Il est un peu oublié, aujourd'hui, ce pauvre Bernard. Victime impuissante d'une forme de sélection naturelle, si l'on peut dire, qui aura davantage souri à plusieurs autres de ses confrères de l'époque. Il ne manquait pourtant pas de talent, de ce que m'a laissé apercevoir le peu que je connais de son oeuvre, et sa merveilleuse et indémodable adaptation des Misérables lui vaudra, en guise de lot de consolation, de ne pas tout à fait disparaître de l'inconscient cinématographique. Grâce à l'hétéroclisme hirsute de sa collection Eclipse, le noble éditeur Criterion propose d'ailleurs de (re)voir dans d'appréciables conditions ce morceau du cinéma français, qui plus est escorté d'un autre incontournable du réalisateur, Les Croix de Bois.DarkCat a écrit :Les Otages de Raymond Bernard
L’histoire : "Août 1914, un village paisible au bord de la Marne se trouve occupé par l'armée allemande. Après le meurtre d'un de leurs officiers, les Allemands exigent cinq otages et la livraison du coupable". - Film en version intégrale, qui fut reconstituée à partir de deux copies censurées, une française et une allemande.
Cerise sur le gâteau, outre l’intérêt du scénario, le film fut tourné à une dizaine de kilomètres de chez moi.
Pas d'extrait, mais le dossier de presse.
Mais je m'aperçois, mon vieux chat du Cheshire, que la musique des Otages est due à Darius Milhaud, artiste délicieusement polymorphe s'il en est. Tu en as pensé quoi ? Personnellement, m'étonnerait pas qu'il se soit amusé à flanquer partout un saxophone tantôt espiègle, tantôt ombrageux.