Jaweco a écrit :Je ne le prend pas personnellement venant des personnes mais parfois on se sent très seul dans ces moments...
Mais non, Jaweco, tu n'es pas seul! Vous êtes déjà plusieurs à aimer cette musique. Moi, je ne sais pas encore mais j'ai bon espoir d'aimer au moins deux thèmes. Après on verra. J'ai une correspondante, férue de classique et surtout de
Mozart, qui a aimé et le film et la musique. Elle qui n'achète habituellement jamais de B.O. si ce n'est lorsqu'elle se constitue de morceaux classiques, l'a déjà commandée. En musique, on n'est jamais seul. J'ai longtemps cru que j'étais seul à aimer, par exemple, les
Notations pour orchestre de
Pierre Boulez qui, pour le coup, est une oeuvre élitiste - n'ayons pas peur des mots - et je me suis finalement aperçu sur des forums spécialisés en musique classique et dans la vie réelle qu'il y avait des personnes qui aimaient passionnément cette oeuvre, aussi passionnément que moi. Alors, évidemment, dans la vie réelle, lorsque je suis tombé sur quelqu'un qui aimait certaines oeuvres de
Nono et
Boulez, dont ses "Notations", ce n'était pas à la boulangerie du coin, mais plutôt à Gibert, devant le rayon adéquat. Ceci-dit, j'aurais bien pu être le seul sur terre à aimer ces "Notations" que je n'en aurais rien à cirer, cela ne m'aurait pas empêché d'aimer ni d'en faire l'éloge ici ou ailleurs. Or, je ne suis pas seul. Après, tout dépend des habitudes d'écoute des personnes à qui tu fais écouter une musique de film. J'ai, par exemple, une amie qui écoute autant de la variété française que du jazz, de la pop et du classique, mais à une seule condition: il faut que ce soit chanté, que ce soit Michel Berger, Pink Floyd, Morricone, Schubert, il faut qu'il y ait une voix. Les seuls albums qu'elle possède d'
Ennio Morricone sont chantés et son préféré est celui qu'il réalisa avec
Dulce Pontes, chanteuse qu'elle connaissait déjà pour ses fados. Donc, lorsqu'elle me demande conseil, inutile que je lui propose
Legend de
Goldsmith ni
Marco Polo de
Morricone, c'est perdu d'avance! En revanche, je lui ai récemment conseillé
Unfaithful Music d'
Elvis Costello qui est entièrement chanté et que je trouve intéressant.Elle a beaucoup apprécié. Pour les
Notations de
Pierre Boulez, si en dehors de la version pour orchestre il en existe bien une pour piano, je n'en connais encore aucune qui soit chantée. Je vais donc attendre un peu avant de lui faire découvrir.

Bref, si je ne devais me fier qu'aux avis de mon entourage plus ou moins proche; amis, famille, collègues, je risquerais souvent de me sentir seul aussi, or, ils n'ont pas les mêmes attentes musicales que moi; un auditeur occasionnel n'aura de toute façon jamais les mêmes attentes ni les mêmes exigences qu'un mélomane assidu et averti dont la musique est sa principale occupation, un art qu'il décortique depuis des années et des années.
Après, pour ce qui est de la répétition d'un même thème, c'est une caractéristique de la musique de film ou du moins d'une certaine musique de film. Par exemple, je reconnais volontiers que
Il Planeta d'Acqua, dont je fais l'éloge plus haut, est un album répétitif, objectivement répétitif. Sur 14 plages, le thème principal intervient huit fois sauf que chacune des déclinaisons apportées a sa particularité propre. Il est clair que quelqu'un qui ne va pas être sensible à ce thème pourtant magnifique ou qui va l'aimer beaucoup moins que moi risquera fort de trouver cet album trop répétitif. Celui qui, comme moi, va raffoler de ce "Acqua Viva", se délectera assez facilement de ses différentes déclinaisons - le bonheur des uns faisant le malheur des autres, ça n'est jamais aussi vrai qu'en musique. Alors, il était évidemment possible d'écourter la durée du cd afin de le rendre moins répétitif. Mais quelles déclinaisons supprimer? Les deux dernières, celles qui se résument à un duo piano/basson et un trio Piano/Flûte/cor? Quelle erreur!! Je les préfère à la version précédente pour flûte et piano. Alors on supprime celle-ci? Il est fort probable que quelqu'un d'autre préfère la flûte au basson. Le plus judicieux fut bien évidemment d'éditer les trois.
