Bart Simpson a écrit :c'est quel film ?

La Guerre des Boutons, Episode II : Préjudice Méga Extrême. Un monument méconnu qu'Yves Robert réalisa, chuchote-t-on, sous l'emprise d'une variété mutante et particulièrement virulente de pieds-de-mouton hallucinogènes. Pour ma part, je suis tout disposé à y porter foi.

Le nanardesque et fendard "Beware : child at play" dont la fin conduirait aujourd'hui son auteur déjanté tout droit en tôle pour complaisance dans la tuerie de marmots zombifiés orchestrée par des villageois ayant de fermes valeurs pastorales ; le plus hilarant restant les dialogues pseudo-métaphysiques et le doublage français.

TRAUMAtisant !

Dadid a écrit :... j'attends toujours que l'on m'explique comment une œuvre ne pourrait pas être datée (comprise comme émanant de son époque) d'une manière ou d'une autre, et donc comment tout amateur de musique pourrait faire autrement qu'aimer des choses datées - y compris utilisant des instruments, modèles et techniques passés de mode ?...

La préoccupation est juste mais insoluble. Il y a deux choses : les œuvres intemporelles (mais quelle œuvre le serait véritablement ? Une wagnérienne ? Non. Une mozartienne ? Non. Une mahlérienne ? Peut-être. Mais même un Homère traduit son époque !) et les œuvres qui exploitent naturellement les moyens techniques d'usage en leur époque (la viole de gambe pour Heinrich Schütz - pardon de cet exemple mais je pensais irrésistiblement à lui puisque les interprétations de la chapelle rhénane de ses œuvres sacrées sont magistrales ! -) en allant au-delà de ces moyens et ceci pour créer (sans un quelconque souci prémédité et intéressé d'immortalisation) un effet sur les auditeurs (présents et... futurs). Je subodore que l'utilisation du piano très stylée de l'époque (le piano qui est pourtant un instrument universel ! - quoique je me demande parfois si tout cela n'est pas déjà révolu et si l'acoustique demeure encore véritablement dans les scores actuels -) accompagnant "La bonne chanson" de Gabriel Fauré sur Verlaine devait séduire à la fin du XIXème siècle toute la bonne société mélomane à la page, mais que vingt ans plus tard ces mélodies jouées ainsi sont apparues terriblement marquées par le temps. Et pourtant ! Elles demeurent accessibles et tout autant touchantes si l'on parvient à faire abstraction du temps qui passe.
Il y a effectivement des compositeurs ou des auteurs qui font fi de l'avenir de leurs œuvres, qui créent sans aucun souci de la péremption (et bienheureux à eux, car ils ont en eux un besoin vital de créer !), qui usent dès lors naïvement de tous les moyens de leur époque (et des modes, et des préjugés, et des idées communes, et même des attentes du public - c'est pour dire !) et qui parviennent pourtant à se hisser inexplicablement au-delà de la médiocrité générale, et ceci sans que l'on sache a posteriori réellement comment ils ont pu finalement y parvenir.

Dans 20 ans il y aura toujours un type pour trouver les pointes de synthé qui traversent la partition du Legend de Goldsmith tout bonnement géniales parce qu'elles sont la voix de Gobelins qui détestent l'harmonie et la beauté qui les environnent.

"Faisons de ce monde un tas d'immondices"

Les pointes de synthé qui traversent la partition du Legend de Goldsmith tout bonnement géniales, pour une bonne raison : elles sont la voix de Gobelins qui détestent l'harmonie et la beauté qui les environnent.

Voilà.

Alcibiade a écrit :

Dadid a écrit :... j'attends toujours que l'on m'explique comment une œuvre ne pourrait pas être datée (comprise comme émanant de son époque) d'une manière ou d'une autre, et donc comment tout amateur de musique pourrait faire autrement qu'aimer des choses datées - y compris utilisant des instruments, modèles et techniques passés de mode ?...

La préoccupation est juste mais insoluble (...) Il y a effectivement des compositeurs ou des auteurs qui font fi de l'avenir de leurs œuvres, qui créent sans aucun souci de la péremption (...) et qui parviennent pourtant à se hisser inexplicablement au-delà de la médiocrité générale, et ceci sans que l'on sache a posteriori réellement comment ils ont pu finalement y parvenir.

Je résume ton développement, mais il est implacable. La différence entre le périssable et l'immortel tient parfois à peu chose - à moins que ce ne soit l'essentiel? -, par nature imprévisible et insaisissable. Cette notion est variable dans le temps (des artistes ou répertoires devenus ringards sont parfois redécouverts et portés aux nues cent ans plus tard), c'est ce qui à mon sens rend le mot "daté" en tant que jugement négatif simpliste et critiquable. Je n'y peut rien, ça m'irrite !

Par exemple : à ce que j'en sais (je ne l'ai jamais rencontré), notre vieux Lee VanCleef serait franchement daté. Faut-il pour autant le considérer comme obsolète, définitivement ancré dans le passé, ou puiser dans ses écrits le bénéfice de sciences anciennes dont certains n'ont plus idée ?

Dadid a écrit :Par exemple : à ce que j'en sais (je ne l'ai jamais rencontré), notre vieux Lee VanCleef serait franchement daté. Faut-il pour autant le considérer comme obsolète, définitivement ancré dans le passé, ou puiser dans ses écrits le bénéfice de sciences anciennes dont certains n'ont plus idée ?

Qu'on se le dise !

Sont du genre pas commode, les gars de Concord. Avec eux, les Indiana Jones de Big John, dont ils détiennent les droits, sont comme cadenassés à l'intérieur d'un coffre-fort d'acier noir qu'ils ne condescendent que très sporadiquement à ouvrir pour l'usage des béophiles de bonne volonté. Le vieux Van Cleef, qui planche à l'heure actuelle sur un vaste cycle symphonique en hommage à l'homme au fouet, serre donc les chicots face à la kyrielle de refus que lui fait essuyer le Tube intransigeant. En attendant, il existe déjà un fort savoureux échantillon, l'oeuvre d'un compère sans visage qui eut l'excellente fortune de tomber sur un titre que n'entrave nulle chaîne juridique.

Vous reprendrez bien une bonne louche de chantilly ? James Horner en a toujours eu des bombes pleines sous la main, qu'il pressait avec une allégresse lacrymale variant selon ses dispositions d'esprit. Aujourd'hui comme à l'époque, il y a vingt ans de cela, le vieux Van Cleef ne s'étonne guère que le compositeur ait vu dans le cachet résolument "vieux jeu" de Titanic l'inattaquable prétexte à faire venir à tout bout de champ aux yeux de ses musiciens des humeurs aqueuses. Morceau choisi.

James Horner était surnommé le compositeur de rêve, et il l'était, il l'était vraiment.

Heureusement pour lui, quand même, qu'il sut faire perdurer sa carrière au-delà d'une poignée de jours dans les inhospitalières eaux hollywoodiennes.

Ce petit extrait peut-il figurer légitimement dans cette case sachant que la musique fut composée par Zbigniew Preisner et heureusement accolées aux images de The Tree of Life parTerence Malick ?

The Grid (extrait du final explosif de Koyaanisqatsi) a t il été déjà présenté dans cette case ouverte à la célébration de la musique de film avec seulement l'image ou pour l'image ?

Et ce cher Bob, l'air aussi madré qu'ingénu, qui nous apporte sur un plateau deux scènes certes entièrement musicales, mais déjà dégraissées à l'origine de tout bruitage ou dialogue ! Bon, par définition, camarade roublard, tu demeures indéniablement dans les clous. N'empêche que je t'ai connu par le passé mieux inspiré, et pas qu'un chouïa. Nous dénicheras-tu un jour une vidéo d'une trempe comparable à celle de Carlito's Way, sacrée trouvaille de ta part qui nous avait tous laissé sur l'arrière-boutique ?

Lee Van Cleef a écrit :Vous reprendrez bien une bonne louche de chantilly ? James Horner en a toujours eu des bombes pleines sous la main

Oui, sans doute. Mais quel délice à mes oreilles... Merci pour la video musicale, vieux compère arthritique !


- Pu... c'est d'la bombe (chantilly) ce met Hornerien ! N'est-ce pas Darky ?

Une p'tite réalisation perso...

De la fine ouvrage, Grand Sachem, pas de doute. Histoire de chipoter un brin, l'on pourra toujours pointer d'un index comminatoire l'abrupte façon avec laquelle la musique s'interrompt, mais c'est bien tout. J'espère que tu projettes de réaliser très bientôt d'autres vidéos de ce rutilant acabit !

Merci Grand maître du genre.

Merci pour ce bonbon ! Un morceau d'anthologie dans la carrière de JNH.

Merci Obi ! Bin du coup, je vais en faire un autre je pense...

Tu n'as sans doute que l'embarras du choix, même en te limitant à l'oeuvre de JNH.

Tiens justement ! Loin de moi l'ignominieuse idée de t'opposer la plus déloyale des concurrences, Grand sachem, mais je songeais moi-même ces temps derniers à m'offrir un second round face à The Fugitive. Je n'ai jamais vraiment digéré le coup de Trafalgar dont fut autrefois victime, deux mois après qu'elle ait été mise en ligne, la vidéo bricolée par mes mains couturées de cicatrices autour du fameux Stairway Chase...

Vas-y direct ! Je n'envisage pas du JNH pour le second round

Tant que l'on n'a pas droit à du mister Z, hein...