Lee Van Cleef a écrit :Pour beaucoup, j'ai l'impression, la révélation féminine de cet été s'appelle Rebecca Ferguson. La demoiselle ne remerciera sans doute jamais assez Tom Cruise, grâce aux yeux hagards et à la lippe pendante de qui elle brille comparativement de mille feux dans Rogue Nation. Le vieux Van Cleef, snobinard jusqu'à la lunule de ses ongles, a quant à lui bien plus voluptueusement cédé au charme solaire de Freya Mavor, autre jeune et nouvelle recrue du grand écran. On peut même se demander si filmer une deuxième adaptation du bouquin de Sébastien Japrisot, La Dame dans l'Auto avec des Lunettes et un Fusil, n'était pas chez Joann Sfar qu'un prétexte d'adolescent en émoi pour explorer, toutes caméras dehors, la merveilleuse anatomie de sa rousse égérie. Du coup, en tant que pur objet fétichiste, le film, éclaboussé des généreux éclairages de Manuel Dacosse, est une belle réussite. Pour ce qui est de maintenir l'équilibre fragile d'un suspense alambiqué, ou de pousser l'irruption graduelle du fantastique au-delà de simples relents "lynchiens", les choses, en revanche, ont tendance à se gâter... Mais on s'en fout ! La divine Freya est là, dans chaque plan, effarouchée quand on la croit conquérante, subitement insolente et rieuse alors qu'on l'imaginait abattue, candide et renversante de présence charnelle là où des kyrielles de ses consoeurs n'auraient péniblement réussi qu'à être l'une ou l'autre.

Tu fais bien de le rappeler, car cette dame était sortie de ma lucarne d'invite ciné.

Deux belles bêtes attrapées sur le petit écran, ces jours derniers. D'abord, Un Moment d'Egarement, superbe "petit" film de Claude Berri qui narre avec beaucoup de simplicité le cas de conscience tiraillant un Jean-Pierre Marielle quadragénaire (et comme d'habitude excellent) après qu'il ait "fauté" avec la toute jeune fille de son meilleur ami, le non moins réjouissant Victor Lanoux. Point de prêchi-prêcha frigide, ici, mais une tranche de vie remarquablement juste qui réussit le petit exploit, au vu de son sujet quand même assez délicat, de ne jamais épaissir le trait. Pour preuve, un humour salvateur s'invite régulièrement (les colères que pique Lanoux sont irrésistibles), désamorçant en un tournemain la tentation du mélodrame.

Dans American Gigolo, cette fois, les rapports entre les sexes changent radicalement, puisqu'on y voit un Richard Gere d'allure toujours juvénile monnayer ses charmes auprès de femmes plus âgées (et accessoirement pleines de fric). L'occasion de vérifier à quel point il est injuste que Paul Schrader, le cinéaste, n'ait jamais vraiment joui de la même admiration que son alter ego de plume. Il y a là indubitablement la marque d'un auteur passionnant, qui sait chiader ses élégants mouvements d'appareil, emplir d'une vie étrange le luxe ostentatoire de Palm Springs et dépouiller de leurs colifichets les "élus" de la haute société américaine ayant fait de l'hypocrisie sexuelle une règle d'or. Et sinon, aux côtés du beau couple de cinéma formé par Gere et Lauren Hutton, apparait fugacement un débutant nommé Bill Duke, le crâne encore à moitié couvert de cheveux crépus et la silhouette presque svelte, surtout si on la compare à l'imposant malabar qu'il deviendra quelques années plus tard dans Commando et Predator. Dommage que Hollywood n'ait pas su mieux exploiter sa magnétique présence.

Lee Van Cleef a écrit :Deux belles bêtes attrapées sur le petit écran, ces jours derniers. D'abord, Un Moment d'Egarement, superbe "petit" film de Claude Berri qui narre avec beaucoup de simplicité le cas de conscience tiraillant un Jean-Pierre Marielle quadragénaire (et comme d'habitude excellent) après qu'il ait "fauté" avec la toute jeune fille de son meilleur ami, le non moins réjouissant Victor Lanoux. Point de prêchi-prêcha frigide, ici, mais une tranche de vie remarquablement juste qui réussit le petit exploit, au vu de son sujet quand même assez délicat, de ne jamais épaissir le trait. Pour preuve, un humour salvateur s'invite régulièrement (les colères que pique Lanoux sont irrésistibles), désamorçant en un tournemain la tentation du mélodrame.

Dont on se demande encore pourquoi il a fallu en faire un remake tant ce film se suffit à lui-même.

Histoire de clarifier, Grand Sachem, tu parlais de la récente relecture emballée par un Jean-François Richet à quelques années-lumière de son élément, ou de la version eighties de Stanley Donen ? Remarque, je n'ai vu aucune des deux, qui se sont pris suffisamment de bois vert sur le coin du crâne pour disparaître profondément sous terre.

Je parlais de la nouvelle. Pas vu la Donen.
Sinon je persiste et je signe, en restant l'un de ces ultimes défenseur :

The Visit : Ceci est un found footage... version Shyamalan. Et c'est juste parfait. Tout est pensé, tout est au cordeau, les gamins sont extras. C'est hilarant, c'est flippant, c'est émouvant, il y a tout Shya là dedans. Pas d'explications, que des connexions pour faire avancer le récit, un twist, un puzzle qui se met admirablement en place, une double fin magnifique. Un spectacle total avec deux francs six sous. Manoj, j'te kiffe grave et on s'est régalé en famille.

J'y vais demain soir. Merci pour la critique positive, je trouvais tout le monde bien silencieux... bon après After Earth, je comprends les frileux.

Le Yéti a écrit :J'y vais demain soir. Merci pour la critique positive, je trouvais tout le monde bien silencieux... bon après After Earth, je comprends les frileux.

Ce n'est pas juste After Earth qui rend frileux. C'est plutôt après After Earth, The Last Airbender, The Happening et Lady In The Water : pas un bon film en plus de 10 ans (si tant est que The Village en soit un, ça se discute), oui, ça refroidit sérieusement.

Misquamacus a écrit :Je parlais de la nouvelle. Pas vu la Donen.
Sinon je persiste et je signe, en restant l'un de ces ultimes défenseur :

The Visit : Ceci est un found footage... version Shyamalan. Et c'est juste parfait. Tout est pensé, tout est au cordeau, les gamins sont extras. C'est hilarant, c'est flippant, c'est émouvant, il y a tout Shya là dedans. Pas d'explications, que des connexions pour faire avancer le récit, un twist, un puzzle qui se met admirablement en place, une double fin magnifique. Un spectacle total avec deux francs six sous. Manoj, j'te kiffe grave et on s'est régalé en famille.

...à condition de ne pas griller le twist au début du film, parce que sinon, on s'emmerde sec.

Je rejoins Misqua pour "The Visit" et même si je suis moins un inconditionnel de Manoj (je n'est pas vu ces 2 films précédents) je serai toujours là pour défendre son cinéma si personnel : d'ailleurs j'y rajoute sa superbe série Wayward Pines, pas toujours considérée à sa juste valeur


Vu également le dernier Guillermo Del Toro, Crimson Peak, très bel hommage au cinéma gothique des années 60 avec en prime une belle distribution (Jessica Chastain, Tom Hiddleston, Mia Wasikowska), accompagnée d'une efficace partition de Fernando Velázquez

Désolé, je suis un fervent défenseur de ses deux derniers films "personnels" qui sont un cran en-dessous de The Village et Signs, mais quand même sublimes. Après, il y a un second degré, un côté camp, très prononcé... Surtout sur The Happening.

[quote="Gizmo"


Vu également le dernier Guillermo Del Toro, Crimson Peak, très bel hommage au cinéma gothique des années 60 avec en prime une belle distribution (Jessica Chastain, Tom Hiddleston, Mia Wasikowska), accompagnée d'une efficace partition de Fernando Velázquez[/quote]

Très réussi en effet-et pourtant Dieu sait si je déteste le cinéma de Del Toro-mais en revanche ça n'a pas l'air d'intéresser grand monde. Et pas d'album prévu pour le score, non plus...

Hellboy a écrit : pas un bon film en plus de 10 ans (si tant est que The Village en soit un, ça se discute), oui, ça refroidit sérieusement.

Désolé, mais critique toute perso. Pas un bon film pour toi. J'adore "Lady" et "The Happening". Que tu n'aimes pas, OK, mais ça n'en fait pas des mauvais films.

Misquamacus a écrit :

Hellboy a écrit : pas un bon film en plus de 10 ans (si tant est que The Village en soit un, ça se discute), oui, ça refroidit sérieusement.

Désolé, mais critique toute perso. Pas un bon film pour toi. J'adore "Lady" et "The Happening". Que tu n'aimes pas, OK, mais ça n'en fait pas des mauvais films.

Toute critique est par essence personnelle. Ce sont, a mes yeux, des films exécrables. Mais ça n'engage que moi, et mon humble n'a pas plus de poids que le tien. Mais pas moins non plus.

Perso, après Lady in the Water, je me suis juré de ne plus aller voir un film de lui. Il y a un moment où il faut arrêter de se faire du mal. Et ça va, je le vis très bien ! Mais j'ai tout de même envie de regarder Wayward Pines. Je peux, ce n'est pas un film.

Hellboy a écrit : Toute critique est par essence personnelle. Ce sont, a mes yeux, des films exécrables. Mais ça n'engage que moi, et mon humble n'a pas plus de poids que le tien. Mais pas moins non plus.

Bien entendu. Sentence mal tournée alors.

Je crois l'avoir déjà dit, mais le seul film que j'ai apprécié de Shyamalan est justement ce "Lady in the Water" tant décrié. De mémoire, "The Last Airbender" avait aussi des éléments sympas.
Cela montre bien le peu d’intérêt que j'éprouve pour le cinéma de ce monsieur.

j'ai le même problème avec Michael Bay : sauf que je n'aime aucun de ses films

Adoré The Visit.
Mort d'ennui devant Crimson Peak.

En même temps j'adore Shyamalan et je suis pas fan de Del Toro...

Wyatt Earp a écrit :Très réussi en effet-et pourtant Dieu sait si je déteste le cinéma de Del Toro-mais en revanche ça n'a pas l'air d'intéresser grand monde. Et pas d'album prévu pour le score, non plus...

Tu y vas un peu fort à "détester". Ses fans peuvent être assez casse-couilles je te l'accorde, mais faut y faire abstraction car au moins avec Del Toro t'en as généralement pour ton argent (tu dois quand même apprécier des choses comme Blade II ?). Crimson Peak je vais tâcher de le voir rapidement, ça risque de ne pas faire long feu dans les salles celui-là...

Gizmo a écrit :j'ai le même problème avec Michael Bay : sauf que je n'aime aucun de ses films

Alors là, toi, tu vas prendre sévère !

même pas peur

et pourtant j'ai tenu jusqu'au bout sur son dernier transformeuuuuuuuuuur : comme ça je peut confirmer, j'aime pas !

Malastrana a écrit :

Wyatt Earp a écrit :Très réussi en effet-et pourtant Dieu sait si je déteste le cinéma de Del Toro-mais en revanche ça n'a pas l'air d'intéresser grand monde. Et pas d'album prévu pour le score, non plus...

Tu y vas un peu fort à "détester". Ses fans peuvent être assez casse-couilles je te l'accorde, mais faut y faire abstraction car au moins avec Del Toro t'en as généralement pour ton argent (tu dois quand même apprécier des choses comme Blade II ?). Crimson Peak je vais tâcher de le voir rapidement, ça risque de ne pas faire long feu dans les salles celui-là...

Excellent Crimson Peak, et ça fout vraiment la pétoche pour ne rien gâcher. Y a que les auto-citations de Del Toro et ses décalques de Fulci (bien plus que de Bava) qui m'ont un peu sorti du film. En dehors de ces écueils c'est solide, beau, émouvant même, et se place comme l'un de ses meilleurs opus.

Malastrana a écrit :

Wyatt Earp a écrit :Très réussi en effet-et pourtant Dieu sait si je déteste le cinéma de Del Toro-mais en revanche ça n'a pas l'air d'intéresser grand monde. Et pas d'album prévu pour le score, non plus...

Tu y vas un peu fort à "détester". Ses fans peuvent être assez casse-couilles je te l'accorde, mais faut y faire abstraction car au moins avec Del Toro t'en as généralement pour ton argent (tu dois quand même apprécier des choses comme Blade II ?). Crimson Peak je vais tâcher de le voir rapidement, ça risque de ne pas faire long feu dans les salles celui-là...

Oui j'avais beaucoup aimé BLADE II à l'époque (pas revu), y a de bonnes choses dans MIMIC, HELLBOY II et PAN, mais le reste, soit ça m'emmerde (L'ECHINE), soit je trouve ça affreusement con (PACIFIC RIM). Mais de manière générale, j'aime pas le côté ultra-geek du bonhomme et son cinéma ne m'intéresse pas. Quant à ses fans, je ne suis pas sûr que leur aveuglement serve la cause de leur idole (et on en a un au mag).

J'ai vu "Seul sur Mars", j'aime beaucoup Ridley Scott et je fais parti des gens qui aime Cartel et Prometheus....mais je dois avouer que Seul sur Mars ne m'attirer pas trop. Et au final j'ai bien aimé le film, il tient bien en haleine, Matt Damon est excellent, il y a un humour qui rend le film sympathique. Par contre le côté humaniste à la fin n'était pas nécessaire je trouve. Pas un chef d'oeuvre, mais un très bon Ridley Scott.

Bonne surprise en effet que ce plaisant "Seul sur Mars" croisement "réaliste" de Seul au monde , Appolo 13, Red Planet (et Mission to Mars un peu aussi), le film est très positif dans son message et nous rappelle cette leçon essentielle:
Si tes potes t'oublient malencontreusement sur une planète lointaine t'as intérêt a avoir bien bossé tes maths à l'école!