Le cinéma d'horreur japonais est un genre foisonnant, nourri par un folklore d'une stupéfiante richesse et une littérature au succès jamais démenti. Autant dire qu'il n'a pas attendu Hideo Nakata (Ring) et Takashi Shimizu (Ju-On) pour se voir décerner ses lettres de noblesse. Le vieux Van Cleef, à ce propos, vient tout juste de se régaler de deux classiques particulièrement graphiques, réalisés coup sur coup à la fin des années 50 par le seigneur de l'épouvante bariolée, Nobuo Nakagawa. Si le premier, Le Manoir du Chat Fantôme (d'ores et déjà le nouveau film favori de mon vieux DarkCat), peut parfois prêter à sourire par la pantomime quasi-burlesque d'un esprit aux grandes oreilles velues, le second, Horreur à Tokaido (ou Histoires de Fantômes Japonais), réussit à sublimer toutes les qualités de son prédécesseur (éclairages baroques rivalisant avec les grandes heures du fantastique italien, cadrages ciselés avec une précision d'orfèvre, apparitions spectrales tétanisantes) pour tirer le récit vers des rivages cruels et dérangeants. Un grand, très grand film.

Comme toujours, ta lecture m'éclaire immédiatement. Est-ce que tu as vu le coffret Stanley Kwan, sorti dans une indifférence scandaleuse ?

Les grands esprits se rencontreront toujours, mon Pierrot. Figure-toi, donc, que je m'étais ménagé hier un laps de temps suffisant pour procéder à quelques emplettes avant d'assister au concert de Joe Hisaishi, et qu'alors que j'errais désespérément en quête du Matinee de Joe Dante, mon regard acéré a soudain rencontré le fameux coffret. Lequel, ni une ni deux, s'est aussitôt retrouvé au fond de ma besace. Une véritable aubaine, dans la mesure où je n'ai encore jamais vu le moindre film de Kwan, considéré par beaucoup comme le chantre de l'auteurisme à Hong Kong (ce qui, une fois n'est pas coutume, n'a absolument rien de péjoratif).

Eh eh, devine ce que j'ai acheté avec mon coffret Kwan ? Panic à Florida Beach ........
Je n'ai regardé que Rouge pour l'instant, comme toi je ne connais Kwan que par sa réputation bâtie à coup de superlatifs par les gens de chez HK. Rouge est un film fait avec très peu de moyens, et malgrè tout une ghost story fantastique, autant te dire que les moyens mis en oeuvres pour traduire la qualité spectrale du fantôme sont d'une élégance totale. Pour le reste, difficile de ne pas penser à Wong Kar Waï, autant te dire que j'adore. Et puis la biographie des acteurs rejoignant la fiction, il y a quelque chose de très poignant à voir Anita Mui et Leslie Cheung au faîte de leur beauté. Suite à un de tes posts, j'ai pris le film avec Michèle Mercier qui sue, mais pas encore regardé...

Heureusement pour Dickson Poon, le patron de la firme D&B qui avait fait son sacerdoce des coups de flingue en rafales, que Chow Yun-fat, au moment de s'engager au générique de Love Unto Wastes, n'était pas encore tout auréolé du succès monstre du Syndicat du Crime... M'est avis que le bougre, en découvrant la très vague esquisse de polar que lui a rendue Stanley Kwan, se serait senti truandé ! Sans se préoccuper le moins du monde de son vague argument policier et d'un scénario somme toute bien malingre, le cinéaste s'emploie à plonger ses comédiens, tous impeccables, dans une douloureuse introspection. Quant à Chow, le futur empereur malgré lui du "hero-movie" rayonne d'un charisme presque enfantin et aimante l'objectif de la caméra à chacune de ses apparitions, si fugace soit-elle.

"Triangle". Un sacré tour de force narratif. Pour un film complexe, le scénario est assez complet et bien foutu. Belle musique.

Je ne suis pas du tout d'accord avec toi, Misqua !

Bin si quand même(pour "un jour sans fin")
Pour le reste je vais essayer de voir le film dont tu parles. j'en ai entendu parlé en effet (mais du coup, ça va faire le même truc dans l'autre sens... ) On s'en sort plus

Bin non quand même (pour "un jour sans fin")
Mais c'est clair qu'à la vision de TimeCrimes, tu vas demander : "Vous faites du déjà-vu ?"
Reste à savoir, si l'on va te répondre : "Je ne crois pas, non, mais je vais aller voir en cuisine !"

Ah bin si quand même... Et je t'invite à revoir le film ("Triangle"), car il y a une marmotte dans ce film ! Véridique !

Damned, c'est pas vrai pour la marmotte, tu déconnes ????
Où ? Tu n'espères tout de même pas, que je vais revoir ce film une seconde fois !! Vilain Misqua !!

J'ai trouvé la mise en scene de TRIANGLE vraiment formidable... Les premiers plans, pourtant simple, sont d'une beauté renversante...

Chaw ! (aka Chawu) - Film coréen vraiment très sympathique, mêlant "Razorback" et dans une moindre mesure "Jaws". Une fois de plus, Dame Nature, meurtrie par les humains, se venge, mais avec l'humour en prime.
Dans le film, la musique de Jun-seong Kim fait son office. D'ailleurs, il existe un moyen d'écouter ce score ? Car, hélas, il ne semble pas exister de CD.

Perso, j'ai trouvé ce film largement meilleur, que le français La Traque, sur un thème identique.

Décidément, le Sanglier mutant a la côte en ce moment. Et puis, voir des chasseurs se faire démonter par leurs proies me procure toujours beaucoup de bonheur.

Highander: à chaque fois, que je regarde ce film (VHS, DVD, et cette fois en Blu Ray), je le trouve extrêmement mal mixé. C'est moi ou bien?


ps: à comparer du Blu Ray, vaut mieux garder sa VHS

Pierrebrrr a écrit :Et puis la biographie des acteurs rejoignant la fiction, il y a quelque chose de très poignant à voir Anita Mui et Leslie Cheung au faîte de leur beauté.

Une émotion qui m'a pareillement submergé, Pierrot, y compris lorsque la très belle séquence finale nous révèle un Leslie Cheung qui, suite à sa tentative de suicide avortée, s'est peu à peu recroquevillé en un vieillard hébété. Vision d'autant plus frappante et insolite que l'acteur, qui ne s'est hélas pas "raté" dans la vraie vie en se défenestrant à l'âge encore tendre de 46 ans, a gravé dans les mémoires les traits lisses d'un visage éternellement jeune.

Il est même certainement plus émouvant de voir Rouge maintenant, puisque l'époque décrite comme "contemporaine" s'est aussi éloignée de nous, et le film devient presque un film de fantôme à l'intérieur d'un autre film de fantômes. La petite aparté mélancolique sur le tournage câblé d'un film de chevalerie, cadre de la scène que tu évoques, a aussi pris un terrible goût de cendres.

J'ai aussi vu l'île des filles perdues, de dominique paolela (je crois...) effectivement fort sympathique, avec un scénario plus costaud que ce que je croyais, face à une mise en scène assez stricitement fonctionnelle. Michèle Mercier est évidemment parfaite en femme de tête passionnée et traversant tous les martyres la tête hautes et la lèvre luisante.On a aussi une utilisation originale des pirates, dont l'arrivée dans l'histoire est tardive mais bien plus originale que dans bien des récits de boucaniers lancés les uns à la poursuite des autres derrière quelque carte ou trésor.

Pierrebrrr a écrit :Il est même certainement plus émouvant de voir Rouge maintenant, puisque l'époque décrite comme "contemporaine" s'est aussi éloignée de nous, et le film devient presque un film de fantôme à l'intérieur d'un autre film de fantômes. La petite aparté mélancolique sur le tournage câblé d'un film de chevalerie, cadre de la scène que tu évoques, a aussi pris un terrible goût de cendres.

Si ça n'est déjà fait, attends donc de voir le somptueux Center Stage du même Stanley Kwan qui, en termes de mise en abyme gorgée d'émotion et de diverses réalités cinématographiques enchassées les unes dans les autres comme autant de poupées gigognes, vaut son pesant d'or.

Au cas où de pendables énergumènes en douteraient encore, Jaws n'est pas l'unique (très) bon film à inscrire au pedigree de Roy Scheider. Je m'en faisais dernièrement la réflexion après avoir dégusté le robuste The Seven-Ups (Police Puissance 7) de Philip d'Antoni, tourné deux ans avant que ce brave Roy n'embarque pour la pêche au (très) gros. De toute évidence très influencé par un French Connection dont le retentissement n'avait alors pas fini de se propager, le film fait d'un réalisme sans fard sa profession de foi, tangible autant dans les décors vétustes des bas-fonds de New York que dans un scénario rondement mené. Clou du spectacle, une formidable poursuite en voiture qui évoque (et sans nul doute surpasse) celle, un brin surestimée, de Bullitt.

Alors, mon p'tit Misqua, as-tu enfin vu TimeCrimes ?

Hélas... Viens juste de rentrer de wouacances avec pas mal de soucis... Je vais m'y mettre !

Vu "Source code". Un film "concept" qui utilise bien son potentiel. Fin très sympa.
Vu "HP 7". Complètement raté pour moi. Aucune émotion.
Vu "Insidious". Plus besoin de faire un remake de "Poltergeist", c'est quasiment la même histoire. Sinon c'est efficace et bien mené.

Si nous ne sommes pas d'accord sur "Triangle" , je suis en parfaite harmonie avec toi, en ce qui concerne Source code et Insidious !

Je dois avouer qu'en salle, la fin de SOURCE CODE m'a paru interminable...

J'ai vu le film québécois, Bumrush, et hormis un début laborieux et quelques longueurs, cela se laisse plutôt bien voir. Par contre, je dois bien avouer que je n'ai rien compris à certains dialogues.
Non, non, pas ceux en anglais... puisqu'ils étaient sous-titrés en français, mais bien ceux en québécois. Tabernacle !! (c'est d'ailleurs ce qui m’avait fait abdiqué lors de la vision de Grande Ourse, la clé des possibles).

J'ai tout de même une question pour Bespin, le conseiller technique du forum pour la Nouvelle-France. Bumrush semble inspirer de faits réels survenus à Montréal en 2001, mais sais-tu où s’arrête la réalité et où commence la fiction. Merci.