"Big Mess" : J’y suis allé à reculons, le côté anxiogène des premiers extraits sur le net, avec des clips syncopés et stroboscopiques, y est surement pour quelque chose.
Donc j’y suis allé reculons, près à faire demi-tour. Et puis… Cet album sombre, torturé, saturé, agit peu à peu comme une drogue. Ni va pas, reviens ! Mais il envoûte, il surprend, il saoule. Et il est déjà trop tard.
Insidieusement, il rampe, il se faufile. On a l’impression d’une même psalmodie « dark » et triste, mais non. C’est autre chose. Cauchemar éveillé ? Rêve fiévreux ? Toujours pas.
Parce qu’il est là, le Elfman fun et fou, caché quelque part. Il est là, comme un clown terrifiant.
Des bribes d’anciens scores bizarres comme « Freeway », « Dead Presidents » apparaissent ça et là,
Les copains délirants du groupe «Oingo Boingo » se cachent dans l’ombre.
Tim Burton assiste au spectacle, impuissant.
Et le tout est une farandole démente, juste adoucie de temps en temps par les violons de Bartek. Danny explique la période que l’on vient de vivre. Il la fait ressentir. A fleur de peau, quitte à écorcher.
L’écoute de cet album, sous une chaleur écrasante où même le brumisateur est inutile, où l’on cherche l’ombre et un éventuel réconfort sensoriel, est une expérience éprouvante mais jamais inintéressante.
Une drogue je vous dis. Ou une absinthe capable de rendre sourd.
J’y suis allé à reculons. Et je m’y suis perdu.
J’ai peur d’y retourner. Mais la voix de Danny, souvent magnifique et surprenante par ailleurs, m’appelle. Elle susurre, elle enjôle, elle menace.
J’ai peur d’y retourner. Mais je n’ai pas le choix.
Dément.
N’y allez pas, mes ami(e)s.
Enfin si, allez y. Mais je vous aurez prévenu.
