Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Hello ,Janus, tu en sais plus sur moi que moi sur toi, mais c'est bien comme ça sur un forum...
Je commence à connaitre pas mal de BO d'Ennio, à force de travail/passion/heures passées...bref d'envie.
Je crois que je n'aimerais jamais Orca ou Holocaust 2000: je me connais et même si,jamais l'imbécile ne change d'avis, je reste persuadé de mes gouts.
On ne peut pas décemment aimer tout Morricone sans sombrer dans la folie.
J'adore Il Ladrone (je voulais en faire mon avatar, avant que je comprenne comment faire sous windows 8...)
Là ,tout de suite, (SCOOP) j'écoute "The Heretic" que j'adore.
Faudra que l'on parle musique "classique" aussi,même si je ne suis pas adorateur de l'école viennoise ( Berg, Schoenberg, Webern...)
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Il est possible que tu n'aimes jamais des partitions comme Orca et Holocaust 2000 et je ne t'en voudrai jamais pour ça - c'est une affaire de goût avant tout - mais, je sais par expérience que les goûts ne sont jamais figés, qu'ils évoluent, finissent toujours par évoluer d'une façon ou d'une autre...enfin tout dépend de certains paramètres et caractères...je ne voudrais pas généraliser non plus. :mrgreen: Il y a des musiques que je croyais ne jamais aimer (pas seulement chez Morricone) et puis...L'inverse est également vrai, des musiques que j'aimais avant et que j'aime moins maintenant. A l'époque de la parution de Love Etc...d'Alexandre Desplat, sans même avoir vu le film de Marion Vernoux, j'aimais bien la musique. Aujourd'hui, plus du tout. Je la trouve quasi-quelconque. En revanche, je n'ai jamais autant apprécié qu'aujourd'hui sa courte B.O. pour Les corps impatients du même compositeur...Ceci étant dit, il s'agit là évidemment de mon expérience personnelle et je ne sais pas ce que sera la tienne. ;) Tu adores L'Heretic, voila qui me fait plaisir! C'est une partition que j'ai beaucoup défendue sur ce forum. Cependant, si tu aimes cette approche chorale, tu devrais logiquement aimer un thème comme Jesù dans Holocaust 2000 ainsi que le superbe thème principal?

Pour parler "classique", il y a un fil où on peut éventuellement le faire dans la rubrique "Autres Musiques".

<<Faudra que l'on parle musique "classique" aussi,même si je ne suis pas adorateur de l'école viennoise ( Berg, Schoenberg, Webern...)

De ce que j'ai pu entrevoir de tes goûts, je suis à la fois étonné et optimiste... ;)
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Bonjour à tous.
Concernant El Greco, je suis bien entendu d'accord pour dire qu'elle n'a rien "d'américaine", c'est une belle découverte, l'orchestration y est superbe, je vais devoir y revenir car elle me semble plus complexe que prévu.
Je n'aime pas l'intégralité des BO d'Orca et d'Holocaust 2000, en revanche je trouve les thèmes principaux formidables et ils comptent même parmi mes morceaux préférés du Maestro.
J'achète surtout les BO qui ne sont pas trop illustratives ( c'est à dire qui ne sont pas juste une suite de morceaux bien écrits et orchestrés ,ou pas ) mais qui possèdent une sorte de "couleur",d'ambiance générale ( pop, nostalgie...) avec des thèmes forts , et dont j'apprécie le coté homogène dans leur développement et leurs variations.

Je ne sais pas si je suis très clair là :D

Ces thèmes qui me plaisent, je les mets en compilations car j'ai bien du mal à me satisfaire du MP3 et à me défaire de l'objet physique.

J'ai acheté Violenza Quinto Potere qui n'est pas facile du tout mais surtout pour Una Breve Stagione qui correspond exactement à ce type de BO "homogène"que j'adore. Ceci dit j'ai écouté Violenza au casque et j'en garde le souvenir d'une expérience plutôt intéressante. j'y reviendrai.

Sinon je me suis pris d'affection pour Atame !/Légami ! et je crois bien que je vais l'acheter. Pourtant et c'est là ma nature très contradictoire, ce n'est pas à proprement parler une BO "homogène"!
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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je viens de lire d'anciens post qui datent de deux ans au moins, c'est pour ça que j'ai décidé d'intégrer le forum d'ailleurs, et on parle de la version GDM d'Incontro.
Je l'ai acheté deux fois et le CD était défectueux : cela vous est -il arrivé ?
Du coup je me suis replié sur la version CAM avec la belle pochette (incluant" Patrizia" ) et c'est tant mieux.
Juste pour savoir...
J'écoute La Scorta!
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Et, grâce à vous , je découvre Noi Lazzaroni que j'avais tout simplement zappé.
Merci.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Arnaudspell a écrit :J'achète surtout les BO qui ne sont pas trop illustratives
Je comprends ce que tu veux dire par "illustratif" et, sur ce point, je suis plutôt, pour ma part, dans une sorte d'entre deux, si j'ose dire.
Arnaudspell a écrit :c'est à dire qui ne sont pas juste une suite de morceaux bien écrits et orchestrés ,ou pas ) mais qui possèdent une sorte de "couleur",d'ambiance générale ( pop, nostalgie...) avec des thèmes forts , et dont j'apprécie le coté homogène dans leur développement et leurs variations.
Un "score" peut posséder aussi ces qualités s"il ne se limite pas dans une illustration "bête et méchante" du récit filmique. ;)
Arnaudspell a écrit :Je ne sais pas si je suis très clair là
Pas toujours facile d'être clair lorsque l'on évoque une partition aussi sombre que Holocaust 2000. :) Plus sérieusement, il n'est pas toujours facile d'exprimer ses impressions avec des mots. Il est clair que tu as une sensibilité musicale plus ouverte à l'approche européenne qu'hollywoodienne, ce qui est aussi mon cas.
Arnaudspell a écrit :J'ai acheté Violenza Quinto Potere qui n'est pas facile du tout mais surtout pour Una Breve Stagione qui correspond exactement à ce type de BO "homogène"que j'adore
L'homogénéité globale d'une bande originale est quelque chose qui m'a toujours préoccupé. Una Breve Stagione qu'il me faudrait réécouter, est effectivement une partition très homogène, bithématique, qui joue sur l'obsession, un peu sur l'idée fixe. La B.O. s'articule inexorablement autour des deux thèmes principaux alors qu'une tension infinitésimale s'immisce et enfle progressivement, avant d'exploser. Je ne connais pas le film mais j'ai l'impression d'une histoire d'amour qui tourne à l'obsession puis à la folie. Lorsque les voix d'enfants s'emballent dans un cantique d'enfer, la liaison amoureuse prend une connotation morbide dans son épilogue. La partition monothématique de Tempo di Uccidere, par sa construction et articulation dramatiques, traduit ou "illustre" une autre obsession, celle d'une maladie imaginaire qui mène Nicolas Cage au suicide. Cependant, l'homogénéité ne concerne pas uniquement les B.O. mono & bithémathiques comme L'immoralità où celles que je viens de citer. Elle apparaît aussi sur une partition comme Queimada ou Le grand silence à un détail près pour le second titre: Le grand silence est, à mon goût, l'une des toutes meilleures musiques de western d'Ennio Morricone. Tous ses thèmes sont merveilleux et créent un climat très particulier et parfaitement conditionné par les paysages enneigés et glacials du film de Corbucci...tous les thèmes sont merveilleux, qu'ils soient lyriques, violents ou chaotiques, sauf un: fichu thème de saloon qui brise d'un claquement de piano-bastringue l'ambiance sonore si savamment installée. Autant dans d'autres B.O. de western plus légères, un thème de saloon peut aisément trouver sa place, autant là, il n'a rien à y faire.
Arnaudspell a écrit :Sinon je me suis pris d'affection pour Atame !/Légami ! et je crois bien que je vais l'acheter. Pourtant et c'est là ma nature très contradictoire, ce n'est pas à proprement parler une BO "homogène"!
Non, tu as raison, ce n'est pas exactement une B.O. homogène, étant donné qu'elle développe des ambiances et des humeurs musicales assez différentes les unes par rapport aux autres. J'aimerais beaucoup pouvoir écouter la version concert sous forme de suite que le compositeur a tiré de cette musique. Il y a un morceau d'action qui me fascine assez et j'aimerais bien savoir de quelle manière il l'a réorchestré. Pour ce qui est de la contradiction, la musique nous amène toujours à nous contredire (plus ou moins) un jour ou l'autre. C'est d'alleurs assez facile de comprendre pourquoi.
Arnaudspell a écrit :je viens de lire d'anciens post qui datent de deux ans au moins, c'est pour ça que j'ai décidé d'intégrer le forum d'ailleurs, et on parle de la version GDM d'Incontro. Je l'ai acheté deux fois et le CD était défectueux : cela vous est -il arrivé ?


Je ne connais pas la dernière édition GDM d'Incontro, seulement l'édition CAM qui a le même contenu que le 33tours. Sinon, j'ai quelques cd qui se sont oxydés avec le temps, ne sont plus écoutables sur ma chaîne mais passent encore sur mon ordinateur.
Arnaudspell a écrit :Et, grâce à vous , je découvre Noi Lazzaroni que j'avais tout simplement zappé. Merci.
Superbe composition d'Ennio Morricone qui me soulève les tripes!
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Lee Van Cleef
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Lee Van Cleef »

Janus a écrit :
Arnaudspell a écrit :Et, grâce à vous , je découvre Noi Lazzaroni que j'avais tout simplement zappé. Merci.
Superbe composition d'Ennio Morricone qui me soulève les tripes!
Les miennes, de tripes, ne supportent désormais plus qu'avec des râles de protestation de décrire un tour de grand huit tout au fond de ma carcasse friable (ô jeunesse étiolée, pourquoi as-tu abandonné le pauvre vieux Van Cleef ?)... Mais pour cet exceptionnel Noi Lazzaroni, elles ont accepté sans un murmure de se convulser dans les spasmes du nirvana musical, état, vous l'aurez compris, dans lequel m'ont projeté les incroyables cris d'Edda Dell'Orso. Jamais encore, je n'avais entendu l'inestimable collaboratrice du Maestro pousser son prodigieux organe vocal en des contrées aussi arides, rocailleuses et désolées. Et cette découverte (celle-ci comme une kyrielle d'autres, en vérité), c'est bien à l'enthousiasme débordant et à l'érudition prométhéenne du sage Janus que je la dois.
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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N'oublions pas que je débarque ici avec joie mais aussi pour parler avec quelques savants connaisseurs d'une musique qui m'est tout juste familière : celle du Maestro.
Mon parcours est sinueux, comme l'est probablement celui de tout membre de ce forum.
Ma prime jeunesse fut marquée par ABBA, le Rondo Veneziano, Jean Michel Jarre ( Ah Oxygène...) puis par rien et enfin le rock indé: Pixies d'abord, Sonic Youth et NIN après...
Je n'ai pas écouté de BO jusqu'à Requiem For A Dream, puis Paris-Texas, film qui m'a ému à l'infini.
Mon choc de cinéma a été David Lynch , alors même que j'avais été déjà happé par ses films précédents, avec Fire Walk With Me...
Je ne saurais faire un podium entre lui et De Palma qui est mon réal ,je pense, fétiche.
Je n'ai pas vu la plupart des films mis en zik par Ennio,mais c'est probablement une des nombreuses qualités du Maestro que d'aimer sa musique sans les images.
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Ma quête aussi folle soit elle m'a conduit vers un disque formidable : Per Un Pogno Di Samba disque collaboratif entre Chico Buarque et Morricone, pour un résultat qui m'enchante.
Ce n'est pas un scoop mais un rappel pour ceux qui l'auraient loupé.
Cordialement.
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Je cite : "Le grand silence est, à mon goût, l'une des toutes meilleures musiques de western d'Ennio Morricone. Tous ses thèmes sont merveilleux et créent un climat très particulier et parfaitement conditionné par les paysages enneigés et glacials du film de Corbucci...tous les thèmes sont merveilleux, qu'ils soient lyriques, violents ou chaotiques, sauf un: fichu thème de saloon qui brise d'un claquement de piano-bastringue l'ambiance sonore si savamment installée. Autant dans d'autres B.O. de western plus légères, un thème de saloon peut aisément trouver sa place, autant là, il n'a rien à y faire."

C'est drôle, je suis justement en train de finir de décortiquer ce western pour enregistrer les inédits, pour les petits veinards comme toi ! ... (20 mn mine de rien)
Sacrée musique,à la fois organique et abstraite dommage que BEAT n'ait pu retrouver le master ... Après l'invention d'un nouveau style pour le western italien, c'est effectivement sa partition la plus novatrice, la plus radicale dans ce genre de film. Certains aficionados n'aime d'ailleurs pas, parce que trop originale, sans concession. Le piano de saloon vient rompre l'ambiance glacée et désespérée, mais entre tous ses morceaux de saloon, il fait partie des meilleurs, et pour se faire pardonner, il est court. Vous en avez entendu d'interminables.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

PatrickB a écrit :Le piano de saloon vient rompre l'ambiance glacée et désespérée, mais entre tous ses morceaux de saloon, il fait partie des meilleurs, et pour se faire pardonner, il est court. Vous en avez entendu d'interminables.
C'est vrai qu'il a le mérite d'être court. Et nous avons connu pire, avec notamment Orca que nous évoquions plus haut! Passer de l'ambiance d'un duel marin plein d'intensité et d'atonalisme à celle, creuse, d'un supermarché, en l'espace d'un clin d'oeil, alors que tu es plongé, toute ouïe, dans la formidable tension dramatique aux accents aquatiques, violents et âpres d'une musique rigoureuse et exigeante. Non, franchement, cette b.o. n'avait nul besoin de cet interlude radio de style passe-partout que l'une des protagoniste écoute dans sa chambre, allongée dans son lit, une jambe dans le plâtre que l'orque vengeur croquera quelques instants plus tard. Elle aurait pu au moins écouter du "Bach" :lol: Il s'agit-là d'un thème de circonstance qui aurait très bien pu ne pas être de Morricone d'ailleurs, une chanson de Sinatra, de Bob Dylan, un morceau de Dizzy Gillespie, Je ne sais pas...Ce n'est pas parce que c'est dans le film qu'il faut nécessairement le mettre sur le disque ou alors en bonus, à la fin du disque, de manière à ce qu'il ne brise pas négativement l'homogénéité de la partition ou du moins son intensité dramatique par quelque chose de musicalement neutre et insignifiant. Les concepteurs de cd devraient tenir compte de cet état de fait...En même temps, si cet interlude "briseur d'ambiance" avait été plus caustique et intéressant, je l'aurais sans doute mieux accepté. D'ailleurs, celui qui apparaît dans Dresser pour tuer me dérange déjà moins. Je ne le zappe pas, l'accepte un peu comme une forme de répit avant de replonger dans la grande mélancolie presque oppressante de la musique. Cela suppose donc que, dans Orca, l'interlude-pop n'est pas seulement à mon oreille un "briseur" d'homogénéité au sens illustratif mais aussi et surtout au sens qualitatif. Bon, de toute façon, optons pour un minimum de pragmatisme: chaque lecteur-cd possède un programmateur qui nous permet de faire notre propre sélection et dans un ordre qui n'est pas nécessairement celui du disque. Nous vivons un monde merveilleux! :D
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Arnaudspell, puisque tu parlais de la suite de concert d’Atame (Attache-moi), datant de 2007 la 1° fois, et assez rarement jouée, la voici en petit cadeau de bienvenue.

Elle est disponible, mais seulement jusqu’au début septembre 2014, ici :

Pour tous ceux qui voudraient l’écouter ou l’enregistrer. Un bon résumé de la BO.

Patrick B
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Arnaud avait bien parlé d'Atamé mais c'est moi qui avait mentionné la version concert.
PatrickB a écrit :Pour tous ceux qui voudraient l’écouter ou l’enregistrer. Un bon résumé de la BO.
Merci pour le lien mais le son est trop passable et fuyant sur cet enregistrement MP3. Vaut mieux se référer finalement à la version cd qui possède d'autres passages intéressants. J'adore les thèmes d'action de cette B.O. notamment celui qui est exploité dans la suite concert. Morceau complexe un peu "batard" dans sa conception, dans la mesure où la partie "savante" de celui-ci se laisse "pervertir" ou "encanailler" par une construction rythmique exubérante, plutôt pop et urbaine. Il en ressort un thème d'action particulièrement acide et corrosif qui se situe à la limite du "bon goût". J'aurais aimer voir les musiciens d'un orchestre le jouer en concert avec un super son, voir les cuivres s'égosiller dans un jazz improbable, les cordes effectuer leurs virages dissonants, etc... :D
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PatrickB
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par PatrickB »

Oui, Janus, bien sûr, ça ne remplacera jamais le CD. C'était un "petit" cadeau, car cette version concert est un peu différente du CD. Il y a une perte dans le mp3.
Sur ma platine, le CD gravé passe mieux, mais l'enregistrement initial reste très moyen : quelqu'un l'avait capturé dans la salle ... On n'a pas mieux car cette version n'est jamais apparue en CD.

En tout cas, Arnaudspell m'a donné envie de réécouter Milano oddia : ce genre de thriller nerveux, terrible.

Patrick
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

PatrickB a écrit :En tout cas, Arnaudspell m'a donné envie de réécouter Milano oddia : ce genre de thriller nerveux, terrible.
Est-ce que la dernière édition vaut le coup si on possède déjà la précédente, couplée avec Il Giustiziere? J'aime beaucoup la violence de cette musique, moins celle du film. :shock:
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

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Bonjour,
Je viens d'écouter sur mon lieu de travail (pas bien!) Tre Nel Mille et je suis ,à la fois, décontenancé et agréablement surpris par le dénuement de la partition.
Ce n'est pas comparable mais cela peut rappeler le minimalisme très beau d' I Basilischi en plus mystique, avec quelques touches de grotesque.
Pas si facile à trouver, mais acheté. :)

Les CD de chez Cometa sentent parfois un peu les fonds de tiroirs mais pas là.
Par contre, les pochettes sont souvent hideuses; eh oui le visuel ça compte un peu aussi, parfois.
Dommage que toutes les rééditions ne sont pas aussi belles que certains digipacks de chez Dagored...
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Arnaudspell a écrit :Je viens d'écouter sur mon lieu de travail (pas bien!) Tre Nel Mille et je suis ,à la fois, décontenancé et agréablement surpris par le dénuement de la partition. Ce n'est pas comparable mais cela peut rappeler le minimalisme très beau d' I Basilischi en plus mystique, avec quelques touches de grotesque.
Le thème très dénudé à la harpe, d'une grande fragilité. Il y a de l'épure, de l'étrange, du grotesque et du mystère. Je me demande quand même quel genre de film cette B.O. accompagne. :?: ...Parmi les partitions éditées chez Cometa, j'aime beaucoup "Le Buone Notizie" qui correspond à la dernière collaboration en 1979 entre Elio Petri et Ennio Morricone. Pour être franc, j'aime toutes les musiques que Morricone a composées pour le cinéma de Petri, Un coin tranquille à la campagne/Enquête sur un citoyen au-dessus de tout soupçon/La classe ouvrière va au paradis/Le mani sporche/Le buone notizie/La proprietà non è più un furto.
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Arnaudspell »

Ah, Enquête sur Un Citoyen.. est une de mes BO préférées sans aucun doute,et l'édition de chez Cinevox dont j'aime beaucoup la pochette me parait nécessaire et suffisante. je ne sais pas si l'édition "expanded" vaut le coup, j'ai un peu peur des redites d'un thème génial et déjà bien varié avec intelligence.

Sinon, je découvre,je découvre : j'ai reçu le carillonnant Le Monachine, c'est une friandise délicieuse, presque un exercice de style ou comment composer de jolies choses qui ont un sens mais de moins d'une minute. Beau bloc de sucre un brin acidulé.
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par DarkCat »

Je ne sais pas si cela a déjà été signalé, mais Beat Records réédite le score de Morricone pour I DEMONI DI SAN PIETROBURGO. A noter que ce titre était sorti en mars dernier chez Keepmoving Records, sous le titre The Demons of St. Petersburg, et rapidement épuisé.

Après les 500 exemplaires de Keepmoving Records, ce sont donc 1000 exemplaires qui sont maintenant proposés par Beat Records. A priori, le programme devrait être identique.

Marrant de voir que ce film sorti en 2008... voit sa musique ne sortir qu'en 2014 en 2 éditions !!
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Ayant manqué la précédente édition, je ne manquerai aucunement celle-là, déjà parce que le peu que j'ai pu entendre de cette musique m'a caressé dans le sens du poil. 8-)
Arnaudspell a écrit :Sinon, je découvre,je découvre : j'ai reçu le carillonnant Le Monachine, c'est une friandise délicieuse, presque un exercice de style ou comment composer de jolies choses qui ont un sens mais de moins d'une minute. Beau bloc de sucre un brin acidulé.
Belle friandise en effet, faite de légèreté et de sucrerie où l'on imagine malicieusement des nonnes en minijupes! :mrgreen: Et Morricone est effectivement capable de faire passer de grandes émotions par le biais de moments musicaux très courts...qui peuvent aussi, parfois, s'avérer frustrants...On aimerait un développement ou au moins un prolongement de cet instant trop furtif qui nous saisit, une reprise qui tarde à venir ou qui n'arrive pas...délicieux et éphémère à la fois...Le Monachine est d'un genre sautillant, un brin ironique, un irrésistible et espiègle petit rire musical, voilà tout! :D
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Prince Caspian »

Remarque purement anecdotique : le générique début du film NANA LE DESIR ( alas NANA THE TRUE KEY OF PLEASURE ) a oublié un "n" au prénom du Maestro.
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Arnaudspell »

Bonsoir,
Suis en train d'écouter Mysticae aka L'Uomo E La Magia qui, sous une pochette assez hideuse, développe une BO forte intéressante et là : stupeur !
Le morceau " Dal Saco Libro" est un copier-coller d' "Abolicao " du très variable Queimada.
On peut être Ennio Morriconne et avoir envie de pas trop se faire suer.
Ceci dit, c'est une variation agréable.
Juste pour le signaler, car ça m'a pris un peu de temps pour faire, de mémoire, le lien.
Bonne soirée.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Arnaudspell a écrit :Le morceau " Dal Saco Libro" est un copier-coller d' "Abolicao " du très variable Queimada.
On peut être Ennio Morriconne et avoir envie de pas trop se faire suer.
Oui, la construction est identique. Israël, tiré de l'une de ses partitions les plus ambitieuses pour l'image, Moses, reprend, elle aussi, cette construction. C'est quelque chose qui lui tient particulièrement à coeur. Il est arrivé ponctuellement à Morricone de réitérer des idées musicales sur plusieurs films et ce n'est pas pire que de piquer celles des autres, au contraire, c'est une démarche qui s'est souvent vue dans l'histoire de la musique et pas seulement celle écrite pour le cinéma. Bach fut un expert en la matière...A savoir si ce fut par paresse ou par obsession? il se peut qu'il y ait eu parfois un peu des deux...nulle envie de vouloir tout idéaliser mais il n'est pas non plus incongru d'y voir aussi une démarche naturelle de la part d'un compositeur, surtout lorsqu'il répond à des commandes... Personnellement, avec le recul, c'est quelque chose qui m'amuse et me plait. Et comme tu cites L'Homme et la magie, il y a aussi une construction des choeurs avec orgue qui revient deux fois et que tu retrouves de forme plus concrète dans Sardegna, magistral, ce morceau-là! J'en ai le souffle coupé à chaque écoute. :D Je ne sais plus au moment où j'écris ces lignes lequel entre Sardegna et L'Uomo e la Magia a été composé en premier, toujours est-il que j'aime les trois versions, les trois versions m'intéressent avec une préférence pour celle qui illumine Sardegna, apparaissant à mes oreilles comme un aboutissement des deux autres.
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Arnaudspell
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Arnaudspell »

Bonjour à tous.
Quatre découvertes ou redécouvertes depuis quelques jours: L'Umanoide , Il Segreto , Money , Cuore Di Mamma
L'Umanoide avec son utilisation très savante des synthés et d'un orchestre classique est une belle découverte, le thème initial est un modèle de crescendo savamment orchestré et les plages les plus calmes peuvent faire penser à du Vangelis. La seule bande originale "rétro-futuriste" que j'ai envie de posséder !
Il Segreto que j'ai longtemps écouté avant de me décider à acheter (à un prix prohibitif, curieux le marché de la BO!) car très ( trop) répétitif. Sauf que la répétition peut créer une sorte d'hypnose, une bienheureuse léthargie , très agréable après une bonne semaine de boulot...
Money est une heureuse découverte ( moi qui craignais les BO nineties ) ;le son est presque intemporel, le thème et ses variations sont excellentes même si certaines parties sont un peu passe-partout. A noter une gosse référence à Un Uomo Di Rispettare (plage 08 si je ne dis pas trop de bêtises).
Enfin, la plus âpre et la plus déconterançante : Cuore Di Mamma (Saimel version avec sa pochette douteuse) qui propose une mosaique plutôt assez homogène grâce au très beau " Ninna Nanna per Adulteri" qui rend cette BO perverse à l'image du film qu'il doit être , vu le synopsis improbable.

Quoiqu'il en soit , de bien belles BO, choisies avec tact et mesure dans cet océan sans fond qu'est l'oeuvre du Maitre.

Enfin , bonne surprise du jour, à creuser, Dimenticare Palermo qui me semble pas mal avec un thème très morriconesque et bien utilisé.
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Janus
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Re: Ennio Morricone: génial stakhanoviste.

Message non lu par Janus »

Pour la petite histoire, "Dimenticare Palermo - Oublier Palerme" sera l'unique rencontre entre Ennio Morricone et Francesco Rosi qui, précédemment, forgea une excellente collaboration avec Piero Piccioni. Sur ce film qui traite une nouvelle fois de la Cosa Nostra, Rosi réclama à Morricone une partition monothématique. Le thème qui fut composé est très élaboré et d'une redoutable efficacité: il se divise en plusieurs phases. Il est très mélodique dans un premier temps avec intervention d'un duo de flûtes de pan, le même qu'il employa sur "Outrages" de Brian de Palma et "Cacciatori di Navi" de Folco Quilici. Puis, une séquence atonale dotée d'une grande intensité dramatique intervient à deux reprises. Dans la dernière phase du thème, lors de la réexposition du thème mélodique, la partie rythmique joue sur un tout autre tempo que l'orchestre, une sorte de contrepoint rythmique et rebelle qui apporte à la musique un caractère instable et presque déstabilisant. J'aimerais beaucoup que Morricone en réalise une version "concert" afin de voir s"il pourrait respecter cette particularité. Il y a des versions lentes et douces de cet unique thème ainsi qu'une version sans la partie mélodique, juste la structure harmonique et rythmique qui l'entoure et se suffit à elle-même, principe que l'on retrouve également dans Cacciatori di Navi.

Tu ne vas pas me croire, Arnaud, mais, jusqu'à présent, à propos de Il mio nome e' nessuno, je m'étais contenté de l'édition allemande qui contenait l'équivalent du 33tours. C'est tout récemment que je me suis procuré la version longue à un prix peu prohibitif. J'en suis plutôt satisfait et, parmi les "inédits", j'ai particulièrement aimé la construction vaguement "pop" de la Plage 16 "Se sei qualcuno & colpa mia". J'ai trouvé que cette partie-là ne manquait pas d'idée ni de fantaisie, apportant un plus non négligeable à cette B.O.. Une seule crainte était que le tic-tac revienne un peu trop souvent. Le tout dernier extrait qui porte le même titre nous en dispense et c'est une bonne chose. Il propose une alternative certes moins intense que la Plage 4, plus lunaire, tout en retenue, et pourtant je l'aime beaucoup aussi.
Arnaudspell a écrit : moi qui craignais les BO nineties
Il est vrai que dans cette période tu peux tomber sur des approches plus "illustratives" au sens où tu le redoutes avec des partitions comme "State of Grace", "Wolf", "Mission to Mars"..., partitions que personnellement j'adore...mais bon...n'hésite pas à me demander conseil, j'essaierai de le faire selon tes aspirations, en fonction de ce que je perçois de tes goûts. ;)
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