Je dois confesser qu'il fut un temps, pas si lointain en fait, où je déconsidérais volontiers (et vraiment très injustement) Cosma...
Faut dire que le grand problème avec lui n'est pas tant qu'il a composé beaucoup de kitcheries (notamment pour les comédies des années 70/80 !), mais surtout que ce sont souvent les premières choses sur lesquelles on tombe lorsque l'on se décide à examiner son cas ! Et ça c'est un coup terrible à son image, un peu comme si on était amenés à découvrir automatiquement la carrière de Goldsmith avec
Mr. Baseball,
Not without my Daughter ou
Link: faut avouer que ce serait pas terrible comme entrée en la matière et qu'on aurait surement tendance à entamer l'approche de l'oeuvre de Jerry avec de sales arrières pensées et un apriori franchement négatif

.
Ben tout ça c'est un peu se qui se passe quand on commence à découvrir Cosma (enfin, pour ma part en tous cas

).
Puis, fort heureusement, après ça, tout doucement, j'ai commencé à découvrir le vrai Cosma, et là, au fur et à mesure, le temps passant je me suis rendu compte à quel point l'image véhiculée par certains de ses scores les plus ringards (mais malheureusement trop envahissants) était à mille lieues de la véritable nature de ce compositeur: un musicien ultra-éclectique à l'aise dans tous les langages parcourant l'histoire de la musique, qu'il s'agisse d'impressionnisme, de romantisme, de baroque, voir d'harmonies parfois plus troubles, modernes ou angoissantes (formidables
La Vouivre,
La Raison d'État, qui partagent d'ailleurs un thème en commun, ou bien encore son passionnant album solo de musique contemporaine
Insolite & co. !)... ou même de musiques antiques (
Musiques Millénaires, Instruments Insolites) ! Le tout doublé d'un véritable talent d'orchestrateur (ce dont on aurait pu douter à l'écoute de certains de ses trucs synthétiques) et puis, bien entendu, de cette indéniable disposition pour le thème qui fait mouche

!
Ce regroupement de caractéristiques, c'est généralement la marque des grands compositeurs de cinéma

.
Aujourd'hui, en plus des quelques oeuvres que j'ai déjà cité précédemment, je dois dire que je me régale avec ses pièces maitresses comme
La 7ème Cible (et son virevoltant "Concerto de Berlin", peut-être bien le morceau que je préfère du monsieur !),
La Gloire de mon Père/Le Château de ma Mère,
Alexandre le Bienheureux (sauf un ou deux passages pas terribles),
Les Mondes Engloutis (le super score, pas les chansons synthés ignobles

),
Un Éléphant ça trompe énormément/Nous irons tous au Paradis, et quelques autres encore,...
(sans compter pleins d'autres scores, pas nécessairement majeurs ce coup-ci, mais sympas et dénués de mauvais goût).
En définitive, c'est vraiment dommage qu'il ait dédié de trop nombreux pans de sa carrière à des kitcheries musicales qui ne font franchement pas honneur à ses aptitudes réelles ! À se demander s'il n'était pas victime d'un déficit de discernement... ou bien s'il s'en fichait tout simplement

?
Dadid a écrit :Je n'ai aucun Kosma fils sur mes étagères, et il y a là dedans plein de perles à saisir...

Ceci dit rappelons tout de même que Vladimir Cosma , n'est pas le fils de Joseph Kosma

(et même aucun lien de parenté il me semble).
Wyatt Earp a écrit :J'espère qu'ils feront la même chose pour Sarde, Jarre ou Delerue.
Ce serait absolument énorme ! Je vois d'ici un super coffret 40 scores de Sarde dont ils profiteraient pour fournir pleins d'intégraux inédits genre
Sortie de Secours,
Une Étrange Affaire,
Ça n'arrive qu'à Moi,
Le Crabe-Tambour, l'intégralité d'
Allons z'Enfants, de
Coup de Torchon, de
L'Argent et d'
Il faut Tuer Birgitt Haas, et peut-être même certaines de ses récentes partitions inédites (genre
Le Grand Meaulnes)... Le rêve ! Le tout pour 45€, arf !