tant de chose à dire sur ce merveilleux, ce fabuleux compositeur....

avez-vous un avis, des remarques ?

Walden a écrit :avez-vous un avis, des remarques ?

Oui, plusieurs :
- j'adore ce compositeur
- son thème pour Un Homme Amoureux est l'un des plus beaux thèmes du monde.

Et Je reviendrai plus tard étayer mes propos...

ho oui reviens !

célébrons ce merveilleux compositeur !!!

Et je dirais même que, selon moi, il a composé ce qui devrait être l'hymne français, avec "L'Hymne à la Liberté" tiré de La Révolution Française (je n'aime pas "La Marseillaise").
Et puis évidemment...ben Truffaut, quoi.

Sinon, j'aime ce compositeur pour la chaleur de ses orchestrations, pour la beauté et la pureté de ses thèmes ; il avait réellement une capacité étonnante à composer des morceaux d'une beauté absolue, qui portent tous sa patte inimitable (aaahhh ces flûtes ! Aaaahhh ces cordes !).
Autre exemple de "Love Theme" à tomber par terre : celui de Joe vs the Volcano (film totalement improbable). Dans le "End Credits", entre 2mn07 et 3mn07...c'est juste exceptionnel.
Il a vraiment trouvé un bel héritier en Desplat, en tout cas.

PS : et je reviendrai encore plus tard, car je sens que j'en ai vraiment beaucoup à dire sur l'ami Georges...

Homer a écrit : - son thème pour Un Homme Amoureux est l'un des plus beaux thèmes du monde.

Oh que oui. Et le film est superbe.
Sans être un grand fan (je trouve son style parfois un peu trop sucré), il y a plein de choses que j'aime chez lui, avec en premier lieu son don pour composer des mélodies exquises (c'est le mot, je crois) et son goût pour la musique ancienne, qu'elle soit médiévale ou de la Renaissance. Cela dit, je préfère nettement sa carrière hollywoodienne et son travail pour la télévision (y compris française) que ses oeuvres pour le cinéma français. Je me souviens que le thème d'Interlude servait de générique à une émission de radio où Eve Ruggieri lisait Autant en emporte le vent et que je suivais avec plaisir : j'étais fou de joie quand il est apparu sur les London Sessions. D'ailleurs, Delerue, je trouve que ça fonctionne mieux en compils qu'en albums, un peu comme Morricone. Mais ça ne m'a pas empêché d'acheter The Black Stallion Returns...

J'ai toujours aimé Delerue, mais une chose m'a toujours frappé (surtout lors de sa période américaine): il ne savait pas, pour moi, conclure ses morceaux, ou du moins, il le faisait un peu comme s'il avait quelque chose d'encombrant dans les bras et, ne sachant pas quoi en faire, le poser avec fracas, à coup de "zing-boum-boum" (flagrant sur les London Sessions)
Sinon, l'un de ses chefs d'œuvre reste La nuit américaine

George Delerue est un de mes compositeurs favoris. Question sucre, j'ai l'estomac solide Wyatt !
Comme vous le dites, c'est un mélodiste hors pair, et je crois qu'il avait un sens du lyrisme extrèmement sincère, quand il envoie les violons, à mon oreille ça ne sonne jamais faux. Un peu de provocation, peut-être, Wyatt, à dire que tu préféres sa carrière américaine ? Parce que quand même: Jules et Jim, L'insoumis, Le Mépris, La femme d'à côté, Cartouche, Cent-mille dollars au Soleil...Et puis, les années soixante, c'est quand même un peu l'âge d'or de Delerue non ?

D'ailleurs, j'ai l'impression qu'avec Morricone, c'est un peu le musicien qui représente ces années, notamment pour certains cinéastes fétichistes comme Wes Anderson. Il y avait quelques extraits de Delerue mélés au score de Desplat, dans Fantastic Mr Fox, et ça m'a semblé signifiant, parce que je vois Desplat un peu comme un héritier de Delerue. Le goût pour la mélodie, une idée du lyrisme qui me semble proche (Lust,Caution, The painted Veil...) même si musicalement, on n'est pas tout à fait dans la même tradition évidemment.

Avec trois instruments, une section de cordes, de vents, Delerue pouvait signer des choses magiques, comme A little Romance, ou Curlie Sue.

Le thème de Radioscopie, c'était aussi quelque chose !

Pour ce qui est de La Revolution française, et pour apporter de l'eau au moulin de Wyatt, je trouve que c'est dur à écouter en entier, je dois avoir un bootleg 2 cds de la chose quelque part, et je n'ai jamais pu aller au bout...

Et pour rappel, le site officiel du compositeur :

http://www.georges-delerue.com/

Je connais la musique de Delerue depuis tout petit puisque ma mère possédait le 45 T quatre titres de Jules et Jim. Il m’arrivait souvent de l’écouter.
Je me souviendrais toujours du bonheur de trouver par la suite les disques de Delerue. Notamment Agnès of God score auquel je voue toujours un véritable culte.
Je citerais juste une phrase d’Oliver Stone dans la préface du livre Georges Delerue une vie de Frederic Gimello Mesplomb
- C’est le plus épique des musiciens français parce qu’il parle directement au cœur !

Mes scores préférés sont A walk with love and dead, Les deux anglaises et le continent et Agnès of God of course.

J'ai eu l'immense chance d'écouter la magnifique fugue de PAUL GAUGUIN en compagnie de Colette Delerue elle-même, ce fut un grand moment d'émotion et de musique...

Wyatt Earp a écrit :Je me souviens que le thème d'Interlude servait de générique à une émission de radio où Eve Ruggieri lisait Autant en emporte le vent et que je suivais avec plaisir : j'étais fou de joie quand il est apparu sur les London Sessions.

Pareil ! L'émission s'appelait "Eve Ruggeri raconte" et j'ai eu un choc nostalgique assez incroyable lorsque, comme toi, j'ai découvert ce thème sur l'un des volumes des London Sessions. Je tanne d'ailleurs les labels pour qu'ils nous éditent la partition complète.

Et pour paraphraser Olivier Stone, je dirais que la musique de Delerue parle autant à l'âme qu'au cœur et c'est là sa force unique !

J'ai toujours aimé la musique de Delerue.
Et on ne peut pas reprocher grand chose à sa musique de film (si ce n'est peut-être une "relative" pauvreté harmonique, ou tout au moins une grande simplicité, ce qui en soi n'est pas forcément un défaut) : élégante, très mélodieuse, sucrée mais pas trop.
Et puis, surtout, il savait écrire des valses comme personne.
De temps en temps, lorsque le film s'y prétait, il savait également faire monter la tension de manière habile ou envoyer un grand coup de lyrisme qui pouvait tenir à bout de bras des scènes qui auraient été autrement plus plates sans son sens de l'emphase (dans le sens opératique du terme).
Le coffret que Lerouge lui a consacré (en 6 cds) est formidable, à ce titre, pour découvrir cet immense artiste, même si personnellement j'enrage un peu de voir un coffret qui laisse de côté certaines musiques essentielles sous prétexte qu'elles ont été éditées en version album "solo" par le même label... il y a un côté objet tronqué qui me gène. Mais, c'est tout de même un indispensable, je ne vais pas faire le difficile non plus.

La musique qui m'épate le plus de DELERUE,demeure cette fameuse suite de GAUGUIN par lequel l'art du compositeur touche
au sublime. Mais le grand et doux mélodiste qu'il fut ne doit pas faire oublier une facette plus cérébrale et atonale qu'il
développa quelque fois au cinéma,comme sur QUELQUE-PART QUELQU'UN et POLICE PYTHON. Ceci étant dit,j'ai vraiment une prédilection pour sa musique de GAUGUIN bien qu'elle soit couplée avec sa b.o. "Cent mille dollars au soleil" qui,elle,en revanche,me laisse plutôt de marbre. GAUGUIN est l'oeuvre de DELERUE que j'emmènerais sur une île déserte si je devais n'en choisir qu'une.

Même s'il aura fait du Bach toute sa vie, c'était un compositeur attachant et incontestablement l'une des grande figure de la musique de film en France. D'une façon générale, on sentait d'ailleurs qu'il était plus intéressé par le baroque que par la musique plus récente du XXe siècle; même si comme l'a dit Janus il fit quelques incursions assez intéressante dans la musique atonale. Dans les années 80, on peut sans doute lui reprocher de ne pas avoir su réellement innover dans son langage musical en répétant un peu les mêmes formules musicales qui ont fait sa popularité. En ce qui me concerne j'aimerais beaucoup une édition cd de Women in Love qui n'a toujours pas été édité intégralement. Mais je crois que les masters d'origine sont assez difficile à obtenir ou peut-être définitivement perdus...

Pierrebrrr a écrit :George Delerue est un de mes compositeurs favoris. Question sucre, j'ai l'estomac solide Wyatt !
Comme vous le dites, c'est un mélodiste hors pair, et je crois qu'il avait un sens du lyrisme extrèmement sincère, quand il envoie les violons, à mon oreille ça ne sonne jamais faux. Un peu de provocation, peut-être, Wyatt, à dire que tu préféres sa carrière américaine ? Parce que quand même: Jules et Jim, L'insoumis, Le Mépris, La femme d'à côté, Cartouche, Cent-mille dollars au Soleil...Et puis, les années soixante, c'est quand même un peu l'âge d'or de Delerue non ?

Attention, il y a des choses que j'adore dans sa carrière française (L'Africain, Un Homme amoureux donc, Cent Mille Dollars en effet...), mais il y en a moins que dans sa carrière US, c'est juste ça. Pareil d'ailleurs pour Jarre et Desplat. Ca tient sans doute aux genres des films illustrés.

Julien a écrit :Même s'il aura fait du Bach toute sa vie...

Détrompe, toi Delerue a écrit des pièces dans sa jeunesse résolument modernes et qui tranchent singulièrement avec ce qui l'a fait connaître pour le cinéma.

Sam Lowry a écrit : (si ce n'est peut-être une "relative" pauvreté harmonique, ou tout au moins une grande simplicité, ce qui en soi n'est pas forcément un défaut)

Ça dépend quelles oeuvres tout de même. C'est sûr que sa carrière américaine (que j'apprécie beaucoup d'ailleurs... à ce propos ses bandes-son hollywoodiennes me semblent notamment illustrer l'aspect le plus sucré de sa musique) reste souvent relativement simple (à quelques exceptions près)...
Mais tout au long de son parcours dans le cinéma il a quand même signé nombre d'oeuvres beaucoup plus troubles et tourmentées vis-à-vis de la tonalité.

Sinon pour ma part, j'ai longtemps considéré Delerue comme un compositeur qui excellait lorsqu'il s'agissait de mettre en valeur des mélodies charmantes (façon "Chère Louise" ou "Tendre Marie Charlotte", A Little Sex etc,...) ou d'exposer de grands thèmes (façon "The Storm & the Rescue" de Joe vs the Volcano, le "Thème de Camille" du Mépris, ou bien surtout le superbe "Concerto de l'Adieu" de Dien Bien Phu), mais ça s'arrêtait là...
Quant à ses partitions du type La Peau Douce ou L'Insoumis, elles m'apparaissaient intéressantes, mais pas suffisamment saisissantes à mon goût.

Et puis un jour j'ai découvert un disque époustouflant sorti des écuries Lerouge, regroupant notamment Police Python 357 et surtout Quelque Part, Quelqu'un... et alors là je me suis pris un baffe dont je me souviens encore . C'est là que j'ai pris conscience que le Geojo était bel et bien capable de concocter de vraies oeuvres percutantes ! En tous cas mon regard à changé à son égard à partir de ce moment là.

Aujourd'hui, en ce qui le concerne, mes préférences vont à:
- Police Python 357 et Quelque Part, Quelqu'un (évidemment ! sans ces partitions je crois que je n'apprécierais pas tant que ça le monsieur)
- L'Africain, pour son thème principal majestueux, ainsi que pour la mélodie super nostalgique qui accompagne le personnage de Deneuve
- L'Été Meurtrier
- L'Important c'est d'Aimer
- A Show of Force
- Lancelot du Lac, Fantômas et Lautréamont que m'a fait découvrir le fameux coffret de l'an passé
- "The Storm & the Rescue" (isolément du reste de sa bande son d'origine Joe vs the Volcano, que j'aime bien mais que je trouve très en dessous de cette piste qui domine largement le CD )
- "Le Concerto de l'Adieu" (idem)
- Cent Mille Dollars au Soleil
- Malpertuis
- Chouans ! (et je considère ce film comme un chef d'oeuvre à tout point de vue )


Concernant son corpus classique, pour l'instant je ne connais que quelques oeuvres pour petite formation, ainsi qu'une opérette (intitulée "Une Regrettable Histoire"), mais j'aimerais bien découvrir plus, notamment ses concertos, seulement c'est pas toujours facile à trouver...

Taboulez a écrit : mais j'aimerais bien découvrir plus, notamment ses concertos, seulement c'est pas toujours facile à trouver...

Son concerto pour quatre guitares et orchestre devrait encore pouvoir se trouver sans grande difficulté et ses quatuors à cordes
aussi que j'ai aperçus d'occas,chez Gilbert. Personnellement,je ne les ai pas pris,ayant eu d'autres priorités. Je ne peux donc pas t'en dire plus sur le contenu.

Stringer Bell a écrit :

Julien a écrit :Même s'il aura fait du Bach toute sa vie...

Détrompe, toi Delerue a écrit des pièces dans sa jeunesse résolument modernes et qui tranchent singulièrement avec ce qui l'a fait connaître pour le cinéma.

C'est vrai.

Merci Janus et d'ailleurs, pour ceux que ça intéresse, Prelight va bientôt sortir un CD d'une des oeuvres de jeunesse de George Delerue, un quartet apparemment, interprété par le Traffic Quintet sous la supervision d'Alexandre Desplat.
Je n'ai pas plus d'info pour l'instant mais dès que j'en ai je vous en fais passer.
Je ne sais pas si c'est très représentatif puisqu'il s'agit du début du troisième mouvement mais j'ai un extrait !

http://prelightfilms.com/videos/quatuor_delerue.mp3

Le CD devrait sortir dans l'année ...

C'est plutôt une bonne nouvelle que sa musique "personnelle" sorte progressivement sur cd,en espérant,parallèlement,qu'elle soit jouée en concert...ainsi que des suites de sa musique de film,bien évidemment. La plus belle chose qui puisse arriver à un
compositeur,c'est que des orchestres,des musiciens,aient toujours envie d'interpréter ses oeuvres et c'est apparemment ce qui
est en train de se passer. On ne peut rêver meilleure postérité.

Stringer Bell a écrit :

Julien a écrit :Même s'il aura fait du Bach toute sa vie...

Détrompe, toi Delerue a écrit des pièces dans sa jeunesse résolument modernes et qui tranchent singulièrement avec ce qui l'a fait connaître pour le cinéma.

C'est une réplique que j'ai piqué à Philippe Sarde. Ça me faisait marrer. Mais c'est vrai qu'on ne peut pas bien sûr réduire uniquement Delerue à Bach et la musique baroque même si c'est un style qui transparait fréquemment dans sa musique. Un peu comme Legrand d'ailleurs.

J'écoute en ce moment même "Cartouche" et il faut bien avouer que le fameux thème "Au revoir mon amour !", que je viens d'écouter trois fois de suite, me bouche un peu plus les artères à chaque écoute....mais quel bonheur tout de même ! Un plaisir aussi fort et coupable qu'une bonne tarte aux pralines.

Julien a écrit : Un peu comme Legrand d'ailleurs.

surtout chez Legrand veux tu dire !

C'est vrai que chez Legrand il y a pas mal de baroque (voir beaucoup selon les partitions), mais il y a surtout (et c'est souvent l'essentiel à mes yeux) énormément d'impressionnisme !
Bon chez Delerue un peu aussi, mais c'est généralement tout de même moins marqué et moins systématique que chez le père Michel je trouve.