le film mais je n’ai trouvé que du téléchargement
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Sous une pochette hideuse (qui mériterait sa place dans le topic prévu à cet effet) vient de sortir un réenregistrement des musiques des films de Sissi
Tout ça sous la baguette de Conrad Pope.
Plus on est nombreux à penser la même chose,
moins il vient à l'idée qu'on pourrait tous avoir tort.
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Lee Van Cleef
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

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Mortimer a écrit :Sous une pochette hideuse (qui mériterait sa place dans le topic prévu à cet effet)
Le vieux Van Cleef, en effet, ne peut que déposer un genou à terre face à cette hideur de concours.
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Misquamacus
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

Message non lu par Misquamacus »

On dirait une statue du musée Grévin mais en peinture. c'est aussi raté !
« Je ne connais pas la moitié d’entre vous autant que je le voudrais et j’aime moins de la moitié d’entre vous à moitié moins que vous ne le méritez ! »
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Sam Lowry
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Re: L'Allemagne, ses saucisses, sa bière et… sa musique

Message non lu par Sam Lowry »

Mortimer a écrit :Sous une pochette hideuse (qui mériterait sa place dans le topic prévu à cet effet)
POUAH ! Messires, c'est diablerie que cette pochette ! (rarement vu un truc aussi raté) C'est bête, mais rien qu'avec elle, ça ne me donne pas du tout envie de découvrir les musiques... Dommage...
Un accusé est cuit quand son avocat n'est pas cru. (Pierre DAC)
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