Pense-donc qu'à l'époque le label Decca nous avait offert une galette bourrée à craquer en dépit des frais liés à un enregistrement effectué à L.A. - et à cette époque les chœurs étaient audibles sur les disques ! Imagine le splendide morceau Tarawa sans les voix !
Cet exemple était choisi à dessein (outre le bon mot

) : il est vrai que l'histoire des choeurs disparaissant de
The Last Airbender reste en travers de la gorge de bon nombre de béophiles, à mon avis, et prouve qu'il y a quelque chose qui ne va plus (sans que ce soit forcément de la faute du compositeur, dans le cas présent).
1999 fais-tu remarquer à juste titre, et voilà où nous en sommes aujourd'hui... Après une décennie d'excellence (les 90's), les années 2000 ont vu JNH se transformer en quelque chose que je ne reconnais plus, moi qui le considérais comme mon compositeur préféré et l'un des meilleurs oeuvrant à Hollywood pendant longtemps... Dans la période 2000-2005 il y a encore eu de très bonnes choses comme les films de Shyamalan mais aussi des choses beaucoup plus fonctionnelles et moins dignes d'intérêt (
Treasure Planet,
Peter Pan). Le déclin a commencé très nettement en 2005 lorsque Howard a accepté de travailler avec Zimmer sur
Batman Begins ; après
King Kong, qui reste selon moi la dernière grande musique de JNH, c'est le déclin.
Certes, il y a encore
Lady In The Water et
The Happening, qui sentent un peu le réchauffé mais qui demeurent tout de même d'une grande qualité ; certes, il y a le joyau
I Am Legend, qui renoue avec la flamboyance des années passées. On pourra aussi trouver que
The Water Horse est une jolie musique, mais après ? Combien de musiques fonctionnelles, anecdotiques, presque impersonnelles, alimentaires, pour ne pas dire dans certains cas : médiocres, de la part d'un grand compositeur comme JNH ?!
Freedomland : on y entend comme dans un four ;
Blood Diamond : les credits gigantesques et hallucinants mentionnant des musiciens et des choristes à qui mieux mieux, on ne les entend pas, y a trop de synthé et de post-Lebo M ; merci Remote Control !
The Lookout : assez insignifiant, du sous-Collateral (déjà pas génial) ;
Michael Clayton : une soupe aux somnifères, le fond du fond ; une nomination aux Oscars ? vous plaisantez !
The Great Debaters : idem, presque rien à entendre
Charlie Wilson's War : sympathique pot-pourri d'exercices de style, mais où est JNH ?
The Dark Knight : ah bon, y a du James Newton Howard là-dedans ? faudra me dire où !
Mad Money,
Confessions Of A Shopaholic : inédits, mais qui les voudrait ?
Duplicity : du sous-John Powell en mode The Italian Job ou Mr. & Mrs. Smith, de loin le moins intéressant ; passe, je t'ai vu !
Defiance : je croyais que John Williams n'avait rien sorti en 2009, en fait si : "
Schindler's List 2 : I saved them for the next time" !
Nanny McPhee & The Big Bang : un remake du score de Peter Pan, rien d'exaltant donc...
N'est-ce pas un peu fort de café ? Vous pourrez me trouver de mauvaise foi, mais mon dégoût est à la mesure de mon admiration passée. Jamais selon moi un musicien de premier ordre n'est tombé aussi bas et à tant de reprises. Avant, chaque fois que JNH s'essayait à un nouveau genre, il le transcendait et y imprimait sa marque au point que l'on sentait toujours sa personnalité (avec ici et là quelques influences, bien sûr), il s'agissait d'une heureuse rencontre entre un univers personnel et un film à servir au mieux, qui finissait effectivement servi au mieux. Maintenant c'est du mécanique, du routinier, de l'artificiel, du peu inspiré, et surtout JNH a cédé aux sirènes de Remote Control pour livrer des partitions de plus en plus serviles et impersonnelles. Comme le dit Scorebob, imiter un style ce devrait être uniquement pour en choisir un meilleur, mais ici c'est le contraire ; les impôts doivent avoir fortement augmenté pour que JNH accepte de servir une telle soupe...
Il n'y a qu'un mot pour tout cela : navrant.
Et je ne dis pas ça pour m'acharner sur Hans Zimmer, qui fait des bonnes choses de temps à autre ; c'est juste qu'il en existe déjà un (plus des dizaines de clones), pas besoin d'en avoir un autre.
C'est donc sans aucune attente que je vois débarquer
Salt, et sans aucune conviction que je l'écouterai.