Lovely Bones

[Walden]

le dernier Peter Jackson ne m'a pas totalement convaincu, s'agit-il du manque de tension dramatique (choix dramatique de se concentrer plus sur les relations et l'aspect fantastique que le côté thriller), de ce choix de couleurs qui ne me va pas, de ces mouvements répétés de caméras volante ? Une forme de "mauvais goût" qui lui colle à la peau ?


N'ayant pas vu HEAVENLY CREATURES je n'ai pas de point de comparaison pour apprécier cet opus onirique et poétique

la musique de Brian Eno, est, on s'en doute, quelconque, à se demander ce que l'on trouve à ce type connu surtout pour ses collaborations, et capable d'une musique du niveau de celle "composée pour les aéroports"....

quelques chansons entendues dans le film sont parfois plus passionnantes

reste une interprétation géniale de Stanley Tucci, de Saoirse Ronan (Wahlberg et Weisz ayant des rôles un peu en retrait), des recherches esthétiques et un sujet qui peut être vous toucheront. Niveau montage, c'est plutôt réussi car le film, sur ses 2h16, n'est jamais ennuyeux

[Lepithec]

Vu ce soir. Je suis plus enthousiaste que toi bien que je relève les mêmes défauts. Néanmoins, la prise de risque de Jackson sur ce film est telle qu'on ne peut que saluer sa démarche et le résultat, ma foi, est nettement moins gnan-gnan que prévu. Beaucoup de séquences sont franchement casse-gueule et le néo-zélandais s'en tire vraiment bien, par un montage, ralenti, cadrage qui désamorce le kitsch pour le rendre beau (si je puis dire). En gros, n'importe qui d'autre se serait planté facilement avec la même esthétique, mais ici je trouve que c'est authentique et on ressent qu'il y croit. Attention, je ne dis pas que c'est toujours de bon goût, mais c'est assumé et cela a du sens par rapport au reste (je trouve).

En dehors de cela, certaines séquences plus traditionnelles sont d'une maîtrise qui fait plaisir à voir, comme cette intrusion de la soeur dans la maison du tueur, c'est très Hitchcockien et c'est du grand cinéma ! Ici, la photo et les couleurs rappellent quelques grands moment du cinoche des années 70. C'est sûr que la musique n'a rien d'extraordinaire mais par moments, tout de même, il se passe quelque chose de grand.

Quant à l'histoire, elle n'est certes pas d'une originalité folle, le sujet est même traité de manière assez conventionnelle, mais au final j'ai eu l'impression d'un film "bizarre", d'une étrangeté qui ne laisse pas indifférent. Au lieu de faire un film efficace ou d'un genre précis, Jackson joue donc plutôt la carte du brouillage des pistes et des sentiments, d'où une impression de non-confort qu'on peut ressentir en tant que spectateur, mais c'est là qu'est belle la prise de risque, car heureusement cela n'handicape pas l'émotion (cf. la fabuleuse scène avec Wahlberg et Weizs à la fin qui rappelle d'ailleurs la scène entre Wahlberg et Deschanel à la fin de THE HAPPENING).

[Misquamacus]

Bien... J'attend de vois ça. J'ai trouvé le livre dans son traitement très choquant et absolument magnifique. J'ai l'impression d'après la BA et vos dires que Pidji a insisté sur les scènes fantasmagoriques au "paradis" alors que dans le bouquin c'est finalement très court.

[Lepithec]

Non, ce n'est pas très important en terme de durée, ni d'ailleurs d'un point de vue narratif, mais visuellement c'est chargé de sens. Cela pourra sans doute paraître lourdingue d'ailleurs pour le côté symbolique mais bon, c'est le risque et PJ en est bien conscient. Il n'a pas fait ce film pour qu'il plaise à tout le monde, mais pour évoquer une certaine vision de la mort (à laquelle on est absolument pas obligé d'adhérer, d'ailleurs). ce côté "le cul entre deux chaises" est la réussite du film à mon sens. Le revers de la médaille c'est que ce n'est pas grand public, et que par ailleurs le film manque de profondeur et de subtilité pour que les critiques aiment... du coup tout le monde trouve ça bof. Dans le sens où la démarche de PJ est effectivement plus intéressante et audacieuse que le film lui-même, ça peut se comprendre.

[Bearmugs]

J'ai trouvé le film un peu bancal. Autant la partie réelle est très réussie à tout point du vue, autant la partie "entre deux mondes" ne m'a pas convaincu. Je la trouve pauvre visuellement et souvent faible dramatiquement. Je me demande même si le film n'aurait pas été meilleur avec le personnage uniquement en voix off.

[Lee Van Cleef]

Pour moi, c'est bien simple : la déprimante scène d'ouverture m'a flanqué un tel bourdon que je n'ai pour ainsi dire rien assimilé de tout ce qui s'est ensuivi. On y découvre en effet les futurs parents de l'héroïne, Marky Mark et Rachel Weisz, à l'époque de leur folle jeunesse, dans une pièce littéralement bondée de livres (Albert Camus, Thomas Wolfe, peut-être aussi Tennessee Williams, et une ribambelle d'autres auteurs que je n'ai pas eu le loisir d'identifier) que la délicieuse Rachel dévore à belles dents (rassurez-vous, messieurs : pour peu que l'on se montre suffisamment persuasif, la donzelle est toute disposée à abandonner ses lectures, au moins pour un temps, afin de se livrer à des activités plus, disons... frivoles). Cet instant de bonheur tourne hélas au cauchemar par la faute d'un violent bond en avant, qui nous projette sans ménagement au coeur d'une réalité apocalyptique où la malheureuse s'est muée en une ménagère modèle, ne lisant désormais plus que des recueils de recettes de cuisine et des manuels censés apprendre à dompter une progéniture récalcitrante ! C'est toute l'horreur du monde des adultes que Peter Jackson nous dévoile en quelques plans d'une intolérable crudité.

[Wyatt Earp]

Voilà qui est fort bien dit !

[Misquamacus]

C'est toute l'horreur du monde des adultes que Peter Jackson nous dévoile en quelques plans d'une intolérable crudité.

Je dirai plutôt l'auteur, Alice Sebold. Car ce constat est très présent dans le bouquin. Et ça devient même bien pire par la suite... je ne sais si c'est respecté dans le film car... Toujours pas vu !