Deux beaux exemples de fidélité: Blake Edwards et Henry Mancini; Robert Aldrich et Frank DeVol

Sans oublier les trois films qui ont réuni Peter Glenville et Laurence Rosenthal dans les années soixante (Beckett, The Comedians, Hotel Paradiso).

Et puis, cette merveilleuse association des compositeurs Johnny Dankworth et Richard Rodney Bennett avec Joseph Losey, qui illustra les meilleures oeuvres britanniques du réalisateur américain.

Stringer Bell a écrit :Effectivement, Julien pour citer Solal et Rouxel il faut s'y connaître déjà pas mal en animation ! J'adore !

Outre la série bien connue des Shadoks, j'ai particulièrement apprécié le court métrage Le Sang, réalisé en 1982, qui anticipe un peu sur la série "Il était une fois la vie". Une sorte de voyage à la fois amusant et éducatif à l'interieur du corps humain qui explique le fonctionnement des globules dans le sang. On retrouve d'ailleurs le fidèle Claude Piéplu dans le rôle du récitant. Le travail de Cohen comme souvent dans l'animation est intéressant car il combine à la fois les bruitage et la musique, qui est en partie électronique. D'ailleurs c'est fait avec une telle alchimie que l'on a du mal à différencier les deux. Est-ce que c'est du son ? De la musique ? Les deux faisant partie intégrante de la composition.

Emissary a écrit :Et puis, cette merveilleuse association des compositeurs Johnny Dankworth et Richard Rodney Bennett avec Joseph Losey, qui illustra les meilleures oeuvres britanniques du réalisateur américain.

Sur The Accident, c'était pas mal du tout ce qu'avait Dankworth. Une musique intimiste écrite pour petit ensemble de facture impressionniste. Très différent du style Jazz habituel du compositeur.

Stringer Bell a écrit : Bon, c'est vraiment parce que personne ne l'a cité que je me sens obligé de faire remarqué que Shore et un petit barbu rondouillard ont quand même pondu un brin de musique pas désagréable et même si on sait comment ça s'est terminé entre eux ...

Ils sont vraiment fâchés Jackson et Shore car il me semble bien avoir lu que Shore allait travailler sur The Hobbit.

Il se peut que j'ai été dur avec PICCIONI,effectivement,en le limitant en qualité uniquement à ROSI. Disons que c'est le réalisateur le plus important avec lequel il a entretenu une vraie relation musicien-cinéaste. C'est plus honnète ainsi. Sinon, J'émettais juste un avis personnel et donc subjectif. D'ailleurs,sa partition pour UNA VITA VIOLENTA de PIER PAOLO PASOLINI ne m'est pas désagréable du tout même si ce n'est pas ce que je préfère chez lui. Je connais des musiques comme SENILITA, MAFIOSO,ANIMA NERA,IL DIAVOLO,sous forme de suites,mais je ne peux pas dire qu'elles me touchent autant que ce qu'il a composé pour,par exemple,LE MANI SULLA CITTA ou pour MORE THAN A MIRACLE,qui sont vraiment des partitions que j'adore. J'aime assez,toute fois,sa musique austère composée pour LO STRANIERO (l'étranger d'Albert Camus), un film de visconti et couplée avec UOMINI CONTRO ,B.O. qui me met presque la larme à l'oeil!
Que penses-tu,Manuma,de sa musique du film LE TERRORISTE qui vient de paraître en cd et quels titres me conseillerais-tu
en particulier afin que j'ajuste mon propos?

Pour en revenir au sujet de ce topic,je citerais volontiers la collaboration POLLACK/GRUSIN ...je pense au générique-début pour piano dans LA FIRME...quelle efficacité!! Quelle pêche il insuffle au film avec juste un piano!!!
et je me mords les doigts d'avoir omis de citer l'une des plus fusionnelles collaborations que MORRICONE ait pu entretenir avec un réalisateur,celle avec MAURO BOLOGNINI,au point que le compositeur regretta ouvertement de ne pas avoir musicalisé tous ses films.
Et pour finir,je me dois de citer trois autres collaborations qui me sont chères; TRAN ANH HUNG avec le compositeur viêt- namien TON-THAT Tiêt,pour l'art de la finesse et de la poésie et celles qui réuniront successivement MIKIS THEODORAKIS à
COSTA-GAVRAS et à MICHAEL CACOYANNIS!!! Z et ETAT DE SIEGE pou le premier,ZORBA et l'étrange mais irrésistible ELEKTRA pour le second...Hum!!!!

Manuma a écrit :

Janus a écrit :Et Francesco Rosi/Piero Piccioni...d'ailleurs,les seules patitions réellement intéressantes de Piccioni furent, à mon humble avis,composées pour ce grand cinéaste.

Ha ben non, tu peux quand même pas dire ça Piccioni a signé plein de magnifiques partitions en marge de sa collaboration avec Rosi, souvent pour d'obscures titres qui ne méritaient pas toujours le déplacement du maestro, mais bon cela n'enlève rien à la qualité de celles-ci.

Idem ! Pour le coup il me semble aussi que Janus s'est révélé un brin injuste avec l'ami Piero (même si c'est vrai que les Uomini Contro et autres collaborations avec Rosi furent également parmi ses plus fameuses réussites).

Oui,j'ai reconnu avoir été trop dur. Méa culpa. Je ne peux faire plus. Je suis,en tout cas,heureux de voir qu'il y a dans ce
forum des intervenants qui connaissent bien la musique de feu PIERO PICCIONI...et,apparemment même mieux que moi...que
tout ne tourne pas uniquement autour de compositeurs américains...J'ai apprécié les collaborations citées par cet érudit de
Julien et content d'avoir en commun avec Stringer Bell,des CD qui sortent de l'ordinaire,en dehors des sentiers battus.
Puis,avoir cité la collaboration entre MICHEL FANO/ALAIN ROBBE-GRILLET,il fallait aller la débusquer,celle-là. J'en avais entendu
parlé,bien sûr,mais je n'y pensais plus. Bravo Julien! En plus,tu m'as coupé l'herbe sous le pied en citant SCHNITTKE/KRIANOVSKI
KNIEPER et non PROCHNOW qui est un acteur allemand jouant dans LE BATEAU/WINDERS et DEVREESE/DELVAUX,ne serait-ce
que pour l'OEUVRE AU NOIR avec ce génial acteur italien que fut GIAN MARIA VOLONTE.

Personne n’a parlé de la collaboration Georges Delerue/ Jack Clayton ? Il y a tout de même eu 4 et demi. Et puis à propos de Clayton ce serait sympa une petite édition de la zique Les Innocents de Georges Auric. C’est un film Fox si ma mémoire est bonne.

Janus a écrit : Que penses-tu,Manuma,de sa musique du film LE TERRORISTE qui vient de paraître en cd et quels titres me conseillerais-tu
en particulier afin que j'ajuste mon propos?

Je ne sais ce que vaut Le Terroriste. Ca me tente bien mais je n'ai pas encore fait l'achat. Pour ce qui est des conseils sur Piccioni, si tu es sensible à la veine lounge du compositeur, Colpo Rovente et Camille 2000 me paraissent être des incontournables. Dans le même registre j'aime également particulièrement Scacco alla regina . Mais je ne sais si tu appréciera ces titres car ça me semble assez éloigné de tout ce qu'il a fait avec Rosi (à l'exception peut-être de La Belle et le cavalier, qui reste d'ailleurs ce que je préfère de sa collaboration avec ce cinéaste, aux côtés de sa partition pour Le Christ s'est arrêté à Eboli et, dans une moindre mesure, celle de Cadavres exquis). Parmi ses travaux "classiques" j'apprécie beaucoup le diptyque Le Monache di Sant'Arcangelo / Storia di una monaca di clausura et Il Malato immaginario.

Bon, Pazu ne s'est pas encore exprimé alors je prend la parole au vol pour nommer le couple Mamoru Oshii / Kenji Kawai rien que pour les Patlabor (même si le 3 n'a pas été réalisé par Oshii mais c'est kif kif), Avalon et les Ghost In The Shell.

Il y a aussi Takeshi Kitano / Joe Hisaishi même si c'est fini depuis Dolls. Mais Brother, quelle classe !
Et pas besoin de développer sur Miyazaki / Hisaishi, je crois qu'on est tous d'accord ?

Concernant Howard Shore, c'est sa collaboration historique avec Cronenberg qui remporte le morceau. A propos du Seigneur Des Anneaux, il s'agit pour moi d'un seul film donc jusqu'à nouvel ordre, ce n'était là qu'un coup d'un soir...

Mortimer a écrit :Personne n’a parlé de la collaboration Georges Delerue/ Jack Clayton ? Il y a tout de même eu 4 et demi. Et puis à propos de Clayton ce serait sympa une petite édition de la zique Les Innocents de Georges Auric. C’est un film Fox si ma mémoire est bonne.

Je suis preneur aussi, même si quelques extraits ont été réenregistrés chez Chandos. Seul l'original de la contine d'introduction me donne la chair de poule !

Et puisqu'on parle d'Auric, il a pas mal travaillé avec Cocteau ; de là à parler d'une alchimie singulière, pas sûr. En fait, parmi les couples évoqués, il n'y en a sans doute pas tant que ça qui soient vraiment singuliers, dont on se dise : il n'aurait pu en être autrement. Lesquels, à votre avis ? Je pense à Nyman/Greenaway, un duo fait pour former un tout (surtout compte tenu de la place particulière de la musique dans ses films). Cronenberg/Shore n'est pas mal non plus, même goût pour l'expérimentation et l'étrange (du moins au début, maintenant ils se sont assagis !). Le cas Spielberg/Williams (par exemple) ne me parait pas aussi évident finalement : même s'il a été - est encore - fécond en grandes oeuvres, on a parfois le sentiment que d'autres compositeurs auraient eu sensiblement la même approche, et donc la spécificité n'est pas toujours éclatante (cf. l'exemple de The Color Purple). Un trompe-l'oeil dû à un plus grand classissime ? Car l'apport de Williams a tout de même été majeur dans la majorité des cas.

Après Manuma, je citerais également Carter Burwell / Joel & Ethan Coen, un trio qui relève de l'évidence cinématographique comme on dit. Fargo est extraordinairement beau et dense.
On peut aussi apprécier le discours burwellien dans Being John Malkovich et Adaptation de Spike Jonze / Charlie Kaufman: un autre trio dans lequel l'écriture et la thématique sont du pain béni pour le compositeur new-yorkais.

Krull a écrit :Après Manuma, je citerais également Carter Burwell / Joel & Ethan Coen, un trio qui relève de l'évidence cinématographique comme on dit. Fargo est extraordinairement beau et dense.

Et le thème pour cordes et pianos qu'il a composé pour l'Homme qui n'était pas là est certainement ce qu'il a écrit de plus émouvant.

Janus a écrit :et je me mords les doigts d'avoir omis de citer l'une des plus fusionnelles collaborations que MORRICONE ait pu entretenir avec un réalisateur,celle avec MAURO BOLOGNINI,au point que le compositeur regretta ouvertement de ne pas avoir musicalisé tous ses films.

J'y avais pensé aussi à cette collaboration. En particulier sur le film Per le Antiche Scale qui est l'une des musique les plus expérimentale de Morricone. Mais je connais assez mal le reste.

Merci Manuma pour tes précieux renseignements.

Julien a écrit :J'y avais pensé aussi à cette collaboration. En particulier sur le film Per le Antiche Scale qui est l'une des musique les plus expérimentale de Morricone. Mais je connais assez mal le reste.

Effectivement,PER LE ANTICHE SCALE est surtout la partition la plus "contemporaine" dans l'esprit qu'il ait réussi à faire
accepter à BOLOGNINI. Il avait bien tenté une chose expérimental basé sur deux notes pour un film (inconnu) de ce dernier,mais le grand MAURO s'est déconfi dans la salle d'enregistrement,faisant d'affreux dessins pendant qu'on le ramassait à la petite cuillère...J'exagère à peine...MORRICONE abandonna,résigné,son idée d'expérimentation.
Autre anecdote. J'apprécie toutes les musiques que le maître italien composa pour BOLOGNINI,sauf une; L'ASSOLUTO NATURALE que je voyais comme la plus faible,la moins inspirée. Puis,lors d'une interview,le réalisateur déclara que la meilleure musique qu'ENNIO avait composé pour lui était justement L'ASSOLUTO NATURALE.

Bien sûr,dans toutes les collaborations citées dans ce topic,il y en a des plus fusionnelles que d'autres,de plus singulières,
ainsi je citerai la rencontre entre ELENI KARAINDROU et THEO ANGELOPOULOS,l'un étant le miroir de l'autre.

Le moins que l'on puisse dire, c'est que le sujet vous a tous particulièrement inspirés ! Avec tant de nobles érudits pour compagnons, c'est bien le diable si je ne parviens pas à trouver quelqu'un pour me toucher deux ou trois mots de la collaboration entre Jess Franco et Bruno Nicolai.

Tu aurais pu ajouter celle-ci qui est particulièrement réussie:

je rajoute à la liste 2 collaborations anglo-anglaises :

George Fenton / Stephen Frears
Richard Hartley / Mike Newell

et puisqu'on a le droit de citer des associations n'excédant pas 3 titres :

Jack Nitzsche / John Byrum (même si, de mémoire, sur The Whoopee Boys, il n'a pas fait grand-chose le Nitzsche)

Brannagh et Doyle ont étaient cité ? Si oui, tant pis ! ils méritent de toute façon une seconde citation...

Tout à fait ! Frankenstein et les adaptations shakespeariennes avec, en tête, Henry V, Much Ado et As You Like It sont tout simplement magnifiques.
Par contre, chez Régis Wargnier, je n'ai pas aimé Pars Vite Et Reviens Tard...

La musique de Doyle dans Frankenstein, qu'est ce qu'elle m'avait soûlé... Je la trouve un peu trop envahissante. D'ailleurs j'ose plus revoir le film rien que pour ça.

Ce qui est plutôt une bonne chose.

Dans le domaine du documentaire, je rajouterais également la collaboration entre Philip Glass et Erroll Morris qui est vraiment intéressante.





A Brief Story of Time n'a jamais été édité en CD mais on trouve un extrait interprété au piano par Michael Riesman sur le disque Philip Glass Soundtrack.

N'oublions pas, je vous en conjure, Inoshiro Honda et Akira Ifukube, les duettistes incontournables de la science-fiction nippone en général (Prisonnière des Martiens ou Bataille dans l'Espace, dont les scores viennent tout juste d'être édités par la Toho. Edern, j'espère que tu sais quoi faire !) et du kaiju eiga en particulier. Sans ces deux grands artistes, Godzilla, notre T-Rex mutant favori, et tous ses titanesques acolytes (Rodan, Ghidrah et compagnie) n'auraient peut-être jamais vu le jour.

Allez, je relance avec :

Mark Isham / Gary Fleder (4 films)
Luis Bacalov / Fernando Di Leo (10 films)

Le partenariat entre Marco Bellocchio et Carlo Crivelli; lequel a donné parmi les compositions les plus passionnantes des années quatre-vingt-dix.