Ben ouais. C'est un peu comme la peinture hyper-réaliste: c'est très dur à faire, mais il n'y a pas grand chose à en dire. Ton truc là,le synchronimse, on appelle ça du mickeymousing, nous, et que tu le veuilles ou non, aussi fascinant que ça puisse te paraître, il s'agit de coller la musique à l'image en lui faisant tenir peu ou prou le rôle des bruitages, et une fois que tu as dis ça, tu as à peu près fait le tour de la chose. D'ailleurs, il me semble totalement fou d'arriver à en écouter sur disque. J'ai essayé une fois de m’intéresser aux scores édités des courts de Tex Avery, c'est inaudible. C'est presque la beauté du truc, d'ailleurs: ce genre de musique est indécollable de l'image. Un peu le comble de la musique de film, finalement.

Comme la peinture hyper-réaliste et la musique "bruitisante", ces pratiques ont l'intérêt de semer la confusion entre le réel et la copie du réel (pour la première) et entre la musique et le bruit (pour la deuxième), et donc de nous amener à nous interroger, autour de ces oeuvres, sur ce qu'est l'art. Au sujet du mickey-mousing bruitisant, je t'invite à lire un article publié sur Chronique Disney analysant la musique de l'épisode Rhapsody in Blue dans Fantasia 2000, justement arrangé par... Bruce Broughton. Et voilà qui achèvera de nous prouver que Bruce et son "mickey-mousing" sont réfléchis et porteurs de sens. Il y a beaucoup plus à dire et à penser de ces musiques, que ce que vous semblez estimer.

http://www.chroniquedisney.fr/dossier/2 ... inblue.htm

Je ne doute pas que ce soit une science musicale très élaborée, le mickeymousing, mais tu auras beau dire ce que tu veux, on a tout à fait le droit de trouver ça inaudible sorti de son contexte. Pas la peine de nous prendre de haut, non plus.

Je l'ai vue il y a 4-5 ans dans je ne sais plus quel film d'horreur anglais

he he he... je pense qu'on a regardé le film pour la même raison. C'était pas Book of Blood ? J'ajouterais qu'elle a même encore plus de charme ! Et un assez beau rôle, dans ce film.

Il y a beaucoup plus à dire et à penser de ces musiques, que ce que vous semblez estimer.

Vas-y ! Fais-toi plaisir !

la musique de l'épisode Rhapsody in Blue dans Fantasia 2000, justement arrangé par... Bruce Broughton.

Ce qui me conforte totalement dans mon opinion: Broughton n'aurait jamais su trouver la mélodie qui nous fait chavirer dès les premières mesures de Rhapsody. C'est pas grave hein ! A chacun selon ses moyens, c'est tout. D'ailleurs, Broughton a aussi bossé sur Tron Legacy- encore un film Disney/ Bien entendu, il a fallu des collaborateurs de son calibre pour apporter l'épaisseur orchestrale et parfois le vocabulaire musicale symphonique voulu aux idées du groupe, mais ce sont tout de même les idées mélodiques du groupe, jusque dans les choix d'emprunts (gros pompage de Tangerine Dream, notamment...) qui différencient ce score du tout venant à la remote control sortant des usines à blockbuster américaines. Jamais, Broughton tout seul n'aurait pu donner à Tron son énergie rock, son énergie dansante, sa séduction accrocheuse. Et je ne vois pas pourquoi il faudrait forcément dénigrer l'un pour apprécier l'autre. Aimer n'empêche pas de comprendre comment fonctionne les choses. Ce n'est pas parce le mickeymousing est compliqué (et encore,franchement, pour un compositeur avec un bagage académique, je ne crois pas que ce soit tellement sorcier...) qu'il en devient musicalement (et encore moins dans le rapport à l'image) interessant. Mais si tu te régales à t'envoyer du Tinker Belle ou du Horton au casque, le soir, les yeux clos, l'âme chavirée, ce n'est pas moi qui t'en empêcherais.

Wyatt Earp a écrit :Je ne doute pas que ce soit une science musicale très élaborée, le mickeymousing, mais tu auras beau dire ce que tu veux, on a tout à fait le droit de trouver ça inaudible sorti de son contexte. Pas la peine de nous prendre de haut, non plus.

Je ne vous prends pas de haut... Au contraire je vous prends de tout en bas : je ne suis pas un critique, je vous parle de musique de dessins animés et je clame haut et fort qu'ils méritent plus que le dénigrement général habituel...

Voici les indices des prochaines sorties Intrada prévues pour le 29 mars prochain :

One features a score from the mid-90s. It had a 35 minute album at the time, now we've added another 30 minutes by a major composer. Not sure how to describe the film -- is it a drama? sci-fi? a mystical beast that defies description?

The second is vinyl issue of a previous releases probably not of interest to this audience

Cela a déjà été évoqué sur les forums d'Intrada et FSM mais la sortie CD pourrait être une réédition de Powder de papy Jerry.

C'était déjà bien longuet, POWDER...

Il peut être intéressant de théoriser le mickeymousing dans ce qu'il cherche effectivement à faire admettre mentalement au spectateur par le recours à un son/instrument sur la réalité diégétique du film (et par extension, sur le réel).
Mais si Fantasia révèle que le rapport de force entre musique et image peut très bien être renversé, il ne me semble pas, de mon point de vue, être l'exemple le plus pertinent pour démontrer la virtuosité de cet artifice musical que tu soutiens Jimbo justement parce que le régime de production de ce long métrage est totalement diffèrent de ce qui se pratique communément au cinéma.
Enfin, sans vouloir parler au nom de Pierrebrrr ou Wyatt, je pense qu'ils ne sont pas hommes à dénigrer les musiques de dessins animés.

Enfin, c'est comme ça que je vois les choses.

Edern a écrit :Cela a déjà été évoqué sur les forums d'Intrada et FSM mais la sortie CD pourrait être une réédition de Powder de papy Jerry.

J'ai écouté quelques extraits disponibles sur Youtube de l'édition Hollywood Records, et j'aime énormément le thème principal, qui me rappelle par endroit celui que Jerry composa pour The Edge, allez savoir pourquoi... Et vu qu'on ne peut aujourd'hui le trouver d'occaz. et en très bon état à moins de 30 €, c'est pour moi une bonne nouvelle

Moi ça me fait plutôt penser à Rudy

RUDY date de 1992 il me semble. Là, on est sur un score du milieu des années 90, ce qui concerne POWDER, dont l'album original tournait autour des 35 minutes.
En ce qui me concerne, pas mal de choses concordent vers POWDER.

Sans vouloir vous déranger, et si je peux me permettre, il semble que le mickey-mousing n'est plus forcément lié aux dessins-animés. En effet, certains films, surtout des comédies il me semble, utilisent aussi ce procédé, alors que des dessins-animés ne l'utilisent pas.
Et évidemment le mickey-mousing ne me dérange absolument pas en écoute isolée. Et "Horton" aux enceintes, le matin, les yeux ouverts, c'est aussi très bien.

Hutch a écrit :RUDY date de 1992 il me semble. Là, on est sur un score du milieu des années 90, ce qui concerne POWDER, dont l'album original tournait autour des 35 minutes.
En ce qui me concerne, pas mal de choses concordent vers POWDER.

Ma réponse a propos de Rudy concernait surtout le post de 2flicsamiami qui trouvait que le thème de Powder ressemblait à The Edge. Oui je sais, j’ai pas quoter

C'est ce que j'avais compris en te lisant, pour ma part.
Pour en revenir à Powder, je serais ravi s'il s'agit bien du titre à venir chez Intrada (les indices ne semblent pas laisser une grosse place au doute, cela dit). Je me rappelle avoir beaucoup aimé le thème, et le CD est depuis longtemps introuvable à un prix "correct".

Obiwan71 a écrit :C'est ce que j'avais compris en te lisant, pour ma part.

Comme je me fais vieux j’ai toujours cette peur d’avoir écrit une bêtise quelque part ! Ca me rassure que des gens me comprennent encore

2flicsamiami a écrit :De plus, la courtesse d'une critique

Nom d'un katana en résilles vermeilles ! Dans quels tréfonds fangeux de dépravation linguistique as-tu bien pu t'amouracher d'un vocable aussi hideusement bossu que celui-là ?

Internet, cet antre sulfureux, est capable de légitimer tout et n'importe quoi, y compris (surtout !) l'illégitime. Tu serais mieux avisé, Trooper, de te ranger sous la bannière du vieux Van Cleef, qui maintient de toutes les rides vindicativement plissées de son front que cet oiseau-là n'a rien de très catholique.

Il s'agit pourtant de Moyen Français, apparemment...

Powder n'est sans soute pas un grand Goldsmith... beaucoup de glucose... Le réalisateur avait d'ailleurs tenté d'orienter Goldsmith sur un score plus mystérieux mais Goldsmith s'en était un peu foutu. Mais j'ai toujours été fasciné par la séquence finale de ce film atypique. J'adorais le CD, dont j'ai dû me séparer, aussi je ne me pose même pas la question: achat direct!

Evocation Christique par excellence!

comment peut-on dire avec autant de cynisme que le score de POWDER est plein de glucose ??? C'est une des plus sublimes mélodies de Jerry !!! Il y a mis tout son cœur et cela s'entend bon sang, pour un film qu'il a adoré !!! Justement le metteur en scène explique bien que Jerry était las de ses scores sombres et voulait s'épancher émotionnellement, et avec quel bonheur il l'a fait ! Du coup c'est Jerry qui a eu raison et le metteur avait tort sur l'orientation du score, c'est clair. Superbe ce témoignage de Victor Salva, merci beaucoup pour ça

Powder, jolie partition en effet...
Vous croyez qu'ils vont inclure cette version du thème en bonus : https://youtu.be/FGXc7vzVMq8?t=1m15s ?

Walden a écrit :comment peut-on dire avec autant de cynisme que le score de POWDER est plein de glucose ??? C'est une des plus sublimes mélodies de Jerry !!! Il y a mis tout son cœur et cela s'entend bon sang, pour un film qu'il a adoré !!! Justement le metteur en scène explique bien que Jerry était las de ses scores sombres et voulait s'épancher émotionnellement, et avec quel bonheur il l'a fait ! Du coup c'est Jerry qui a eu raison et le metteur avait tort sur l'orientation du score, c'est clair. Superbe ce témoignage de Victor Salva, merci beaucoup pour ça

Je suis sûr que Goldsmith aurait été moins motivé par le film s'il avait su ce que fabriquait Salva hors-plateau...Mais quoiqu'il en soit, c'est en partie à cause du score que je n'aime pas le film. Salva avait raison, il manque de subtilité et de mystère dans son approche (la musique est direct dans... le glucose, oui) et il aurait dû avoir le courage de le dire à Goldsmith dont le job est de faire ce que veut le réalisateur et pas le contraire. Même si bien sûr on peut comprendre qu'un béophile comme lui n'ait pas osé aller contre son idole, ça représente bien sûr les travers d'être un fanboy quand on est cinéaste, hein JJ ?