Comme cela m'arrive parfois en ces occurrences nécrologiques, je dois m'avouer à court de mots idoines. Aussi les images s'exprimeront-elles un millier de fois plus éloquemment que ma piètre faconde réduite à néant.

N'ayant pas beaucoup plus de mots, je vais faire mon Ratatouille...

Le seul film de lui que j'ai vu au cinéma c'était Le Passage de René Manzor :



Pas son meilleur j'en conviens. Quand je pense que j'avais hésité un temps entre celui-là et le Nom de la Rose qui passait dans la salle d'à côté... Il y a quand même eu de superbes béos dans sa filmographie. Pour l'avoir revu avant-hier la partition de Plein Soleil de Nino Rota est toujours aussi exaltante. Et même la connerie de BHL bénéficiait d'un superbe thème musical sIgné Maurice Jarre.

Adieu à un très grand acteur et une très grande voix...James Earl Jones vient de nous quitter à l'âge de 93 ans...

https://www.msn.com/fr-fr/divertissemen ... 3896&ei=22

Oui , Dark Vador est mort une deuxième fois .

Il était une voix — et une sacrée, dotée d'une profondeur caverneuse, idéale pour faire tomber dru effroi et menaces d'apocalypse, mais également capable d'une incroyable chaleur, au point de terrasser même les plus ataviques méfiances. C'est le premier versant de sa virtuosité vocale qui permit évidemment à James Earl Jones d'étreindre la légende, en donnant à certain chevalier noir wagnérien un timbre inoubliable, merveilleux alliage d'admonestation suave, de puissance maléfique et de déclamation théâtrale, aux frontières de l'ampoulé. Thulsa Doom, cette autre imposante incarnation des forces des ténèbres, sans doute le plus fameux rôle de feu Jones en chair et en os, bénéficie bien sûr sans frein de la voix sentencieuse de l'acteur, mais aussi, exquis addendum, de l'hypnotique minerais de ses yeux fixes. Néanmoins, au jour de sa mort, c'est le second Jones que j'ai envie de citer, en particulier au générique de l'irrésistible Claudine. En éboueur bonne pâte (pour changer), il forme un couple du tonnerre avec Diahann Carroll, tout bonnement sensationnelle dans le rôle-titre qui la met aux prises avec une marmaille foisonnante.

Un grand acteur dont les rôles ont durablement marqué ma cinéphilie: Vador, Thulsa Doom, Jaffe Joffer, l'amiral Greer, Umslopogaas, etc.
Et d'autres dont les noms des personnages m'échappent. La force tranquille.
R.I.P. l'artiste !

Michel Blanc vient de nous quitter:

https://www.msn.com/fr-fr/divertissemen ... a716&ei=12

Rendons lui hommage en musique :

M. Hire pour le premier, bien vu. Plutôt classe, l’hommage musical, ça nous change de "Just because of you".

David Lynch vient de mourir, sans doute un des réalisateurs des plus originaux de sa génération, difficile de rester insensible a son Éléphant Man ou a l'étrange Mulholland Drive , je reste aussi persuadé que son Dune n'était pas le navet que certains prétendent mais bel et bien un grand film de SF malade et beau.

Je suis littéralement dévasté Je viens juste de l'apprendre ! Cela se passe de mots, et je me remémore d'un flash instantané tous ces chefs-d'œuvre qui m'ont marqué au fer rouge dont je ne me remettrai jamais : "Dune", "Sailor et Lula", "Elephant Man", "Mulloland drive", "Blue velvet", et surtout son "Eraserhead". Apocalypse mental, et Lynch restera Lynch à jamais ! Mais mon hommage ne vaut rien, car il faut ouvrir un topic au plus vite pour une véritable célébration prenant le temps d'une étude recueillie de l'oeuvre si riche en complexité indéfiniment exploitable !

il faut ouvrir un topic au plus vite pour une véritable célébration

+ 100000000000

Un véritable choc pour moi également...Probablement l'un de mes trois réalisateurs préférés...

Je garde "The Elephant Man", "Dune" (jamais égalé !!!) et "The Straight Story", le reste n'étant clairement pas pour moi.
Mais R.I.P. l'artiste.

DarkCat a écrit : ↑jeu. 16 janv. 2025 21:53"Dune" (jamais égalé !!!)

Indéniablement évidemment ! Et ceci quels que soient les efforts qui seront faits dans le futur pour tenter de faire moins bien (ou bien mieux) que les Villeneuve !

Alcibiade a écrit : ↑jeu. 16 janv. 2025 21:13 Je suis littéralement dévasté Je viens juste de l'apprendre ! Cela se passe de mots, et je me remémore d'un flash instantané tous ces chefs-d'œuvre qui m'ont marqué au fer rouge dont je ne me remettrai jamais : "Dune", "Sailor et Lula", "Elephant Man", "Mulloland drive", "Blue velvet", et surtout son "Eraserhead". Apocalypse mental, et Lynch restera Lynch à jamais ! Mais mon hommage ne vaut rien, car il faut ouvrir un topic au plus vite pour une véritable célébration prenant le temps d'une étude recueillie de l’œuvre si riche en complexité indéfiniment exploitable !

Un des rares réalisateurs (plus largement un artiste) qui a eu droit à son adjectif, 'lynchien", ça vaut toutes les médailles. Un esthète, un conteur de l'étrange, du sensible et du presque insensible... "Eraserhead" forcément, mais son humour décalé fit aussi le bonheur de la série Twin Peaks, qui fit beaucoup pour le rendre populaire...

Très grand souvenir d'une séance ciné d'Eraserhead qui était ressorti dans les années 90. J'avais fait 20 bornes à vélo pour aller le voir. (Je crois savoir que Truffaut et Kubrick étaient assez fans également). Par contre ennui mortel devant Twin Peaks le film. J'ai toujours aimé ses choix musicaux et il y a une ambiance sonore assez incroyable dans ses films, par contre, je le trouve pas très bon pour écrire des histoires. C'est un peu trop ésotérique à mon goût. (Je n'ai pas vu Une Histoire Vraie, qui semble un peu à part dans sa filmographie)

Mulholland Drive, mieux qu'aucun autre fleuron de la peu fournie carrière de David Lynch, aura statufié aux yeux de beaucoup le cinéaste dans l'impénétrable succin des cauchemars gigognes, des silhouettes polymorphes happées par la nuit et des rubans de Möbius sans pitié pour les repères même fournis à l'état embryonnaire. Ainsi donc, tous, aujourd'hui, pleurent le maître des puzzles cinématographiques dont de nombreuses pièces, toujours, paraissent s'être volatilisées. Mais ce vecteur majuscule, plus que jamais adoubé comme tel, n'est pas ce qui fait le plus ostensiblement saillie des souvenirs que la mort du grand homme vient de libérer pêle-mêle en moi. Il y a ce fameux masque, sous la conque duquel Dennis Hopper abrite sporadiquement son faciès grimaçant ; le talonne de près une vaillante tondeuse à gazon, incongrue évidemment, et pourtant, tout à fait à sa place sur les petites routes d'une Amérique qu'ensemencent les moissons ; résonne à mes oreilles, strident, bouleversant, l'épouvantable cri de désespoir d'un malheureux hère difforme, acculé dans les gogues d'une gare inhospitalière ; et puis quand même aussi, parce qu'on ne peut vraiment faire fi des fractures en tous genres que Lynch infligea aux codes centenaires de la narration à l'écran, surgit à présent des limbes le rictus démoniaque du Mystery Man, l'une de ses plus étranges créations, horloger omniscient, partout et nulle part à la fois, d'un Lost Highway dont les faramineuses cinquante premières minutes tressaillent dans l'oeil du cyclone.

France Culture remet en avant une série de quatre émissions datées de 2012.
Philosopher avec David Lynch

C'est maintenant Bertrand Blier qui vient de nous quitter a l'âge de 85 ans , comment oublier son cinema si décalé , je retiendrai son Buffet Froid drôlement macabre avec sa brochette d'acteurs fétiches. Fils de l'illustre Bernard Blier pince sans rire réputé.

En pleine période Me too, je pense qu'on peut se gratter pour avoir une diffusion hommage des Valseuses ou de Tenue de soirée sur le service public ! J'ai une préférence aussi pour Buffet Froid. La séquence d'ouverture avec Depardieu et Serrault, seuls dans la station de métro est formidable. Après La Femme de mon pote je trouve qu'il a quand même pas mal dégringolé. J'ai revu récemment 1,2,3 soleil et j'ai pas pu dépasser la demi-heure, c'est vraiment imbouffable. Mais c'est souvent ça avec les réalisateurs-auteurs. Zulawski c'était un peu pareil également

C'est bien triste.
Cela dit, je n'ai aimé aucun des films (une douzaine) que j'ai pu voir. Ce n'est absolument pas un cinéma qui m'intéresse.

Julien a écrit : ↑mar. 21 janv. 2025 20:26 En pleine période Me too, je pense qu'on peut se gratter pour avoir une diffusion hommage des Valseuses ou de Tenue de soirée sur le service public !

Raté.

Tenue de Soirée sera diffusé dimanche sur France 5.

Et Les Valseuses le sera mercredi de la semaine prochaine sur Paris Première (pas le service public, mais quand même).

Le très bon aussi La femme de mon pote est quand à lui diffusé ce soir sur W9.

Lynch, Blier... tous les 2 parmi mes cinéastes préférés.

Rétrospectivement, malgré les copieux additifs de Gégé devenus aujourd'hui source de sueurs froides à ne s'en pas relever, et une propension au sarcasme noir qui faisait de Blier un Tonton pas moins Flingueur que son géniteur, c'était jouable — l'aura indestructiblement culte de ces morceaux du cinéma français aura été plus forte que la frigidité des mœurs suspicieuses. En revanche, tous mes vœux escortent le pauvre dément qui ambitionnerait, sous le joug de quelque pulsion auto-destructrice jaillie d'un recoin reptilien de son cortex, de programmer en guise d'hommage un Beau-Père au très haut potentiel "problématique" (un vocable ayant le vent en poupe, de nos jours) et, mieux encore, le fabuleusement gloubi-boulgesque Calmos. Mon Blier d'élection ? Il ne doit pas en être si loin !