Au vu de la recrudescence d'avis très favorables au sujet de La Battaglia del Deserto, je pense que tu as compris, mon brave Septime (ou devrais-je dire ma ravissante, épanouie et envoûtante demoiselle ? Force est de constater qu'UnderScores, où Laugi promène déjà sa flamboyante crinière rousse, ne manque décidément pas de belles plantes), qu'il n'y a plus à hésiter quant à l'achat de cet excellent score du sieur Nicolai.

Ah non moi j'ai tout ce qu'y a de plus monsieur sur cette Terre. Merci pour vos avis positifs sur cette composition, ca sera mon premier CD du compositeur italien. Dorénavant, je vais m'y intéresser un peu plus. Je suis, comme vous surement, rarement insensibles aux belles mélodies. Et les italiens ont le chic pour ça !

Dernièrement, j'ai trouvé que ce qu'il avait fait sur Une Vierge chez les Morts Vivants était assez intéressant. Il y a pas mal d'expérimentation dans l'instrumentation. En particulier des cordes distordues et une harpe malmenée qui donnent à la musique une coloration particulièrement sinistre.



Par contre je trouve la pochette assez ridicule et vraiment différente de ce qu'est le film en réalité.

Certes, l'histoire n'a rien à voir, mais c'est bien l'affiche du film...

Edern a écrit :Certes, l'histoire n'a rien à voir, mais c'est bien l'affiche du film...

... et pour dire les choses telles qu'elles sont, ladite affiche en jette furieusement ! Et tant pis si le spectateur, fort marri de n'avoir pas retrouvé à l'écran les promesses bariolées d'un tel visuel, cède à l'incoercible envie de hurler à l'arnaque.

Bien moi,ce genre d'affiche ne me donne pas envie de voir le film!

Janus a écrit :Bien moi,ce genre d'affiche ne me donne pas envie de voir le film!

Te montreras-tu toujours aussi récalcitrant une fois que je t'aurai dévoilé l'autre titre français, incomparablement plus subtil, dont les distributeurs français ont affublé le film de Jess Franco ? Et tout ça sans même parler de cette nouvelle affiche, davantage en accord avec la poésie délicate et parfumée du retitrage en question.

Je trouve que le titre français est tout aussi racoleur. D'ailleurs à l'origine le film devait s'intituler "La Nuit des Étoiles Filantes". Par contre l'affiche est effectivement déjà plus séduisante. (Même si je trouve qu'elle n'a pas grand rapport non plus avec le film. Ceux qui s'imaginent voir des scènes érotiques dans ce film risquent franchement de rester sur leur faim.)

Lee Van Cleef a écrit :

Janus a écrit :Bien moi,ce genre d'affiche ne me donne pas envie de voir le film!

Te montreras-tu toujours aussi récalcitrant une fois que je t'aurai dévoilé l'autre titre français, incomparablement plus subtil, dont les distributeurs français ont affublé le film de Jess Franco ? Et tout ça sans même parler de cette nouvelle affiche, davantage en accord avec la poésie délicate et parfumée du retitrage en question.

Effectivement plus salivant!

Avis aux amateurs d'ambiances inconfortables et torturées (Janus, peut-être ?), Les Cauchemars naissent la nuit devrait combler leurs appétits d'expérimentations étranges (le thème principal, qui évoque le bruit d'osselets s'entrechoquant) et de longues plages atonales. Sans prétendre à la radicalité dérangeante d'Un Tranquillo Posto di Campagna de Morricone, ce score se situe clairement aux antipodes du très mélodieux 99 Donne, autre fruit de la collaboration entre Nicolai et Jess Franco, que j'ai réécouté ces jours-ci et que je trouve décidément superbe.

Lee Van Cleef a écrit :

Edern a écrit :Certes, l'histoire n'a rien à voir, mais c'est bien l'affiche du film...

... et pour dire les choses telles qu'elles sont, ladite affiche en jette furieusement !

Mais je suis d'accord, j'en ai d'ailleurs un exemplaire d'époque (de 80x60 cm) quelque part chez moi

Septime Severe a écrit :Ah non moi j'ai tout ce qu'y a de plus monsieur sur cette Terre. Merci pour vos avis positifs sur cette composition, ca sera mon premier CD du compositeur italien. Dorénavant, je vais m'y intéresser un peu plus. Je suis, comme vous surement, rarement insensibles aux belles mélodies. Et les italiens ont le chic pour ça !

La Battaglia del Deserto a été mon premier album de Nicolai, et d'autres sont venus le rejoindre, donc j'imagine que cette BO est plutôt pas mal pour se faire à la musique du compositeur. Je suis en ce moment en train d'écouter 100,000 Dollari Per Ringo et c'est fichtrement agressif (et l'ampleur de la musique y semble plus grande que dans pas mal de westerns italiens)

Edern a écrit :Je suis en ce moment en train d'écouter 100,000 Dollari Per Ringo et c'est fichtrement agressif (et l'ampleur de la musique y semble plus grande que dans pas mal de westerns italiens)

L'ampleur dont tu parles fort justement est, à mon humble avis, en grande partie due à l'inexpérience de Nicolai qui, pour ses premiers pas dans l'univers du western, a choisi de prendre pour référent le tonitruant modèle hollywoodien plutôt que les expérimentations insolites de Morricone; lesquelles, en 1966, n'étaient pas encore devenues ce trademark écrasant que des dizaines de compositeurs allaient piller tous azimuts. Maintenant, et même si Nicolai a très vite abandonné cette veine " classique " pour écrire les scores bariolés des films de Giuliano Carnimeo et Gianfranco Parolini, force est de constater que ses premières cartouches tirées pour le western (Django Spara per Primo et El Cisco sont aussi du nombre) ne manquent pas de puissance et de maîtrise.

Et bien décidément ce 100,000 Dollari Per Ringo ne quitte plus ma platine. Le thème est entêtant, le son est puissant, ça donne la pêche, et ça son petit côté nostalgicowboy en prime. Pas faux ce que tu évoques Lee, une sorte d'entre-deux musical, à mi-chemin entre le grondant modèle hollywoodien et l'eclectique morriconien, prenant l'ampleur de l'un et la vivacité de l'autre. Vraiment cool. Du coup, je vais essayer de dégotter les deux titres que tu as évoqués.

J'ignore ce que peut bien valoir le film ...E Poi, Non ne Rimase Nessuno (alias Ten Little Indians), adaptation franco-italo-germano-espagnole (ouf !), signée Peter Collinson, du classique d'Agatha Christie Ten Little Niggers, mais la musique de Nicolai est immergée tout entière dans les eaux troubles du giallo (un genre avec lequel le célèbre bouquin, à la réflexion, partage bien des points communs). On débute donc par un thème agréablement mélodieux, comme les compositeurs italiens de la belle époque savaient en écrire à foison, puis on embraye sans crier gare sur de longs passages à la tonalité grinçante, un catalogue de sonorités monocordes aptes à soulever chez notre ami Janus une colossale tumescence (même si le grand Bruno s'est déjà montré plus audacieux dans ce type d'expérimentations plus ou moins atonales).

J'attends surtout une édition cd de CANOSSA,personnellement.

Dis-nous en plus, mon cher Janus, sur ce Canossa qui semble te faire tant saliver. Te connaissant, il doit probablement s'agir d'une de ces musiques qui donnent l'impression de doigts recourbés en pinces et griffant hargneusement un tableau noir.

Lee Van Cleef a écrit :Dis-nous en plus, mon cher Janus, sur ce Canossa qui semble te faire tant saliver. Te connaissant, il doit probablement s'agir d'une de ces musiques qui donnent l'impression de doigts recourbés en pinces et griffant hargneusement un tableau noir.

N'exagère pas non plus,ami Lee,car j'ai aussi un goût,comme toi,pour la belle mélodie et les belles pages lyriques. Canossa,du souvenir que j'en garde depuis l'âge du 33T,est une sorte de musique plus atonale et tribale que mélodique et harmonieuse... sorte de partition climatique et obsessionnelle, assez axée sur les rythmes et qui me caresse dans le sens du poil et révèle un NICOLAI plus personnel que parfois.

Janus a écrit :

Lee Van Cleef a écrit :Dis-nous en plus, mon cher Janus, sur ce Canossa qui semble te faire tant saliver. Te connaissant, il doit probablement s'agir d'une de ces musiques qui donnent l'impression de doigts recourbés en pinces et griffant hargneusement un tableau noir.

N'exagère pas non plus,ami Lee,car j'ai aussi un goût,comme toi,pour la belle mélodie et les belles pages lyriques.

Bien sûr, ça ne fait pas l'ombre d'un doute, compagnon. Mais puisque cette référence à Canossa emboîtait le pas à mon post sur ...E Poi, Non ne Rimase Nessuno (pas exactement le truc le plus mélodieux qu'ait pu écrire le père Bruno), j'en ai immédiatement, brillamment et imparablement déduit que ce score ne pouvait qu'appartenir à la veine atonale du compositeur. Voilà donc toute l'histoire, mon cher Janus.

C'est ce que j'appelle là un esprit de déduction acéré.

Même si son titre et sa pochette invitent à dresser quelques parallèles plus ou moins hasardeux, L'Onorata Famiglia n'entretient pas grand rapport avec la musique solennelle de Nino Rota pour The Godfather, écrite un an auparavant (quoique, la gravité de Canzone Muta et les couleurs latines d'Il Raccolto auraient pu trouver sans mal leur place dans la fresque mafieuse de Coppola). Nicolai préfère s'en tenir à des recettes éprouvées (cordes stridentes, piano stressé, bref intermède funky, ainsi qu'un thème quasi-westernien) qu'il applique avec son efficacité coutumière, pour un résultat des plus plaisants.

Janus a écrit :Canossa,du souvenir que j'en garde depuis l'âge du 33T,est une sorte de musique plus atonale et tribale que mélodique et harmonieuse... sorte de partition climatique et obsessionnelle, assez axée sur les rythmes et qui me caresse dans le sens du poil et révèle un NICOLAI plus personnel que parfois.

DigitMovies vient d'éditer la musique du film, couplée avec celle pour El Cristo del Oceano. Enfin j'ai pas très bien compris si c'était la musique intégrale ou des extraits parce qu'ils parlent de "Library Tracks". A moins que Canossa ne soit pas une musique originale. En tout cas ça a l'air bien alléchant. Sortie prévue pour mi-Avril.

Effectivement,et je pense qu'il va être mon achat-b.o. du mois d'avril. J'attends ce CD depuis longtemps et j'espère bien faire
partager mon enthousiasme à Lee! Je sais que la description que j'ai faite de CANOSSA l'a effrayé,mais je suis sûr que cette
musique peut lui plaire.

Janus a écrit :Je sais que la description que j'ai faite de CANOSSA l'a effrayé

Avec mon fougueux katana à mes côtés, je ne crains nulle menace... pas même les couinements étranges d'un orchestre martyrisé à loisir par Nicolai !

Bon et puis dans le genre, je suppose que ça ne peut pas être pire que la composition de Bruno Maderna pour La morte ha fatto l'uovo, qui était quand même d'une teneur musicale particulièrement austère.