la palme d'or de la démagogie cette année....film tarte, des situations pas crédibles, une mise en scène inexistante, des plans assez laids où errent des acteurs comme des zombies désœuvrés (à part Dimitry Nazarov qui a une vraie présence)....des propos racoleurs sur la musique qui nous font croire qu'un orchestre de baltringues ivrognes peut en quelques mesures du violon du concerto de Tchaïkovsky devenir la philharmonie de Vienne (le concert final commence totalement faux tout de même comme un orchestre de gosses et comme par magie, dès l'entrée de la soliste, tout le monde se met à jouer comme des virtuoses surdoués....on prend vraiment le public de ciné pour des gogos)

d'autant que le film avoue sur la fin son propre ridicule. Mélanie Laurent dit brutalement au chef d'orchestre ivrogne "je refuse de jouer, un concert de musique n'est pas une psychothérapie"...vous comprendrez le grotesque de la situation en voyant le film

"non en musique technique pas important, spontanéité, spontanéité..." ben tiens, la musique ça ne s'apprend pas, ça ne se travaille pas, tout vient du cœur bien sûr, la musique ça vient tout seul...génération spontanée, viiiii

le rôle d'Armand Amar dans le film est minime, un peu de choeur russe, des arpèges, du remplissage...

le côté positif ? Des gens vont redécouvrir le concerto de Tchaïkovsky. C'est comme ça avec le cinéma, de façon ponctuelle le grand public redécouvre des pièces de musée. Celle-ci est un classique toujours excitant composé en 1878...nous sommes en 2009...bientôt 2010....

Ha oui, le concert final (le fameux) devait comporter également la Sérénade du même Tchaikovsky et la Première symphonie de Prokofiev...Ne vous inquiétez pas, vous n'entendrez ni l'une ni l'autre (surtout que le personnage principal, le chef d'orchestre, n'aime pas Prokofiev....bravo la démagogie en 2009, Tchaïkovsky c'est l'harmonie et la beauté sublime, Prokofiev c'est nul...faut surtout pas déranger les seniors qui vont s'esbaudir devant la tarte à la crème du répertoire par d'horribles dissonances de Prokofiev...pensez donc...un grand public de cinéma aux goûts musicaux aussi rétrogrades qu'il y a 80 ans...

voilà donc un film qui ne s'adresse ni aux cinéphiles (car le cinéma y est inexistant) ni aux mélomanes (car les propos sur la Musique y sont d'une bêtise abyssale)

quand je vois le succès du film, je m'inquiète...c'est d'autant plus bizarre quand on y a va avec une charmante personne qui a trouvé ça super émouvant, parce que là, on passe pour un horrible personnage (moi y en a pas compris l'émotion et tout ça, bouuuh...), et les collègues au boulot qui vous disent "ouais c'est super, on pleure à la fin"....

c'est d'autant plus rageant de voir un produit aussi artificiel et fabriqué de la part du type qui nous a fait un superbe VA, VIS ET DEVIENS...

vivement AVATAR pour voir du vrai cinéma, merde !

Walden, c'est simple, les gens sont déboussolés...

alors pour les remettre sur le droit chemin, lançons l'initiative Dharma sur une île lointaine...

Walden a écrit :"non en musique technique pas important, spontanéité, spontanéité..." ben tiens, la musique ça ne s'apprend pas, ça ne se travaille pas, tout vient du cœur bien sûr, la musique ça vient tout seul...génération spontanée, viiiii

Ce que tu dis là me fait irrésistiblement penser à Dead Poets Society. J'aime beaucoup le film, mais il en va tout autrement de son message d'un simplisme désarmant, qui fait de la création artistique un geste exclusivement instinctif, où l'apprentissage et la réflexion n'ont pas leur place. A chaque fois que je repense à cette monumentale absurdité (en général, alors que je suis aux prises avec ma prose refusant mordicus de prendre forme), je ne peux m'empêcher de grincer des dents et rouler des yeux d'un air sarcastique.