BRILLANT recyclage, les artistes parfois ne font que peaufiner encore et toujours la même œuvre en quête d'une espèce de "perfection".

Les propos de James Cameron au sujet du travail d'Alan Silvestri sur THE ABYSS ne sont pas particulièrement négatifs envers le compositeur,
c'est plus une constatation réaliste sur le fait qu'Horner a ce truc en plus que Silvestri n'a pas forcément - notamment dans la particularité avec laquelle Horner
transcendait les émotions humaines avec profondeur dans sa musique - ce qui n'enlève en rien la qualité de la musique de ABYSS. Je trouve que c'est avec les PREDATOR l'un des meilleurs travaux de Silvestri, peut être son score le plus original et le plus personnel malgré quelques influences (oui il y a du BRAINSTORM dans le Main Titles, et les choeurs angéliques de la fin du film font là aussi penser à Horner), mais cela reste une très grande partition d'une qualité ahurissante, profonde, aquatique, à la fois moderne et classique, d'une puissance évocatrice impressionnante. Je trouve aussi que Silvestri s'est complètement dépassé, probablement à cause des exigences tenaces de James Cameron et de sa volonté de créer un climat sonore particulier dans le film. D'ailleurs, Silvestri n'a jamais refait un score similaire par la suite - CQFD - Pour le coup je me demande même si Horner aurait fait mieux ou s'il aurait été capable de créer cet univers musical sonore si particulier que Cameron souhaitait pour son film.

Le score de ABYSS a même eu un certain impact par la suite, je pense notamment au fait que John Ottman l'a utilisé dans les temp tracks de USUAL SUSPECTS
ou Trevor Jones dans CLIFFHANGER (flagrant dans "Kynette is Impaled").

Ces propos de Cameron m'étonnent, je ne pensais pas qu'il vénérait autant le style de James Horner. Je l'ai toujours pris pour un cinéaste dont la gestion de la musique n'était pas le point fort, sûrement à cause de son travail de charcutier effectué sur les morceaux d'action de Titanic ou d'Avatar lors du mixage des films.

On peut donc éspérer qu'il insiste pour que le successeur d'Horner respecte au maximum l'univers musical créé pour Avatar. C'est toujours compliqué à gérer comme situation, faut-il engager un compositeur dont la mission sera de réaliser un travail de copiste ? Ou au contraire quelqu'un qui viendra inscrire sa propre patte ?

retour au foyer et écoute attentive du superbe score de SEARCHING FOR BOBBY FISHER. Le genre de film avec lequel James HORNER était totalement en phase émotionnellement, cela s’entend par la profondeur et la délicatesse de son écriture, qui évoque les couleurs de son travail pour Phil Alden ROBINSON, FIELD OF DREAMS et SNEAKERS et en filigrane l'influence d'Arvo PART

Honte à moi je ne le connaissais pas. En effet, quelle délicatesse. C'est étonnant de voir que ce score préfigure le Horner typique des années 2000 avec des morceaux comme The Castle ou Josh and Vinnie qui rappellent furieusement The Machine Age ou A Kaleidoscope of Mathematics.

Pas de deux
Au fil des écoutes cette musique me bouleverse ! Difficile de retenir ses larmes, sachant que cette oeuvre est sa première et dernière composition extra cinématographique...
C'est fou comme j'ai du mal à m'y faire, j'ai l'impression de perdre quelqu'un de très proche.
Eh mer... c'est parti...

Cinéphonia a écrit : Pas de deux
... cette oeuvre est sa première et dernière composition extra cinématographique...

N'oublie pas Spectral Shimmers (1978) et Collage (2015)...

Shardar a écrit :N'oublie pas Spectral Shimmers (1978) et Collage (2015)...

Ah je ne savais pas pour le second titre...

Je te recommande cette lecture sur JHFM si tu veux en savoir plus sur Collage.

Première écoute de Southpaw. Très surprenant. Certainement le score le plus dépouillé de James Horner, le moins ample, un des plus sombres. Il me semble que c'est chronologiquement sa dernière partition (The 33 a été composé avant), il y a quelque chose d'étonnant à finir sur une oeuvre qui ressemble aussi peu à ce qu'on connaît de lui.

On pense à Hans Zimmer sur la première piste, puis cela m'a en particulier évoqué le Memento de David Julyan dans l'aspect atmosphérique. J'aime beaucoup le morceau A More Normal Life et puis ce joli thème au piano plein de mélancolie hornérienne présent notamment dans House Action, A Long Road Back ou How Much They Miss Her qui rappelle le love theme d'Amazing Spider-Man.

Je suis moins convaincu par la partie plus électronique de la partition, mais je pense que cela nécéssite quelques écoutes plus attentives. On ne peut pas éviter de penser à l'écoute de cet album que James Horner entamait peut-être un virage — une mutation en tout cas — dans sa carrière musicale. L'avenir ne nous le dira pas.

L'extrait "Dream Crusher" est une petite pépite Hornérienne. C'est vrai, l'ensemble est dépouillé certes, mais le style Horner est là.

Je suis également en pleine écoute de ce Southpaw, et je trouve pour le moment que James Horner a plutôt bien réussi son tour de force sur ce projet qui respire vraiment les ténèbres. Il a su adopter un style plus "flottant" sans pour autant renier certaines formes rythmiques qu'il avait pour habitude de produire pour des thrillers type Flightplan ou Ransom.

Cinéma Song a rendu Hommge à JH dans la dernière chronique de l'émission suivante :
Une soirée avec Evgueni et Sacha Galperine - Episode: http://rf.proxycast.org/104502087627100 ... 0781-0.mp3
durée : 01:27:44 - Cinéma song - par : Thierry Jousse - réalisé par : Bruno Riou-Maillard

Merci Lost_Highway. ça serait bien que Cinema Song lui consacre une émission entière un de ces jours (je n'ai pas le souvenir qu'ils l'aient déjà fait ?). Y a de quoi faire...

Voilà mon modeste hommage à James Horner sur le site Cinescores-Center :

http://cinescores-center.com/?p=546


Bonne lecture à tous et à toutes !

Pour moi l'album qui dépote le plus chez Horner, pas souvent cité mais pourtant qu'elle baffe à la première écoute:

Alien7 a écrit :Voilà mon modeste hommage à James Horner sur le site Cinescores-Center

... et voici celui des vaillants arquebusiers d'UnderScores, qui tirent aujourd'hui la première des salves en l'honneur du regretté Jamie.

Alien7 a écrit :Voilà mon modeste hommage à James Horner sur le site Cinescores-Center :

http://cinescores-center.com/?p=546

Un bien bel hommage, Alien7. Je m'étonne tout de même que, parmi les pauvres âmes qui se sentent abandonnés (à juste titre !) par la disparition brutale d'un tel compositeur, il n'y en ait pas (ou peu) pour citer le bouleversant (et superbement écrit) FIELD OF DREAMS, musique qui figure dans mon "top 5" de James Horner.

Lee Van Cleef a écrit : ... et voici celui des vaillants arquebusiers d'UnderScores, qui tirent aujourd'hui la première des salves en l'honneur du regretté Jamie.

Des choix intéressants, qui en disent long sur la versatilité de ce magnifique artisan de l'émotion qu'était notre petit Jamie. Si souligner l'importance de la fibre émotionnelle dans la construction des partitions Hornériennes me parait tout à fait à propos, je n'en vois que peu pour souligner sa capacité à écrire comme un vrai symphoniste, maitrisant le langage de l'orchestre comme peu, hormis les plus grands comme Williams, Goldsmith, Herrmann, Waxman... Le nom d'Horner vient aujourd'hui (si ce n'était déjà fait de son vivant - et c'est là la teneur de ma pensée) prendre place aux côtés de ces illustres noms.

Sam Lowry a écrit :

Lee Van Cleef a écrit : ... et voici celui des vaillants arquebusiers d'UnderScores, qui tirent aujourd'hui la première des salves en l'honneur du regretté Jamie.

Des choix intéressants, qui en disent long sur la versatilité de ce magnifique artisan de l'émotion qu'était notre petit Jamie. Si souligner l'importance de la fibre émotionnelle dans la construction des partitions Hornériennes me parait tout à fait à propos, je n'en vois que peu pour souligner sa capacité à écrire comme un vrai symphoniste, maitrisant le langage de l'orchestre comme peu, hormis les plus grands comme Williams, Goldsmith, Herrmann, Waxman... Le nom d'Horner vient aujourd'hui (si ce n'était déjà fait de son vivant - et c'est là la teneur de ma pensée) prendre place aux côtés de ces illustres noms.

Il me semblait pourtant avoir justement cité Waxman et Steiner en faisant un parallèle avec l'âge d'or hollywoodien...

Merci pour ces hommages très agréables à lire.
Je rejoins totalement Baptiste sur son ressenti à propos du dernier loup. Il me fait vraiment un effet particulier depuis deux semaines celui-là.

Le Dernier Loup est une de ses dernières partitions phares en effet. Je réécoutais également The Karate Kid aujourd'hui, et je pense que c'est une de ses plus belles œuvres, elle a vraiment l'étoffe d'un classique de James Horner. Aussi bien dans les morceaux lyriques et intimistes tels que Leaving Detroit, Beijing Valentine, Mei Ying's Kiss ou l'excellent Dre's Gift and Apology que dans le genre épique comme From Master to Student to Master, le plaisir du compositeur est palpable et contagieux.

Sauf que Karate Kid n'est pas sorti en CD officiel, ni d'ailleurs The Boy in the Striped Pyjamas ! Si vous voyez un moyen d'achat légal (en dehors d'un téléchargement sans booklet et avec une prise de son compressée aléatoire) pour ces deux scores légitimes, vous me faites signe ! Des scores qui arriveront certainement bientôt en édition limitée un jour !

Alcibiade a écrit :Sauf que Karate Kid n'est pas sorti en CD officiel, ni d'ailleurs The Boy in the Striped Pyjamas ! Si vous voyez un moyen d'achat légal (en dehors d'un téléchargement sans booklet et avec une prise de son compressée aléatoire) pour ces deux scores légitimes, vous me faites signe ! Des scores qui arriveront certainement bientôt en édition limitée un jour !

LE CDR sur demande de Karaté kid est tout a fait officiel , produit par Amazon com et fort bien fait:

... certes, mais cela n'en reste pas moins un CD-R.

Hellboy a écrit :Il me semblait pourtant avoir justement cité Waxman et Steiner en faisant un parallèle avec l'âge d'or hollywoodien...

Diantre, tu as raison Hellboy ! Mes excuses, j'ai deux têtes bien vides en ce moment, et je n'ai pas du mémoriser le parallèle que tu as fait.