Je crois me souvenir qu'il existe un topic du plus haut intérêt pour nous autres béophiles, où sont recensés les DVD et Blu-Ray nantis d'une piste musicale isolée. Un onctueux caviar pour qui souhaite mesurer l'impact d'une partition sur des images entièrement nettoyées de leurs bruitages et leurs dialogues. Mais le Net dissimule lui aussi quelques mines d'or dont je vous propose, sur le présent fil, de révéler l'accès. Et pour démarrer, honneur à Michael Kamen, enfin éclaboussé des feux de la rampe grâce aux sublimes rééditions de ses Die Hard. Ici, c'est son autre série phare, Lethal Weapon, qui démontre toute sa formidable habileté à mettre le feu (musical) aux poudres. Mel Gibson cavale tel un forcené dans Hollywood Blvd, sulfateuse au poing, et on en prend plein les tympans !

Très bonne idée de proposer cela.
On se rend vraiment compte de l'importance de la musique.
En tout cas, grandiose la musique!!

Moi, rendre hommage aux coups de bourre synthético-orchestraux de mes ennemis mortels ? Vous n'y êtes point, les enfants. En réalité, c'est le fan psychotique de Michael Bay qui prend aujourd'hui la parole pour concéder quelque vertu au déblayage sonore de Bad Boys et The Rock. La bande à Zimmer connaissait alors ce que je me répugne à appeler son âge d'or, et le punch primaire dont faisaient preuve leurs "meilleures" oeuvres collait à merveille, il faut bien le dire, au découpage stroboscopique et aux cadrages suintants de vulgarité chichiteuse dont le divin Michael a fait son blason. Ou quand les grands esprits, au lieu de se rencontrer, se télescopent joyeusement...

S'il y a un titre qui est particulièrement gâté par le Tube dans l'illustration musicale qui nous intéresse, c'est bien Matrix. Au travers des empoignades en apesanteur de Neo et Mr. Smith, dont chaque épisode a fait son morceau de bravoure mastoc, le crescendo toujours plus musclé de l'écriture de Don Davis atteste un vrai sens de l'à-propos. A la fin de l'original, la musique accompagnant le féroce mano a mano procède à un mitraillage "matrixien" en règle, indéniablement spectaculaire, mais peut-être trop scrupuleusement assujetti aux coups de tatane qui inondent l'écran. Avec Reloaded, le compositeur franchit un nouveau palier en invitant les giclées technoïdes, jusqu'alors tenues à l'écart, à se mêler aux grandes noces symphoniques. Résultat, la débauche musicale du fameux Burly Brawl envoie sacrément la gomme (et, accessoirement, sauve du ridicule les duplicatas en caoutchouc de Hugo Weaving) ! Quant au bouquet final de Matrix Revolutions, théâtre d'un choc sur-stylisé entre les dieux du monde digital, il bascule dans une dimension opératique grâce aux bons soins d'un Davis qui a jeté le plus infime complexe artistique aux orties.

Très bonne idée Lee..... D'ailleurs, j'aurai bien aimé intituler ce topic "La Séquence du Spectateur"
Aller, première contribution en ce qui me concerne pour ce topic, avec la fameuse séquence de poursuite d'Outland de Peter Hyams (1981) où Maitre Jerry - dans un élan Stravinskyien - accompagne Sean Connery lors de la poursuite d'un malfrat dans les coursives de la station spatiale Io : OUTLAND (1981) - Hot Water

Edit : je viens de me rendre compte que j'étais "un peu" hs, avec ma bande son "normale" (bruitage + musique + dialogue) mais l'alchimie image-musique est quand même là.

Bmcready a écrit :je viens de me rendre compte que j'étais "un peu" hs, avec ma bande son "normale" (bruitage + musique + dialogue)

Inutile de se leurrer, mon cher Mac. Ce topic est condamné à très brève échéance à expirer de sa belle mort, les séquences strictement musicales comme celles que j'ai réussi à dénicher ne se bousculant pas vraiment au portillon. Mais le jeu en valait néanmoins la chandelle, tu ne trouves pas ? Et puis il y a encore quelques cartes dignes d'intérêt qui attendent d'être tirées de ma manche... Tel, par exemple, ce très sympathique extrait d'Innerspace, où maître Jerry, puisqu'on parlait de lui, gambade d'une ambiance à une autre en l'espace de deux petites minutes.

Innerspace n'est pas sympathique, c'est un chef d'oeuvre, non mais alors !
C'est un de mes Goldsmith préféré (l'ensemble de son oeuvre pour Joe Dante est fantastique).

Autre grand moment de cinéma où la musique n'y est pas pour rien. Avec sfx et dialogues, hélas.

http://youtu.be/jdnasj3oaCY

Sois tranquille, Austin au serpent fureteur. Je ne qualifiais de sympathique que l'extrait choisi par mes soins, et non le film dans son ensemble, qui demeure l'une des plus explosives réussites de Joe Dante. Pour le reste, eh bien... Force est de constater que vous ne vous creusez pas plus que ça le citron pour coller à la thématique de ce topic, les enfants ! Heureusement que le vieux Van Cleef veille au grain, en proposant séance tenante un aperçu du Batman de Burton que galvanisent les formidables envolées de Danny Elfman. Grâce à notre rouquin fétiche, l'inquiétante majesté du Caped Crusader étincelle comme jamais de mille feux noirs.

Pour en revenir à Matrix, je me suis dit qu'il n'existait pas de meilleur endroit pour vous refourguer un lien que j'avais posté jadis. On y voit Neo botter les fesses des mignons du Mérovingien, mais cette fois sur les déflagrations corsaires du bien nommé Chateau Swashbuckling que Don Davis avait soumis en première instance aux Wachowski. Inutile de vous cacher qu'en plus de ne jamais trahir le son Matrix si caractéristique et de puissamment seconder les chorégraphies de Yuen Woo-ping, le panache exubérant qui se déchaîne là ravit mes vieilles oreilles conservatrices. Il faut cependant reconnaître, inévitable revers de la médaille, que le résultat n'a pas l'efficacité immédiate et viscérale dont Rob Dougan a finalement marqué la séquence.

Lee Van Cleef a écrit :Pour en revenir à Matrix, je me suis dit qu'il n'existait pas de meilleur endroit pour vous refourguer un lien que j'avais posté jadis. On y voit Neo botter les fesses des mignons du Mérovingien, mais cette fois sur les déflagrations corsaires du bien nommé Chateau Swashbuckling que Don Davis avait soumis en première instance aux Wachowski. Inutile de vous cacher qu'en plus de ne jamais trahir le son Matrix si caractéristique et de puissamment seconder les chorégraphies de Yuen Woo-ping, le panache exubérant qui se déchaîne là ravit mes vieilles oreilles conservatrices. Il faut cependant reconnaître, inévitable revers de la médaille, que le résultat n'a pas l'efficacité immédiate et viscérale dont Rob Dougan a finalement marqué la séquence.

Bon bah le lien a pas fait long feu

Rencontrerais-tu certaine difficulté pour activer tout le fichu bazar, ami Nesquik ? Incompréhension hébétée de ma part si tel est le cas, car sur mon ordinateur pourtant lymphatique et perclus de rhumatismes, le lien fonctionne à la perfection.

Chez moi il fonctionne.
C'est fou ce que ça sonne Silvestri, en fait.

Chez moi ça marche aussi très bien. D'ailleurs je ne connaissais pas du tout et je trouve ça surprenant et très intéressant à entendre.

Lee Van Cleef a écrit :Heureusement que le vieux Van Cleef veille au grain, en proposant séance tenante un aperçu du Batman de Burton que galvanisent les formidables envolées de Danny Elfman. Grâce à notre rouquin fétiche, l'inquiétante majesté du Caped Crusader étincelle comme jamais de mille feux noirs.

Infinis remerciements, ami Lee, toi qui a troqué ton katana ninjarthritique contre un feutre des plus distingués, pour cette brillante démonstration de la parfaite alchimie Burton/Elfman/Walker ! Je ressens plus de frissons dans cette minute et demie, plus de magie et de sens du cinema, que dans les presque 8 heures des aventures non-batmaniennes du chevalier noir de Nolan/Zimmer. Mais on me répondra sans doute que c'était une autre époque, un autre style, un autre Batman (et je suis d'accord entièrement d'accord sur ce dernier point) !

Lee Van Cleef a écrit :Rencontrerais-tu certaine difficulté pour activer tout le fichu bazar, ami Nesquik ? Incompréhension hébétée de ma part si tel est le cas, car sur mon ordinateur pourtant lymphatique et perclus de rhumatismes, le lien fonctionne à la perfection.

Bon ça doit venir de mon ordi car ça ne fonctionne pas
Je pense qu'un petit formatage ne sera pas de trop

Sam Lowry a écrit :Infinis remerciements, ami Lee, toi qui a troqué ton katana ninjarthritique contre un feutre des plus distingués, pour cette brillante démonstration de la parfaite alchimie Burton/Elfman/Walker !

Je voudrais t'y voir ! As-tu seulement jamais essayé de dissimuler la forme oblongue et coupante d'un katana dans la jambière d'un pantalon de flanelle ? Si tu veux tout savoir, l'idée n'est pas de moi mais du diablotin écarlate, qui a tenu mordicus à ce que j'abandonne mon classieux pyjama en résille sombre pour un costume trois pièces, plus adapté, selon lui, à un certain événement dont il consentira peut-être à vous toucher quelques mots, un jour...

Un peu plus haut, Sam aux Deux Excroissances Crâniennes s'était enhardi à grouper les mots "frissons", "magie" et "sens du cinéma" dans un même post. Je pourrais m'accaparer à mon tour cette rhétorique élogieuse en évoquant l'enchanteur Legend, qui a vu maître Jerrry se surpasser. Le petit digest ici présent est à ce sujet d'une imparable éloquence, donnant à voir comme à entendre l'apport miraculeux de cette féérique symphonie au conte de Ridley Scott. Les croassements synthétiques que trainent dans leur sillage les gobelins verruqueux, le majestueux essor choral saluant l'apparition des licornes, la valse macabre dans l'antre de Darkness, qui reste sans doute l'un des plus beaux coups d'éclat ténébreux de Goldsmith... Tout ici exsude une fantastique harmonie entre les pulsations de la pellicule et les frémissements symphoniques d'un compositeur au zénith de son irremplaçable talent.

De mon côté je me permets de vous proposer une petite escapade en Alaska.

Adequacy a écrit :De mon côté je me permets de vous proposer une petite escapade en Alaska.

Merci Adequacy ! Cette musique d'Horner est tout simplement merveilleuse, magique, grandiose... Je regrette cette époque où il composait pour des dessins animés, ses meilleurs BO à mon goût!

oui cette bo est vraiment bien =) je n'arét pas de les écouter

a noter que le thème utilisé a 1:26 est un thème de déséspoir utilisé assez souvent par James Horner notamment Enemy at the Gates ( ) et même dans titanic

Adequacy a tiré une excellente carte avec Balto, sans doute l'une des oeuvres les plus bondissantes du Horner des années 90. Au tour du vieux Van Cleef, maintenant, de proposer un classique (amplement reconnu, celui-ci) de ce bon vieux James, à savoir Willow. Et même si la rituelle foire aux citations éclate dès le prologue, les somptuosités harmoniques accompagnant le voyage vers l'inconnu d'un couffin et de son précieux contenu ne peuvent qu'abattre toute résistance... Enfin, exceptée celle de Soundtrackman, qui va sûrement profiter de l'occasion pour susurrer tout bas que Willow, ben c'est tout pourri. Rabat-joie, va !

Ce qu'il y a de miraculeux avec John Williams, c'est qu'il réussit fréquemment à donner l'impression que ses savants jeux musicaux sont à la fois en totale osmose avec ce qui se déroule à l'écran, et libres d'exaucer à leur guise leurs propres desiderata. On s'en rend parfaitement compte devant Jaws, où la partition, indispensable compagnon de route de ce cher Bruce et ses multiples péchés de gourmandise, vibre et frissonne toutefois à une cadence qui n'appartient qu'à elle.

Bon, c'est pas un compositeur de BO mais l'utilisation d'un morceau classique... On peut quand même ? J'ai toujours trouvé cette scène fabuleuse !

Tabitha King récupère le manuscrit de son mari au fond de la corbeille à papier de leur caravane miteuse et conseille à son mari Stephen de persévérer. Le livre sort, Brian de Palma l'adapte, Donnaggio s'occupe de la musique. la suite appartient à la légende

Bon j'ai mal lu le sujet du topic, j'ai pas nettoyé l'image. Merci d'enlever les extraits si ça ne le fait pas !