Franchement, parmi tous les grands noms de la musique de film, je ne pourrais pas en citer un seul où je rejette tout. Bien sûr, parmi les noms célèbres, il y en a certains dont le style, l'approche, glisse sur moi comme l'eau de pluie sur les plumes d'un canard. Les compositeurs de cinéma qui, généralement, ont du mal à me toucher aux tripes - il faut dire que j'ai une appréciation autant intellectuelle que viscérale de la musique - sont tous ceux dont je parle très peu en fait. Miklos Rosza me pose souvent problème et l'écoute du triple CD de EL CID tiendrait pour moi de l'exploit! Mais il y a quand même des morceaux ci et là dans l'oeuvre vaste du maître hongrois que j'aime beaucoup. J'ai toujours beaucoup de mal à rester attentif à une B.O. entière de John Barry même si j'adore certains thèmes. Sa musique ne m'est généralement pas désagréable, mais ne me prend pas aux tripes. Elle ne m'est pas viscérale. Ce qui ne m'empêche pas de reconnaître les qualités de ce grand musicien, bien sûr. Je connais de grands amateurs de classique qui n'aiment pas trop Mozart et d'autres qui n'aiment pas tellement Bach ou Beethoven mais rarement au point de ne rien aimer du tout. De Jerry Glodsmith,Georges Delerue,Maurice Jarre et John Williams, il y a un certain nombre de B.O. que je vénère au plus haut point et pas mal d'autres qui me laissent indifférent ou pas très enthousiaste. Phil Glass et Michael Nyman ne me fascinent qu'à toute petite dose, une oeuvre ci et là. Philippe Sarde est un cas à part dans la mesure où si j'apprécie souvent ses musiques dans leur contexte, elles ne me procurent pas le même intérêt sur CD. Je me rends compte que c'est une musique qui ne m'émeut pas tant que ça dans une écoute seule. Les compositeurs de cinéma auxquels je suis le plus sensible et réceptif sont Lalo Schifrin,Toru Takemitsu,Alfred Schnittke,Per Norgard,Bernard Herrmann, Mikis Theodorakis,Ennio Morricone, le seul compositeur qui arrive à m'émouvoir avec de la "mauvaise" musique

...des compositeurs qui m'intéressent et me touchent bien au-delà de leurs travaux pour le cinéma et dont peu d'oeuvres me laissent de marbre, que ce soit dans le domaine du Septième Art, du jazz ou du contemporain. Chez Schifrin, par exemple, j'aime autant le musicien de cinéma que le musicien de jazz ou de classique.