Ha, sympa cette chronique l'ancêtre. J'imagine qu'en guise de retours tu t'attends sans doute à récolter les réactions des quelques familiers du compositeur qui trainent sur ce forum.
Pour ma part les films de Sautet me laissent relativement indifférent, en revanche je suis bien heureux qu'ils aient permis l'écriture de partitions telles qu'
Une Histoire Simple (l'intégrale est peut-être bien sa meilleure contribution aux films de son compère),
Mado (idem),
Nelly et Monsieur Arnaud (sublime musique dont le thème lyrique et dynamique rappelle ce style qu'il développa dans certains morceaux de
La Baule-les-Pins ou du formidable
Petit Garçon),
Garçon ! (dont il livrera une suite spirituelle à l'occasion des
Soeurs Fâchées vingt ans plus tard) et
Les Choses de la Vie (qui contient en germe presque tout ce qu'il composera pour Sautet).
Le reste de sa production pour le réalisateur est parfois plus inégale, notamment de par l'usage un peu malheureux d'artifices électroniques venant entacher des partitions pourtant assez riches et séduisantes par moment (
César et Rosalie, notamment avec son thème impressionniste dédié à Romy Schneider, ainsi que son morceau de free jazz atonal, qui malheureusement doivent cohabiter avec un moog un peu ridicule et envahissant).
Pour conclure rapidement, si tu apprécies la collaboration Sarde/Sautet, je te recommande de jeter un oreille au récent
Quai d'Orsay qui, bien que signé Tavernier, ressuscite curieusement, sous forme de pastiche, les climats harmoniques et les couleurs de timbres que Sarde avait pris l'habitude de convoquer chez Sautet dans les années 70. Voici un message que j'avais laissé sur le forum à ce sujet:
Comme je l'avais indiqué dans un message antérieur il renoue ici avec l'esprit sarcastique de certaines partitions des années 70 qu'il composait à l'époque pour Sautet (du genre Max et les Ferrailleurs, les morceaux les plus ironiques de César et Rosalie etc,...), tout en donnant une suite (en beaucoup plus propre et beaucoup plus soignée cependant) à ce qu'il avait déjà fait sur L.627, ainsi qu'en intégrant quelques petites dissonances et autres mesures atonales assez fugitives en bout de morceaux. Bref une musique qui sonne totalement anachronique dans le paysage béophile actuel. En revanche le tout ne dure que 22 minutes (là encore c'est la durée moyenne des partitions qu'il confectionnait dans les années 70

).
Je crois que l'on peut écouter ça gratuitement sur xiami ou musicme alors ne te prive pas.
PS: ce qu'il y a de marrant avec les films de Sautet (tout comme chez Almodovar !) c'est qu'on finit souvent par tous les confondre

.