Haricolin a écrit : ↑mer. 6 mars 2024 21:03
Denshaotoko a écrit : ↑mer. 6 mars 2024 20:45
Ça serait marrant, incidemment, de prendre un mois de l'année 1985 par exemple, et de simuler un Underscorama de ce mois-là avec les sorties de l'époque… Avait-on une plus grande proportion de bonnes béos, ou bien non? Une chose est sûre: il y en avait bien moins, et il était difficile d'avoir accès à tout un tas de choses!
C'est pas une mauvaise idée tiens mais il faudrait faire attention, car évidemment les avis seraient biaisés par les années passées (les critiques, le côté émotionnel, les classiques...)
Ce que vous proposez existe, mes enfants : ça s'appelle ressortir un vieux numéro de "Soundtrack!" du placard !
Bien sûr ce ne sont pas nos avis mais ça permet déjà de mesurer la différence qu'il peut y avoir entre un avis à chaud et la manière dont une musique, tel un vin en barrique, peut s'évanouir ou grandir au fil du temps. Simuler un vieil UnderScorama serait rigolo mais ne me parait pas avoir beaucoup de sens à cause de ça, car il reflèterait en effet largement notre avis d'aujourd'hui, même en tentant un retour arrière mental. D'autant plus, et là je parle pour moi, que cet exercice vu la brièveté du texte est plus un billet d'opinion, un sentiment général - donc très influencé par mes goût - qu'une critique approfondie, laquelle demanderait une analyse contextualisée et construite, si ce n'est "neutre" (impossible en musique). C'est aussi pourquoi la cohabitation de plusieurs opinions est importante.
Est-ce que les bonnes BO de fin 70 à la première moitié/fin des années 80 étaient plus nombreuses ? Incomparablement à mon avis, si on aime la musique symphonique néo-classique, post-romantique ou plus expérimentale. Les grands d'alors (Williams, Goldsmith...) étaient en pleine bourre, les petits nouveaux (Horner, Poledouris, Broughton, Silvestri...) explosaient, et quelques plus anciens (Rozsa, Bernstein, Mancini, Jarre...) réapparaissaient pour livrer quelques derniers feux d'artifice ; la vague symphonique post Star Wars donna à beaucoup l’occasion et les moyens de livrer des opus majeurs (Rosenthal, Rosenman, Sarde, Barry...) les futur classiques tombaient des arbres. Mais aussi dans d'autres styles grâce à la montée en puissance des synthés (midi en particulier), avec des résultats parfois hyper connotés vus d'ici, mais c'était passionnant.
Et puis surtout : de vrais albums (trop courts parfois), qu'ils soient classiques ou pops, étaient conçus pour mettre en valeur le meilleur de ces musiques de tous styles (de Williams à Moroder et même Zimmer plus tard). La plupart de ces BO étaient basées véritablement sur la composition, moins sur le sound design (c'est une généralité bien sûr), mais au delà de ça je suis convaincu que beaucoup de BO d'aujourd'hui bénéficieraient d'autant plus d'une vrai adaptation en album de 30-45 mn. Je ne parle pas juste d'une sélection mais d'un remontage réfléchi. Car on y trouve souvent de très bons moments, mais noyés dans un lac de platitudes ou juste de musique "d'ambiance" qui nécessitent d'être limitées en quantité.