Il faudrait que je réécoute l'enregistrement que j'ai en ma possession qui n'est probablement pas complet, cependant, je pense qu'il est tout-à-fait possible d'en faire un album d'une cinquantaine de minutes (durée idéale pour moi). En revanche, je ne me souviens pas d'un thème m'ayant évoqué le "Tubular bells" de Mike Ofield de manière directe ou indirecte...PatrickB en sait peut-être plus sur cette B.O. rejetée de Morricone qui est effectivement superbe. J'aime principalement le caractère religieux et même céleste de cette musique.

Cependant, en ce moment, je suis dans une toute autre dimension musicale, privilégiant la petite formation instrumentale, ce qui m'a permis d'écouter pas mal de musique de chambre, peu importe la période, pouvant aller du baroque jusqu'au contemporain. Toutefois, j'aime toujours inclure de la fantaisie, de l'inclassable, du profane. J'aime mêler populaire et savant, le sévère et le léger. Le glissement s'est d'abord effectué avec deux compositeurs espagnols; Joan Albert Amargos pour Variants de Color & Simfonieta concertant per a cobla i quatre instruments et Lluis Vidal pour La Llegenda de Sant Jordi, trois oeuvres composées pour le groupe catalan Cobla Sant Jordi - Ciutat de Barcelona, mettant en scène un certain nombre d'instruments comme le flabiole, la tenora et le tible, au service d'une musique ludique et joyeuse. Pris dans cette humeur de joie ludique, il me parut avisé de continuer dans la fantaisie d'un Ennio Morricone arborant parfois les délices de la petite ou moyenne formation et de la musique dite légère avec fringale et une décomplexion presque totale. Plus qu'une B.O., j'ai opté pour une compilation qui sort du lot et des standards habituels: elle s'intitule Morricone Bossa, a la grosseur d'un livre-album, parfaitement illustré. Elle ne contient pas que des thèmes principaux mais aussi beaucoup de seconds thèmes. C'est une musique chaude, illuminée, tantôt sensuelle, tantôt ironique, parfois grotesque mais dans le bon sens du terme, pleine de verve et de couleur. C'est une musique du bonheur, une musique qui transmet la joie de vivre, qui chatouille l'âme et le coeur. Quelquefois, c'est une voix de femme qui murmure une mélodie coquine, sensuelle, douceureuse, parfois un piano qui impose une humeur plus grave, un clavecin qui semble s'être échappé d'une sonate de Bach, un choeur mixte qui transcende l'humour, une trompette heureuse, des cordes qui filent en des tracés lumineux, des rythmes qui évoquent le Brésil, de géniales mélodies qui évoquent l'Italie, une fusion idéale pour moi...Après cela, je pourrais volontiers passer à sa musique de chambre d'hier à aujourd'hui, loin du Septième Art, puisque de toute façon, le "Morricone" atonal et sévère me fascine tout autant. Janus il est, Janus je suis et resterai.

Bonjour à tous.
Juste un petit mot sur la BO de L'attentato que je viens d'acquérir dans sa version " expanded ".
Cette musique qui me tracasse depuis ma première écoute est franchement, à la fois, complexe et génialement simple.
Une sorte d'apothéose entre la mélodie et la rythmique , et vraiment une BO à la tension indéfinissable .
La version GDM, qui se veut exhaustive, est vraiment bien venue car elle apporte de l'épaisseur et de la durée là ou il y en manquait au point d'être presque frustrante.
Les 2 versions de la symphonie sont très complémentaires et achèvent parfaitement l'ouvrage.
Ce n'est pas ma BO préférée du Maitre ,loin s'en faut, mais une alternative jouissive aux BO que j'écoute régulièrement.
Bon WE à tous.
Arnaud.

L'Attentat, pour ma part, fait partie de mes B.O. préférées d'Ennio Morricone, ce qui n'étonnera personne, du moins chez ceux qui cernent mes préférences musicales. la "Sinfonia" est vraiment géniale, géniale en tant que musique pure (...et très audacieuse pour l'époque) et géniale dans le film de Boisset qui demeure pour moi un des meilleurs films politiques français. Il faut dire que l'on y trouve aussi tous mes acteurs préférés...Ha, cette scène où Trintignant s'échappe par la fenêtre alors que démarre la partie la plus rythmique et violente de cette "sinfonia", j'en ai les tripes renversées d'excitation à chaque fois!! C'est vraiment par ce genre de Musique qu'Ennio Morricone demeure à jamais mon compositeur de cinéma préféré même si je raffole également d'un grand pan de sa musique tonale, et même si je n'écouterais pas "L'Attentat" chaque matin au petit déjeuner...C'est une musique qui se déguste mais dont on n'abuse pas.

Je viens de faire une trouvaille, en rapport bien sûr avec Ennio Morricone. Lors du dernier festival de San Remo, le chanteur Nek (connu aussi comme Filippo Neviani), auteur du méga tube "Laura non c'è" de 1997, et qui publie régulièrement des albums en Italie, était finaliste, arrivé 2eme avec un énorme tube, "Fatti avanti amore". Mais lors d'une soirée de la semaine du festival, il a repris une chanson de Mina de 1966, "Se Telefonando".
Depuis, il a sortir son nouvel album, "Prima di parlare", sur laquelle on trouve cette reprise. Nek, c'est le genre Umberto Tozzi/Eros Ramazzotti, entre variétés et pop, et quand on l'écoute parmi les autres titres, on ne fait pas attention au fait que "Se Telefonando" est une reprise, et pas une musique de Nek, il faut dire que l'orchestration très pop/rock n'a rien à avoir avec la version de Mina.
Eh bien, je vous le donne en mille, cette chanson de Nek n'est pas de Nek, mais d'Ennio Morricone!!!




La version originale de Mina, qu'Ennio composa, Nek a tellement transformé la chanson que je ne sais pas si Ennio y retrouve ses petits

Bonjour tout le monde
Je viens de voir sur le site de SAE qu'un nouveau coffret de 4 CD, regroupant la trilogie des dollars vient de paraître. Sachant qu'ils quelques spécialistes du maitre sur le forum, je vient "quémander" des informations sur ce coffret, notamment en terme de qualité du son et plus spécialement sur d'éventuels morceaux inédits.
En vous remerciant d'avance pour vos réponses, bon week-end à tous.

Bonjour à toi !

Attention c'est un réenregistrement, pas les originaux. Je n'ai rien contre en général, et du coup on peut espérer un enregistrement excellent techniquement, mais concernant Morricone j'aurais du mal à oublier les originaux... Au pire, c'est sans doute une version utilisant des samples, même si un "orchestre" est nommé sur la jaquette... Les extraits donnent au moins l’impression d'un travail soigné qui ne trahit pas ces compositions, mais de là à recommander cet enregistrement je ne sais pas... surtout que des versions originales complètes ou presque existent, même si inégales du point de vue du son - à mon avis ça a beaucoup moins d'importance que de conserver les sonorités d’origine de ces BO.

Mais remonte dans ce topic, je crois que le sujet est évoqué plus haut : on parle de reconstructions synthético-batardes, ce qui n'est pas rassurant !

Salut dadid,
merci pour ces infos, mais si je peux me permettre les infos que tu me donnes il me semble qu'elles correspondent au coffret 3 CD sortit en 2010 ?
alors que le coffret qui est sorti récemment parle de 4 CD et d'enregistrements originaux.

Hello Forad,
Ce n'est effectivement pas le même coffret.
Cependant si tu lis attentivement la page de SAE, tu verras que c'est bien un enregistrement "original", mais du "Solisti E Orchestre Del Cinema Italiano, specialized in performing the film music of Morricone, is receiving great praise from critics and an incredible commercial success"
Et à l'écoute des extraits, il est évident que ce n'est pas la musique originale mais un ré enregistrement, même si le résultat a l'air assez proche de l'original (peut-être même trop pour une ré interprétation, mais c'est un autre débat. ?.)

Le 4° CD, n'existant pas avant en CD physique, est Pour une poignée de dollars, qui était sorti en e-album (téléchargement) :
http://www.chimai.com/index.cfm?module= ... LB&id=5119

Mais il n'y a rien de plus.
Ce ne sont pas les enregistrements originaux, mais des ré-enregistrements par Il solisti.
Peut-être bien faits, mais c'est autre chose ... Je suis personnellement très réservé sur ce genre de produits, préférant de loin les originaux.
On a l'essentiel de Pour une poignée ..., pas assez de Le bon, la brute ..., et scandaleusement trop peu de Pour qq dollars de plus.
C'est le vrai manque, qui devra bien être comblé un jour, patience.

Patrick

merci pour vos réponses "très techniques" qui vont éviter de me délester de mes précieux euros;
Donc, toujours en attente d'une édition digne de ce nom.

Avec Morricone, vaut toujours mieux se fier aux originaux car même les réinterprétations qui utilisent de vrais instruments en se voulant les plus fidèles restent nettement en dessous.

Janus a écrit :Avec Morricone, vaut toujours mieux se fier aux originaux car même les réinterprétations qui utilisent de vrais instruments en se voulant les plus fidèles restent nettement en dessous.

les "vrais instruments" n'ont de toute manière qu'un maigre droit de cité avec le Soliste e Orchestre del Cinema Italiano. Je me suis frotté à ces lascars à l'occasion d'un double album regroupant Per Qualche Dollaro in Piu, justement, et Danger : Diabolik !, sans vraiment savoir à l'époque à quelle sauce ils avaient entrepris de manger le Maestro. Bilan, si les instruments acoustiques sont bien de la partie (joli travail des cordes, dans l'ensemble), ils ne pèsent au final pas bien lourd devant une batterie de synthés ayant la tâche plus qu'ingrate de "faire comme si". Les insolites sonorités du western de Leone en prennent pour leur grade, vous l'imaginez sans mal. Mais c'est peut-être Diabolik qui morfle le plus sévèrement, ses chatoiements pop étouffés aussi sûrement que sous un couvercle de plomb par toute cette froideur électronique.

Assez d'accord, si ré-enregistrement il doit y avoir, c'est avec l'orchestration originale, évidemment impossible avec une musique des années 60, son unique.

Je trouve qu'ils se sont bien débrouillés sur Diabolik, bien compris le coté délirant, et puis l'original a une part électronique.
C'est plutôt sur les westerns que je considère qu'ils ont attaqué qq d'intouchable et d'impossible à reproduire, surtout avec l'électronique.
Personnellement, sur les westerns, on touche au sacré, pour diverses raisons (fondation d'un genre, début du succès, style nouveau, etc.)

Lee Van Cleef a écrit :

Janus a écrit :Avec Morricone, vaut toujours mieux se fier aux originaux car même les réinterprétations qui utilisent de vrais instruments en se voulant les plus fidèles restent nettement en dessous.

les "vrais instruments" n'ont de toute manière qu'un maigre droit de cité avec le Soliste e Orchestre del Cinema Italiano. Je me suis frotté à ces lascars à l'occasion d'un double album regroupant Per Qualche Dollaro in Piu, justement, et Danger : Diabolik !, sans vraiment savoir à l'époque à quelle sauce ils avaient entrepris de manger le Maestro. Bilan, si les instruments acoustiques sont bien de la partie (joli travail des cordes, dans l'ensemble), ils ne pèsent au final pas bien lourd devant une batterie de synthés ayant la tâche plus qu'ingrate de "faire comme si". Les insolites sonorités du western de Leone en prennent pour leur grade, vous l'imaginez sans mal. Mais c'est peut-être Diabolik qui morfle le plus sévèrement, ses chatoiements pop étouffés aussi sûrement que sous un couvercle de plomb par toute cette froideur électronique.

Mais impossible de se procurer un exemplaire de l'expanded Per Qualche Dollaro in Piu chez GDM Music 2038 (22 plages)

Bah, GDM va bien finir par le ressortir dans sa nouvelle collection consacrée à Morricone... accolé à une BO qui n'aura rien à voir (selon les choix toujours improbables de leur ligne éditoriale incompréhensible pour cette collection qui sinon aurait pu être presque séduisante). Bref...

On peut aussi trouver à ces poupées gigognes emboîtées au petit bonheur un certain charme ; celui, pas déplaisant pour peu que l'on se laisse parfois aller à mélanger les étiquettes des pots de confiture entre elles, de l'imprévu et des hasards de prime abord incongrus.

Clint222 a écrit :Bah, GDM va bien finir par le ressortir dans sa nouvelle collection consacrée à Morricone... accolé à une BO qui n'aura rien à voir (selon les choix toujours improbables de leur ligne éditoriale incompréhensible pour cette collection qui sinon aurait pu être presque séduisante). Bref...

Tout à fait d'accord, pour moi qui tente de mieux connaitre sa musique, ces sélections bordélique me permettent de complèter ma collection naissante...

Oui, certains collectionneurs qui ont pourtant pas mal de choses, profitent d'un ou deux de ces doubles CD, aubaine pour compléter lorsqu'on a loupé 1 ou plusieurs intégrales qui intéressent finalement.
Pour l'instant, je n'ai pas eu besoin d'en acheter, mais comme j'ai fait l'impasse sur certains titres, j'aurai sans doute de bonnes occases dans certains doublés.

Concernant le GD GDM de Pour qq dollars de plus (2003), c'est une grande chance de ne pas l'avoir trouvé : il est à fuir absolument !!!
N'ayant pas trouvé le master, ceux de Hillside ont bricolé des montages à partir du film, en prenant parmi les musiques les moins intéressantes ou les moins marquantes. Et présenté des variantes proches alors qu'il y avait plein d'autres sommets dans le film...
C'est pour ça qu'un véritable CD expanded n'est jamais sorti. Mais j'ai bon espoir qd même, car il y a un score isolé, hé hé ...
Après, c'est une affaire de volonté (Gian Maria), essentiellement de Claudio Fuiano.

PatrickB a écrit :Oui, certains collectionneurs qui ont pourtant pas mal de choses, profitent d'un ou deux de ces doubles CD, aubaine pour compléter lorsqu'on a loupé 1 ou plusieurs intégrales qui intéressent finalement.
Pour l'instant, je n'ai pas eu besoin d'en acheter, mais comme j'ai fait l'impasse sur certains titres, j'aurai sans doute de bonnes occases dans certains doublés.

Concernant le GD GDM de Pour qq dollars de plus (2003), c'est une grande chance de ne pas l'avoir trouvé : il est à fuir absolument !!!
N'ayant pas trouvé le master, ceux de Hillside ont bricolé des montages à partir du film, en prenant parmi les musiques les moins intéressantes ou les moins marquantes. Et présenté des variantes proches alors qu'il y avait plein d'autres sommets dans le film...
C'est pour ça qu'un véritable CD expanded n'est jamais sorti. Mais j'ai bon espoir qd même, car il y a un score isolé, hé hé ...
Après, c'est une affaire de volonté (Gian Maria), essentiellement de Claudio Fuiano.

Merci pour l'info, je conserve alors mon vieux RCA Records avec 6 plages du film.

sur imdb, il compte 23 titres : http://www.imdb.com/title/tt0059578/sou ... tt_trv_snd

Oui, ça parait impressionnant, 23 titres ...
Mais si on compte les 2 chansons faites après pour le disque, 3 versions très similaires de Carillon, le générique début répété version film avec bruitages, et beaucoup de morceaux de suspens, il ne reste plus grand chose.
Des morceaux contiennent même des bruits du film, sans dialogue néanmoins.
Une occasion ratée, qui présente les morceaux du début et de la fin du film, alors que le plus passionnant est entre les deux. Je l'avais boycotté.

Vous pouvez largement vous rattraper sur La battaglia di Algeri, qui vaut le détour. Même époque, avec quelques discrètes réminiscences de musiques western justement (percussions, attente, suspens) et des explosions de violence entrecoupées de passages tristes ou doux.
Les morceaux qu'on n'avait as avant sont une vraie découverte, ce score ne se résume pas au thème martial et au thème d'Ali.
C'est une intégrale, comme en 2006.

PatrickB a écrit :Oui, ça parait impressionnant, 23 titres ...
Mais si on compte les 2 chansons faites après pour le disque, 3 versions très similaires de Carillon, le générique début répété version film avec bruitages, et beaucoup de morceaux de suspens, il ne reste plus grand chose.
Des morceaux contiennent même des bruits du film, sans dialogue néanmoins.
Une occasion ratée, qui présente les morceaux du début et de la fin du film, alors que le plus passionnant est entre les deux. Je l'avais boycotté.

Vous pouvez largement vous rattraper sur La battaglia di Algeri, qui vaut le détour. Même époque, avec quelques discrètes réminiscences de musiques western justement (percussions, attente, suspens) et des explosions de violence entrecoupées de passages tristes ou doux.
Les morceaux qu'on n'avait as avant sont une vraie découverte, ce score ne se résume pas au thème martial et au thème d'Ali.
C'est une intégrale, comme en 2006.

Je te remercie pour toutes ces informations. Je ne connaissais pas la battaglia du Algeri, j'ai uniqmement les leone morricone et ses chefs d'oeuvre US. je vais me m'écouter.

Et il faut voir le film aussi qui est assez exceptionnel au niveau de la mise en scène. La musique est d'ailleurs très bien utilisée sur les images.

Julien a écrit :Et il faut voir le film aussi qui est assez exceptionnel au niveau de la mise en scène. La musique est d'ailleurs très bien utilisée sur les images.

Je confirme, une référence dans ce domaine!

Pour celui qui s'intéresserait à La Battaglia di Algeri, que ce soit par le biais du film ou de sa B.O., et qui s'étonnerait de lire "Musique di Ennio Morricone e Gillo Pontecorvo", il faut savoir que c'est la conséquence d'une clause contractuelle entre Le réalisateur et la production. En réalité, Pontecorvo n'a quasiment rien composé sur cette partition si ce n'est les quelques notes qui constituent le "Thème d'Ali". Morricone et Pontecorvo n'arrivaient pas à se mettre d'accord sur ce thème, les propositions du compositeur ne satisfaisant pas le cinéaste. C'est finalement ce dernier qui dénicha ce motif de cinq notes que Morricone développera et arrangera de la manière dont le connait aujourd'hui. On y repère d'ailleurs ce son très particulier des cordes, que personnellement j'aime beaucoup et qui réapparaîtra, entre autres, dans Ogro du même réalisateur et Moïse. A propos de Ogro, voilà un film que je n'ai jamais eu la chance de voir et Dieu sait si le sujet m'intéresse avec, en prime, Gian Maria Volonté parmi les rôles principaux. La partition est excellente et l'idée de thèmes de tension, notamment les plages 4 & 5, ponctués par ce qui s'apparente assez à des "bruits" de castagnettes, reflète bien l'esprit ludique de ce créateur.

Je viens de m'acheter la BO chez Quartet. En espérant qu'il réédite Per qualche dollaro in più