Alors une des qualités de Thoret, c'est que contrairement à beaucoup de critiques qui se sclérosent l'âge avançant, lui, au contraire, n'a pas peur de revenir sur des opinions passées, voire de changer d'avis quand sa lui semble justifié.
C'est un peu le cas de l'émission sur Milius, même s'il est dit de l'Aube Rouge- mais pas par Thoret- que c'est un film symptôme dont la qualité intrinsèque est négligeable (c'est pas dit comme ça, mais ça y revient).
Une autre qualité de Thoret c'est quand un truc ne le touche pas vraiment, et qu'il ne s'en sait pas franchement spécialiste, il le dit. Et c'est le cas du cinéma de Milius.
Mais si on résume l'émission: on y parle avec mesure d'un artiste démesuré. quand il s'agit de citer un texte pour parler de Milius, on ne cite pas un universitaire, mais les mémoires d'Arnold, on en entend de large extraits de scores de Poledouris, dont le plus long est celui de Big Wednesday, film réhabilité, tout comme Dilinger qualifié de formidable série B. S'il y a des approximations, le regard critique est sans à priori, et c'est Thoret qui finalement, à la fin de l'emission, en une formule parfait résume parfaitement le cinéma de Milius, en le reliant à Cimino et Malick. Et le mépris légèrement condescendant vient bien plutôt de l'invité (bizarrement) et de Bou, que de Thoret, qui prends très au sérieux le cinéma de Milius. tout en rappelant que tous les grands moments de Apocalypse Now sont de lui. Franchement, l'essentiel est là.
Quant au bouquin sur le ciné, Milius n'y est pas ignoré mais minoré

ça fait une moyenne avec les hurluberlu qui fréquentent ces pages et qui le qualifient volontiers de plus grand cinéaste des 70's
Mon seul regret, c'est que l'emission passe sur Inter et non Culture, et du coup, sur une heure d'émission, entre les chapeaux musicaux, les pauses chansons obligatoires, et la fragmentation des rubriques, la matière grise est parfois bien frustrée.