Dadid a écrit :Et d’abord mon père il est plus fort que le tien !
Toi, tu vas voir ta gueule à la récré !
Non, pour être franc, cela m'exaspère un peu ce genre de compétition, car souvent le cœur du sujet n'est pas entraperçu. Je suis un peu trop nourri à la sociologie de Bourdieu en ce moment (qui est d'ailleurs, au passage, tout aussi idéologique que le contenu dénoncé. Et d'ailleurs lorsqu'on parle d'idéologie à combattre, on est toujours le premier idéologue !), mais effectivement l'intérêt est de savoir plutôt quelle est la priorité accordée à tel compositeur et ceci selon ses propres moyens.
Mais (et une chose m'étonne vraiment à vrai dire !) : est-ce que Goldsmith serait une valeur de distinction ? J'ai toujours pensé qu'il était pourtant d'une valeur moindre ! Serait-il désormais réhabilité ? Je connais des pontes académiques qui trouveraient d'une vulgarité inexpiable toutes ses obsessions électroniques. Voilà une bonne question que, personnellement, je ne me suis jamais posée que de savoir si j'ai de la distinction ? Cela me crée un drôle scrupule en ayant parcouru ce topic, car je ne suis pourtant d'aucun parti et néanmoins c'est bien ce compositeur qui habite mes pensées (mais comme beaucoup, et nul n'a de préséance sur l'autre si ce n'est sa parole !).
Après tout, est-ce que cela fait "socialement" bien de posséder (au-delà de toute valeur intrinsèque) des Goldsmith, des Herrmann, des Waxman, des Rózsa, des Takemitsu, etc. et de ne pas posséder des Cirino, des Zimmer, des Serra, des Moroder, des Djawadi, etc. ?
Ce topic (en apparence inoffensif) est en réalité très révélateur de bien des choses et (au-delà de la sûreté des goûts esthétiques - qui ne peuvent être discutés) surtout révélateur de la valeur sociale de chacun. Certes, sur la quantité des possessions de chacun on peut peut-être mesurer "le grade social", mais c'est surtout sur le choix établi des compositeurs qu'on peut également jauger de la valeur sociale (ou "culturelle" dirait Bourdieu) de chacun. Je prends toujours l'exemple du manque de distinction des "Quatre saisons" de Vivaldi, et de la haute distinction culturelle de "Boris Godounov" de Moussorgski.
J'ai conscience d'être "subversif" (ou peut-être même pas une once de semence de terreau de terre d'Alaska

), mais cela nous donne-t-il une quelconque autorité sur l'autre que d'avoir un capital musical quantitatif et qualitatif ? N'est-ce pas un peu, en définitif, le but non avoué de ce topic que de comparer l'"avoir" (et donc la valeur culturelle) de chacun ?