En visionnage, plutôt : Deux hommes en fuite (Figures in a landscape) mis en musique avec économie par Richard Rodney Bennett, et ça ne verse pas dans le mélo, loin s'en faut. On a là du Bartók / Schönberg quasi "goldsmithien" par moments, si je peux me permettre d'inverser les influences. Un score rare et bon !

J'ai été fasciné et vraiment enjoué par le score de Rich Vreeland pour Under the silver lake. C'est un mélange detonnant de Rozsa, Goldsmith, Donaggio ou même Sarde. Le mixage est très mis en avant, le réalisateur David Mitchell pousse les manettes à fond et on peut dire que ça change de ce qu'on entend partout et ça fait du bien même si certains pourront dire que comme chez De Palma c'est over the top. Le film très Lynchien (ou Polanskien? Ou de Palmien ?) est à voir même si pas complètement réussi.

Odelay a écrit :C'est un mélange detonnant de Rozsa, Goldsmith, Donaggio ou même Sarde.

Y'en a un petit peu plus, je vous le mets quand même ?... Bon, j'ai l'air dubitatif et narquois à parts égales devant cet aréopage impudiquement déployé de références cinq étoiles, mais je ne demande qu'à être convaincu, même si ce devait être de façon parcellaire. Un album se baladerait-il quelque part ?

Lee Van Cleef a écrit : Un album se baladerait-il quelque part ?

C'est pas ça ? 2 CD et beaucoup de noms...

Les références données par Odelay sont en effet troublantes par leur diversité, sauf à en conclure qu'on trouve ici un goût affirmé pour la mélodie et un certain romantisme ? En tout cas les titres des plages du CD décrivent à elles seules un univers qui me plait !

Et tant mieux si le film est imparfait. Ce sont les plus beaux.

Toi, tu dois adorer les films de Fred Olen Ray !

J'ai dit IMPARFAIT, pas n'importe quoi !

Ceci dit, pour te prendre au mot, j'aime bien les petits films d'horreur/SF un peu moisis, mais des anciens avec maquettes et latex, les CGI bas de gamme m'amusent infiniment moins. Et puis je n'aurais rien contre un visionnage de la série Bikini : Bikini Royale, Bikini Royale 2, Bikini Frankenstein, Bikini Jones and the Temple of Eros, et pour finir (?) Bikini Time Machine... Titres authentiques !

Dadid a écrit :Les références données par Odelay sont en effet troublantes par leur diversité, sauf à en conclure qu'on trouve ici un goût affirmé pour la mélodie et un certain romantisme ? En tout cas les titres des plages du CD décrivent à elles seules un univers qui me plait !

Et tant mieux si le film est imparfait. Ce sont les plus beaux.

C'est plus dans l'orchestration, dans l'écriture, dans un façon de faire plus que dans la recherche de la mélodie. On est dans l'old school qui est très étonnant à la vision par rapport à ce qui se fait. D'ailleurs la musique est aussi à la base de l'histoire même si on ne s'en pas compte tout de suite

J'étais déjà intrigué par la notule de Hellboy dans les nouveautés, voilà qui me plait !

Mais lui il parle de Badalamenti et ici on parle de Herrmann. De plus en plus intriguant tout ça !!! Est-ce un complot pour que j'achète ce double album ?

ça y ressemble... Encore un coup des chinois du FBI... Le lieux serait de voir le film !

Dadid a écrit : Le lieux serait de voir le film !

Je ferais de mon mieux

Je n'aurais pas dit lieux !

Plutôt touché par la belle partition pour My Lady (pas de CD prévu il me semble ?), j'ai rattrapé mon retard en Stephen Warbeck en piochant sur Apple Music. Bon, on va pas se mentir, Le secret des banquises c'était indolore au possible, Je te survivrai et The Journey sans intérêt, Un Balcon sur la mer m'a ennuyé. Heureusement je suis tombé sur A Christmas Carol qui fait penser à du Debbie Wiseman — enfin, sans grand thème comme elle sait si bien les faire — et surtout La Marche, pas forcément profond, mais ultra efficace.

Qu'est-ce que vous me conseillez du monsieur ?

Dadid a écrit :En visionnage, plutôt : Deux hommes en fuite (Figures in a landscape) mis en musique avec économie par Richard Rodney Bennett, et ça ne verse pas dans le mélo, loin s'en faut. On a là du Bartók / Schönberg quasi "goldsmithien" par moments, si je peux me permettre d'inverser les influences. Un score rare et bon !

Il se trouve justement que le film de Losey siégeait au sommet d'une petite pile de galettes n'attendant que d'être enfournées dans mon fidèle lecteur pour prêcher la bonne parole cinématographique. Mis en appétit par tes louanges, écho lointain mais providentiel d'éloges que je me rappelle avoir lus ici même voici bien des années (un coup des érudits Janus et Julien, à n'en pas douter), je m'y suis aussitôt attaqué. Et d'emblée, Rodney Bennett nous prend à la gorge en gratifiant de terribles cuivres bourdonnants le vol implacable d'un hélicoptère parti à la chasse. On se demande presque si cette virtuosité grinçante, qui ne s'élève que dans le sillage du monstrueux insecte de fer auquel deux fugitifs hors d'haleine tentent fiévreusement d'échapper, n'influença pas d'une façon ou d'une autre John Williams lorsqu'il se creusa la tête, cinq ans plus tard, pour donner au souriant Bruce une signature musicale au diapason de son aveugle voracité. Le fait que l'un des deux héros aux abois soit (formidablement) interprété par Robert Shaw ne rend l'hypothèse que plus séduisante...

Au passage, le film est lui aussi une réussite de premier ordre, où réalisme cinglé de poussière et abstraction fascinante s'enchevêtrent sans que l'un ne prenne jamais le pas sur l'autre. Les attaques de l'hélicoptère, assez rares si l'on tient les comptes mais toutes tétanisantes, comportent d'extraordinaires images, qu'aucun des pâtés numériques qui prolifèrent désormais à l'écran telle une invasion de nuisibles ne saurait égaler. Ce visionnage-là est chaudement recommandé, gentlemen !

Que c'est bien dit ! Cet hélicoptère prédateur au pilote sans visage, incarnation d'un pouvoir obscur et destructeur, pourrait encore plus que Jaws avoir suggéré le camion de Duel (et musicalement on est plus proche) ! Si ce n'est que Duel est une adaptation de Matheson, nouvelle éditée en 71 (et Jaws est aussi une adaptation...) Je pense qu'il s'agit plus probablement de l'air du temps, de thématiques en vogue... Mais pour l’inspiration musicale, tout est possible ! Le cas de Shaw reste intrigant, car comme dans Jaws il s'offre ici un monologue nocturne en forme de parenthèse, emprunt d'une bouffée de nostalgie ! C'était je crois un choix de casting tardif (en remplacement de Sterling Hayden) inspiré par le succès de L'arnaque.

Un ami félimélomane que je ne citerai pas ici (merci l'ami ! mais bon, avec cet indice, tout le monde aura compris de qui il s'agit) m'a prêté ce Curse of Dracula et j'avoue que c'est finalement mieux que je ne l'aurai cru malgré la limitation des moyens offerts aux compositeurs et l'âge des bandes (enfin, là je pinaille car le son est quand même assez bon). Harnell a composé une bonne vingtaine de minutes et le reste des deux cds se répartit entre Les Baxter (la part du lion), Ira Hearshen et Richard Cassey. Tous trois emploient le thème de Harnell, simple et mémorisable aisément, en y injectant leurs propres compositions. Je ne sais pas trop pourquoi j'avais boudé cette sortie à son époque. Enfin si. Déjà parce que dans la double compilation consacrée à Joe Harnell il y avait une suite de 13 minutes de Curse Of Dracula et que le reste du double cd Curse Of Dracula n'était pas de sa main, ça faisait deux gros arguments pour ne pas passer à la caisse tout de suite. Mais je crois que je vais remédier à cette erreur dans les jours à venir.

C'est quand même vachement bien les Speed de Mancina. Surtout le 2.

Oui, même si je préfère le 1 pour ma part. Il faut dire que l'opus deux est un sacré nanar ! Avec un climax à 20 nœuds (c'est à dire à peu près 40km/h. Quelle vitesse !) Revu récemment, et c'est vraiment un nanar ! Un film involontairement (très) marrant.

Under the Silver Lake : je vois l'attrait de la première moitié de l'album, avec son son très classique, très Golden Age, qui évoque en effet Waxman, peut-être Sarde, OK. J'ai personnellement trouvé ça d'un titanesque ennui. Par contre dans la deuxième moitié, Disasterpiece rajoute des sonorités électroniques et des moments plus atonaux, et le mélange des différents univers me passionne bien davantage. Mais c'est très personnel.

Le Yéti a écrit :Plutôt touché par la belle partition pour My Lady (pas de CD prévu il me semble ?), j'ai rattrapé mon retard en Stephen Warbeck en piochant sur Apple Music. Bon, on va pas se mentir, Le secret des banquises c'était indolore au possible, Je te survivrai et The Journey sans intérêt, Un Balcon sur la mer m'a ennuyé. Heureusement je suis tombé sur A Christmas Carol qui fait penser à du Debbie Wiseman — enfin, sans grand thème comme elle sait si bien les faire — et surtout La Marche, pas forcément profond, mais ultra efficace.

Qu'est-ce que vous me conseillez du monsieur ?

Le Yéti, tu as oublié d'écouté ceci =>https://itunes.apple.com/mu/album/princ ... /470498512, c'est selon moi le score le plus abouti du Monsieur !

Je vais tenter alors

Ca existe en CD si tu préfères l'objet que le dématérialisé.

Je vis dans la Matrice, je n'achète quasiment pas de CD, sauf si je n'ai pas le choix.

Y t’il encore un choix pour ceux qui ne s’intéressent qu’aux fichiers ? C’est plutôt ceux qui préfèrent les cd’s qui sont lésés.