Harrison Ford est la loi — ou plus exactement le président des Etats-Unis, mais l'un dans l'autre, c'est du pareil au même. Quant à maître Jerry, il joue l'homme de confiance, le bodyguard de choc chargé de veiller à ce que l'orgueilleux albatros nommé Air Force One parvienne en une seule pièce à bon (aéro)port. Ce ne sera pas sans quelques turbulences imprévues, source de remuantes rasades d'action où l'hymne fanfaron donné par le compositeur à la Bannière étoilée s'adonne à un viril corps-à-corps avec des cuivres enroués, ceux-là même dont Goldsmith faisait à l'époque généreuse consommation pour caractériser un ours tueur, ou des primates benêts se prenant pour des ours, ou bien, en l'occurrence, d'affreux Russkoffs nostalgiques de la sainte et toute-puissante Russie. Grâce à cette intégrale aux tablettes de chocolat proéminentes, l'antique Varese de trente minutes est habillé pour l'hiver. Sans doute échouera-t-elle malgré tout à couronner Air Force One en authentique indispensable, la faute au monolithisme guttural qu'arbore la musique de bout en bout. N'empêche que cette partition nous rappelle aujourd'hui qu'elle reste la plus spectaculaire des pièces d'action contemporaines ouvragées dans son ultime ligne droite par maître Jerry. Eu égard à la concurrence moribonde qu'incarnaient alors les U.S. Marshals et autres Executive Decision de très périssable souvenir, ça n'a certes rien d'un exploit herculéen. Mais l'on aurait tort de se figurer qu'il ne s'agit pas de grand-chose non plus.

J'en disais d'ailleurs tout le bien que je pensais dans le topic "En écoute : vos coups de coeur du moment"... Pour moi, c'est, à une poignée de pistes près (certains morceaux de suspens atmosphérique sont un peu en dedans), un superbe score, qui plus est, écrit à l'arrache, bien belliqueux comme il faut.
Radek's Release

Sam Lowry a écrit :

Lee Van Cleef a écrit : Tu fais référence à ce passage-là, camarade ?

Ah ah ! Oui ! Merci pour cette poilade !

T'es fou, il est fabuleux ce morceau. Et puis cette espèce d'effet sonore synthétique me donne à chaque fois l'envie de bander mes muscles (oui oui, tous).
Je crois que le second est mon préféré d'ailleurs, juste pour l'incroyable "Escape From Torture" :

Homer a écrit :T'es fou, il est fabuleux ce morceau.

Fabuleux ? Ha bah, oui, je dois être sacrément fou alors !
En revanche, Escape from torture, là oui, je veux bien être d'accord avec toi.
Maintenant, j'ai toujours préféré RAMBO III. Plus lyrique, même dans l'action.

Pourtant pas avare non plus en effets synthétiques limite ringardos, ce 3ème opus (que j'aime bien quand même).
Le problème principal de Rambo III en fait, c'est la faible qualité de l'orchestre, je trouve. Le son est comme compassé, il manque d'ampleur, c'est très particulier.

Oui, même constat, est-ce que la dernière édition en date corrige le tir d'ailleurs ?

Scorebob a écrit :est-ce que la dernière édition en date corrige le tir d'ailleurs ?

Certains ne sont pas convaincus. Moi, si. Bon, après pour l'orchestre, il a quelques râtés, ça on n'y peut rien. Mais pour le rendu sonore, c'est mieux que le première édition, pas photo pour moi.

Je parlais de la troisième.

http://store.intrada.com/s.nl/it.A/id.11455/.f

http://www.soundtrackcollector.com/title/2352/Rambo+III

J'avais bien compris. Donc, je le redis, pour moi, la dernière édition me semble, d'un point de vue purement plaisir d'écoute, bien supérieure aux autres versions. Pour l'orchestre, on ne peut rien y faire (mais allez, soyez pas vaches, il ne s'en tire pas si mal si on juge la complexité de la partition).

Sam Lowry a écrit :

Homer a écrit :T'es fou, il est fabuleux ce morceau.

Fabuleux ? Ha bah, oui, je dois être sacrément fou alors !
En revanche, Escape from torture, là oui, je veux bien être d'accord avec toi.

Pour ma part, l'un des passages que j'affectionne au plus vif degré et gratifie de cent câlineries au moindre prétexte emboîte immédiatement le pas au rituel préparatoire dont notre ami Sam, pris en flagrant délit de lèse-majesté, se régale à faire des gorges chaudes. Ah ! Jerry, combien chaleureux fut l'accueil de ton auberge cossue, sur laquelle tu régnais en amphitryon prodigue de munificences diaprées !

J'ai toujours eu beaucoup d'admiration pour ce morceau bien belliqueux, issu de RAMBO III, qui me donne, quasi à chaque fois, une patate d'enfer !

Lee Van Cleef a écrit :J'en étais venu à ne plus guère y croire... De Chain Reaction en Executive Decision ou autre The Sum of all Fears, fleurissaient ces dernières années les intégrales des scores de suspense et d'action sans saveur, au mieux anecdotiques, au pire d'une attristante médiocrité, dont maître Jerry s'était rendu le peu fringant coupable à la tombée de sa carrière. En songeant à d'éventuelles Deluxe Editions de U.S. Marshals ou d'Along Came a Spider qui peut-être se trament déjà dans l'ombre, l'ennui ne manque jamais de m'assaillir, ineffable. Au lieu de quoi, cet Air Force One tombé des cieux dans le tintamarre altier de son moteur me ravit d'aise, car il s'agit à mes oreilles de l'unique spécimen, parmi la pauvre clique suscitée, qui méritait un traitement trois étoiles. Si je m'abstiendrais prudemment d'y voir une pièce maîtresse (faut pas non plus pousser le vénérable dans les ronces empoisonnées), ce Goldsmith-là, de par son implication autre que celle, illustrative jusqu'au lymphatisme, qu'il avait alors pris la fâcheuse habitude d'adopter chaque fois ou presque qu'un flingue pointait à l'écran le bout de son museau rond, m'arrache toujours des grognements de joie bourrus. Autant dire que je l'attends de pied ferme et de katana phallique.

Eh bien, oui, je ne peux que confirmer ce qu’a dit Lee dans sa sagesse canonique sur Air Force One 2 CD Deluxe, ayant pu l’écouter par des voies indirectes que nous tairons ici…

Plutôt une bonne surprise, la bonne partie des morceaux – versions film – d’une écoute agréable, dynamisante, qui fait retrouver avec plaisir la patte de l’orfèvre (pléonasme/traduction) Goldsmith. Pourtant, c’était pas gagné d’avance, avec le pauvre CD Varèse initial. Une bonne heure peut être sauvée, ce qui est déjà inespéré pour un score relativement mineur.

Pour Executive Decision et Chain Reaction, autres séries B et autres Varèse augmentés, Goldsmith avaient sauvé la face et fait ce qu'il avait pu, mais les intégrales rallongent parfois trop la sauce jusqu'à l'indigestion. Sur le premier, il a mis parcimonieusement des accents arabisants, logiques, et dans le second les effets électroniques avec l'orchestre tiennent le coup. Pas écouté US Marshals, mais ce que j'ai entendu dans le film m'a suffi pour ne pas y retourner.

Air Force One donne une douzaine de bons morceaux, dont ce fameux « Radek release ». De la routine et de la musique fonctionnelle pour Goldsmith, mais une belle routine. Il composait vite et bien; il nous manque.

Quel superbe documentaire sur Maitre Jerry ! de Mattis Boquier dans lequel intervient notre Olivier "Hellboy" Desbrosses, dit Olivier-la-science !
Jetez-vous dessus si ce n'est pas déjà fait !

Wah ! Je me jette dessus dès que possible.

Excellent, même la petite note d'humour sur le commentaire de la modification sur Mulan , c'était presque crédible

Tout simplement génial pour un travail phénoménal
Vivement la suite

Très beau travail. Enfin un vrai doc français sur la carrière de Jerry. J'ai juste regretté que ce soit trop court..... et belles interventions de notre Hellboy national

Rien qu'avec le nom de guerre que les bonshommes derrière ce petit film ont adopté ("la Flim Equipe"), l'envie nous étreint de leur donner Lucifer et tous ses archanges corrompus sans confession. De ce simple fait, et aussi, accessoirement, de la passion n'ayant rien de factice qu'ils témoignent à maître Jerry, je me sens disposé à tout leur pardonner... y compris cette narration rigide et ultra-scolaire, qui récite en ronronnant son petit Goldsmith illustré. Existe-t-il encore un angle d'attaque inédit, ou à tout le moins un minimum surprenant, par lequel un compositeur si abondamment décortiqué au fil des ans pourrait être abordé ? Pas certain, force est de le constater. Mais le présent film, si amoureusement fignolé soit-il, ne donne à aucun moment le sentiment de s'être lui-même interrogé à ce propos. D'où son caractère balisé, prévisible dès les premières minutes, et finalement impuissant à arracher aux vieux loups de mer que nous sommes la moindre ondulation de sourcil.

Lee Van Cleef a écrit :Rien qu'avec le nom de guerre que les bonshommes derrière ce petit film ont adopté ("la Flim Equipe"), l'envie nous étreint de leur donner Lucifer et tous ses archanges corrompus sans confession. De ce simple fait, et aussi, accessoirement, de la passion n'ayant rien de factice qu'ils témoignent à maître Jerry, je me sens disposé à tout leur pardonner... y compris cette narration rigide et ultra-scolaire, qui récite en ronronnant son petit Goldsmith illustré. Existe-t-il encore un angle d'attaque inédit, ou à tout le moins un minimum surprenant, par lequel un compositeur si abondamment décortiqué au fil des ans pourrait être abordé ? Pas certain, force est de le constater. Mais le présent film, si amoureusement fignolé soit-il, ne donne à aucun moment le sentiment de s'être lui-même interrogé à ce propos. D'où son caractère balisé, prévisible dès les premières minutes, et finalement impuissant à arracher aux vieux loups de mer que nous sommes la moindre ondulation de sourcil.

Tout n'est pas parfait. Par exemple, j'aurais préféré que le doc s’attarde un peu plus sur les années 60. De nombreux chef-d’œuvres du compositeur sont passés à l'as (quid de The Blue Max et de The Sand Pebbles ?) mais cela dit, pour un premier doc français sur le Maestro, je trouve cela très réussi.

J'ai commencé à visionner ce documentaire... du beau boulot, félicitations !

Un autre documentaire sur le Maestro vient de refaire surface sur la toile, produit et diffusé par la RTBF en 1987 : Cinemusic Jerry Goldsmith
Enjoy !

Merci beaucoup je me mets ça de côté pour dans la semaine !
D'autant que je suis dans une grosse période Goldsmith au niveau de mes écoutes en ce moment !

De rien D'autant que ce n'est pas qu'un simple reportage de quelques minutes, mais un vrai doc de 53 mn (avec sous-titres en français)

J'avais raté tout ça ! Autant vous dire que je m'y colle, j'ai un peu de temps en ce moment...

Mince je pensais qu'il s'agissait de quelque chose d'inédit.
J'ai ce documentaire sur DVD depuis belle lurette.