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Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 26 févr. 2022 22:52
par MelodyPond
Citizen Cancre a écrit :
Pour autant, je suis persuadé que nombre d'entre nous sera bien plus conquis à l'écoute après avoir vu le film pour se replonger dans son ambiance poisseuse qu'à celle isolée brute à l'aveugle du premier jour.
Encore faudra-t-il être conquis par le film. :D
Mais je suis d'accord, je pense également que ça passera bien mieux avec les images. J'ai lancé l'album et j'avoue que je ne pense pas l'écouter jusqu'au bout, principalement parce que je viens de m'apercevoir qu'il dure 2h et que je suis une mamie qui dort tôt même le weekend.

À chaud, là tout de suite, je ne suis pas hyper convaincue même s'il y a des morceaux plus intéressants que d'autres. Disons que ça me donne l'impression que ce score ne me laissera pas un souvenir impérissable...

Re: Michael Giacchino

Publié : dim. 27 févr. 2022 09:08
par Scorebob
Oui le ton de ce nouveau Giacchino est nettement en rupture avec ses scores précédents plus colorés, ici la langueur et l'étirement musical plus minimalistes qu'à l'accoutumée rendent le plaisir d'une écoute isolée plus difficile sans les images.

Re: Michael Giacchino

Publié : dim. 27 févr. 2022 15:21
par Jaweco
Voilà, The Batou écouté. Ça m'étonne que le score vous étonne. On est dans la droite lignée de sa collaboration avec Matt Reeves depuis maintenant quelques films (si on exclut le cas particulier Cloverfield et son Roar! de générique de fin). Rappelez-vous Let Me In. Rappelez-vous les deux Planet of the Apes. Des partitions qui sont loin d'être immédiatement accessibles mais qui regorgent d'idées, qui ont leur fulgurances, mais qui s'apprécient surtout dans la durée. Un peu pareil ici. On retrouve l'utilisation de petites percussions légères déjà présentes dans le dernier Apes, si la filiation n'était pas assez évidente. Une musique plus minimaliste, plus atmosphérique, plus intérieure, et donc plus austère que la moyenne. Malgré tout, je la trouve très réussie.

Des thèmes identifiables (bon, les avoir écouté un paquet de fois au préalable parce que sortis en avance peut aider), qui s'entrecroisent, qui jouent au jeu de la chatte et de la chauve-souris :
- les deux facettes du Caped Crusader : la mélancolie de Wayne (Funeral and Far Between, For All your Pennyworth et une légère lueur d'espoir sur la fin avec The Bat's True Calling et All's Well That Ends Farewell ; et la colère du Bat, grondante, menaçante, toujours là, présente en sourdine (Hoarding School), et qui parfois explose (Highway to the Anger Zone, A Bat in the Rafters, Pt. 2...)
- le mystérieux et manipulateur Riddler : ambiance éthérée, malsaine, les chœurs et le glockenspiel aidant... apparaît dès Mayoral Ducting, et revient régulièrement planer sur le score, tel un marionnettiste qui se joue de ses personnages (Moving In for the Gil, World's Worst Translator, ou bien Hoarding School déjà cité, quand le thème du Riddler fusionne avec celui du Bat) ; puis qui s'affole pour A Bat in the Rafters, Pt. 1 jusqu'à une certaine démesure opératique
- la chatoyante et insaisissable Catwoman : thème à la Barry, tour à tour séducteur, triste, romantique (Don't Be Voyeur with Me, Meow and You and Everyone We Know... et sa sublime courte reprise au violoncelle !)

L'album se termine habilement par les suites concertantes déjà parues... et surtout douze minutes de bonheur avec la Sonata in Darkness, qui joue habilement avec les thèmes de Wayne, du Batman, de Catwoman, bien sûr au piano.

Je pourrais en dire davantage mais il me faudrait le réécouter pour découvrir des choses qui m'auraient échappées. En une seule écoute, je suis néanmoins déjà conquis. [love]

Ne faire que renvoyer encore et toujours aux partitions (superbes !) d'Elfman, je ne vois pas excessivement l’intérêt. Un certain JW fait un thème à deux notes pour un requin et tout le monde trouve ça génial (et ça l'est !). Il y a un peu de ça dans les notes du Bat, l'idée de menace permanente, planant sur tout le film. Ici, le grand méchant n'est pas une créature aquatique, c'est la colère. Ça a toujours été comme ça avec Batman, ses ennemis servant à mettre en exergue le côté ambivalent du personnage, toujours sur la tangente. L'ambiance est bien plus pesante, plus proche du polar urbain hardboiled, bien gritty, mâtiné de noir, que dans le gothique opératique de Burton. En l'état, cela me semble donc très approprié. Plus qu'à voir le film, qui m’intéresse grandement !

Re: Michael Giacchino

Publié : dim. 27 févr. 2022 20:02
par Misquamacus
Le film ne me disait pas trop. J'y croyais pas mais franchement j'accroche à la musique et son côté hypnotique. Y'a vraiment de sacrés morceaux, comme celui-ci par exemple :
Et du coup je crois que je vais aller voir le film... (Aucune volonté c't'indien... :roll: )

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 01:56
par Nameless1138
Bon, Jaweco, j'avoue que ton analyse donne vraiment envie de retenter l'écoute. Je n'ai pas pris le temps de poursuivre finalement ce weekend, il faut que j'arrive à me trouver deux heures dans la semaine pour me caler ça au casque et voir si j'arrive un peu mieux à rentrer dedans cette fois-ci.

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 12:42
par Mortimer
Music Box annonce Thz Batman comme CD-R.Ce qui n'est pas le cas d'Arksquare. Ca va encore être le bordel pour dénicher le bon CD comme le dernier Matrix :roll:

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 13:19
par Lee Van Cleef
Intrigué comme je l'étais, et dirais-je même plus mis en appétit par cette fameuse sonate autour de laquelle les oreilles semblent se pâmer d'admiration, j'ai fait taire du plat du katana mes scrupules qui larmoyaient et protestaient devant cette violation éhontée du protocole béophile, lequel stipule qu'une musique de film se déguste selon son ordre chronologique. Une bonne douzaine de minutes plus tard, le péché était consommé. Avec une parfaite absence de remords, et mieux encore, un véritable plaisir, conviendrait-il de souligner. Car ce bouquet final ne manque irréfutablement pas de classe. Boiteux sous ses apparats filmiques, le thème du justicier de Gotham, ici délesté de ses cuivres hamburgers au profit d'un piano ténébreux, se nimbe grâce à cette sobre épure d'un halo de séduction loin des poncifs pyrotechniques. Ne reste plus à présent qu'à attaquer The Batman depuis le début, bien que le doute d'y retrouver des qualités comparables m'assaille.

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 21:41
par Nameless1138
Bon, alors j'ai tout repris depuis le début, au casque, et j'avoue que c'est plus intéressant que la première impression que j'en avais eu. Le score s'enrichit au fur et à mesure qu'il avance, et l'ambiance très sombre est bien travaillée. Je n'écouterais peut-être pas ça tous les jours, mais j'ai quand même bien envie d'y revenir à l'occasion finalement, ce qui est plutôt bon signe...
Mais mon morceau préféré est sans hésiter la sonate, celle-là, elle risque de pas mal tourner !

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 23:30
par Scorebob
Encore affiché comme CDR chez MBR ou la roulette Russe via Amazon , c'est d'actualité.

Re: Michael Giacchino

Publié : lun. 28 févr. 2022 23:33
par Misquamacus
Nameless1138 a écrit : Le score s'enrichit au fur et à mesure qu'il avance
Absolument. Et la sonate est un exercice de style parfaitement réussi. On sent que Giacchino a pris beaucoup de plaisir a composer ça.

Re: Michael Giacchino

Publié : mar. 1 mars 2022 02:11
par Dadid
Lee Van Cleef a écrit :le thème du justicier de Gotham, ici délesté de ses cuivres hamburgers au profit d'un piano ténébreux, se nimbe grâce à cette sobre épure d'un halo de séduction loin des poncifs pyrotechniques.
On ne pourrait mieux dire. Michael Giacchino a peut-être voulu retrouver là le moment intense de la découverte, lorsque le motif lui est apparu au piano dans sa plombante simplicité (s'il compose ainsi, je n'en sais rien). Ce qui nous rappelle qu'un motif simple peut s'exprimer plus clairement à travers un unique instrument, dont on peut percevoir les effets de touche et la respiration, plutôt qu'enveloppé dans un écrin orchestral qui le fait paraitre faiblard, alors que sa force réside dans sa nudité, dans l'obsession des notes égrainées, dans le silence qui les sépare. J'en ai profité pour commencer l'écoute du reste, et ma foi j'apprécie là encore le dépouillement. C'est gris, ça rumine, c'est beau aussi (The Bat's True Calling !)... Un peu le chaînon manquant entre Elfman et Zimmer, finalement.

Re: Michael Giacchino

Publié : mar. 1 mars 2022 15:38
par Scorebob
C'est quoi ce truc ?




Re: Michael Giacchino

Publié : mar. 1 mars 2022 16:10
par Dadid
Mais surtout, quel rapport avec Giacchino ? }-)

Re: Michael Giacchino

Publié : mar. 1 mars 2022 16:11
par Starfe
Je pense que ce sont les versions Digital des albums sortis chez La-La Land.

Re: Michael Giacchino

Publié : mar. 1 mars 2022 17:42
par Scorebob
Dadid a écrit :Mais surtout, quel rapport avec Giacchino ? }-)
Avec Batman ;)

Re: Michael Giacchino

Publié : mer. 2 mars 2022 16:21
par Leary
Venant de Giacchino, je suppose que la référence à Darth Vader est assumée ? Et pas totalement dénuée de sens, mais en passant rapidement pendant le générique de fin, je n'entends que ça. A voir dans le film ou en écoute complète.

Re: Michael Giacchino

Publié : jeu. 3 mars 2022 22:09
par Fabthelaw
Un poil dubitatif lors des premières écoutes des singles proposés successivement, je confesse qu'une écoute approfondie de ce nouveau matériel musical pour Batman m'a conquis, au bout du compte.
Je rejoins Dadid dans son idée d'une "synthèse" de ce qui a été proposé par Elfman, Zimmer, et même, comme l'évoquait le Cancre, Arundel et consorts pour la saga vidéoludique Arkham. Et l'on se trouve bien également dans la droite lignée des scores précédemment délivrés par l'association Giacchino-Reeves.
Il me surprendrait que ce score (en écoute seule) fasse l'unanimité, d'une part parce que le parti pris artistique est susceptible de rebuter (selon les attentes), d'autre part parce qu'il est à mon sens de ceux qui s'apprécient davantage lorsque l'on se trouve dans l'humeur adéquate, propice à s'y investir pleinement.
Qu'il me tarde de l'entendre associé aux images du film !

Re: Michael Giacchino

Publié : jeu. 3 mars 2022 22:42
par Dadid
Tu as bien raison. Musique parfaite dans le film, puisque le thème de Catwoman vient illuminer de touches d'émotion et de sensualité ceux, cousins, anthracites et obsessionnels, de Batman et du Riddler... sans trop s'en éloigner ; en réalité ils se fondent si bien l'un à l'autre (au lieu de contraster) qu'ils composent pour ainsi dire les trois faces d'une même médaille (cherchez pas, c'est philosophique :mrgreen:). La musique est bien présente dans le film par la force même de son épure, et si elle m'a semblé un peu trop uniforme, c’est clairement un choix que j'ai fort envie d'explorer en détail sur galette argentée.

Re: Michael Giacchino

Publié : ven. 4 mars 2022 17:59
par Leary
Pas du tout aimé le film qui malgré ses qualités visuelles et le traitement du personnage et son univers tirant vers le thriller à la Fincher, reste une jolie coquille vide sombrant dans les poncifs habituels. Mon dieu qu'est ce que c'est inutilement long, ça n'en finit pas. C'est dommage, ça partait plutôt bien, la mise en place est remarquable. En revanche, qu'est ce que ça fait du bien d'entendre une BO aussi bien construite thématiquement. Le motif de 4 notes lié à Batman fonctionne parfaitement bien dans sa volonté d'évoquer une marche funèbre qui prend tout son sens dans le traitement horrifique plus qu'heroique du personnage. Chacune de ses apparitions fonctionne un peu comme le motif de Jaws, on sait que le danger va arriver. Le versant plus mélancolique du thème de Batman est lui aussi une réussite, de même que celui de Catwoman ou love theme du film gentiment vénéneux. Je ne retiendrai pas grand chose de cette histoire simpliste quoique volontairement taribiscotée, mais la BOF continue de me hanter.

Re: Michael Giacchino

Publié : ven. 4 mars 2022 19:54
par Dadid
Bien d'accord sur l'histoire alambiquée, et en effet c'est looooonng, mais comme dans beaucoup de films noirs, ce récit labyrinthique est surtout prétexte à balader les personnages dans leurs méandres psychologiques, et de ce côté c'est très réussi - en partie grâce à Giacchino.

Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 5 mars 2022 00:56
par Perciflette
Avis à chaud qui vaut ce qu'il vaut, film inutile et Bo oubliable. Du Nolan, Hans Zimmer et James Newton Howard en moins bien dans les scènes d'action, de la soupe lyrique pour l'émotion. 
Giacchino ne m'avait déjà pas trop convaincu dans Jurassic World malgré globalement une plus grande réussite, je réécouterai tout ça.

Je n'ai pas été trop touché par l'aspect film noir, dans le genre adaptation de BD avec voix off il y a le sympa Sin City.
Je n'ai que 34 ans mais je pense que j'ai passé l'âge pour ce genre de profanation de sagas. Rendez-vous sans moi en 2050 pour Batman 32

Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 5 mars 2022 01:48
par Patrick59
A vous lire, j'ai l'impression que The Batman est à la franchise Batman ce qu'est le dernier Bond "Mourir peut attendre", également sombre et noir, et très long.

Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 5 mars 2022 08:59
par twinfr
Bonjour !
Est-ce qu'il y un endroit 'safe' pour commander la BO en pressage 'normal' et non en CD-R ?
J'ai bien vu le lien vers l'édition japonaise de Rambling sur arksquare.net, mais je ne connais pas du tout.
Je voudrais quand même éviter de me retrouver avec une copie pirate.... est-ce que quelqu'un a déjà essayé ?
Merci et bon week-end.

Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 5 mars 2022 10:11
par Dadid
Perciflette a écrit : Je n'ai que 34 ans mais je pense que j'ai passé l'âge pour ce genre de profanation de sagas. Rendez-vous sans moi en 2050 pour Batman 32
Ok mais je ne vois pas de quelle "saga" tu parles ; si c'est la série de films de Nolan, elle n'est pas l'alpha et l'omega de Batman, et perso je ne suis pas fan de son aspect hi-tech hypertrophié ni de sa grosse voix de bande-annonce parfois ridicule. Chacun revisite cet univers à sa manière, comme ont pu le faire Franck Miller ou le duo Jeph Loab/Tim sale en BD, pour ne citer qu'eux. Les partis-pris de ce nouveau film (dont la musique) sont un peu extrêmes pour un film supposément de "super héros", mais quels que soient les défauts qu'on y trouve, il ne faut y voir aucune profanation. Juste une proposition.

Re: Michael Giacchino

Publié : sam. 5 mars 2022 11:05
par Shardar
twinfr a écrit :J'ai bien vu le lien vers l'édition japonaise de Rambling sur arksquare.net, mais je ne connais pas du tout.
Bienvenue, twinfr !
C'est pourtant la seule option possible pour avoir de véritables CDs. Ce site existe depuis longtemps, je pense que c'est un site sûr.
Par contre, le coût total de l'opération, frais d'importation inclus, risque de ne pas être 'safe' du tout ! :|