Si tu parles du Second Avènement ce n'est pas vraiment le sujet de la suite de The Robe

Conan the Barbarian Live Ubeda , battle of the Mounds.
Alors je ne sais pas si cela a été déjà posté mais en dehors du début avec dialogue sans musique je pense que l'essentiel rempli le cahier des charges de notre distingué Ninja:

Il faudrait, pour en avoir le coeur net, que, d'un revers de ma manche élimée, je soulage le DVD dédié au roi Basil de sa fine pellicule de poussière, mais je crois me rappeler que le synchronisme entre les musiciens s'escrimant et les images défilant sur un écran géant laissait pas mal à désirer. Auquel cas, chapeau bas à l'auteur de cette précieuse vidéo, qui aurait donc procédé à un très pointilleux travail de montage afin d'apaiser l'ire du terrible Crom.

De l'excellente musique d'Elmer Bernstein, il n'est pas resté grand-chose sur les images d'An American Werewolf in London. Un mystère coriace s'échine à nimber de brume jusqu'aux sessions d'enregistrement elles-mêmes, qui n'ont jamais vraiment, ce me semble, levé le voile sur toutes leurs petites cachotteries. Reste néanmoins le morceau fameux Metamorphosis, qu'interpréta par ailleurs le City of Prague pour l'adjoindre à une compilation dévolue au compositeur. Sous l'égide de celui-ci, Sam Cook cesse de chanter languissamment que la Lune s'est parée de bleu pour céder la place à un échantillon de terreur baroque n'ayant qu'un but : rehausser de noir et de rouge l'effroyable martyre engendré par l'une des plus mémorables scènes de transformation de l'histoire du cinéma.

‌‌‌Vous supposiez sans doute que, lui vivant (ou, tout du moins, singeant l'expression de la vie avec force râles et expectorations), le vieux Van Cleef interdirait coûte que coûte à son ennemi juré, le sinistre zimmeroïde, l'entrée de ce topic on ne peut plus copurchic où tant de noms formidables gravitent déjà. Eh bien, gentlemen, vous vous trompiez lourdement — à votre liquéfiante stupeur tout autant qu'à la mienne, je le confesse. Seul un remède carminatif de cheval parviendra à dénouer l'embrouillamini par la faute duquel mes trois hémisphères cérébraux (comment, vous pensiez vraiment que je n'en avais usage que de deux ?) se tordent de douloureuse confusion. Et ça tombe bien, je dispose justement de ce miracle curatif : il s'appelle Jerry Goldsmith.

Après m'être délecté comme une haridelle harassée à l'abreuvoir de l'excellent article de saint Cadfael canonisant Leviathan (comment, vous ne l'avez pas encore lu ? Profitez-en, c'est mon jour de bonté), l'envie m'a aussitôt submergé de mettre ses mots à l'épreuve d'un contexte tangible. Il en est résulté quatre échantillons tout à fait éloquents : une petite baignade qui tourne mal, l'exploration d'une épave qu'il eût mieux valu abandonner à sa décrépitude, un compte à rebours mortel, comme tout compte à rebours digne de ce nom, et le bouquet final qui nanarde à perdre haleine. Dire qu'il ne restait plus qu'une poignée de minutes à tenir ! Car à mon sens, Leviathan, que notre Ecclésiastique habité par le courroux divin semble voir comme le degré zéro du cinéma de divertissement, relève davantage du "simple" navet, pas plus anesthésiant que d'autres, tout bien réfléchi. Maître Jerry en a vu des plus gratinés lui tomber entre les mains ! Au moins disposait-il ici de superbes décors signés Ron Cobb (qui firent naguère l'admiration d'un certain Christophe Gans, de passage sur le plateau), joliment éclairés qui plus est par le talentueux chef-opérateur Alex Thomson, et de quelques monceaux de latex pas tous vilains de Stan Winston (qu'on a certes connu beaucoup plus inspiré) pour parer à la dessication de son bagout musical. Alors qu'ailleurs...

Je me souviens par exemple d'un combat aérien dans King Solomon's Mines, tellement perrave qu'il se résume à des transparences on ne peut plus transparentes où flottent les gros plans de trois visages éberlués. On n'aurait nullement songé à estourbir Goldsmith de reproches venimeux s'il avait baissé les bras... Au lieu de quoi, il a rugi "Taïaut !" et donné naissance à l'un des plus tonitruants morceaux de bravoure d'une partition qui en compte pléthore.

Lee Van Cleef a écrit :Je me souviens par exemple d'un combat aérien dans King Solomon's Mines, tellement perrave qu'il se résume à des transparences on ne peut plus transparentes où flottent les gros plans de trois visages éberlués. On n'aurait nullement songé à estourbir Goldsmith de reproches venimeux s'il avait baissé les bras... Au lieu de quoi, il a rugi "Taïaut !" et donné naissance à l'un des plus tonitruants morceaux de bravoure d'une partition qui en compte pléthore.

Je ne pouvais décemment vous abandonner en pleine pénombre sans la moindre preuve à ronger, gentlemen. J'ai donc donné forme à ladite algarade dans les airs, où maître Jerry se retrousse résolument les manches alors que l'image, farcie de néant cinématographique, ne lui jette quasiment rien en pâture. Du génie, vous dis-je !

Excellent. Tu m'as donné envie de ressortie mon CD illico.

Honnies soient les années 90 ! Après être parvenu à se faire remarquer un peu plus que du coin de l'oeil vers la fin des eighties, monsieur Hans, bien résolu à ne surtout pas en rester là (et pourtant, Lucifer sait que le vieux Van Cleef en aurait été reconnaissant pour tout le reste de l'éternité), ne lambina guère à ceinturer la décennie suivante d'une terrible prise de l'ours. Pour accomplir son méfait lourd d'irréparables stigmates, il n'eut besoin que d'une poignée de scores gluants de créatine, dont Crimson Tide, auquel revint l'insigne honneur, à l'instar d'Aliens quelques années auparavant, de flanquer de ses décibels noueux un quarteron de bandes-annonces pour blockbusters. Le passage ayant autrefois tapé dans l'oreille des pharaons hollywoodiens est justement l'invité d'horreur de la vidéo que voici. Comme toujours, cette découpe d'aloyau oubliée (à dessein ?) sur le grill est à déconseiller aux tympans sensibles.

Alcibiade le magnifique a écrit :C'est un classique stéréotypé je sais, mais en revoyant le Disney (par dépit après avoir considéré le film), je me suis souvenu à quel point cette scène ( ... sandScores) remplit le paradigme créatif de ce que Goldsmith concevait comme LA fonctionnalité pure pour l'image (cette idée n'étant nullement dépréciative, bien au contraire) : chaque image est précieusement (voire amoureusement) millimétrée pour recevoir sa note apparentée et ceci sans que la musique en pâtisse. En écoute isolée, allez savoir pourquoi, et parmi ceux qui sont sérieux et ne touchent à aucun Disney, la musique possède également sa propre existence.

Je n'en mettrais pas ma main à broyer entre les tenailles chauffées au rouge de l'exécuteur, mais il me semble avoir croisé naguère le chemin de cette superbe vidéo où la maestria "goldsmithienne" fait des ravages — et l'avoir aussitôt conviée à faire un tour au sein de ma vieille rubrique. Si oui, c'était il y a quelques années... et depuis lors, le gentil internaute responsable de ce flamboyant trésor a fait bien du chemin ! Même si la thématique adoptée ne ratisse pas franchement large (en gros, presque tout tourne autour de l'animation US moderne), son antre regorge de petits films musicaux du plus haut intérêt. De quoi alimenter à satiété le présent topic ! Pour démarrer en trombe, je propose que nous restions dans le grand huit virevoltant, avec John Powell menant la danse après maître Jerry sans céder à ce dernier trop de terrain, ce qui n'est pas un mince exploit.

A présent, si le coeur vous en dit, faites donc bombance, gentlemen ! Il y a forcément là des séquences musicales dont vous vous délecteriez à faire profiter la petite famille.

Lee Van Cleef a écrit :Même si la thématique adoptée ne ratisse pas franchement large (en gros, presque tout tourne autour de l'animation US moderne)

L'exception qui confirme la règle : un Mask of Zorro tout luisant de sève hispanisante, qui tape du pied et des mains et joue fébrilement des castagnettes pour saluer le numéro de gymnastique acrobatique du redresseur de torts masqué. En net regain de forme en ce temps-là, James Horner renouait enfin avec l'esprit d'aventure survolté grâce auquel on l'entendit maintes et maintes fois jadis cavaler à bride abattue.

Merci Lee pour ce rappel
L'osmose entre la musique flamboyante de James Horner et la mise en scène virevoltante de Martin Campbell nous rappelle pourquoi nous aimons tant la musique de film.

UNE des dernières grande réussite du genre.

Morty, sache que j'apprécie tes efforts de reconstruction musicale à leur très estimable valeur. Mais voilà, le résultat n'entretient que fort peu de rapports avec la thématique du présent topic, conviens-en toi-même. Il eût été infiniment plus à sa place dans le modeste cabinet, un peu poussiéreux mais entretenu de coquette manière par ses intervenants, sur la porte duquel figure en élégantes lettres de cuivre le nom de Jack Nitzsche.

Un petit peu de Beltrami a défaut de Pastrami ?:

Lee Van Cleef a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Même si la thématique adoptée ne ratisse pas franchement large (en gros, presque tout tourne autour de l'animation US moderne)

L'exception qui confirme la règle : un Mask of Zorro tout luisant de sève hispanisante, qui tape du pied et des mains et joue fébrilement des castagnettes pour saluer le numéro de gymnastique acrobatique du redresseur de torts masqué. En net regain de forme en ce temps-là, James Horner renouait enfin avec l'esprit d'aventure survolté grâce auquel on l'entendit maintes et maintes fois jadis cavaler à bride abattue.

Merci aussi pour ce rappel, j'ajouterai un petit clin d'oeil puisqu'on y est, qui sait, un jour

Scorebob a écrit :Un petit peu de Beltrami a défaut de Pastrami ?:

Ce Knowing fraichement gonflé par Varese telle une outre en cuir de chameau et vrombissant sur la rampe de lancement en fait semble-t-il saliver quelques-uns, à commencer par le camarade Bob, heureux comme un roi d'avoir pu imbriquer cet auguste topic dans l'actualité la plus brûlante. Pour ma part, je me souviens bien des vidéos un peu rustiques du YouTubeur affublé d'un patronyme hiéroglyphique (mais quelle mémoire d'éléphant !), au milieu desquelles traînent deux ou trois échantillons vantant les qualités de ce classique décidément très populaire du Pastrami.

Ce n'est certainement pas très glorieux, mais autrefois, dans les limbes du Monde d'Avant, le Spinosaure de Jurassic Park III censé chaparder la vedette au T-Rex en personne avait surtout extorqué à bon nombre d'entre nous maints rires gras. En cause, sa dégaine évoquant à s'y méprendre celle d'un canard mutant et son patronyme propice aux détournements égrillards, tous bas de plafond... Heureusement pour lui, le mastard verruqueux pouvait compter sur l'appui franchement musclé d'un Don Davis auréolé de son coup d'éclat "matrixien" encore frais. Ici, dans la touffeur peut-être un rien anesthésiante de la jungle, le style s'avère moins personnel, certes. Mais il n'en fait pas moins trembler les baobabs avec une énergie féroce.

Hop-hop-hop, bas les coussinets, le chat du Cheshire ! Remballe-moi illico cette camelote toute dépolie ! Pas de hors-sujet éhonté à ma table, entends-tu ? Retourne plutôt mettre sens dessus dessous le bric-à-brac de tes nouveaux pourvoyeurs de litière, des fois (eh, sait-on jamais) qu'un papier sur Chuck Cirino s'y morfondrait.

Le 5 novembre, vient de nous apprendre l'homme cagoulé d'un slip gris anthracite, un concert sera donné au Grand Rex (qui embraye sans coup férir après Vladimir Cosma) en l'honneur de Francis Lai. Un peu plus, et cette information, qu'on n'appellera pas de la roupie de sansonnet, filait sous les naseaux du bon peuple d'UnderScores... Je t'ai connu jadis plus véloce à colporter les nouvelles au doux fumet, mon Krullito ! Bref, en attendant de déterminer si ce délai quelque peu serré m'autorisera ou non à être de la partie, laissez-moi mettre à profit cette actualité toute chaude et dorée en projetant sous les sunlights le classique increvable de Lai, appelé sans nul doute à figurer au menu la semaine prochaine. Ah, pour une fois qu'un Youtubeur décide de bricoler une séquence musicale qui ne dégringole pas tous parpaings saillants d'un Transformers ni d'un des Batman de Nolan, nous n'allons certes pas nous priver, gentlemen...

Ah m......... ! Cette info est passée sous mon radar ! Je vais vois si je peux m'organiser pour y aller, mais je crains que cela soit difficile...
Lee, si jamais tu y vas, on compte sur toi pour un petit retour, voire un papier, sur son concert qui s'annonce plein de merveilles délicieusement sucrées et, pourquoi pas, de quelques morceaux d'actions (car Lai en a fait quelques uns qui sont quand même bien fun !) bien troussés.
Je n'arrive pas à savoir quelle sera la dimension de l'orchestre. Sera-ce un sextet ou un orchestre symphonique..... ? Mystère....

Sam Lowry a écrit :de quelques morceaux d'actions (car Lai en a fait quelques uns qui sont quand même bien fun !)

Et comment ! Ah, ce trépidant et furibond Générique Western, quel morcif, par mes saintes cliques ! On avouera tout de même à son propos que la castagne d'Extrême-Orient, qui se consumait d'amour pour ce titre en particulier, l'a bien plus formidablement imprimé sur une foultitude de tympans que les facéties d'un Belmondo jouant aux cow-boys et aux Indiens dans l'espoir d'épater Annie Girardot.

Pour un coup d'essai, pas la peine de mégoter, ce fut un coup de maître. D'autant plus torrentielles et purpuracées sont les larmes sécrétées par nos yeux quand nous vient la pensée que, plus de vingt ans après le sublime Jin-Roh, Hiroyuki Okiura n'a plus mis grand-chose en scène. Sans doute ne saurons-nous jamais si l'ancien protégé de Mamoru Oshii avait encore dans les tripes un autre film d'un tel calibre, pour lequel Hajime Mizoguchi mit les petits plats dans les grands. On le voit ici, emmitouflant de son écriture riche et sensible une vision de cauchemar où le Petit Chaperon Rouge n'a pas une chance d'échapper au(x) loup(s). Pas plus que le héros en quête d'humanité de se soustraire à sa nature de prédateur.