"Car en définitive, STAR WARS – LE RÉVEIL DE LA FORCE, premier STAR WARS entièrement déterminé par le désir d’une major, n’a qu’une seule fonction : celle d’être une publicité pour la marque STAR WARS ©, une tentative de « réveil » de la fanbase par la stimulation nostalgique en vue de préparer la déferlante transmédiatique de ces dix prochaines années."

COMMENT ne pas y penser?

Oui, enfin c'était déjà le cas des préquelles (voire du Retour du Jedi) et il n'y avait que Lucas aux commandes. Le marketing complètement vomitif autour de la saga ne date pas de cette année.

Malastrana a écrit :C'était attendu. C'était prévisible. Le meilleur papier francophone sur le nouveau Star Wars est donc signé par Rafik Djoumi: http://www.capturemag.net/etat-critique ... desespoir/

Certains commentaires laissent apparaître que la shitstorm provoquée en 2002 par sa chronique de l'épisode II est sur le point d'être remakée...

beaucoup aimé le papier du calife Djoumi, le meilleur que j'ai lu depuis la sortie de l'opus mondialisé

j'appréciais d'ailleurs beaucoup ses interventions sur le site ARRÊT SUR IMAGES, un vrai bol d'air frais dans le formol de la gauche CNRS, savez-vous pourquoi il a arrêté ?

Oui, oui, tout cela est bien vrai mes pôvres zamis. Et prévisible. Et tout et tout. Quelle déchéance. Quelle déception.

Sinon je suis retourné voir le film, et j'ai encore plus aimé. Je vais donc succomber comme un gros couillon aux sirènes hollywoodiennes pour les suites. Hou que j'ai honte !

(non en fait j'en ai rien à carrer. Et la musique et de mieux en mieux après une vingtaine d'écoute)

Julien a écrit :Ah oui tiens, ça me rappelle un vieux film de la hammer avec des femmes préhistoriques. Un sacré navet ! Mon père avait était voir le 1er épisode en salle. Il devait avoir 27 ans à l'époque mais ça ne l'avait pas emballé. Je pense qu'il était déjà trop vieux ! Il a jamais vu le reste. A mon avis le charme opère surtout pour les ados ou pré-ados de la tranche 10/15 ans... Ou pour les grands enfants ! On peut en voir pas mal d'ailleurs dans ce petit reportage.

le missi dominici d'E&R qui présente l'opus "Comprendre l'Empire" comme le nouveau bréviaire des résistants de notre temps...on a le gourou que l'on mérite ma foi... Soral, le prophète de la pauvreté intellectuelle...

A la lumière de l'article de Djoumi, la critique contre l'impérialisme et la domination du soft power, qui est fondée, est plus pertinente en tout cas avec ce nouvel opus. Cet épisode VII n'étant plus l'heureux accident qui a changé à tout jamais la politique des studios mais le produit d'une société mondiale à la stratégie minutieusement préparée.

En même temps, une critique des structures, des réseaux de distribution et des réseaux médiatiques (considérables) ne doit pas occulter de parler du fonds d'une œuvre. Il faut continuer à distinguer le travail des artistes et des artisans et la politique menée par les lobbys de Washington. Même si les collusions existent, de fait : pas mal de bouquins ont bien parlé de ces passerelles entre Hollywood et Washington. Des stratèges ont également clairement parlé de l'importance du soft power ("Le Grand Échiquier" de Zbigniew Brzeziński). Cela interdit-il pour autant de parler de la culture américaine autrement que du point de vue d'un militant du PC des années 50 ou de celui des souverainistes ? On peut quand même parler de ce que George Lucas avait dans la tête en tant qu'artiste et distinguer cela de la géostratégie de Jimmy Carter non ?

Djoumi est l'un des rares en France à le faire. Il parle du fonds et de la forme. Alors que la critique institutionnelle parle de chiffres, comme tant de perroquet des conseillers en marketing, ou du fonds avec une connaissance souvent partielle ou nulle du cinéma de genre, de la mise en scène, du montage, de la musique, des effets spéciaux, etc, etc.

Je serai curieux de lire l'analyse d'un Pierre Berthomieu (Le Rebelle et l'Empereur, Hollywood moderne : le Temps des Voyants) sur le film : quelqu'un a-t-il vu passer quelque chose ?

La premiere impression qui m'ait venu à la fin de la projection est la satisfaction de voir qu'enfin on retrouve un scénario compréhensif. Une fois l'effet de l'émotion retombé: revoir Han solo plus vieux et la princesse Leia qu'on ne reconnait plus j'ai essayé de m'attacher aux nouveaux personnages...mais je trouve le casting raté. Exception de la nouvelle futur "...." qui devrait marquer la suite de la saga les autres personnages sont dignes d'une série fiction C+ ) à gros budget. Le pire de tous reste Kylo Ren...une tête d'ado grande taille à jouer dans hélène et les garçons...il n'a nullement la gueule d'un méchant.
Autre point négatif et non des moindres...les dialogues. Ils font la pire des erreurs: je pense ce que je dis et je dis ce que je fais...si vous revoyez le film c'est flagrant sur chaque séquence. Aucune enigme n'est posée dans le film tout est dit au fur et à mesure des évènements qui se déroulent... Du Disney.

La suite de cette saga engagera de nouveaux personnages l'avenir nous dira si l'histoire aura assez de force sur la longueur.

Misquamacus a écrit :Oui, oui, tout cela est bien vrai mes pôvres zamis. Et prévisible. Et tout et tout. Quelle déchéance. Quelle déception.

Sinon je suis retourné voir le film, et j'ai encore plus aimé. Je vais donc succomber comme un gros couillon aux sirènes hollywoodiennes pour les suites. Hou que j'ai honte !

(non en fait j'en ai rien à carrer. Et la musique et de mieux en mieux après une vingtaine d'écoute)

Je vais me faire tuer mais j'ai trouvé JOHN CARTER OF MARS et JUPTITER ASCENDING plus excitants musicalement compris, c'est VOUS DIRE!

Par qui veux tu te faire tuer ? Tu as le droit d'avoir ton avis.

Scorebob a écrit :LES DJEDIHISTES

Pour ma part, si on m'avait donné le choix, j'aurais voté pour une suite à John Carter et non pour une troisième trilogie Star Wars dont la trilogie classique a pourtant marqué mon enfance, et ce même si j'ai apprécié ce septième épisode pour ce qu'il est et malgré ses défauts.
D'ailleurs, puisqu'on parle de John Carter, un autre article de Capturemag très intéressant.
http://www.capturemag.net/analyse-this/ ... maginaire/

Nameless1138 a écrit :Pour ma part, si on m'avait donné le choix, j'aurais voté pour une suite à John Carter et non pour une troisième trilogie Star Wars dont la trilogie classique a pourtant marqué mon enfance, et ce même si j'ai apprécié ce septième épisode pour ce qu'il est et malgré ses défauts.
D'ailleurs, puisqu'on parle de John Carter, un autre article de Capturemag très intéressant.
http://www.capturemag.net/analyse-this/ ... maginaire/

Merci pour l'article! Je me dépêche de lire ça!
Sinon, l'un n'empêche pas l'autre, avoir une suite à JC et à SW, c'est bien aussi ! (J'ai aussi beaucoup aimé John Carter (@scorebob : par contre je n'ai pas vu Jupiter ascending, mais j'ai eu de mauvais retours)).

Bien sûr que l'un n'empêche pas l'autre et ce serait même l'idéal, mais il faut croire que ce n'est pas ce que pensent les gars de Disney...
Enfin je trouve que l'article explique vraiment très bien ce qui s'est passé avec John Carter et l'imminence de la troisième trilogie Star Wars n'y est pas étrangère, c'est pour ça que je parlais de choisir.
Et pour l'épisode VII, j'ai eu l'occasion d'y retourner et je confirme que j'aime beaucoup, malgré les défauts souvent soulignés.

Nameless1138 a écrit :Et pour l'épisode VII, j'ai eu l'occasion d'y retourner et je confirme que j'aime beaucoup, malgré les défauts souvent soulignés.

Hé bé ! J'ai vraiment cru être tout seul sur ce coup-là.

Euh.. Il y a aussi Rork, Doc Sidious, Walden... Ne pleure pas petit Misqua
Même si j'ai surtout écrit sur les défauts que j'ai trouvé au film, j'ai tout de même passé un très bon moment, grâce à Finn, Rey, Kylo Ren, BB-8 et papy Johnny évidemment.

Attendez d'en savoir plus sur BB-8 quand même avant de poursuivre à lui adresser des louanges. Je subodore un retournement le concernant d'ici les prochains épisodes, où l'on apprendra, alors qu'il trahit la Résistance au profit du Nouvel Ordre, qu'il est nul autre que BB-... !

(n'empêche c'est douloureux de revoir ce bon vieux design de robot tueur à l'ancienne. Il fut un temps où l'on pensait qu'il n'était qu'un vestige de la guerre des clones. La prélogie aurait eu une toute autre ambiance avec des droïdes d'une si inquiétante allure...)

Marchandages et calculs plus que démarche créatrice, les premiers intéressés n'en font pas mystère:

"STAR WARS: THE FORCE AWAKENS---George Lucas took some shots at the new owners of his Star Wars franchise, the Walt Disney Company. Lucas said he was working on a seventh Star Wars movie before he sold the franchise to Disney which then rejected his movie and opted for THE FORCE AWAKENS, "They decided they didn't want to use those stories. They decided they were going to do their own thing. So I decided, 'Fine'. The first three movies had all kinds of issues. They looked at the stories and said, 'We want to make something for the fans.' All I wanted to do was tell a story of what happened. It started here, and it went there."
He added, "They wanted to do a retro movie. I don't like that. Every movie, I worked very hard to make them different. I made them completely different - different planets, different spaceships to make it new.
They weren't that keen to have me involved anyway, but if I get in there, I'm just going to cause trouble, because they're not going to do what I want them to do. And I don't have the control to do that anymore, and all I would do is muck everything up. And so I said, 'OK, I will go my way, and I'll let them go their way.'"
Lucas joked on selling the Star Wars franchise to Disney for $4 billion, "I love them, I created them, I'm very intimately involved in them. And I sold them to the white slavers that take these things and [laughs]..."

On the Drudge Report : Lucas has apologized for the "white slavers" comment about Disney. Ah huh.

Scorebob a écrit :Marchandages et calculs plus que démarche créatrice, les premiers intéressés n'en font pas mystère

Marrant, étant donné que Kurtz accusait Lucas de faire exactement la même chose à l'époque de Jedi (retours sur Tatooine et Dagobah, retour d'Obi-Wan, retour de l'étoile de la mort, retour à la case départ pour Han Solo, retour d'une révélation familiale (qui annonce les délires "tout-est-lié-parce-que-c'est-comme-ça-pouf" de la prélogie), merchandising déraisonnable et humour infantile...)

Edern a écrit :

Scorebob a écrit :Marchandages et calculs plus que démarche créatrice, les premiers intéressés n'en font pas mystère

Marrant, étant donné que Kurtz accusait Lucas de faire exactement la même chose à l'époque de Jedi

Et le vieux Gary avait entièrement raison. Dans la longue histoire de la saga des étoiles, Return of the Jedi est sans conteste le premier film à avoir pris la pleine conscience du mythe qui s'était peu à peu forgé autour d'elle ; occasionnant, par là même, pléthore de bourrades complices et de clins d'oeil pas bien finauds, censés caresser dans le sens du poil les nouveaux disciples du culte. La scène la plus emblématique n'est, pourtant, pas la plus mauvaise de toutes, loin s'en faut. On y voit C3PO, environné par les yeux écarquillés des Ewoks, résumer les grandes lignes de Star Wars comme un père contant à ses enfants à moitié endormis une histoire fabuleuse, pleine de frissons et de magie (coup de chapeau, au passage, à John Williams qui, en une seule minute, procède à son propre digest musical grâce à un petit ensemble de bois). Un joli passage de The Reign of Fire se fera, bien des années plus tard, l'écho de cette innocence dont on dit qu'elle est, aujourd'hui, bien molestée (non, je n'ai toujours pas vu The Force Awakens. Demain, si tout va bien).

Lee, si tu hésites, tu as aussi le dernier film de Zulawski, "Cosmos", sorti dans la quasi-indifférence générale, et qui bénéficie d'une musique composée par le fameux Andrzej Korzynski. Ça a l'air d'être un pensum particulièrement assommant mais bon... Pas sûr et certain que le nouveau Star Wars sauce Disney soit plus galvanisant.

Il y a plus de quinze ans, lors de la sortie en salles de The Phantom Menace, la vision de ce navet horripilant m'avait plongé dans une colère noire. "C'est Star Wars qu'on assassine !" m'étais-je insurgé d'une voix de stentor. Et sans doute mon ire n'aurait-elle pas flamboyé d'une lueur moins vindicative si The Force Awakens avait vu le jour à cette époque. Quelles croupières mon katana se serait-il empressé de lui tailler ! Pour la désinvolture avec laquelle Abrams (mal)traite le mythe, pour la soupe aux clins d'oeil (coagulée, avec ça) que le scénario fait avaler à pleines cuillères, pour la tronche de cake de l'inénarrable John Boyega... Mais c'était un autre temps. Car aujourd'hui, tandis que le générique de fin de cet Episode VII défilait sur l'écran et que crépitaient en bouquets épars les inévitables applaudissements, je me suis aperçu que je m'en foutais. Hormis l'inégale musique de Williams, qui m'a beaucoup fait réagir, toutes les casseroles que le film a sournoisement collées au cul du Faucon Millénium ne m'ont fait ni chaud ni froid. Les grosses huiles de Disney pourraient même décider de nous offrir un bon film la prochaine fois (un bon film ? Oh, eh, arrête, t'es con) que je ne montrerais sans doute plus aucune passion exubérante à le suivre. Un intérêt poli, au mieux.

Il semblerait qu'après toutes ces années, soit venu pour le vieux Van Cleef et Star Wars le moment de faire chambre à part. Au revoir et adieu jolie fille, on a pris du bon temps, n'oublie surtout pas d'écrire.

Une vidéo plutôt sympa du site Cracked, évoquant la "relation" Anakin/Padmé/Obi-Wan de la prélogie sous un angle intéressant