Oups, désolé de la confusion, rendons au frère Cadfael ce qui lui appartient alors

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Stringer Bell a écrit :On en peut quand même objectivement pas mettre cette partition sur le même niveau que Laurence d'Arabie, quand même !
Ca dépend...
Lawrence est une partition très célèbre dans l'histoire de la béo pour avoir été remarquée (à raison d'ailleurs !) dans un film mythique, un film qui a marqué tout le monde (et le travail splendide de Momo y a contribué bien sûr)... Pour autant, à mes yeux la plus grande musique de cinéma de Maurice Jarre demeure ce qu'il a composé sur
Die Fälschung, sans doute sa bande originale la plus complexe, ambitieuse et expérimentale... et qui reste pourtant éminemment confidentielle, eu égard à la rareté du métrage en question notamment. Et fort est de constater que, sur le strict plan de la technique harmonique, de la composition,
Die Fälschung, de par la nature de son langage moderne et avant-gardiste, demeure plus riche et fouillé que
Lawrence, sans compter qu'il s'agit là d'un travail également très inspiré.. alors au fond pourquoi ne lui accorderai-je pas autant de prestige et de crédit, sinon même davantage, qu'à ce qu'il a fait pour le film de Lean ?
Encore plus flagrant, chez Morricone, ses partitions spaghetti des années 60 restent les plus célèbres et les plus mythiques dans l'imaginaire collectif (eu égard au succès retentissant des films en question, et au rôle important de la contribution d'Ennio),... Pourtant il a composé des musiques de cinéma tellement et tellement plus ambitieuses pour de nombreux autres pans de sa filmographie, qu'à titre personnel je considère même sa musique de western pour le "récent"
U-Turn comme une oeuvre supérieure à tout ce qu'il avait pu léguer aux pistoleros des années 60...
U-Turn, musique alambiquée s'il en est, à l'inspiration manifeste, c'est son western de la maturité

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Enfin tout ça pour dire, que personnellement le statut mythique ou non d'une partition de cinéma ça ne m'intéresse pas des masses, car la plupart du temps, le prestige qu'on leur prête relève davantage de critères extra-musicaux que de leur contenu intrinsèque... Et malheureusement c'est tellement vrai que même lorsque ces partitions méritent en tous points le plébiscite qu'on leur fait, même lorsqu'elles sont de vrais bijoux de technicité harmonique, orchestrale, même lorsque l'inspiration dont l'auteur a fait preuve est à la hauteur.., et bien même dans ces cas là c'est la plupart du temps sur un critère extra-musical (le succès, le statut du film, le nom du compositeur, le rapport image/musique etc,...), qu'on entérine le prestige d'une partition de cinéma, reléguant au second plan le perfectionnisme pourtant bien réel de la composition, comme un argument de confort, une raison d'être rassuré de sa légitimité.
Et donc pour revenir au sujet, mon analyse est la suivante: objectivement parlant je ne décèle pas davantage de flamboyance technique dans
Lawrence que dans
Island at the Top of the World, ce qui ne m'empêche pas pour autant, de considérer,
subjectivement cette fois,
Lawrence comme la partition la plus inspirée des deux,.. mais ça se joue à pas grand chose de mon point de vue, et son travail sur le film de Stevenson reste à mes yeux une musique importante dans sa carrière, voilà

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