Gros coup de cœur pour Danny Elfman, particulièrement inspiré pour le film en costume Tulip Fever. Le compositeur recroise sur sa route le génie qu'il fut dans les années 90 avec ce score d'une très haute tenue mélodique (l'hypnotique Sophia's Theme, splendide canevas sur lequel repose l'ensemble de sa partition) et d'une élégance instrumentale extraordinaire. Il y avait longtemps que je n'étais pas tombé à ce point sous le charme de son travail.

Ah merci pour cet avis, je me demandais justement ce que donnait ce score, je vais aller écouter ça du coup !

Alcibiade a écrit :Cela me donne l'envie furieuse de réécouter encore (et encore) le "Mists of Avalon" qui, au-delà de la mélopée (inévitablement enchanteresse) de Loreena McKennitt, restera toujours mon score préféré de Holdridge, rivalisant dangereusement avec le "Conan" de Poledouris et coiffant largement au poteau le "Krull" de Horner, même si la tonalité générale reste plus généreuse en quiétude contemplative.

Le jeu fréquemment discourtois des comparaisons est enclin à voir sa pertinence, ou ce qui lui en tient lieu, se décomposer lorsqu'il nous fait zigzaguer d'un antipode à l'autre. J'affectionne moi aussi The Mists of Avalon, sa beauté tourmentée, sa poésie celtique nichée parmi les évanescentes nappes de brouillard qui stagnent au-dessus des landes éternelles, mais je ne lui détecte guère de points de convergence avec la symphonie cimmérienne, surgie du fond des âges, et la tonitruante fantasy de Krull marquée au fer rouge du swashbuckling. Opposer à armes (presque) égales le labeur d'Holdridge à Braveheart m'eût semblé, à la rigueur, plus pertinent, quoique peu aventureux, c'est certain.

Lee Van Cleef a écrit :Le jeu fréquemment discourtois des comparaisons est enclin à voir sa pertinence, ou ce qui lui en tient lieu, se décomposer lorsqu'il nous fait zigzaguer d'un antipode à l'autre. J'affectionne moi aussi The Mists of Avalon, sa beauté tourmentée, sa poésie celtique nichée parmi les évanescentes nappes de brouillard qui stagnent au-dessus des landes éternelles, mais je ne lui détecte guère de points de convergence avec la symphonie cimmérienne, surgie du fond des âges, et la tonitruante fantasy de Krull marquée au fer rouge du swashbuckling. Opposer à armes (presque) égales le labeur d'Holdridge à Braveheart m'eût semblé, à la rigueur, plus pertinent, quoique peu aventureux, c'est certain.

J'avoue que le rapprochement est excessif mais non gratuit. Le téléfilm "allemand" de Edel avec pour muses Angelica Huston (merveilleuse, comme toujours) et Joan Allen est souvent belliqueux (et beaucoup de passages musicaux tranchants ne figurent pas sur le Varèse), et les quelques mesures de "Morgaine's Journey" (à partir de la première minute), "Finding Excalibur" ou "The Battle ends" peuvent donner une certaine ivresse épique délestée des atours celtiques hornériens (mais Bush, Enya et McKennitt les avaient popularisés bien avant) qui confèrent d'ailleurs à ce score un cachet d'infinie tristesse sincère (révélatrice de la mort des anciens dieux de la terre du peuple ; dieux vaincus par l'avènement cruel du christianisme dépeint par la saga de Bradley). "Arthur is born" débute par une gigue festive anodine mais s'achève sur un mouvement lyrique d'une grâce qui rejoint et même dépasse la fougue d'un "Krull" ou d'un "Willow". La fin de la plage "A night of love" (certes trop brève) m'a toujours plongé dans une dévastation homérique inexplicable : l'attente étirée jusqu'à plus soif, jusqu'au combat ultime décisif. Un souffle équestre monumental à partir de cette fatidique deuxième minute et trentième seconde où le rythme s'emballe étrangement, où les accords se mêlent, où la menace s'exacerbe et où la pudeur est de rigueur dans la férocité de la retenue ! Une très belle partition (dédaignée injustement) dont je ne me lasse pas.

Vu hier soir : le très touchant, mais très mal filmé Fences de Denzel Washington. L'acteur n'a pas réussi à décider s'il faisait un film ou une pièce de théâtre restant au milieu du guet. Ses comédiens sont incroyables et l'histoire d'une puissance rare. J'ai été soulevé par le film et par la musique de Marcelo Zarvos. L'album avait déjà tourné quelques fois auparavant, mais là j'ai été conquis. Il y a un étrange tact, une distance grisante qu'il installe avec trois fois rien (piano, cordes...).

Et je l'avais déjà dit, mais il y a quelque chose qui semble s'approcher du travail de Desplat — des motifs plus que des thèmes — et de Goldenthal — un morceau au piano en particulier.

Agréable moment passé à l'écoute du CD pour le documentaire "Inside Deep Throat" (2005).
Ce doc, qui retrace la genèse et l'impact sur la société du célèbre film "Deep Throat" (qu'aucun UnderScorien n'a évidemment vu ), propose surtout des chansons, reflet d'une époque. Au programme, on trouve notamment du Kool & The Gang, du KC & The Sunshine Band, du Alice Cooper, du Supertramp ou encore le plus contemporain compositeur français Chris Joss (fan des années 70's).
On trouve aussi quelques rares morceaux orignaux du compositeur David Benjamin Steinberg. Et c'est bien dommage, car ces maigres minutes sont bien sympathiques.
Et pour ceux, comme moi, qui ne connaissent pas ce compositeur, ce dernier travaille surtout pour des documentaires et de la téléréalité.

Je me régale en ce moment de la Cantata Memoria de Karl Jenkins, qui n'est pas une musique de film MAIS qui a des accents très… cinématiques, je trouve… et ce morceau particulièrement me fait vraiment penser à du Morricone:

Grand fan de Jenkins je me suis aussi penché sur ce très beau nouvel opus.

J’aime bien son mélange des genres dans certaines de ses œuvres. Pas encore écouté ce dernier disque mais ça ne devrait tarder.

Moi je découvre et vraiment j'adore! (découvert en même temps le travail de Patrick Hawes, qui est moins fun mais pas mal quand même)

JE trouve son album STABAT MATER magnifique.

DarkCat a écrit :Ce doc, qui retrace la genèse et l'impact sur la société du célèbre film "Deep Throat" (qu'aucun UnderScorien n'a évidemment vu )

Hey, le chat du Cheshire, tu seras aimable de ne pas inclure si cavalièrement le vieux Van Cleef dans les rangs des mornes éteignoirs de concupiscence. Remerciades émues par avance.

J'aime beaucoup la bande-son du Secret de la Chambre Noire, le dernier film du maître du film de fantômes japonais Kiyoshi Kurosawa, produit et tourné chez nous avec des acteurs français (Tahar Rahim, Olivier Gourmet). La musique composée par Grégoire Hetzel est belle et mystérieuse, profondément triste et évoque par moments Herrman - il faut dire que le film s'inspire de Vertigo.

J'ai également beaucoup apprécié cette béo de Grégoire Hetzel

"Le Meraviglie Di Aladino" (1961) - Une vraie pépite signée Angelo Francesco Lavagnino. De l'action, de l'exotisme, du mystère... On a parfois l'impression d"écouter une musique digne d'un péplum.
Et hop, on écoute le bel extrait sur la chaîne de l'éditeur.

Cikay a écrit :J'aime beaucoup la bande-son du Secret de la Chambre Noire, le dernier film du maître du film de fantômes japonais Kiyoshi Kurosawa, produit et tourné chez nous avec des acteurs français (Tahar Rahim, Olivier Gourmet). La musique composée par Grégoire Hetzel est belle et mystérieuse, profondément triste et évoque par moments Herrman - il faut dire que le film s'inspire de Vertigo.

Je plussoie. Je ne connaissais pas du tout Gregoire Hetzel avant de pénétrer dans son orchestre de chambre noire et diaphane. Une musique en équilibre, entre lumière et obscurité.

DarkCat a écrit :"Le Meraviglie Di Aladino" (1961) - Une vraie pépite signée Angelo Francesco Lavagnino. De l'action, de l'exotisme, du mystère... On a parfois l'impression d"écouter une musique digne d'un péplum.
Et hop, on écoute le bel extrait sur la chaîne de l'éditeur.

Ah oui merci d'en parler, j'ai apprécié aussi ! Un score de Lavagnino avec tous les éléments du genre, qui nous replonge dans ces aventures orientales lumineuses, ce langage direct et un peu naïf (en apparence seulement?) des contes, un style que l'on a largement perdu de vue de nos jours.

Outcast de Lennie Moore! Cette musique de jeu vidéo m'avait été chaudement recommandée par Sam Lowry il y a plus de 15 ans (si, si). J'ai enfin pu me procurer le CD d'origine en tombant dessus un peu par hasard après des années de recherche!

Si Herrmann et Williams avaient fait don de leurs ADN pour créer un rejeton, nous aurions obtenu ce Lennie Moore. Bon sang, c'est vraiment splendide! Tous les pupitres du Moscow Symphony Orchestra sont sollicités et la prise de son est superbe.

Merci encore M'sieur Lowry pour vos bons conseils!

DarkCat a écrit :"Le Meraviglie Di Aladino" (1961) - Une vraie pépite signée Angelo Francesco Lavagnino. De l'action, de l'exotisme, du mystère... On a parfois l'impression d"écouter une musique digne d'un péplum.
Et hop, on écoute le bel extrait sur la chaîne de l'éditeur.

Mon exemplaire présente deux, trois défauts mineurs. Une petite baisse sonore à chaque fois de 2 à 3 secondes avec un passage mono à cet instant là. Pas besoin de casque pour l’entendre. Maintenant je ne sais pas si ça vient de mon disque ou si tous les exemplaires ont ce défaut.

Non, impossible de les louper, il doit s'agir de petites rustines sonores (pour gommer une grosse crasse sur les bandes je suppose), mais pas très bien faites en effet...

La fraîche découverte sur Arte du Compartiment Tueurs de Costa-Gavras, série noire virtuose et jubilatoire qui prouve qu'il y eut bel et bien une vie avant les redoutables pamphlets politiques du réalisateur, m'avait donné la furieuse envie, de par son atmosphère musicale survoltée, de m'enfourner une solide ration de Michel Magne. L'anthologie comprenant la musique du film suscité, ainsi que celle d'autres polars et concentrés de suspense à la mode de chez nous, n'a pas manqué de satisfaire cette soudaine fringale pop. Un disque cinq étoiles, reflet d'une ère bénie où, grâce à une poignée de succès historiques au box-office, un compositeur aussi frappadingue que Magne, violemment allergique aux dogmes et prompt à écraser l'accélérateur à l'approche du premier garde-fou, pouvait régner sur le cinéma français.

Je découvre, presque 6 ans après la bataille, le magnifique Hawk de Stuart Hancock. Replongeant en ce moment dans les premiers romans DragonLance de Weis et Hickman, je dois dire que la musique accompagne à merveille ma (re)lecture des aventures de Tanis et ses amis. Notre Krullounet maison s'était en son temps fendu d'une chronique, je ne résiste donc pas à vous inviter à la (re)lire:

À part dans l'Underscorama de ce mois, personne n'évoque Beauty & The Beast version 2017 sur le forum ?

Évoqué ici : viewtopic.php?f=6&t=2455&st=0&sk=t&sd=a ... 50#p152999

Mais plutôt pour la prestation d'Emma Watson que la musique de Menken.

Gros coup de coeur en ce moment pour une partition rejetée d'un de mes compositeurs préférés et dont on ne parle pas trop par ici malheureusement, Michael Nyman pour Practical Magic. Certes le film était prometteur de part son casting et au final assez mauvais, bien que plaisant. Mais avoir rejeté la partition de Nyman au profit d'Alan Silvestri (même si j'adore ce compositeur) est une hérésie à mes yeux et surtout à mes oreilles.