DarkCat a écrit :A vous lire, je me rends compte, que je dois être allergique à un certain et récent cinéma français de genre. En effet, quasiment aucun film ne trouve vraiment grâce à mes yeux. Et au niveau réalisateur, c'est pas mieux.
Je crois que, comme beaucoup, je suis dans un cas un peu similaire similaire au tien...
Même si, à mon humble avis, ça reste un vrai amalgame que de placer Jeunet aux côtés des autres noms de cette liste: son cinéma (d'une toute autre dimension à mes yeux

) n'a pas grand chose à voir avec les films d'action des Gans, Kounen, Siri, Besson ou Kassovitz...
DarkCat a écrit :Quant au cinéma français, j'ai beau réfléchir, mais je crois qu'il ne m'intéresse guère plus.
D'ailleurs c'est cool que tu ais posté ton message, car ces propos sont assez symptomatiques de la situation de ce cinéma qui, avec patience et persévérance à réussi le coup, après avoir progressivement désintéressé le reste de la planète, d'en dégoûter jusqu'à son propre public national (et honnêtement, dans un sens, ce n'est que justice étant donné cette espèce de tradition historique du film de qualité "téléfilmesque" qui règne depuis 30 ans... du moins globalement, parce qu'au cas par cas, il y a quelques vraies perles)...
Du coup, par manque de patience (et dieu sait qu'on a toutes les raisons de les comprendre !) à chercher les exceptions particulièrement brillantes, les gens, en général, lorsqu'il s'agit d'énumérer des films français qui leur ont plu (ou du moins pas déplu !) en viennent à citer des films plutôt sympas mais un peu anecdotiques.
On conviendra tout de même, j'en suis sûr, que malgré toute la sympathie qui peut parfois s'en dégager, des films comme "Deux Frères", "Va, vis et deviens", "Joyeux Noël", "Molière", "Jean de la Fontaine, le défi", "Le Bonheur est dans le pré", "Les enfants du marais" ou "Les tontons flingueurs", c'est pas non plus
Lawrence d'Arabie ou
Sunset Boulevard 
.
DarkCat a écrit :ou alors des films d'un autre temps, comme "Le Cerf-volant du bout du monde" ou "Les Otages" (des films d'une certaine naïveté, en quelques sortes).
De toutes façons, je ne vais pas revenir sur ma précédente diatribe concernant l'âge d'or du cinéma français, mais c'est clairement là qu'il faut chercher le top du top du top, à hauteur des meilleurs films de cette époque dans le reste du monde

! En tous cas, c'est là qu'on a le plus de chances de trouver du premier coup !
Des gens comme
Carné,
Tati,
Ophüls,
Cocteau,
Grimault,
Tourneur,
Vigo ou bien
Renoir,
Duvivier,
Autant-Lara,
Grémillon,
Clair (malgré son inégalité),
Le Chanois (oui oui !) ou même
Delannoy (oui oui ! bis)... ont réussi à cette époque, à façonner l'un des plus beaux cinémas du monde... Ou tout du moins, peut être bien le plus magique et poétique

!
Et aujourd'hui un Jeunet en est un authentique héritier, en plus d'influences Felliniennes clairement notables !
Sinon, puisqu'on y va chacun de sa petite énumération... Dans les décennies suivantes (de 60 à nos jours) voilà quelques belles exceptions (pour ma part en tous cas) qui me viennent tout de suite en tête (donc j'en oublie sûrement

):
-
Verneuil (pour "Week End à Zuydcoote", "Un Singe en Hiver" et quelques autres productions comme "Le Serpent", "100 000 Dollars au Soleil" ou "Le Président", parce qu'il n'y a pas à dire, Verneuil, il y connait tout de même drôlement son affaire ! )
- "Garde à Vue", "Mortelle Randonnée" et "Dites lui que je l'Aime" de
Miller (parce que c'est d'une mélancolie et d'une sensibilité quasi-surréaliste !

)
- "Tenue de Soirée", "Buffet Froid" et "Trop Belle pour Toi" de
Blier (parce que wouahou, quels chocs ! La drôlerie baroque grand-guignolesque et la poésie surréaliste conjuguées comme jamais !)
- "La Guerre du Feu", "Le Nom de la Rose" et "L'Ours" d'
Annaud (comme Walden ! Son "Ennemy at the Gate" est également plutôt excellent dans son genre et j'apprécie beaucoup le très mal-aimé "Sept Ans au Tibet" )
- "La Mort en Direct", "Laissez-Passer" (un des grands coups de coeur de ces dernières années !) et "Coup de Torchon" de
Tavernier (et peut être bien aussi "Un dimanche à la Campagne" pour sa qualité plastique)
- "Rois et Reine" de
Desplechin (surréaliste et fascinant, mais aussi irrésistiblement tendre lors de certaines séquences !)
- "Les 400 Coups", "Farenheit 451" et "La Sirène du Mississipi" (parce que je ne trouve pas que
Truffaut soit vraiment nécessairement synonyme de nouvelle vague, au contraire même !)
- "Les Douzes Travaux d'Astérix" (eeeet oui

! Il est génial ce film ! Preque du Terry Gilliam avant l'heure !)
- "Metzengerstein" de Vadim (pour son atmosphère surréaliste impressionnante et ses quelques plans de toute beauté)
- "William Wilson" de Malle (un peu pareil)
- "Masques" de Chabrol (j'admet également un plaisir coupable pour "La Décade Prodigieuse" et ses plans qui partent gratuitement dans tous les sens, Orson Welles et Anthony Perkins qui cabotinnent... mais pose néanmoins une atmosphère glauque plutôt intéressante

)
- "Un Papillon sur l'Épaule" de Deray (pour son côté kafkaien assez prononcé !)
- "Les Aventuriers" de Enrico (parce qu'on se croirait dans une grande BD d'aventure façon Tintin ou Spirou !)
- "La Grande Bouffe" de Ferreri
- "Alexandre le Bienheureux" (quasiment le seul vrai bon travail de Robert, mais qu'il est tendre ce film !)
Je mettrais bien également "Alphaville" de Godard... Et j'avoue un petit faible pour "Ponette" de Doillon et son final d'une grande sensibilité !
Sinon je ne sais pas si l'on peut considérer
Polanski et
Bunuel comme des cinéastes "français", mais sinon, dans leurs carrières francophones, il faudrait au moins évoquer "Le Locataire" (chef d'oeuvre complètement schizo et baroque), ainsi que "Belle de Jour" et "Cet Obscur Objet du Désir"

.
Et bien sur les films de
Jeunet !
Kfigaro a écrit :Pour moi qui suis un fou de Fellini : je ne trouve presque aucun rapport entre Greenaway et lui, l'italien est ironique, tendre, généreux, baroque et souvent loufoque tandis que l'anglais est ultra maniéré, chichiteux et précieux, à mon avis c'est franchement le jour et la nuit.
Dans les héritiers assez évidents de Fellini on peut par contre placer Gilliam et Jeunet

(voir Burton dans ses films les plus loufoques et esthétiques !).